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Corto Maltese tome 1 sur 16
EAN : 9782203332287
169 pages
Casterman (30/11/-1)
4.3/5   560 notes
Résumé :
1913, océan Pacifique. A la veille de la Première Guerre Mondiale, Corto Maltese s'associe au Moine, le mystérieux chef d'une bande de "pirates" avec laquelle, à partir de l'île cachée d'Escondida, il va écumer les mythiques mers du sud.

20 ans après la disparition d'Hugo Pratt, et alors qu'approche la sortie de la nouvelle aventure de son pirate romantique (début octobre), une nouvelle édition grand public de la série originale !
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Critiques, Analyses et Avis (56) Voir plus Ajouter une critique
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sur 560 notes
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Hugo Pratt avait initialement conçu Corto Maltese comme un personnage secondaire, avant de le faire évoluer au premier plan. Ainsi, l'invention géniale ne se remarque pas forcement au premier coup d'oeil. La Ballade de la mer salée est le premier album de l'insaisissable pirate et reste, à ce jour, un des meilleurs de la série.

Avec Corto c'est l'Aventure (avec un grand A donc) qui est convoquée à chaque case : dans celle-ci c'est l'exotisme des mers du sud, les histoires de pirates, les batailles maritimes et même les sociétés secrètes, avec le Moine, éphémère patron de Raspoutine et de notre héros. le scénario n'est pas des plus complexe, mettant simplement en scène, sur une période allant de 1913 à 1915, l'errance, dans le pacifique sud, de Corto et de Raspoutine, sur fond de première guerre mondiale. Mais l'oeuvre se démarque pour plusieurs raisons. D'abord l'ambiance, épique mais également très mélancolique (voir la scène d'adieu entre Corto et Pandora). Les personnages ensuite, en premier lieu Corto : intrépide, mais pas vraiment un héros au sens propre du terme, il ne verse jamais dans le manichéisme. Il semble toujours à distance des événements, mais n'affiche jamais aucune volonté de contrôle. Corto est à l'image de la complexité de l'âme humaine et s'il est une chose qu'il incarne à jamais, c'est la soif de liberté.
Enfin le dessin, magnifique noir et blanc, Pratt est un des maître en la matière, influencé par l'école argentine, qu'il découvre vers 20 ans et qui publie sans couleur pour des raisons d'économie. C'est souvent par la contrainte que le talent se révèle et que la nécessité se sublime en art.

