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Commissaire Nazer Baron tome 3 sur 23
EAN : 9782355500817
382 pages
Editions Alain Bargain (10/03/2011)
4.06/5   8 notes
Résumé :
« On n’a pas été en mesure de reconstituer exactement le scénario du drame, avait admis le commissaire Droniou. Pourquoi deux armes ? Je n’en sais rien, ce que je sais, c’est que Caroline tenait encore le fusil dans les mains, il n’y avait pas beaucoup de questions à se poser. »

L’enquête s’orientait vers une tragédie familiale à huis clos, derrière les murs d’une villa en bordure d’un océan déchaîné cette nuit-là. La meurtrière souf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Lorsque j'étais enfant et que, certains soirs, au crépuscule, pendant les grandes vacances d'été, je me promenais avec mon grand-père sur le sentier des douaniers de la petite station balnéaire où il s'était installé, il pointait pour moi les lumières qui s'allumaient de l'autre côté de la mer et me disait : "En face, c'est Damgan."

Un souvenir d'enfance qui n'a pas été pour rien dans mon choix de lire Ouragan sur Damgan de Hervé Huguen. Mais alors que je m'attendais à un petit livre gentillet, relativement médiocre, dont le principal intérêt serait que l'histoire se passe dans la région - le genre d'ouvrage que l'on pense destiné aux touristes et dont on ne s'étonne pas qu'ils le laissent sur place avant de repartir - je dois avouer que j'ai été très agréablement surprise par ce roman policier.

Tout d'abord, l'écriture est agréable, loin du style d'un élève de CM1 à qui on aurait demandé une rédaction sur un dimanche en famille (niveau d'écriture auquel je m'attendais) et l'intrigue et prenante et bien menée (et non cousue de fil blanc, comme je le craignais).

Un soir de tempête hivernale, à quelques jours de Noël, l'inspecteur Simon Kervilin est appelé sur le lieu d'un crime :quatre corps ont été retrouvés dans une luxueuse villa en bord de mer.

Les morts sont tous membres d'une même famille : le père, un riche homme d'affaires de la région ; sa seconde épouse, beaucoup plus jeune que lui; leur fils de 3 ans, et la fille adoptive de l'homme d'affaires, une jeune femme d'une vingtaine d'années, psychologiquement instable, au bord de l'errance, et qui s'enfonce de plus en plus profondément dans la drogue.

Pour tout le monde, police comprise, ce ne peut être qu'elle la coupable, qui, dans un moment de folie et un accès de démence, a tué toute sa famille avant de se suicider.

Mais l'inspecteur Kervillin trouve que cette solution est beaucoup trop limpide, et décide de creuser un peu plus l'affaire pour en connaître la véritable histoire.

Malheureusement, il meurt, renversé par une voiture : simple accident avec délit de fuite ou meurtre prémédité ? Les investigations menées ne permettent pas de trancher.

Dix ans après, l'inspecteur Baron reprend l'enquête à son tour, aussi bien pour faire toute la lumière sur la tuerie de décembre que pour découvrir ce qu'il en est réellement de la mort de son collègue.

Ouragan sur Damgan est, selon moi, on l'aura compris, un bon roman policier, "à l'ancienne", sans pervers psychopathe, sans scènes de torture ni atmosphère glauque.

Avec art, Hervé Huguen nous amène - et nous promène - sur les chemins de l'énigme (comme autrefois mon grand-père sur le sentier des douaniers ...) énigme dont la solution et le déroulement exacts des faits ne nous sont dévoilés que dans les toutes dernières pages du livre.

Un bon moment de lecture, assurément, et un livre à découvrir pour qui aime les enquêtes à rebondissements ... sans forcément vivre à Damgan ou dans la région !
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Je sens que je vais écrire un avis de « professeur de français ». Tant pis. Pourquoi ? Parce que la première chose que j'ai remarqué, c'est le long retour en arrière qui est effectué dans le roman. Nous suivons en effet Nazer Baron, à qui il a été demandé d'enquêter sur la mort d'un policier, Kervilin, dix ans plus tôt. Il a été assassiné, après qu'on lui a retiré une enquête sur laquelle il s'acharnait. Baron va voir son ex-femme, qui lui raconte tout ce dont elle se souvient – ou plutôt, nous nous retrouvons dix ans plus tôt, avec cet homme qui découvre un massacre terrible et qui veut faire toute la lumière sur ce qui s'est passé, et tant pis si cela dérange. Cela dérange. Ce retour en arrière occupera presque la moitié du récit.

