Méandre

Bon au départ le personnage de Mortimer m'a intrigué.
Il souffre d'une forme d'autisme et mène sa vie entre Paris et sa maison de campagne en Normandie.
Rien de bien passionnant si ce n'est sont intelligence aiguë et sa passion pour les mathématiques et l'amour du langage des oiseaux.
Il tente une expérience sur 5 jours en se cachant les yeux et vit comme s'il était aveugle. Bon, rien d'extraordinaire là dedans si ce n'est que cela n'aboutit pas à grand chose.
Puis il se passionne tout à coup pour le badminton et décide de fabriquer des volants en se servant des plumes d'oies qu'il va élever et surtout tuer à tour de bras.
Cela tourne au délire et au n'importe quoi.
Ce n'importe quoi qui le fait basculer et que je n'ai pas vu venir.

Avec Méandre, Yves Hughes livre un curieux récit autour de Mortimer, anti-héros par excellence.
Souffrant du syndrome d'Asperger, Mortimer ne parvient pas à saisir les expressions des visages qui l'entourent et donc à se faire comprendre de la société.
Ayant perdu ses deux parents, à 36 ans, il excelle dans les mathématiques et la compréhension du chant des oiseaux.
Avec une écriture fine et sans précipitation, l'auteur nous mène à la rencontre de ce personnage singulier et de son mode de vie marquée par sa maladie. Entre rigueur et organisation, le personnage va dans la vie entre travail, loisirs et relations d'amitié.
Le travail de l'écrivain est de parvenir à rendre ce sentiment de frustration de Mortimer dans chaque échange, chaque rencontre avec les autres. En décrivant à la première personne et sans jugement extérieur, Yves Hughes nous entraîne délicatement dans la folie de son héros jusqu'à la fin ... haletante !