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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Victor Hugo - le dernier jour d'un condamné -1831 : Une société civilisée doit-elle faire mourir un condamné ? La loi du talion peut-elle être la seule alternative pour répondre à un meurtre ? le jeune Victor Hugo s'engageait dans cet ouvrage contre le système judiciaire français coupable à ses yeux d'encourager la mise à mort des prévenus par gout du spectacle et du sang. Quarante ans après Maximilien Robespierre qui fut un des plus fervent abolitionnistes de la peine de mort avant de faire lui-même de la guillotine l'outil principal de son régime de terreur, Victor Hugo s'inscrivait comme un des maillons prépondérant d'une chaine de volontés qui mènera jusqu'à la déchéance constitutionnelle de cette peine cruelle sous l'action combinée de Robert Badinter et de François Mitterrand. L'horreur que Victor Hugo ressentait pour ce châtiment transformait ces lignes éprouvantes en un indicible plaidoyer. L'impasse terrible dans laquelle était plongée le condamné était vécue de l'intérieur par le lecteur qui vibrait à l'unisson de sa terreur et de son désespoir. Victor Hugo ne disait rien du crime de son personnage, il n'en disait rien car il ne souhaitait pas justifier l'acte promulgué par une société barbare par un autre tout aussi horrible. L'écriture de Victor Hugo était ici très simple et émouvante. Les sentiments du condamné lors de sa préparation à l'exécution, sa dernière rencontre avec sa petite fille, ses échanges avec l'aumônier chargé de l'assister, tout participait à un sentiment de claustrophobie effarée que ne contrebalançait même pas l'attente d'une grâce qu'on devinait dès le début impossible à obtenir. Bien sur certains nous diront que les affres des victimes valaient celles des meurtriers et que la pitié montrée dans ce livre pour l'assassin aurait dû surtout aller vers elles. Soit mais il est impossible de penser que le futur auteur des misérables ait pu manquer à ce point d'empathie envers des êtres ou des familles frappés par la violence. Quand on voyait le malheureux tenter de gagner du temps pour une minute de survie dérisoire jusque sur l'échafaud on ne pouvait qu'être révolté par l'ignominie de son supplice. C'était là tout le propos de ce manifeste qu'on pouvait considérer comme historique car il faisait figure de précurseur de toutes les pensées humaniste du 19ème et du 20ème siècle... édifiant
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Je ne connaissais de Victor Hugo que les poèmes des Contemplations, c'est donc la première fois que je me penche sur un de ses textes, et quel texte !!!!
Hugo vous prends par la main dès les premières lignes pour accompagner un condamné vers la guillotine ; pendant les six dernières semaines de sa vie, tantôt longues, tantôt courtes, certaines seront teintées d'espoir, les autres de cris et de douleurs.
C'est un texte magnifique qui vous fait vous rappeler qu'il y a seulement un peu plus de trente ans, on votait l'abolition de la peine de mort. C'est aussi un texte qui vous rend fière, quelque part, au fond, de faire partie des pays l'ayant abolie, un peu tard par rapport aux souhaits d'Hugo, mais plus tôt que d'autres.
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Splendide texte engagé. A seulement 27 ans lors de sa parution, Victor Hugo délivre un réquisitoire contre la peine de mort, sans discours, ni démonstrations, mais de façon subtile et pleine de maturité, en faisant parler le condamné sur ce qu'il ressent avant son exécution. Ce genre de propos n'était pas acceptable politiquement au début du 19ème.
De plus, en le choisissant coupable, l'auteur ne s'est pas rendu la tâche facile, mais cela donne encore plus de poids à son engagement qui est de dénoncer la cruauté de la peine de mort.
Le livre refermé, je suis impressionné par le courage de l'écrivain quant à sa défense de la dignité humaine par rapport aux conditions de détention dans les prisons, le départ honteux des bagnards pour Toulon et enfin "les cris de hyènes" de la foule sur la charrette du supplicié. Un livre d'actualité.
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En relatant les derniers instants d'un condamné à mort, depuis la prononciation de sa sentence jusqu'aux dernières minutes dans sa cellule, juste avant qu'il soit guillotiné, Victor Hugo livrait une magnifique diatribe contre la peine de mort avec "Le dernier jour d'un condamné". Même s'il s'agit d'un long monologue, ce roman n'est jamais ennuyeux, bien au contraire, et l'on vit ses derniers instants avec ce condamné dont on ne sait rien, hormis qu'il va être prochainement exécuté et qu'il espère, jusqu'à la dernière minute, qu'il sera gracié. Ce que j'ai aimé dans cet ouvrage, c'est la façon dont Victor Hugo a permis au lecteur de se mettre à la place du condamné, de ressentir (toutes) ses émotions : de la peur à l'espoir, en passant par la résignation. Et je crois que peu importe que l'on soit pour ou contre la peine de mort, l'on ne referme pas ce livre indemne.
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Plaidoyer contre la peine de mort