Ce policier est passé à côté de sa vie. Oui, je suis dure. Il a été père de deux enfants, il s'est comporté comme on attendait qu'un père se comporte, ni plus, ni moins, et son fils est mort dans un accident de voiture, à 18 ans, comme trop de jeunes qui meurent sur les routes parce qu'ils sont fatigués, ont trop bu, ont trop présumé de leurs forces, eux ou ceux qui étaient avec eux. Depuis, seul son travail compte. Sa femme l'a quitté, parce qu'elle en avait assez de vivre avec un homme qui n'est plus réellement là. Lui ne comprend pas ce qu'elle trouve à l'homme qui l'a remplacé – la simplicité, sans doute, l'envie de vivre aussi.
Baron doit ainsi enquêter sur deux affaires dont l'une est la conséquence de l'autre : jamais Kervilin ne serait mort s'il ne s'était pas acharné. Il faut dire que cette affaire est atroce : quatre membres d'une même famille sont morts, le père, la seconde épouse, le fils, âgé de trois ans issu de ce mariage, et la fille aînée. C'est elle qui les aurait tués avant de se suicider. J'utilise le conditionnel, parce que l'action judiciaire est éteinte du fait de la mort de la présumée coupable et parce que Simon ne croit pas en sa culpabilité. Alors qui ? Son regard s'est tourné vers le fils, le seul survivant, et tant pis s'il est le seul à croire en la culpabilité de ce jeune homme, dévasté par la mort des siens.

Dix ans après… Cédric va bien. Il a 37 ans. Il a épousé sa compagne de l'époque, il a deux enfants. Il a fait fructifié l'entreprise familiale, il ne s'est pas contenté de prendre la succession de son père adoptif. Cédric et sa soeur Caroline ont en effet été adoptés par Julius, leur oncle, à la mort de leurs parents, frère et belle-soeur du chef d'entreprise. Caroline n'avait que quatre ans quand ses parents sont morts, sous ses yeux, elle-même n'a réchappé que de justesse. C'est grâce à sa tante Fabienne qu'elle a repris goût à la vie, et c'est à sa mort qu'elle a sombré de nouveau. A la dérive depuis longtemps, elle avait reçu un ultimatum de son père. Elle devait se faire soigner.
Oui, le sujet est atroce, mais, et ce mais est d'importance, jamais l'horreur n'est banalisé. Oui, il est normal que les enquêteurs soient secoués, choqués, malades en découvrant les scènes de crime, et je souhaite vraiment (hélas, j'ai un titre en tête) que de telles horreurs ne soient jugées « ordinaires ». Quant au dénouement, que je ne révèlerai pas, forcément, il nous rappelle que rien n'est jamais simple, encore moins simplistes, et qu'il ne faut pas confondre recherche de la vérité et préjugés.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Inutile, je pense, de dire combien j'aime la littérature policière, encore plus quand je peux retrouver un personnage récurrent et suivre son évolution (et celle de la plume de son auteur) d'épisode en épisode.

Récemment, j'ai découvert avec plaisir la plume d'Hervé Huguen et son personnage du commissaire Nazer Baron.

Après un premier épisode enthousiasmant, un second dans la même lignée, j'avais arrêté là ma lecture de la série, car le synopsis du troisième opus ne me donnait pas trop envie et que j'ai tant et tant d'auteurs et de personnages à découvrir que j'ai peine à me plonger pleinement dans une série d'autant plus qu'elle est longue (et celle-ci compte au moins 23 épisodes).

Mais, comme cet épisode me fut conseillé par une personne chère à mon coeur, et n'ayant pas eu le temps de chercher ma prochaine lecture, j'ai décidé de me lancer dans cette troisième enquête de Nazer Baron de Hervé Huguen.

Pour rappel, Hervé Huguen, né en 1954, est un ancien avocat nantais qui se consacra à l'écriture à partir de 2009.

