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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bienvenue dans l'hiver 1918-1919, dans la Meuse, en pleine grippe espagnole, au milieu des vétérans estropiés et traumatisés tout frais de la Grande Guerre, des soudards violents et violeurs, des Américains en terre conquise, et surtout des femmes, essentiel soutien des villages ruinés de cette France rurale.
On pourrait aussi bien être en plein Moyen Age : l'héroïne, Louise, est une jeune fille de dix-huit ans, enfant perdue d'on ne sait où, arrivée au village à la suite d'un viol terrifiant, avec la "Vieille". Soignée par Anne, la sage-femme, et par Vida, son associée, Louise a guéri et a été formée à l'art de l'accouchement par sa sauveuse. La campagne est âpre et dure, peuplée de légendes et de bâtisses hantées ; les gens sont pleins de haine, de curiosité mal placée, de défiance, à quelques exceptions près. Lorsqu'Anne meurt, au début du roman, Louise se met à lutter pour se faire sa place en tant que femme de l'art au milieu de ses voisins.
Le roman est captivant par son écriture brutale, son réalisme, sa plongée en plein coeur des tabous féminins. C'est aussi une vision intéressante de la France d'après guerre, un thème très à la mode actuellement. Cependant, en ce qui me concerne, à partir de la levée du mystère sur l'identité de Vida, il m'a semblé que le texte s'essoufflait, perdait de sa puissance, et devenait presque répétitif. Mais ce n'est que mon ressenti. En tout cas, j'ai trouvé que l'écriture de Nathalie Hug était impressionnante.
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Août 1916, dans un village lorrain, Louise, 16 ans, orpheline, est confiée aux mains expertes d'Anne. Elle a été trouvée par des soldats, atrocement violée par une troupe de soudards. La douce Anne oeuvre en compagnie de sa fille, la glaciale Vida, en tant que matrone et s'occupe, en plus des accouchements, de tous les problèmes féminins (ceux qui rebutent un peu les médecins qui préfèrent réserver leur art aux soins des hommes qui rentrent de la guerre). Devant leurs yeux défilent donc femmes enceintes, filles qui veulent avorter, prostituées atteintes de maladies vénériennes. Remise sur pied, Louise est d'abord reléguée à l'étable où elle s'occupe des animaux puis, petit à petit, malgré son illettrisme, elle assiste Anne dans son travail et apprend à soigner les petits ou gros bobos de ses consoeurs.

le 1, Rue des Petits Pas, adresse du dispensaire, porte bien son nom car c'est ainsi que l'on se reconstruit après la guerre dans ce village de réfugiés situé dans une zone interdite et qui n'a pas encore d'existence officielle, entre les soldats démobilisés, les américains qui occupent la place et les femmes, victimes collatérales de la guerre, qui s'organisent pour que la vie reprenne.

Un peu comme "Le Choeur des femmes" de Martin Winckler, ce livre est un hommage à la condition féminine en évoquant les origines du métier de sage-femme. L'auteure que je ne connaissais qu'à travers ses polars écrits à 4 mains avec Jérôme Camut (Les Vois de l'ombre) nous offre un ouvrage d'un tout autre genre, empreint d'un réalisme parfois très cru. La reconstruction du village et de ses habitants ne se fait pas sans heurts : on assiste à de grands moments de fraternité mais aussi à des scènes de jalousie et de folie. L'entraide côtoie les plus viles mesquineries et malgré l' utilité de sa fonction, on ne tarde pas à reprocher à Louise sa jeunesse et son absence de diplôme, ajouté à cela le fait d'élever un enfant qui n'est pas le sien et ses amours interdites.