Ecrit par Victor Hugo à 27 ans, en trois semaines.
Il affirmera, dans une longue préface ajoutée trois ans plus tard, avoir commencé à écrire ce livre le lendemain de l'exécution d'un certain Louis Ulbach, qui avait poignardé une jeune femme pour désespoir amoureux. Ce jeune assassin de 20 ans avait projeté de coucher sur le papier le récit de sa vie.

A sa publication ce livre déchaine des critiques : le scandale vient de l'incroyable force du texte, sans parti pris, ni larmoyant, il est l'un des premiers monologues intérieurs de la littérature.
On ne connaît ni le nom, ni le crime de l'anti-héros : peut importe, ce sont ses pensées qui sont primordiales.

A cette époque (1829), sous la Restauration, une exécution par semaine se produit ; tandis que les députés ont voté une abolition partielle de la peine capitale pour les crimes politiques (en réponse à la période de la Convention en 1793 et 1794 ?), ils ne sont pas disposés à la supprimer complètement...
"Se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux" écrit Hugo en 1832.

Très émouvant : surtout dans l'espoir d'une grâce qui ne viendra pas, et lors de la visite de sa petite fille qui le croit mort....

Le seul livre à lire pour être convaincu de l'abolition de la peine de mort
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Que notre pays rougisse d'avoir eu recours à cet instrument ignoble. Argument suprême de la justice où l'accusé n'a plus qu'à se tapir dans l'ombre à l'attente de son heure dernière. Mais d'où vient cette haine viscérale pour son prochain ?

Que les hommes comme Hugo fleurissent, qu'ils instaurent l'unité au profit de la division. Faut-il mieux décapiter ou gracier, haïr ou aimer, ouvrir son coeur ou bien le fermer. En un pareil acte sauvage, l'homme étale ouvertement toute sa bêtise. « Le vrai courage n'est pas de savoir quand supprimer une vie, mais quand en épargner une. » dirait ce cher Gandalf. Et c'est précisément en cela que l'Homme se distingue de l'animal et qu'il ne répond pas à un instinct primitif, à une vulgaire pulsion. C'est dans sa capacité à éprouver de la compassion qu'il tire son humanité. Une société digne ne peut être basée sur des valeurs immorales telle l'aversion. Elle est morale ou elle n'est pas.

En nous exposant le sort de ce malheureux, l'auteur nous fait prendre conscience de l'absurdité de la peine de mort, qu'un tas de citoyens dépravés cautionnent encore. L'absurdité même de tuer celui qui a tué. C'est reproduire sa faute mais c'est surtout oublier sa qualité d'homme, lui refuser son droit premier de vivre. Celui-ci même à qui personne ne pense, qui ne reçoit aucune sorte affection, dont la fille ne reconnaît pas les traits. Eh bien figurez-vous qu'il a un nom. Il nourrissait jadis des espérances, vite balayés par la société.

L'État s'octroie le droit de vie ou de mort sur ses citoyens. Légale, oui, mais louable ... ?