Le commissaire Nazer Baron est chargé de faire la lumière sur une vieille affaire, la mort de l'inspecteur Kervilin, tué par une voiture dix ans auparavant, juste après avoir été démis d'une enquête sur un triple meurtre sordide pour s'être trop acharné à vouloir coincer un homme que tout innocentait. C'est l'occasion pour Nazer Baron de se replonger dans cette enquête afin de mieux comprendre l'inspecteur Kervilin et découvrir pourquoi il est mort.

Tout d'abord, il est bon de rappeler que j'ai beaucoup apprécié les deux épisodes précédents sur lesquels j'émettais pourtant deux petits bémols.

Le premier est commun aux deux opus : un système narratif alterné. D'abord entre deux histoires qui vont se rejoindre ; ensuite entre l'histoire et les pensées du tueur.

Personnellement, je préfère les récits linéaires, estimant qu'une bonne intrigue et qu'un bon auteur ont rarement besoin (pas jamais, mais rarement) de cet artifice littéraire… sauf cas particulier.

Ici, vous aurez compris à la lecture de la 4e, le lecteur aura le droit à deux récits distincts : celui de l'enquête de Kervilin et celui de l'enquête de Baron.

Mais l'auteur a la bonne idée de ne pas faire s'alterner les deux enquêtes.

Au contraire, il livre la première enquête, celle de Kervilin, qui prend la première moitié (ou plus) du roman pour ensuite enchaîner avec celle de Baron.

Alors, certes, cela a le défaut, pour ceux qui aiment retrouver leur personnage préféré, de les obliger à être très patients, mais cela évite les faiblesses, selon moi, d'une narration alternée.

Le second bémol que j'avais émis et qui apparaissait surtout dans le second opus, c'était l'obsession apparente de l'auteur (ou du personnage) pour les personnes grosses.

Dans le deuxième opus, la jeune stagiaire de Nazer Baron était régulièrement la cible des propos ou pensées narquoises voire dénigrantes de la part du policier à cause de son physique.

On retrouve à nouveau cette obsession avec plusieurs personnages dans ce roman.

Encore une fois, difficile de dire s'il s'agit là de grossophobie (mon Dieu que ce mot est moche) de l'auteur, du personnage, ou bien une facilité de description ou encore un complexe de l'auteur qui aurait eu jadis des problèmes de poids…

Mais passons, cela n'est qu'un détail (un gros détail, mais pas un détail adipeux).

Pour le reste, on retrouve les qualités de plume des précédents épisodes.

Effectivement, Hervé Huguen démontre une parfaite maîtrise du genre, de la narration (même si celle-ci ne me sied pas toujours), du français (heureusement, mais ce n'est pas donné à tous les auteurs), de l'ambiance et de ses personnages.

Comme j'ai déjà dit pour mes précédentes lectures, l'auteur ne cherche jamais à en faire trop, à sombrer dans un quelconque excès (sexe, violence, suspens, action…) pour maintenir l'intérêt du lecteur et propose des personnages à la fois humains, complexes et attachants.

C'est le cas avec Nazer Baron, mais ça l'est encore plus avec celui de Kervilin, un policier qui après la mort de son fils a totalement lâché la vie pour se consacrer à son métier. Sa femme l'a quitté, ses collègues le détestent, mais c'est un policier acharné… peut-être trop.

Pour son intrigue, l'auteur s'inspire de la dramatique affaire Jeremy Bamber, qui s'est déroulée en Angleterre en 1985.

Loin de chercher à cacher la filiation, Hervé Huguen nomme clairement l'affaire en question, et, mieux, s'en sert en cours de roman pour certaines justifications que je vous laisserai découvrir.

Tout est donc bien en place, du début du roman jusqu'à sa presque fin.

Car, la seule faille dans tout le roman est la révélation finale qui, si on y regarde d'un peu plus près, ne peut pas tenir la route une seule seconde pour peu que les enquêteurs et surtout le service technique et scientifique aient fait leur travail à minima.

Bien évidemment, je ne peux en dire plus au risque de faire des révélations sur ladite intrigue, mais ceux et celles qui ont lu ou qui liront ce roman comprendront probablement de quoi je veux parler.

