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Critique de 5Arabella


Deuxième pièce de Victor Hugo après Cromwell, écrite en 1829 (avec comme premier titre Un duel sous Richelieu), elle ne sera créée qu'en 1831 au théâtre de la Porte-Saint-Martin, c'est à dire après les représentation d'Hernani à la Comédie Française, et la bataille du même nom. Acceptée en 1829 par les comédiens français, Marion de Lorme est interdite par la censure, l'image peu flatteuse de Louis XIII est perçue comme une allusion à Charles X, le roi en titre. Entre temps Hugo est devenu le porte drapeau du théâtre romantique, un auteur en vue. La version de la pièce qui est créée est une version avec des coupures, pour échapper à la censure, ce n'est qu'en 1873 qu'elle pourra être jouée dans son intégralité.

Nous sommes donc au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIII, et avec Richelieu premier ministre. le duel est interdit et puni de mort. Marion de Lorme, une célèbre courtisane a quitté Paris car elle est amoureuse, d'un jeune homme, Didier, à l'origine inconnue, et qui qui ignore qui elle est. Un de ses amants, Saverny, l'a retrouvée. Forcée, elle lui confie une partie de son histoire. Saverny, attaqué par des voleurs, est sauvé par Didier dont il ne voit pas le visage. Mais quelques jours plus tard, ignorant que c'est l'homme qui lui a sauvé la vie, il provoque Didier en duel. Ce dernier arrive à s'échapper avec Marion, Saverny considéré comme mort est juste blessé. Notre trio se retrouve chez le marquis de Nangis, l'oncle de Saverny, qui prépare son enterrement. Marion et Didier quant à eux, se sont dissimulés dans une troupe de comédiens ambulants. Mais Saverny apprend à Didier l'identité de femme perdue de Marion. Il ne souhaite plus que mourir, et donc lorsque l'âme damnée de Richelieu, Laffemas, qui convoite Marion, démasque les deux hommes en fuite, il ne fait rien pour s'échapper. Ils sont condamnés à mort. Marion et le marquis de Nangis arrivent à obtenir la grâce de Louis XIII, mais elle est révoquée par le cardinal. Je passe sur quelques péripéties, parce que la pièce est très chargée, et vous laisse imaginer la fin.

Comme je le disais plus haut, la pièce est très chargée en rebondissements, actions diverses, et tout cela est moyennement bien agencé, c'est plus confus que palpitant. Didier est tout d'une pièce, au final pas très sympathique, peut-être un peu à la toute fin. Il est jaloux, ombrageux, prêt à dégainer l'épée au moindre prétexte. Ce qu'en fin de compte j'ai trouvé le plus intéressant, c'est sont les références au théâtre du XVIIe siècle, que Hugo connaissait parfaitement. Il y a une grande discussion, en particulier sur Corneille (il semble que nous soyons en plein dans la querelle du Cid), dans laquelle Hugo fait preuve de grande causticité et d'un esprit étincelant. Il faut dire que pour les romantiques, Corneille était le grand auteur du XVIIe siècle, transgressant les règles trop rigides, inventeur de formes, créateur de personnages héroïques et grandioses, il correspondait bien à l'état d'esprit romantique. Il y a aussi une scène dans laquelle Laffemas fait réciter à chaque comédien le bout d'une tirade, Marion choisissant une tirade de Chimène.

Une oeuvre de jeunesse, qui contient les thématiques et les types de personnages que Hugo va développer plus tard, mais qu'il arrivera à beaucoup mieux exprimer dans ses pièces futures.
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