La foule aura bien vite fait de le juger et de le jauger. le jour de l'exécution, vomissent des portes les troupeaux d'hommes et de femmes venus célébrer cette réunion festive et solennelle dans une mise en scène macabre. Toute la haine emmagasinée de ce peuple innocent et souffrant dont le condamné seul devra porter tout le poids tout en se hissant tant bien que mal sur l'estrade où siège la bête terrifiante. CONDAMNÉ, ce mot lui colle à la peau. Dans le froid, la boue, l'attente ; le désespoir règnera toujours.

Mais l'espoir est bel et bien là. La position manifeste de Hugo ne tarde à illuminer nombre d'ignorants. Et comme l'auteur le disait lui-même dans Claude Gueux « Mettez un homme qui contient des idées parmi des hommes qui n'en contiennent pas, au bout d'un temps donné, et par une loi d'attraction irrésistible, tous les cerveaux ténébreux graviteront humblement et avec adoration autour du cerveau rayonnant. ».

Puissant, frappant, éminent, magistral, illustre, remarquable, troublant, percutant, sombre, impressionnant, émouvant, saisissant, palpitant, stupéfiant, vif, impétueux, bouillonnant, agressif, passionné, profond, intense, brûlant, incisif.
Diablement bien mené par Victor Hugo, le Dernier Jour d'un Condamné est tout ça à la fois. Espérons que les hommes graviterons encore pendant longtemps autour de ces penseurs vénérables.
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Six heures, six semaines, six mois : 666 ne serait-ce pas les chiffres du diable ?

Victor Hugo dénonce ici l'absurdité de la peine de mort et son dégoût pour celle-ci. Il relate ici les derniers jours d'un condamné à mort, sans nous dire quel est son crime mais en nous livrant l'horreur des derniers jours qu'ils vivaient.

Ce texte est poignant et aura un effet sur l'avenir car certains pays aboliront la peine de mort afin de rendre hommage à Victor Hugo.
La société qu'elle soit haute ou basse est infâme. Que ce soit celui qui condamne ou celui qui vient assister à la condamnation ils sont au même niveau, car se réjouir de la mort d'un être humain est totalement abject.
Ce condamné qui nous raconte son histoire de sa sentence à ses dernières minutes nous fait passer par de nombreuses émotions.
Il commence par accepter son sort car il ne veut pas être condamné au bagne, puis il se ravise et se remémore des souvenirs heureux de sa vie. Ensuite la vue de sa fille qui ne se souvient plus de lui, lui donne envie de vivre et de s'accrocher à la vie en espérant la grâce. Mais celle-ci ne viendra jamais.
Les conditions dans lesquelles ils vivaient étaient abominables que ce soit physiquement ou psychologiquement. C'était une vraie torture pour l'homme et inacceptable, humainement parlant.

Qui est le plus monstrueux dans cette histoire ? Celui qui a commis un crime et subit cette horreur ou celui qui condamne ou bien celui qui vient assister à cela comme si c'était un passe-temps agréable ?
Le diable est dans le comportement humain et à cette époque il régnait partout. Et surtout tous les jeudis à quatre heures.

Ce texte est un magnifique plaidoyer contre la peine de mort qui au départ n'avait pas été signé par Victor Hugo car il ne l'a fait que quelques temps plus tard quand il a réalisé l'impact que cela produisait. La préface nous mettant en condition pour la suite du texte et nous apprenant aussi les diverses injustices qu'il y avait eu face à cette guillotine de malheur.