Au final, un bon roman policier, bien écrit, souffrant un peu d'une fin qui tient difficilement la route.
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Une écriture très correcte, une histoire plutôt originale et une enquête ou plutôt des enquêtes semant le trouble tout au long des chapitres. La solution finit par se deviner car restant la seule solution possible même si elle ne paraît pas très plausible au prim abord. L'instinct du policier mais aussi son obsession sur une personne sont des éléments importants dans l'évolution de l'orientation de l'enquête.
Comme toujours aux Editions du Palémon, un ouvrage sans prétention mais donnant un réel agrément pour la lecture plaisir
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Un nouveau polar breton me direz-vous ! Oui je sais, je suis une incurable lectrice de romans policiers régional, surtout quand ceux-ci ce déroule sur la péninsule armoricaine.
Alors Ouragan sur Damgan de quoi ça parle :
Le commandant Bernard Gance se voit chargé de rouvrir le dossier d'une enquête vieille de dix ans concernant une tragédie familiale. Un massacre qui s'était soldé, selon les premières conclusions de la police, par le suicide de la meurtrière, atteinte de troubles psychiques. L'inspecteur Simon Kervilin, qui remettait en doute cette thèse, avait trouvé la mort accidentellement.
On retrouve ici avec plaisir et pour la troisième fois le commissaire Nazer Baron. Cet enquêteur rêveur, grand amateur de blues, qui se méfie beaucoup des apparences.... Sans doute comme son auteur. Car cet avocat de profession a une solide connaissance des affaires criminelles et son expérience et son intérêt pour les faits divers font qu'il nous offre ici une intrigue bien ficelée. Une intrigue inspiré d'un fait divers authentique qui a pour cadre le Morbihan, pays de son enfance.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De la grande baie vitrée, il était possible d’apercevoir les voitures stationnées en épis sur le parking payant, à l’extrémité du port, lumineuses dans la poussière de soleil. En face, le kiosque à musique et son manège garni d’ampoules. Des enfants y tournaient déjà, alors que traînait encore la fin de matinée. « Promenade dominicale, sortie de messe... » songea Kervilin.
Il se retourna et choisit le fauteuil le plus proche de la lumière pour s’y glisser et croiser les jambes. De là, il pouvait encore distinguer les eaux grises de la Rabine. Il fit mine de s’y intéresser, de chercher dans la forêt de mats plantés le long des quais un détail auquel accrocher son regard.
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Ils approchaient de la pointe de Penerf et les mugissements du vent, que plus rien ne freinait, semblaient avoir encore pris de l'ampleur. La voiture tanguait sur ses roues, le sable arraché aux dunes venait se coller sur le pare-brise. "An ifern yen", songea Kervilin, "l'Enfer froid", cela devait ressembler à quelque chose comme ça.
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Il était au téléphone lorsque Simon Kervilin avait sonné et il avait ouvert sans cesser de parler, jeté un œil sur la carte tricolore, fait signe d’entrer jusqu’au salon. Depuis, il effectuait un lent va-et-vient sans plus se tracasser de son visiteur, le combiné collé à l’oreille, articulant des phrases pénibles de ce timbre un peu cassé des gens épuisés. Il tutoyait son interlocuteur, un homme s’il fallait en croire les échos qui transperçaient parfois.
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L'ascenseur le déposa au quatrième dans un chuintement soyeux. Tout était silencieux, ici, étouffé, climatisé. L'immeuble était neuf, ça se voyait à l'état des peintures, aux moquettes rases que les raclements des semelles n'avaient pas encore eu le temps d'élimer. Simon Kervilin poussa sans sonner la porte de Thalhotel et marcha vers le bureau d'accueil et son hôtesse blonde.
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Il conclut enfin sur un remerciement adressé à Bruno et raccrocha.
— Excusez-moi...
— Je m’appelle Kervilin, prononça Simon. Je vous présente toutes mes condoléances, monsieur Devheer.
— Merci. Vous êtes allé là-bas ?
— Cette nuit. Je suis arrivé au moment où l’on vous emmenait à Chubert. Ça va aller ?
— Ça va...
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Bande annonce Crépuscule sur la Loire d'Hervé Huguen
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