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EAN : 9782748500691
128 pages
Syros (16/05/2002)
3.48/5   24 notes
Résumé :
La Colombie est l'un des pays au monde ayant le plus fort taux de criminalité. On y tue pour de l'argent, pour de la drogue ou simplement pour une paire de baskets usagée. Rafaele, 12 ans, vit dans la rue où plutôt survit. D'expédients, de vols et de débrouillardise. Un jour, il rencontre Jaime, un sicario (adolescent tueur à la solde des narcotrafiquants) qui tentede s'en sortir avec l'appui d'un prêtre français dirigeant un foyer d'accueil. Mais les sicarios ne pe... >Voir plus
Que lire après Lambada pour l'EnferVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Rafaele est un enfant de douze ans, qui vit avec sa bande de copains, loin de sa soeur et sa mère, qui sont sa seule famille. Il a pour but de sauver sa soeur des mains d'un tyran. Il va tout faire pour la sauver.

J'ai bien aimé ce livre, car on s'attache facilement au personnage principal. Il a une personnalité que j'ai adorée, il aime l'aventure et est un peu protecteur, ce qu'on peut prouver par le fait qu'il veuille vraiment sauver sa soeur. J'ai aimé ce livre car certaines situations décrites correspondent a celles d'aujourd'hui. L'histoire est très réaliste, ce qui nous donne vraiment l'impression d'entrer dans l'histoire et nous donne l'envie de continuer à lire le chapitre suivant. Ce livre est facile à lire, car ;les chapitres sont courts.
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Quel livre ! Ce roman noir, publié dans la collection Souris noire des éditions Syros ne peut laisser aucun lecteur indifférent. En effet, les jeunes héros de cette histoire vivent dans les rues et doivent se débrouiller pour arriver à survivre. Leur ville donne un cadre essentiel mais terrible à ce qu'ils doivent endurer et traverser. En fait, Medelin en Colombie est tristement célèbre pour son Cartel de la drogue qui sème la terreur. Rafaele, Manuel, Maria et les autres sont de près ou de loin des victimes d'un système délictueux donnant les pleins pouvoirs à des gangsters et des escadrons de la mort. Au cœur de cet univers instable et violent, le padre Camilo (rien à voir avec Don Camillo, qu'on ne se trompe pas, ce serait vraiment une faute de gout dans ce contexte-là) essaie de leur proposer à ses risques et péril une autre vie que celle de la rue. Bien que les verbes aimer et lire ne souffrent pas à mon avis l'impératif, j'enfreindrai cette loi élastique pour vous dire : lisez ce livre. Bien qu'il soit initialement destiné à un public jeune, il ne doit pas laisser les grands enfants que nous sommes, indifférents. Le hasard de mes lectures m'a fait lire a quelques jours près Love is Power ou quelque chose comme ça de IGONI BARRET. Il est évident que d'un point de vue littéraire ces deux textes n'ont rien de comparable mais le cadre colombien de l'un et la perspective nigériane de l'autre révèlent tous deux les ravages de l'extrême profit et de la corruption qu'il s'agisse de banditisme ou de politique.
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Lambada pour l'enfer, c'est l'histoire de rafaele dont la soeur se fait enlever El Chileno, un parrain de la drogue. le but de celui-ci est de la sauver, arrivera-t-il à ses fin ? ...
je trouve le livre assez court. En effet, la lecture du livre se résume en une ou deux heures de lecture, mais l'univers vaste et l'histoire passionnante commencent ce détail. Les scène d'actions sont très bien amenées et forment un vrai plus à l'histoire comme le vol de Rafaele par l'un des homme de El Chileno. À cause de la longueur du livre, certains personnages sont extrêmement peux exploités ce qui empêche de s'attaché et qui les rend anecdotiques , ce qui est extrêmement dommage. Aussi, je trouve que certains éléments sont prévisibles , ce qui à tendance à casser le rythme de l'histoire. Pour finir, je pence qu'il faut le mettre entre les mais des néophytes.
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POUR L'ENFER
Dans une magnifique oeuvre de Hector Hugo qui s'appelle Lambada pour l'enfer. Ce livre a été publié par la maison d'édition souris noir qui a été imprimé en mars 2013. Pour ce livre je donnerais certainement quatre étoiles. C'est l'histoire d'un jeune homme appelé Rafael qui vit dans la rue avec sa mère et sa soeur et ses amis . J'usqu'à un certain jour ou il se fait offrir de transporter de la coke pour de l'argent mais c'est un pari risqué. Qu'arrivera t'il ? Ce livre est fait pour les jeunes de 11 ans et plus . J'ai plutôt aimé les personnages de l'histoire car ils sont plutôt intéressants et font des choses que pas tout le monde feraient comme Rafael ou bien le méchant qui s'appelle El Chinelo qui fait parti du cartel de la drogue de Pablo Escobar qui doit exécuter des gens pour lui "Le coup de revolver , amplifié par le porche, fait un bruit de tonnerre. Sur le chemise de Jaime apparaît du sang", J'ai bien aimé le déroulement de l'histoire comme elle commence qu'il vit dans la rue et qu'il veut retrouver sa soeur que sa mère a vendu, c'est vraiment bon comme déroulement et je trouve que le roman a été bien pensé et bien fait. "Les escadrons de la mort qui tuent les enfants vivants dans la rue", alors c'était mon appréciation pour ce livre.
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Livre créé par Hector Hugo, voici ma critique littéraire sur le fameux livre lambada pour l'enfer.
C'est histoire d'un jeune garçon nommé Raphael, il est pauvre et il doit voler les touristes qui débarquent dans les rue de Medellin sa ville natale. Volé l'argent les touriste pour Raphael est primordial c'est sa seul source d'argent pour nourrir sa famille, sa mère et sa soeur Cécilia. Mais un jour sa soeur se fait acheter au marché noir par le baron de la drogue Pablo escobar.
La lambada pour l'enfer est un grand classique de Hector Hugo, Jai bien aimé ce livre malgré sa fin tragique, l'auteur a su bien nous mettre en contexte de l'histoire de Raphael, le personnage principal. Les action des personnages et leurs personnalité s, nous ont tous de suite montrer les personnage attachant et les personnage sombre. Jai aussi aimé l'intrigue et le mystère que l'auteur a apporter a l'histoire de Raphael, nous ne savions jamais se qui allaient se passez dans l'histoire de Raphael.
La lambada pour l'enfer est un très bon livre, je le conseille a des personne qui sont mordu de mystère.