Je n'ai pas pu décrocher de ce livre avant la fin tellement j'étais prise par l'histoire.
Victor Hugo a su placer les bons mots afin d'atteindre les gens et dénoncer toute cette horreur.
Lien : https://fantasydaniella.word..
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Oh la la, que d'émotion ! Sauf qu'on ne joue pas à la baballe. C'est juste que cette relecture me ramène près de quarante cinq ans en arrière. Les radios omniprésentes vomissaient des jeux débiles comme la valise ou les grosses tête et une guimauve musicale affligeante. Nous étions une poignée d'adolescents acnéiques à défiler le poing en l'air brandissant des livres comme celui-ci ou "l'exécution " de Robert Badinter. La foule réclamait la tête de Patrick Henry. La loi du talion était la règle et gare à ceux qui étaient contre. le rasoir national les guettait. Certains réclamaient même de rétablir les exécutions en place publique, spectacle, pop-corn et esquimaux, cartes postales souvenirs et badges cocardiers. On croyait qu'on n'y arriverait jamais mais nous lisions et relisions tous ces livres qui nous confortaient, nous permettaient de jeter des arguments massues à la face des partisans de la guillotine.
Pourquoi vient-il nous emmouscailler aujourd'hui, la peine de mort est abolie en France depuis plus de quarante ans. En France oui, mais on exécute chaque jour des femmes et des hommes aux quatre coins de la planète même dans des pays qui bombent le torse en se qualifiant de démocratie.
Alors ce livre publié en 1829 reste d'une actualité effrayante. Sa force ne réside pas dans des statistiques ou de savantes démonstrations mais en nous immergeant dans les dernières heures d'un homme qu'on va mener à l'échafaud, en nous invitant à nous identifier à lui et c'est particulièrement réussi. On ne saura jamais ce qu'il a fait, on cheminera juste dans ses pensées et ses souvenirs jusqu'à ce qu'ils deviennent nôtre.
J'ai volontairement choisi l'édition folio + LYCÉE, un peu pour reprendre contact avec la réalité de mes 16 ans et pour l'ensemble des développements autour de ce texte.
À l'heure où les partisans de la peine capitale redonnent de la voix, encouragés par des portes paroles populistes et nationalistes, il me semble important de relire ce texte (et d'autres plus contemporains) afin de ne pas baisser la garde. Depuis quelques temps, le lynchage n'est jamais bien loin et certains ressortiraient le goudron et les plumes sans état d'âme. Rien n'est jamais acquis.
À lire et relire.
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Dès le début, j'ai été happée par l'écriture de Victor Hugo, par sa fluidité et surtout par la justesse de chaque mot.
Qu'importe le crime commis par le condamné, qu'importe son nom, l'essentiel n'est pas là.
Victor Hugo nous invite dans la tête d'un condamné pour partager avec nous ses dernières pensées.
Le texte est poignant, chaque sentiment est décrit avec puissance, il vous submerge et vous prend aux tripes.
Le sort de ceux qui restent est également abordé: la famille du condamné ne pourra avoir d'autre destin que le déshonneur et la misère.
Le dernier jour d'un condamné est un plaidoyer contre la peine de mort, contre la barbarie de l'homme et l'indécence d'un peuple en délire devant un tel acte.
Malheureusement, le sujet de ce livre, pourtant paru en 1829, est toujours d'actualité dans certains pays et pousse donc à la réflexion.
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En racontant ses derniers jours avant son exécution, un condamné, anonyme, mais coupable, en relate les souffrances. Victor Hugo aurait pu choisir la facilité et nous faire pleurer sur le sort d'un innocent. Il n'en est rien, le condamné anonyme est bel et bien coupable.

La guillotine cherchait à éviter trop de souffrances physiques, mais le malheureux se souvient d'une exécution où le bourreau a raté son premier coup, son deuxième puis son troisième. Un apprenti se décide à achever le prisonnier. Brrrr ! Âmes sensibles, s'abstenir.

La souffrance morale, c'est de penser à ceux que le condamné laisse derrière lui.
Et l'attente, bien sûr.

Distraction dont le condamné se serait peut-être passé : la mise aux chaînes des forçats.
Une question qui hante : quel est le plus malheureux ? Celui qui est condamné à mort et dont les souffrances vont prendre fin ou celui qui conserve la vie ainsi que des années de tourments.
Vous n'aurez pas de réponses.

Lien : https://dequoilire.com/le-de..
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