Pratt sera couronné dans le cadre d'un festival qui débute : Angoulême. Dans la foulée de se succès inattendu, son éditeur français, Casterman, inventera la notion de roman en bande dessinée et lancera le mensuel A suivre. La Ballade de la mer salée est un chef-d'oeuvre de la bande dessinée et Corto, personnage emblématique, ne mourra jamais, tant que l'homme regardera l'horizon en se demandant ce qu'il y a au-delà.
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Faisant suite à la parution du tome 15 des aventures de Corto Maltese, qui, selon l'éditeur serait le préquel de celui-ci (le seul vrai préquel c'est l'album intitulé « La Jeunesse » c.-à-d. le tome 9), j'ai relu « La ballade ... » que j'avais lu pour la première fois à treize ou quatorze ans. Que cet album soit le premier « Roman dessiné » m'importe peu, ce qui est sûr c'est que son scénario est au niveau de grands romans d'aventure comme ceux de R.L. Stevenson ou J. Conrad. Hugo Pratt est d'abord un grand conteur. Quant aux dessins, même si on y trouve encore l'influence des Petits Formats « cheap » de l'école argentine (La Ballade est parue en 1967 en Italie), ils sont déjà superbement expressifs et les contrastes en noir & blanc sont admirables. D'ailleurs le dessin de Pratt a évolué tout au long de sa carrière. Cette histoire n'était pas prévue pour avoir une suite, mais déjà, le caractère de Corto se détachait, aventurier pragmatique et romantique, libre, curieux, et pratiquant l'ironie. D'autres personnages animent ce roman : Raspoutine, l'âme noire de Corto, plus « méchant » ici que dans d'autres albums, le seul salopard qu'on puisse trouver sympathique. Et puis le Moine, autre bandit « roi des mers » dont Pratt nous dit le secret en 3 cases (dont 2 identiques) sans dialogue ! p.88 (du pur génie). Il y a aussi les cousins Groovesnore, Pandora et Caïn, le lieutenant Slütter et Cranio, qui eux, finiront mal ... Ce que j'aime le plus chez Pratt, ce qu'il y a de « magique », c'est le mélange de l'Histoire vraie (les dates, la chronologie, certains personnages réels ...) et de la fiction (l'imagination, le rêve et le romanesque) l'une validant l'autre. Hugo Pratt était un artiste libre, qui s'était donné les moyens de l'être et il a construit ce qu'on appelle une Oeuvre. Et la différence entre une oeuvre et un produit marketing (le tome 15), c'est ça : un océan, celui qui nous dit au début de ce chef-d'oeuvre : « Je suis l'Océan Pacifique et je suis le plus grand ... ». Allez, salut et bon voyage.
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Ce que j'aime par dessus tout chez Hugo Pratt, c'est l'aspect "carnet de voyage", comme si chaque dessin était une prise de note sur le vif. le coup de pinceau est léger, cinglant, efficace et furtif, chaque tache d'encre, chaque trait est à sa place exacte alors qu'on a l'impression que le dessinateur l'a jeté le plus rapidement possible pour rendre compte de ce qu'il voit, de l'instant. Les contrastes apportent une luminosité, même dans sa version noir et blanc on sent les couleurs, cette lumière "Pacifique". Et dans cet opus, on voyage, on navigue. Les personnages sont ce qu'on s'imagine des aventuriers du début du XXe siècle, sortes de Henri de Monfreid, sans foi ni loi.
Et c'est ce côté "carnet de voyage" qui justement nous donne l'impression de faire partie de l'aventure. On est plus proche de Titouan Lamazou que de Hergé. Hugo Pratt est un peintre, un artiste romantique. Connaissez vous les dessins d'études de Delacroix sur les chevaux, la parenté est évidente.
C'est beau et on part à l'aventure... Que demander de plus.
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La ballade de la mer salée est un très grand classique de la bande dessinée. Il s'agit de l'une de ces oeuvres intemporelles, que l'on prend plaisir à découvrir à n'importe quelle date.

Il s'agit ici d'une oeuvre qui est en avance sur son temps, un précurseur de ce que l'on nomme aujourd'hui les romans graphiques. Oui… rien de moins, avec une histoire qui s'étend sur plus de cent cinquante planches et qui débute en 1913 pour s'achever en 1915.

Le propos est dense, mais curieusement, il est difficile de s'apercevoir que le temps passe car les repères temporels ne sont pas mis en évidence. Il faudra donc être vigilent pour se rendre compte du temps passé par tel ou tel personnage.

L'ambiance est ici plaisante, nous voici plongés dans ce qui ressemble être une nouvelle histoire, façon l'Ile au trésor dans le Pacifique Sud sur fond de Grande guerre. Tout cela est dépaysant et angoissant à la fois…

L'histoire est intéressante mais ce qui retient surtout ici l'attention ce sont les personnages et l'évolution de leurs relations. Et il faut reconnaître que les personnages charismatiques ne manquent pas, sans oublier bien entendu, la naissance d'un certain pirate auquel l'on s'attache rapidement, même s'il n'est qu'un personnage parmi tant d'autres. le scénario offre quelques facilités et pistes convenues des portes ouvertes évidentes, mais là n'est pas l'essentiel après tout.

Les dessins ont leur charme propre. Nous sommes ici très loin du style académique, du réalisme, de la ligne claire ou de la ronde. Hugo Pratt nous régale de son style, auquel il faut certes s'habituer mais qui révèle de belles surprises. Certains dessins sont absolument sublimes et donnent envie d'être encadrés en grand format.