Dcloutier
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ils sont cinq face aux quatre gamins qui n’ont rien vu venir. Plus âgés, seize, dix-sept ans ; plus costauds. Le plus grand est devant, cheveux noirs, visage très mat. Il a la main tendue vers le sac.

– Donne.

– C’est à nous.

Le coup de poing est parti, brutal. Manuel porte la main à sa bouche, pleine de sang. Javier et Jorge se sont dressés, mais derrière les autres ont sorti les couteaux.

– Sicarios, murmure Javier à Rafaele.

– Tout ce qui est ici est à nous, dit encore le chef, en s’avançant d’un pas.

Derrière lui, les quatre tueurs sourient, sûrs de gagner.

– Dégagez avant qu’on se fâche.

Manuel n’insiste pas. Le dos à l’église, il se faufile dans l’espace laissé libre et se sauve en courant ; Javier et Jorge suivent, Rafaele reste seul, il a profité de la bousculade pour remettre les billets dans
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Medellín est une des villes les plus douces de Colombie. La chaleur n’est pas étouffante, il ne pleut pas trop souvent. Une ville douce côté climat, c’est sûr. Mais côté vie quotidienne, c’est une autre paire de manches.

Assis sur un trottoir, face à la gare, Rafaele surveille. Il ne s’agit pas de laisser passer des occasions. On ne le lui pardonnerait pas : à douze ans, il doit être à la hauteur s’il veut continuer à faire partie de la gallada. La gallada, c’est la bande, le petit groupe qu’ils forment avec Manuel, Javier, Jorge et quelques autres.

De temps en temps, il y a aussi Maria, quand elle revient du quartier résidentiel d’El Poblado.

