Il s'agit d'un essai sociologique qui s'appuie sur une expérience immersive dans une association d'écoute téléphonique (et par "chat") qui vient en aide aux personnes suicidaires. L'auteur y a travaillé et a interrogé des écoutants. Il retranscrit des extraits de conversations.
L'essai est très documenté, les références sociologiques et philosophiques nombreuses.
Il s'agit de démontrer que les discours tenus par les écoutants bénévoles sont normatifs et tendent en quelque sorte à maintenir l'ordre social.
On découvre également les limites techniques de l'aide apportée aux appelants : le temps est restreint, les réponses assez stéréotypées, il n'y a pas de suivi possible.
Les appelants sont invités à réfléchir à leurs capacités d'action sur eux-mêmes et non sur la société, qui est pourtant très souvent à l'origine de leur souffrance. Ainsi l'idéologie sous-jacente est ici démasquée. Elle sert le capitalisme, elle n'appelle jamais à la révolution. Elle ne remet pas en question l'ordre social. Les "malheureux", suicidaires, fatigués, sont invités à changer, à trouver des petites choses qui leur permettront d'aller mieux. le fait de les écouter verbaliser leur souffrance serait déjà une façon de les aider à "guérir" de leur mal-être, considéré comme un accident de parcours et non comme un malheur existentiel ontologique, ni comme le résultat d'inégalités sociales injustes par essence. Pourtant, la force politique des plaintes de ces malheureux pourrait être entendue, écoutée : en creux, leur souffrance et son expression pourraient nous indiquer le chemin vers un meilleur avenir, qui ne laisserait pas de côté tant de sujets.
Cet essai est intéressant, mais l'écriture est assez laborieuse, grammaticalement confuse, ce qui nuit un peu à la lecture.
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Livre à mon sens peu accessible, et énormément axé (en tout cas au début du livre) sur les dispositifs d'écoute, ce qui pour moi n'était pas source d'intérêt mais plutôt d'ennui. Je pensais avoir des réponses, comme le suggère le résumé, vis-à-vis des individus "fatigués" et "malheureux" par le quotidien. Livre abandonné
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L'individu a plusieurs vies. Il est une sorte de nomade sur les plans sexuel, géographique, idéologique et religieux. La vie sociale moderne procède par multiplication de rencontres et de connexions temporaires souvent opérées à distance (réseaux sociaux) et dans des temps très courts. C'est là une sorte de monde flottant, qui se traduit par un accroissement indéniable des relations mais, probablement, par une montée en superficialité des échanges et un accroissement des relations mais, probablement, par une montée en superficialité des échanges et un accroissement des solitudes.
La colère est parfois dirigée contre soi mais elle peut aussi bien viser l'ordre social, les institutions et la société dans sa globalité.
Le fatalisme est la dernière défense de l'homme usé et fatigué par la vie.
Plusieurs villes se sont embrasées ces derniers jours après la mort de Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle routier. Des émeutes qui ne sont pas sans rappeler les trois semaines de violence qui avaient suivi la mort de deux adolescents en 2005 : le même scénario est-il en train de se rejouer ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
Renaud Epstein, professeur de sociologie à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye
Romain Huet, maître de conférence en sciences de la communication à l'université de Rennes-2
#nahel #police #emeute
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