AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patsales


Après quelques lectures décevantes, rien ne vaut un bon gros bouquin du patrimoine et hop! Cela faisait longtemps que j'avais envie de retrouver les misérables et voilà qui m'a bien rincé des vains opuscules que j'avais ouverts auparavant.
Alors oui, d'accord, y'a des trucs, c'est plus possible. Dans « Marius », j'ai souvent baillé et le roman total a vécu. Totor historien, Totor philosophe, Totor qui pense et explique la vie à ses lecteurs du haut de son génie, c'est quand même too much. Mais même dans cette logorrhée digressive, la pépite n'est jamais loin (oui, bon, faut la chercher, d'accord, elle se mérite). Et quand c'est le romanesque qui l'emporte, alors là, pardon, mais c'est inouï. Les personnages sont d'une humanité à pleurer et les grandes scènes nous cueillent: le grand-père et son petit-fils incapables d'exprimer leur amour, le maire devenu trop important pour se dénoncer, les grisettes applaudissant à leur propre humiliation, l'évêque qui renâcle devant le communard, Thenardier plein de haine rentrée faisant face au bourgeois plein d'onction charitable, Javert le pur sanglé par la loi... à part Cosette, tous sont nos proches. A moins que Cosette ne soit le délire de Valjean, poupée parfaite qu'il réussira à ne pas mettre dans son lit (Encore que j'ai des doutes: je trouve qu'elle n'est guère émue au matin de la nuit de noces, pas plus étonnée que ça de ce qui vient de lui arriver...) Car si certaines productions ont réduit ce roman à la gnangnantisation, malgré la mièvrerie des comédies musicales, il serait dommage d'oublier que la cruauté du monde, dans la version originale, n'est jamais édulcorée. La famille de Valjean dont on peut croire qu'elle n'a pas survécu à l'arrestation, les frère et soeur de Gavroche abandonnés à la rue, les sacrifiés des barricades aux morts inutiles... Pour une Cosette épargnée, combien de personnages fauchés par l'injustice et le malheur ? Pour un Gavroche entièrement altruiste, combien de fanatiques -fanatiques de la loi, fanatiques du sacrifice- ou d'égoïstes refusant de ne plus jouir? Ben oui, Hugo est subtil, c'est ce qui fait qu'il reste moderne et je parie qu'à ma prochaine lecture (dans 20 ans...) je ne changerai pas d'avis.
Commenter  J’apprécie          446



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}