AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de chartel


Quand un auteur est convaincu de l'enjeu politique et social de la littérature, il est inévitablement porté à s'intéresser au théâtre, art bien plus populaire que celui de la littérature, surtout au XIXe siècle, quand le théâtre était le seul moyen de transmettre une oeuvre écrite inaccessible à la majorité analphabète d'une population.
Victor Hugo étant un auteur ayant toujours cherché à créer pour ceux qui n'en n'ont pas les moyens et en ont le plus besoin, il était logique qu'il lance définitivement sa carrière littéraire par le théâtre, et pas n'importe quel théâtre, un théâtre débarrassé des restrictions classiques, un théâtre romantique, exalté, lyrique et emporté, cherchant à satisfaire autant l'intellectuel porté sur l'exactitude historique et le caractère des personnages que le sentimental adepte des intenses peintures des passions.
Lancé par "Cromwell" et surtout par "Hernani" , le drame romantique hugolien atteint son apogée avec "Ruy Blas". Bien que ce texte puisse heurter, et même faire sourire, les professionnels de notre théâtre contemporain, il n'en garde pas moins une grande fraîcheur par la beauté et la vigueur de ses vers, la force de ses images et son indéniable caractère populaire. Il est vrai qu'aujourd'hui, les auteurs cherchent avant tout à ne pas être populaire et à créer, non pas pour tous, mais pour certains. le théâtre perd ainsi (peut-être au profit de la télévision et du cinéma ?) ce qui fit sa grandeur et lui donnait tout son sens : être l'élément déclencheur d'un engouement populaire, être créateur de lien social. Ce que Victor Hugo réussit à faire par son théâtre, par ce fameux drame éminemment politique d'un valet épris de la reine d'Espagne, d'un homme du peuple ayant des velléités d'insoumission, d'égalité et de liberté, dans un temps où les incompétences de l'aristocratie commençait à faire de l'ombre aux nouvelles forces et aux volontés aiguisées d'une classe bourgeoise désirant tenir, elle aussi, les rênes de son destin.
Commenter  J’apprécie          270



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}