J'ai beaucoup aimé le portrait émouvant de ces matrones tiraillées entre leur métier, la loi et la religion, qui servent de lien entre les femmes de tous milieux, qu'elles soient baronnes ou catins. Par contre, la multitude de personnages qui s'activent dans ce village, qui copulent à droite et à gauche (c'est la vie qui reprend ses droits) a apporté un peu de lourdeur au récit. Si on y ajoute la généalogie compliquée de Vida dont l'histoire des ancêtres est liée à une légende et sur laquelle l'auteure s'étend beaucoup, vous comprendrez que ce roman ne supporte pas le moindre relâchement dans l'attention du lecteur. Cette lecture difficile mais terriblement humaine mérite un 14/20.
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Hiver 1918: dans un village reculé de la Meuse, ravagé par la guerre et la folie des hommes, une communauté de rescapés disparates essaie de survivre et s'organise pour que la vie continue....
Louise Desprez,âgée de seize ans,est recueillie et soignée par Anne, une sage-femme,1, rue des petits pas qui va lui transmettre son savoir: accoucher bien sûr, mais aussi apprendre à lire et écrire,soigner et écouter les confidences de tous ces êtres meurtris par la violence, les peurs, l'ignorance et les préjugés,les croyances imbéciles et les esprits étroits, et, où chacun tente ,tant bien que mal,de reprendre le cours de sa vie , à quelques kilomètres du front .....
Des sage-femmes partagent leur savoir avec des femmes qui parlent de leurs problèmes ou de leurs bonheurs sans fausse pudeur dans une France dévastée par la guerre:"Chaque visite nous confrontait à la douleur, au deuil, et il était crucial de nous préserver pour ne pas perdre l'esprit,Vida me parlait souvent de la mort, et de notre responsabilité, devant elle.
Il fallait la combattre mais aussi l'accepter lorsqu'elle s'imposait, et ne jamais en porter le poids."
"La mort doit glisser sur toi comme la pluie sur les vitres, si tu la laisses te posséder, elle prendra ta confiance , et tu exerceras dans la peur."
On apprend énormément sur le métier de sage- femme au début du 20°siècle,il y a aussi Vida, l'autre sage- femme, personnage mystérieux et troublant,Justine, la tenancière du café, Astrid Barnard " la Baronne",Eugénie, tout juste accouchée des oeuvres de son père pour la septième fois......,Pierre Petitjean et sa famille hors normes, des prostituées.....,des orphelines,le père Gerber, et peu à peu des hommes de retour des combats....
Avec l'aide de Vida, la sage- femme, qui lui enseigne l'anatomie, la fabrication et l'usage des remèdes, les gestes d'examen et de soins, Louise gagne peu à peu sa place auprès des habitantes, elle se glisse au plus prés de l'intimité des femmes, rappelle que les victimes de la guerre ne se comptèrent pas seulement sur le champ de bataille et montre comment elles se sont battues pour subsister d'abord, pour reconstruire ensuite.......
Mais c'est sans compter sur les commères, les ragots, les haines, les jalousies, la malveillance que la guerre et la souffrance ont généré....
Le destin de Louise est bouleversé par deux morts quasi simultanées, qui font d'elle une sage- femme à part entière et la mère d'un nouveau né.....
Sans compter une vérité troublante au sein de sa maison....
Un roman très bien écrit même si le grand nombre de personnages est parfois un peu difficile à suivre, un ouvrage qui nous touche, bien documenté, un magnifique roman d'apprentissage, sincére, d'un réalisme bouleversant, original car il aborde l'après grande guerre sous un angle peu abordé jusque là.
J'avais lu "l'enfant rien "et "la demoiselle des tic tac" de Nathalie Hug, originaire de Lorraine, avec beaucoup de plaisir.
Ma libraire à" la taverne du livre"à Nancy, m'a fait découvrir son troisième opus", je ne le regrette pas.
Vive les libraires!










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Ce roman se situe juste après la première grande guerre. Dans un village proche de Verdun qui essai vainement de revivre au milieu des décombres. Encore traumatisé par les bombardements, les morts, les manques. Peuplé essentiellement de femmes, d'enfants et de vieillard.
Une époque où les légendes ont encore un goût de vérité, où les maladies foisonnent, où tout est à rebâtir.
On se rend compte tout de suite que Nathalie Hug a fait un gros travail de recherche sur la condition féminine pendant et après guerre ainsi que sur les pratiques médicales de l'époque. Car tout au long de notre lecture, il y a des références aux vertus des plantes, des remèdes dit de "grand-mères" de nos jours. Et de nombreuses références à Madame du Coudray, une sage femme qui a crée un mannequin obstétrique de taille réelle afin d'éduquer les matrones dans les villes et villages, et permettre ainsi de réduire les taux de mortalité infantiles. (Pendant 25 ans, Angélique sillonne la France ; elle aurait ainsi formé plus de 5 000 femmes, ainsi que des chirurgiens qui perpétuent son enseignement.) Bel exemple que cette femme ! Quand on sait la considération masculine pour la gente féminine !
D'ailleurs, l'auteur ne nous épargne rien ! les viols de jeunes filles ou de petites vieilles, les filles-mères, les prostituées. c'est une ambiance lourde où la mort rode régulièrement. La détresse frôle l'espoir. Où l'on se demande comment on peut affronter ces drames sans perdre la raison.
C'est donc un roman de femmes. Enfin surtout d'une jeune fille, qui a une enfance non enviable, mais qui aura la chance d'avoir croisé une personne qui lui apprendra son métier. Louise va se battre, va se faire reconnaître en temps que praticien et va être au centre de cette communauté qui ne l'accepte pas facilement. Et puis cette histoire d'amour incroyable....je n'en dis pas plus.

