Quel sublime et tendre recueil que
Les Contemplations.
On découvre un
Victor Hugo meurtri, qui se réfugie dans la nostalgie et le lyrisme. Dans des
poèmes souvent mélancoliques, il sublime aussi bien l'amour et la nature que le souvenir douloureux mais rêveur de sa fille disparue.
Si Hugo peut paraître antipathique dans son égocentrisme permanent, il nous dévoile ici une faille et sait nous subjuguer dans ses contemplations.
Je vous fait partager un extrait du premier poème du livre premier, "À ma fille", que je trouve particulièrement beau:
"Ce peu de chose est ce que, pour sa part,
Dans l'univers chacun cherche et désire :
Un mot, un nom, un peu d'or, un regard,
Un sourire !
La gaîté manque au grand roi sans amours ;
La goutte d'eau manque au désert immense.
L'homme est un puits où le vide toujours
Recommence.
[...]
Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs,
Prend en pitié nos jours vains et sonores.
Chaque matin, il baigne de ses pleurs
Nos aurores.
Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas,
Sur ce qu'il est et sur ce que nous sommes ;
Une loi sort des choses d'ici-bas,
Et des hommes.
Cette loi sainte, il faut s'y conformer,
Et la voici, toute âme y peut atteindre :
Ne rien haïr, mon enfant ; tout aimer,
Ou tout plaindre !"