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Critique de TerrainsVagues


Beyrouth noir, un titre et quelques mots vendeurs m'avaient dragué lors d'une masse critique « spécial noir » pour laquelle je n'avais pas été retenu. Pas grave, depuis j'avais programmé cette lecture, comme une nécessaire rencontre avec cette ville meurtrie.
Quinze nouvelles par quatorze auteurs libanais et un palestinien pour nous guider au fin fond de l'âme de la ville. Enfin, c'est ce à quoi je m'attendais.

Beyrouth noir. On t'a dit noir et noir c'est noir disait l'autre.
— Oui je me doute que c'est pas la ville rose même si to loose prend toute sa signification là bas.
— Non mais là c'est noir à la j'en ai marre d'la vie.
— Et merde…

Sur ce coup là je ne crie pas à l'escroquerie parce que les éditions Asphalte annoncent la couleur. Nouvelles et noir, promesses tenues rien à dire.
Mon problème si on met de coté que je ne suis pas fan de « nouvelles » et encore moins de « noir » (pas maso non plus contrairement aux apparences), c'est la place faite à Beyrouth dans ce bouquin. J'aurais tant aimé entendre se confier cette ville carrefour des cultures, l'écouter au fil des pages me raconter son passé, son présent. L'aider à panser ses plaies, la prendre dans mes bras et la serrer fort pour sentir battre son coeur, qu'elle me prenne par la main pour me guider dans son histoire entre ruines et beautés, entre poussière et espoir. J'aurais aimé qu'elle me raconte ces hommes qui la bafouent et ceux qui la chérissent, son quotidien d'hier, d'aujourd'hui sans penser aux demain qui n'existent plus, qu'elle me livre ses peurs, ses angoisses, ses joies et ses petits bonheurs. J'aurais aimé qu'elle m'emporte, qu'elle me remue les tripes, qu'elle m'émeuve, qu'elle m'envoûte, qu'elle me fasse ressentir, ma seule « religion ».
Une religion qui m'amène à penser que les éditions Asphalte ont probablement demandé à l'abbé Route de les aider dans le choix des nouvelles parce que c'est le principe de la religion, on vend un concept mais on n'a pas un seul échantillon sur soi. Ici Beyrouth n'est qu'une toile de fond, un prétexte, un faire valoir, un titre, un appât. Quinze histoires qui auraient pour la plupart d'entre elles pu se passer n'importe où ailleurs dans des périodes plus ou moins stables. Quinze histoires ou tranches de vie désabusées où la mort rode. Normal me direz vous, dans un pays victime de guerres qui ne le concerne pas, victime de la folie des hommes. Et bien non, même pas, si la mort plane au dessus de ces pages, ce n'est du qu'aux psychoses et autres névroses des personnages. Avec ce genre de recette, j'attends impatiemment le prochain volume La Bourboule Noir. C'est pratique ce genre de série, on peut décliner ça à l'infini, saison 28, saison 29, Lamotte Beuvron noir deux minutes d'arrêt. Deux trois tarés mélangés avec quelques largués ajouté à deux trois histoires d'amour crashées sans oublier un psychopathe ou un truand ou les deux, on dirait que ça se passe à Neuilly et hop, on l'appelle Neuilly noir. Au suivant…

Définitivement, les nouvelles, ce n'est pas mon truc. Vingt pages pour résumer une vie et enchainer avec un autre bout d'histoire, quelles frustrations. A peine le temps de… le temps de rien en fait.
Je n'ai rien trouvé à quoi m'accrocher pendant la lecture. Rien ne m'a touché dans l'écriture, j'ai trouvé les histoires sans aucun intérêt bref, j'ai vraiment galéré pour venir à bout des 260 pages.

— Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir…
— Ah c'est sur que c'était pas les vacances de monsieur Hulot, ni jour de fête au ministère de l'écologie.
— Noir c'est noir, il n'est jamais trop tard…
— Jauni Ali Day, ça pourrait être un bon début pour une nouvelle couleur de série.
— Noir c'est noir…
— Ta gueule !!!

*Merci à « paroles de chansons point connes » qui m'a permis de découvrir les magnifiques paroles de « noir c'est noir », quand on n'a pas d'bol on n'a pas d'bol.
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