J'ai aimé la retenue de l'auteur, une sorte de pudeur que l'on ressent chez le personnage principal. le climat lourd d'après guerre et l'immersion des conditions de vie. Même les passages un peu cru, enfin dirons nous les descriptions odorantes et visuels qui peuvent arrêter certains ! l'anatomie ne me rebute pas ..Bref, l'auteur m'en avait parlé avec fierté et on sentait son attachement pour ce roman, je comprends maintenant pourquoi. On y sent un investissement personnel, on approche la femme .
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Je suis très contente d'avoir lu ce titre prêté par ma soeur. C'est une belle découverte qui plonge le lecteur dans des milieux et contextes peu représentés il me semble.

Le récit se place au sortir de la Première Guerre Mondiale, dans un petit village de la région de Verdun, donc des terres complètement détruites. Nous suivons un groupe de villageois qui décide de remettre sur pieds un village. Les personnages principaux relèvent du milieu médical, et plus particulièrement des sages-femmes. L'auteur transmet beaucoup d'informations sur les conditions d'exercer de ces femmes courageuses qui n 'hésitaient pas, pour certaines, à risquer la prison, sur la façon dont elles pouvaient être perçues alors qu'elles étaient indispensables : la majorité des médecins étaient réquisitionnés sur les lignes arrières.
Nous suivons particulièrement Louise, une jeune fille brisée par des épreuves difficiles, sauvées par des sages-femmes qui vont lui transmettre leur savoir et l'aider à se reconstruire.
En filigrane, l'auteur nous donne à voir la vie paysanne, la survie là où il n'y a plus rien, la folie qui gagne les hommes à cause de la guerre, à cause de la faim de vivre, à cause de la souffrance...
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L'histoire se déroule en Lorraine à la fin de la guerre 14-18. L'héroïne se prénomme Louise, elle a seize ans.
Elle s'est réfugiée auprès d'une sage-femme, Anne, qui l'a prise sous son aile. Anne lui transmet son savoir et lui apprend à lire. Cependant, Louise devra se heurter aux habitants qui redoutent en même temps qu'ils vénèrent son savoir. Malheureusement, elle n'a pas de formation officielle et elle travaille en toute illégalité. En tant que sage-femme elle a aussi pour mission d'informer les prostitués sur les règles d'hygiène et de contraception. Louise doit aussi cohabiter avec Vida une étrange femme qui travaille avec Anne. Elle doit faire aussi avec les croyances locales et la présence de la Vouivre qu'il faut craindre. Puis la présence des militaires, les délations…

L'écriture de Nathalie Hug est directe, il ne faut pas avoir peur des scènes d'accouchements ou autres… Tout y est décrit minutieusement, on suit la formation en même temps que Louise. J'ai partagé les instants difficiles et heureux du personnage avec empathie. C'est un livre qui se lit sans répit, on tourne les pages sans vouloir s'arrêter. Quand on sait que l'auteur écrit des romans policiers, finalement ce n'est pas surprenant. Un beau livre sur les femmes pendant la guerre.
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Première fois que je lis HUG sans CAM, et il s'agit d'un tout autre style, même si on y retrouve tout de même quelque chose du duo thrilleresque à succès.
Et justement, nous ne sommes pas loin de l'horreur dans ce village d'après première guerre mondiale qui tente de se reconstruire.
Etre une femme à cette époque est un défi à la vie, y compris pour la jeune Louise, apprentie sage-femme qui se dévoue pour sauver les autres, peut-être dans le but de se sauver elle-même.
Si j'ai apprécié le côté historique et le combat des sage-femmes et médecins dans une période trouble, j'ai trouvé les personnages un peu caricaturaux, et les scènes un peu trop crues.
Maintenant, peut-être qu'en 1920 les femmes avaient toutes le feu aux fesses (et dans tous les sens du terme) mais bon je suis quand même sceptique.
Reste que ce roman se lit très bien, et qu'il séduira certainement les lecteurs qui se battent pour leurs convictions.
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L'histoire débute en 1918 à la fin de la 1ère guerre mondiale en Lorraine. Louise, jeune fille de 16 ans, violée atrocement par des soudards, est prise en charge par Anne, une sage femme et de sa compagne Vida. Elles tentent d'aider les femmes de ce village en ruine, du mieux qu'elles peuvent. Anne forme Louise au métier de sage-femme dans la plus totale illégalité. Nathalie Hug brosse le portrait de ces courageuses sages-femmes qui exerçent leurs métiers avec peu de moyens dans un contexte historique difficile. L'auteure s'est beaucoup documenté sur ce métier et elle décrit avec force détails ce métier. J'ai trouvé ce roman intéressant car on apprend beaucoup de choses sur la profession de matrone et on découvre également les conditions de vie des rescapés de cette guerre. J'ai été écoeurée par l'attitude des villageois qui sont jaloux, médisants, délateurs, insultants. J'aurais pensé qu'il y aurait eu plus de solidarité entre survivants.