En groupe, c’est plus facile pour se débrouiller ; on lave des voitures pour quelques pesos, sauf les voitures de la police : les policiers aiment bien qu’on lave leurs voitures, mais ils n’aiment pas donner des pesos. On vend El Mundo et d’autres journaux. Ou bien on s’arrange…

Aujourd’hui, justement, on s’arrange : c’est jour d’arrivée de touristes. Manuel, qui est le chef du haut de ses quinze ans, a donc posté Rafaele à l’affût. Et Rafaele surveille, sans se lasser, les bras autour des jambes, le menton sur les genoux. Il enregistre tout ce qui se passe aux deux portes à battants de la gare. Ses yeux noirs bougent à peine. Sur la chaussée, les taxis sont arrêtés dans un désordre indescriptible. Les chauffeurs sont à la chasse eux aussi : dès qu’un touriste sort, ils se précipitent, lui parlent à toute vitesse pour l’étourdir, attrapent les bagages. Ça marche presque à chaque fois. Dommage.

Non, en voilà qui refusent le taxi ; mais ils sont trois ; des hommes plutôt costauds. Pas intéressant.

De l’autre côté de la place, à l’entrée du quartier difficile qui borde la gare, Manuel, Javier et Jorge sont en train de jouer au palet ; mais il y en a toujours un qui a l’œil sur Rafaele.

Ça y est. Rafaele vient de se lever ; il se met à siffler une lambada endiablée. Les trois garçons laissent là leur partie.

C’est une touriste, avec les inévitables lunettes de soleil, américaine sans doute. Elle a un sac à dos et, au bout du bras, une espèce de sac en cuir avec un fermoir de cuivre. Elle refuse les taxis et s’engage dans une des ruelles.

Un chauffeur de taxi se frappe la tempe avec un doigt pour dire « elle est folle » puis, fataliste, se rassoit sur le capot de la vieille Ford.

Elle marche d’un bon pas, sans se laisser impressionner par l’encombrement des trottoirs. Derrière elle, Rafaele suit discrètement. Manuel, Javier et Jorge sont en train de courir dans le dédale des rues pour arriver en face d’elle.

Les voilà. Ils viennent de déboucher d’une ruelle. À eux trois, ils tiennent presque la largeur de la rue. Rafaele s’est approché. Les trois autres jouent bien leur rôle : mendier, en chantant, sans être agressif – surtout ne pas être agressif, sinon le touriste se méfie. La femme est à leur hauteur.

– Señora, tres pesos, por favor.

– Madame, s’il vous plaît, trois pesos.

Elle veut passer mais, dans son dos, Rafaele a sorti son rasoir, un vieux rasoir sabre comme on n’en trouve plus que chez les barbiers. En deux coups de lame sur les lanières, le sac de cuir est par terre. Rafaele le ramasse et s’enfuit à toutes jambes. Première rue à droite, puis à gauche. Continuer à courir. Maintenant elle ne risque pas de le rattraper. La touriste vient à peine de réaliser qu’on lui a volé son sac. Les trois garçons, l’œil rieur, innocents comme l’agneau qui vient de naître, mendient toujours des pesos. La femme jure en anglais, en tapant du pied sur les pavés mal ajustés. Les gamins n’ont pas l’air de comprendre. Elle fait demi-tour vers la gare. Les trois garçons s’éloignent en chantant « tres pesos, por favor » sur un air de lambada.

Rafaele, de son côté, court vers le lieu de rendez-vous. Il a enveloppé le sac de cuir dans sa chemise. Ici, un gamin pas débarbouillé, torse nu, ça ne se remarque pas, alors qu’un gamin avec un sac comme ça dans les bras, ça attire l’œil ; et il vaut toujours mieux ne pas attirer l’œil des flics, des commerçants ou des « autres ».



Le porche de l’église Santa Maria est petit et très renfoncé : parfait pour y être à l’abri. Rafaele est arrivé le premier. Il s’est assis sur le précieux butin, les yeux mi-clos comme s’il somnolait. Mais il ne somnole pas. Ça n’est pas pour rien que, dans la gallada, son surnom, c’est El Acechon, le « Guetteur ». Le Guetteur guette, pas très à l’aise. C’est sûrement un très gros coup qu’ils ont fait là. Il a un mauvais pressentiment. Tout à l’heure, un type a quitté un peu vite le café d’en face. Il vaudrait mieux ne pas moisir ici. Qu’est-ce qu’ils fabriquent ? Les trois autres arrivent enfin, aussi bruyants que tout à l’heure.

