Des que les tueries ont commencé,dès que la vie humaine a perdu sa valeur, tout est devenu permis. Quand les hommes se donnent le droit de vie et de mort, ils se prennent pour des petits Dieux, considèrent que tout leur ait du
Je suis mon libre arbitre.Moi seule peut mettre fin à tout. Dieu, le temps, l'éternité. Je les écrase. Comme des insectes.
Quand vous flirtez sans cesse avec la mort, vous apprenez à apprécier la vie
Nous ne devons jamais oublier ce que nous nous sommes infligé les uns aux autres. On dit que le monde à commencé à Beyrouth. On dit aussi qu'il se terminera à Beyrouth
Beyrouth vit au rythme du temps qui passe, oscillant sans cesse entre la guerre et la paix ; ces moments façonnent, dans Beyrouth noir, un paysage aussi affûté que la lame d’un couteau.
Je passe lentement ma main sur les taches de rousseur de les épaules.Tous les hommes devant lesquels je me suis déshabillée les ont caressées avec leurs lèvres. Un peintre beyrouthin originaire de Baalbeck m’avait dit que c’était des étoiles éteintes sur ma peau.
Durant ma vie à Beyrouth, j’ai rarement croisé quelqu’un qui choisissait volontairement de vivre des moments de solitude, de se retrouver avec lui-même dans un lieu retiré. Chaque foi que je me remémore la ville que j’ai quittée, j’ai l’impression que les gens – moi y compris – y vivaient constamment hantés par le regard et la parole des autres.
Il marche au milieu du désordre d’une longue nuit beyrouthine. Il entend des feux d’artifice retentir au loin. On dirait des explosions, qui se répètent pendant de longues minutes. C’est l’expression violente de la joie, de toutes sortes de sentiments. Il erre dans la ville dont le vernis de la civilisation s’écaille.
Il erre dans sa Beyrouth. Cette ville ressemble à un grand village, pareil à aucun autre, ni à aucune cité. Il disait toujours que, malgré sa récente laideur, elle avait gardé cette magie inexplicable.
Le blé, ou plus précisément le pain, est la seule incartade du pays, voire une de ses tragédies sous-estimées, au même rang que ses insupportables dirigeants, son bruit, sa corruption, sa menace constante de guerre, sans oublier son trafic routier délirant.