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Hiver 1918-1919, 1 rue des Petits-Pas, dans un petit village en ruine sur la Meuse, ; Louise Desprez, violée à 15 ans, est recueillie et soignée par Anne, "sage-femme" du village.
Mais alors qu'elle commence son apprentissage pour aider sa mère, Louise se retrouve à devoir accoucher quasiment seule un enfant de mère inconnue;
En effet, Anne décède au cours du travail de cette dernière.

Au fil des jours, Louise va continuer d'apprendre aux cotés de Vida, une femme froide qui vivait avec sa mère. Elle va tenter de se reconstruire tout en devant affronter les horreurs de la guerre et les hostilités du village vis à vis de cette "fonction indispensable mais illégale : nous découvrons la place essentielle de ces Matronnes qui seront à la source du métier de Sage femme.

Ce roman d'apprentissage, extrêmement documenté, est tout en pudeur sans pour autant masquer la cruauté des situations, la vérité sur la condition des femmes à cette époque.
Rien ne nous est épargné de la vie des filles et des femmes proches du front et du comportement des hommes vis à vis d'elles.
Les scènes de viols et d'agressions diverses sont parfois à la limite du soutenable, les termes sont parfois crus; mais se voiler la face sur cette période aurait été une agression supplémentaire pour ces femmes.

Ce roman décrit aussi de façon poignante et réaliste le passage à l'âge adulte d'une jeune fille qui n'aura de cesse de se préserver des élans de douceur et d'amour envers elle. Comment faire confiance aux hommes après avoir été violée?

Pas aussi prenant que Comme un Enchantement, roman qui m'a fait découvrir Nathalie Hug, il dégage néanmoins des sentiments d'une force réelle et l'histoire d'amour en filigrane, bien que difficilement crédible, n'en fait pas pour autant un roman mièvre.
Un bémol qui expliquera la note : la multiplication des personnages fait perdre la lecture en fluidité.

A recommander notamment à toutes celles et ceux ayant aimer le Choeurs des Femmes.
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1918, un village détruit sur le front entre Verdun et Saint-Mihiel dans lequel une communauté d'habitants tente de faire revivre le village. Entre amitiés, amours, jalousies, haines et passions, Louise DESPREZ essaie de trouver sa place. Elle est recueillie par Anne et Vida au dispensaire des Petits-Pas après avoir été violée par une bande de soudards. Elle avait 16 ans. le dispensaire des Petits-Pas soignait les âmes et les corps des femmes, pratiquait des accouchements et dispensait des soins gynécologiques. Anne transmet son savoir avant de mourir et le départ inopiné de Vida. Louise est rapidement confrontée à l'hostilité de la population qui la considère comme une rebouteuse et non une sage-femme. C'est sans compter sur la volonté de Louise qui ne se laissera pas abattre. Elle renonce à l'amour de sa vie pour soigner corps et âmes des femmes comme un sacerdoce.
Dénoncée, elle a été condamnée à un an de prison pour pratique illégale de la médecine et de la pharmacie. A l'issue de sa peine, elle quitte la France vers d'autres cieux pour retrouver l'amour de sa vie.
1, rue des Petits Pas est un très beau roman qui traite de sujets rudes avec beaucoup de sensibilité. une belle ode aux sages-femmes mais aussi un roman initiatique.
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