– Vous en avez mis du temps… On ne reste pas là. C’est pourri.

– Qu’est-ce qui se passe ? Tu as vu quelque chose ?

– Non, mais ce coin ne me dit rien. Foutons le camp.

– El Acechon a la trouille ; ça ne m’étonne pas.

Manuel redresse ses épaules de chef et nargue Rafaele toujours accroupi sur le sac volé.

– Maria va être déçue de savoir ça…

– Espèce de…

– Arrêtez. Vous réglerez ça plus tard. Pour le moment, on ouvre le sac.

– Allez, fais comme ils disent. Sors le paquet.

Tout en continuant de grommeler, Rafaele dénoue sa chemise et jette le sac au milieu des garçons. Manuel s’en empare, essaie de l’ouvrir, mais le fermoir de cuivre est verrouillé. Difficile d’aller demander la clé.

– Donne ton rasoir.

Manuel découpe le cuir. Le sac s’ouvre. Fabuleux : il y a un appareil photo japonais ultra-moderne, une paire de jumelles, un walkman et, dans une poche de côté, des pesos et des pesos. Ils étalent lentement les billets pour compter trenta mil pesos, trente mille pesos, à peu près quatre mille francs : une fortune comme ils n’en ont jamais rêvé ; ils vont pouvoir retourner dans leurs communes, leur bidonville pour faire une fête inoubliable où tout le monde aura de quoi manger.

– C’est plus la lambada des tres pesos qu’on va chanter maintenant. C’est celle des trenta mil pesos.

– Non, ça c’est la nôtre. Vous, vous restez aux tres pesos.

Ils sont cinq face aux quatre gamins qui n’ont rien vu venir. Plus âgés, seize, dix-sept ans ; plus costauds. Le plus grand est devant, cheveux noirs, visage très mat. Il a la main tendue vers le sac.

– Donne.

– C’est à nous.

Le coup de poing est parti, brutal. Manuel porte la main à sa bouche, pleine de sang. Javier et Jorge se sont dressés, mais derrière les autres ont sorti les couteaux.

– Sicarios, murmure Javier à Rafaele.

– Tout ce qui est ici est à nous, dit encore le chef, en s’avançant d’un pas.

Derrière lui, les quatre tueurs sourient, sûrs de gagner.

– Dégagez avant qu’on se fâche.

Manuel n’insiste pas. Le dos à l’église, il se faufile dans l’espace laissé libre et se sauve en courant ; Javier et Jorge suivent, Rafaele reste seul, il a profité de la bousculade pour remettre les billets dans le sac et a posé sa chemise par-dessus. Le grand est devant lui, les quatre autres bouchent la sortie.
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Elle marche d’un bon pas, sans se laisser impressionner par l’encombrement des trottoirs. Derrière elle, Rafaele suit discrètement. Manuel, Javier et Jorge sont en train de courir dans le dédale des rues pour arriver en face d’elle.

Les voilà. Ils viennent de déboucher d’une ruelle. À eux trois, ils tiennent presque la largeur de la rue. Rafaele s’est approché. Les trois autres jouent bien leur rôle : mendier, en chantant, sans être agressif – surtout ne pas être agressif, sinon le touriste se méfie. La femme est à leur hauteur.

– Señora, tres pesos, por favor.

– Madame, s’il vous plaît, trois pesos.

Elle veut passer mais, dans son dos, Rafaele a sorti son rasoir, un vieux rasoir sabre comme on n’en trouve plus que chez les barbiers. En deux coups de lame sur les lanières, le sac de cuir est par terre. Rafaele le ramasse et s’enfuit à toutes jambes. Première rue à droite, puis à gauche. Continuer à courir. Maintenant elle ne risque pas de le rattraper. La touriste vient à peine de réaliser qu’on lui a volé son sac. Les trois garçons, l’œil rieur, innocents comme l’agneau qui vient de naître, mendient toujours des pesos. La femme jure en anglais, en tapant du pied sur les pavés mal ajustés. Les gamins n’ont pas l’air de comprendre. Elle fait demi-tour vers la gare. Les trois garçons s’éloignent en chantant « tres pesos, por favor » sur un air de lambada.

