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Critique de Myriam3


Fin 90, études de Lettres Modernes, dans le métro. le tunnel défile, débouche sur des quais vitrés, repart. Agrippée à la barre au milieu des sueurs et dans le brouhaha toulousain, mes yeux plongés dans les pages brunes des Contemplations, mon âme sur une plage décharnée au bord d'un océan aux vagues profondes et grondantes, un ciel illimité où un pâle rayon lancinant se glisse entre deux épaisses couches de nuages et étend sur la terre une lumière incandescente.
Soudain Hugo, ce petit bonhomme délirant se dresse hors des pages, et avec une telle foi en son rôle de prophète, déclame:
Dormez! Dormez, brins d'herbe, et dormez, infinis!
Calmez-vous, forêts, chêne, érable, frêne, yeuse!
Silence sur la grande horreur religieuse,
Sur l'océan qui lutte et qui ronge son mors,
Et sur l'apaisement insondable des morts!
Paix à l'obscurité, muette et redoutée!"
Hugo le prophète, Hugo le chef d'orchestre des rames de métro, que je hissais hors du bouquin et que cette foule du vingtième siècle n'intimidait pas!
O générations aux brumeuses haleines,
Reposez-vous!

Vous avez bien compris, ce recueil de poèmes à la démesure de Victor Hugo, qui ne retient qu'à peine en ses pages les tempêtes, les gouffres, les paroles de la Bouche d'Ombre et les élans passionnés du poète a bien failli m'emporter cette année-là!
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