Si vous aimez les grandes espaces, la Patagonie, les oiseaux, les descriptions minutieuses d'un naturaliste d'Argentine d'origine européenne et américaine du 19ième siècle - ce livre est pour vous. C'est un de mes livres de chevet que je relis tous les 2 à 3 ans avec le plus grand plaisir et pour ne pas oublier tout ce que j'ai aimé en Patagonie
Commenter  J’apprécie         101
Villiam Hudson est un naturaliste autodidacte, né en Argentine et qui vécut longtemps dans la misère et le dénuement à Londres avant que Conrad, Lawrence ( T.H. et D.E.) et quelques autres ne reconnaissent son génie à la fin de sa vie, tant comme écrivain que comme naturaliste. Son voyage en Patagonie lui permet d'envoyer de nombreux spécimens à Londres, dont certains d'espèces jusqu'alors inconnues.
L'ouvrage comporte des descriptions naturalistes mais c'est surtout son expérience intime de la nature dans sa beauté et sa sauvagerie qu'il nous fait partager : l'éblouissement devant le ciel et devant les étendues mornes et plates de Patagonie. C'est une expérience du vide, qui marque profondément Hudson :
> Pendant ces journées de solitude, il était rare qu'une pensée quelconque passât dans mon esprit, nulle forme animale ne traversait mon champs de vision, nulle voix d'oiseau n'assaillait mes oreilles. Dans le nouvel état d'esprit où je me trouvais, la pensée était devenue impossible.
Commenter  J’apprécie         20
Réflexions d'un ornithologue du XIXème siècle
Commenter  J’apprécie         10
S'il est quelque chose qu'on se sente enclin à abhorrer dans cette placide contrée, c'est la doctrine suivant laquelle toutes nos investigations dans la nature doivent profiter, dans le présent ou à l'avenir, à la race humaine.
Chacun habite un petit monde qui lui est personnel, et qui pour les autres, n'est qu'une partie du halo bleuâtre qui estompe tout, mais où, pour cet individu en particulier, chaque objet se détache avec une netteté surprenante et raconte clairement son histoire.
Il ne lui arriva qu'une seule fois d'avoir des doutes et de penser que la société des êtres humains pourrait être essentielle à son bonheur; mais il sentait que cette humeur de son esprit était légèrement démente, et il ne tarda guère à redevenir sensible à la douce et bienfaisante société de la nature, à une infinie et inexplicable amitié semblable à une atmosphère qui l'aurait soutenu.
Ici il n'y a rien, que la rude nature rebelle au joug ; pour la subjuguer et lui dicter ses conditions, il ne possède qu'une paire de mains tendres et débiles.