J'ai dévoré ce livre en une journée tellement il était captivant, les récits plus ou moins longs s'enchainent parfaitement pour tenir le lecteur en haleine...
Ce livre à la particularité de compiler des récits, des aventures extraordinaires écrits par des Hommes ordinaires, comme vous et moi, et qui laisse à l'esprit, "Et pourquoi pas moi?"
Attendez-vous à être parcourus par une multitude de sensations en lisant ce livre que l'on soit amoureux de montagne ou pas ...
Pour ma part, J'ai souri, j'ai pleuré, j'ai vibré
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Qu’on est bien, là, les fesses dans la neige à 3 600 m au sommet du pic de Neige Cordier, les pointes de mes crampons encadrant dans mon champ de vision le sommet de la Barre des Écrins, un des toits de l’Oisans, splendidement secondé par le Dôme à sa droite.
Une légère brise m’effleure le visage, hérissant les poils de mes bras, tel le soleil présidant l’orientation des tournesols dans un champ : non, ce n’est pas une sensation de froid, non, ce n’est pas un frisson de peur, oui, c’est bien un profond fourmillement de plaisir. Un soleil radieux se réverbère sur le blanc immaculé de la neige des sommets environnants, aucun embryon de nuage à l’horizon.
Je respire profondément et lentement, attendant pa-tiemment mes compagnons d’escapade, pour récupérer de l’effort réalisé durant cette longue montée. Plénitude.
Soudain, un flash lumineux me frappe sur ma gauche et m’aveugle presque. Je suis surpris et me contracte en attendant que cela passe. Contrairement à ce que je m’attendais, il ne cesse pas après quelques secondes. En plissant les yeux, je tourne la tête pour comprendre d’où vient le phénomène : c’est le soleil qui vient de franchir les arêtes nord-est de la vallée et qui nous éclaire désormais directement ! Au loin, il donne l’impression d’une formidable boule de feu qui semble s’être posée sur les lointaines montagnes. Après l’orange et le rose que nous voyions au sommet du Dôme, c’est maintenant le jaune qui prédomine dans ce petit matin. Il est à peine 5 heures à ma montre et je prends, à cet instant, pleinement conscience de la magnifique aventure que je suis en train de vivre.
Au moment d’avancer mon pied droit dans la marche suivante, mon pied gauche écroule son appui. Le piolet, seulement piqué comme point d’équilibre, ne peut enrayer la chute… Je suis désagréablement surpris par la vitesse de la glissade… Je tente de me retourner sur le ventre pour effectuer un freinage avec le piolet… Je me retourne, oui, mais la tête en bas dans un « schuss » de cinquante mètres. Je fonce tout droit vers les rochers qui bordent le flanc sud du névé…