Voici un grand classique qui donnera immanquablement envie de voyager, confortablement installé, chez soi, en compagnie d'un certain marin à la boucle d'oreille…
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Je ne peux , décemment , noter cette BD

J'étais pleine d'enthousiasme, pour me lancer à relire une BD?
mais j'ai beaucoup de mal,
Je lis deux bulles !! puis repose le livre

et me précipite sur tous mes livres commencés et ceux
que j'acquiers et qui sont si nombreux.

Les BD, ce fut un plaisir quand j'étais très jeune !

Mais, voilà, j'en ai perdu le goût je crois.

J'ai donc abandonné, lâche que je suis, ne me sens pas assez persévérante ; doit-on être persévérant pour lire ?

Certainement pas !
Cela doit être un plaisir !
Et , là aucun plaisir (:

Je laisse donc ce plaisir là, aux amateurs et amatrices !

Et retourne à mes chers bouquins.
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critiques presse (3)
Sceneario
13 février 2023
On est à l'aube de la première guerre mondiale, on rencontre d'autres magnifiques personnages comme Slûtter, cet officier allemand, Cranio, etc... Certaines scènes sont cultes, comme la scène des adieux , le baiser, entre Pandora et Slûtter.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BulledEncre
18 janvier 2019
Ce roman graphique est un « must have » pour plonger ou se replonger dans l’univers Prattien et sa genèse. Une assurance pour un voyage entre réel et imaginaire d’un auteur prolifique. Dépaysements assurés. Captivant et passionnant.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Sceneario
31 août 2015
Récit d’aventure faisant écho à Conrad, La Ballade de la mer salée est peut-être (comme finalement tous les autres) le plus beau de tous les Corto Maltese.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
- Eh! comme tu es belle! Tu me fais penser à une valse que j'ai écoutée dans un cabaret de Buenos-Aires.
- Il y avait peut-être quelqu'un qui me ressemblait?
- Non, c'est justement parce que tu ne ressembles à personne que j'aurais voulu te rencontrer toujours... n'importe où...
[échange de regards]
- Je ne viendrai pas avec vous Corto Maltese
- Je sais.... Adieu Pandora!
- Au revoir, Corto Maltese!
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_ Ce que vous avez de mieux à faire, toi et Caïn, c'est de rester près de moi. Je porte bonheur.
_ Et vous pensez que vous allez toujours continuer à avoir de la chance aussi effrontément ?
_ Bien sûr ma chère... Quand j'étais petit, je me suis aperçu que je n'avais pas de ligne de chance, alors avec le rasoir de mon père... Zac, je m'en suis fait une comme je voulais.
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- Je pensais aux années passées et je m'en allais ainsi... distraitement vers ma jeunesse! Bien qu'inconsciemment, on essaie toujours de la retrouver.
- S'arrêter ainsi dans le passé... c'est comme garder un cimetière.
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Je suis l'océan Pacifique et je suis le plus grand. On m'appelle ainsi depuis très longtemps, mais ce n'ai pas vrai que je suis toujours pacifique. Je me fâche parfois, et je fiche une raclée à tous et à tout. Aujourd'hui, par exemple, je viens de me calmer. Mais hier, je dois avoir tout raflé sur trois ou quatre iles et autant de coquilles de noix que les hommes appellent bateaux.
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C'est ainsi qu'un texte se met à vagabonder. Dans la brume qui transforme l'espace et le temps, des mythes naissent, des personnages cultes se retrouvent d'un texte à l'autre, s'installent dans notre mémoire comme s'ils avaient existé depuis toujours dans celle de nos ancêtres, jeunes comme Mathusalem, centenaires comme Peter Pan, au point qu'on les retrouvent là où leur histoire n'est pas racontée, et même - les enfants ont ce don - dans la vie.
(Extrait de l'introduction de Umberto Eco)
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Voici l'homme qui a donné au voyage ses lettres de noblesse ! Celui dont la passion de la liberté est résolument contagieuse.
"Corto Maltese", par Hugo Pratt, tous les albums sont publiés chez Castermann.
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