Rafaele, de son côté, court vers le lieu de rendez-vous. Il a enveloppé le sac de cuir dans sa chemise. Ici, un gamin pas débarbouillé, torse nu, ça ne se remarque pas, alors qu’un gamin avec un sac comme ça dans les bras, ça attire l’œil ; et il vaut toujours mieux ne pas attirer l’œil des flics, des commerçants ou des « autres ».
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afaele a les mains qui tremblent de peur et d’impuissance. Ce n’est pas encore cette fois qu’il pourra offrir une fête à sa mère. Il se racle la gorge et crache sur les pieds du grand. Les autres rangent les couteaux et font jouer leurs poings pour pouvoir mieux frapper. Sans un mot, le grand a pris Rafaele par les cheveux et le redresse. Rafaele a des larmes de douleur plein les yeux mais il ne crie pas. Deux sicarios lui arrachent le sac et la chemise qu’il tenait contre lui. Le grand lui dit encore :

– Tire-toi, chiquito.

– Je ne suis pas petit, Indio. Rends-moi ma chemise.

Il y a des éclairs dans les yeux du grand : « Indien », ici, c’est une des pires insultes. Les autres grondent.

– Laisse-le-nous, il va pleurer pour de bon.

– On va l’instruire.

– Non. Il a du caractère ce chiquito. Mais il est encore petit pour jouer. Il faut lui apprendre. Tiens.

Le grand a pris la chemise sur le sac. Il la colle brutalement sur le ventre de Rafaele qui referme les bras dessus.

– Et voilà, le souvenir de l’Indien.

Une gifle magistrale vient de claquer sur la joue de Rafaele. Les autres éclatent de rire. Rafaele part en courant de toutes ses forces. Les sicarios aboient après lui pour accélérer sa fuite. Il galope à perdre haleine vers la commune familière où il pourra se réfugier. Il a la gorge serrée à ne pas pouvoir respirer. Dans sa tête, ça tourbillonne à toute vitesse : la rage d’avoir été surpris, la fête trop vite espérée, l’image de sa mère si vieille déjà et de Cecilia, la petite sœur, la seule que la mama essaie encore de garder avec elle, pour la protéger de la « rue ». Mais elle a déjà huit ans, Cecilia.
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Aujourd’hui, justement, on s’arrange : c’est jour d’arrivée de touristes. Manuel, qui est le chef du haut de ses quinze ans, a donc posté Rafaele à l’affût. Et Rafaele surveille, sans se lasser, les bras autour des jambes, le menton sur les genoux. Il enregistre tout ce qui se passe aux deux portes à battants de la gare. Ses yeux noirs bougent à peine. Sur la chaussée, les taxis sont arrêtés dans un désordre indescriptible. Les chauffeurs sont à la chasse eux aussi : dès qu’un touriste sort, ils se précipitent, lui parlent à toute vitesse pour l’étourdir, attrapent les bagages. Ça marche presque à chaque fois. Dommage.

Non, en voilà qui refusent le taxi ; mais ils sont trois ; des hommes plutôt costauds. Pas intéressant.

De l’autre côté de la place, à l’entrée du quartier difficile qui borde la gare, Manuel, Javier et Jorge sont en train de jouer au palet ; mais il y en a toujours un qui a l’œil sur Rafaele.
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Medellín est une des villes les plus douces de Colombie. La chaleur n’est pas étouffante, il ne pleut pas trop souvent. Une ville douce côté climat, c’est sûr. Mais côté vie quotidienne, c’est une autre paire de manches.

Assis sur un trottoir, face à la gare, Rafaele surveille. Il ne s’agit pas de laisser passer des occasions. On ne le lui pardonnerait pas : à douze ans, il doit être à la hauteur s’il veut continuer à faire partie de la gallada. La gallada, c’est la bande, le petit groupe qu’ils forment avec Manuel, Javier, Jorge et quelques autres.

De temps en temps, il y a aussi Maria, quand elle revient du quartier résidentiel d’El Poblado.

En groupe, c’est plus facile pour se débrouiller ; on lave des voitures pour quelques pesos, sauf les voitures de la police : les policiers aiment bien qu’on lave leurs voitures, mais ils n’aiment pas donner des pesos. On vend El Mundo et d’autres journaux. Ou bien on s’arrange…
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