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Le Mystère du Hansom Cab" est considéré comme l'un des premiers classiques du roman policier, son auteur l'ayant publié en 1886, sa rédaction tenant plus du hasard que d'autre chose...
En effet, Hume s'était enquis auprès d'un libraire de Melbourne sur le type d'ouvrages qui se vendaient le plus : "Les romans judiciaires de Gaboriau se vendent fort bien", lui fut-il répondu et Hume fit l'acquisition de toutes ses oeuvres (11) qu'il lu avec attention.
Je ne pouvais donc pas lire un autre roman après "L'affaire Lerouge" de Gaboriau... Je voulais comprendre aussi comment cette oeuvre était devenue la plus célèbre de la littérature policière, avait accédé au statut de best-seller et avait surpassé en ventes "Les aventures de Sherlock Holmes" ! (d'après le quatrième)
Amis lecteurs, si vous êtes à la recherche d'un policier trépidant, oubliez celui-ci !
En effet, bien que le meurtre ait lieu de suite (après quelques lignes), l'auteur prend le temps de décrire l'atmosphère de l'époque et d'entretenir le suspense, il se permet des tas de digressions en nous introduisant dans la vie des divers protagonistes, introduit deux logeuses hautes en couleur dont une est à flinguer, nous sort une jeune fille amoureuse qui fait confiance aveuglément à son fiancé accusé,..
Mais malgré tout cela, l'intrigue suit son cours et le tout est savamment dosé pour entretenir le suspense et nous mener sur des fausses-pistes (ou pas).
Le pitch ? La nuit, dans le fiacre de Melbourne, le client transporté est retrouvé chloroformé par le cocher et n'ayant pas de papiers sur lui, impossible de dire qui il est...
Le détective Gorby va devoir mettre toute sa science en oeuvre afin de trouver l'identité de ce gus qui, avant d'être mort, était ivre et qu'un gentleman soutenait tout en appelant un fiacre.
Tout à coup, celui qui le soutenait le laisse choir en criant "C'est vous ?" et se casse, laissant le cocher fort dépourvu. Ce gentleman fera ensuite demi-tour pour monter dans le fiacre - avec le futur mort - pour en descendre ensuite, sans préciser que le voyageur ivre a déjà mangé son extrait de naissance.
Voilà tout ce que le cocher peut dire, mais il arrive tout de même à décrire vestimentairement l'homme ainsi qu'à indiquer qu'il porte une moustache blonde.
Tout ça à l'air bien simple, mais en réalité, ça ne l'est pas et rien, je dis bien "rien" ne sera évident dans cette enquête.
La logeuse du défunt s'inquiétant de la disparition de son locataire, cela permettra au détective Gorby de trouver son identité et ensuite de chercher celui qui aurait pu le rayer de la carte des vivants...
Une fois le coupable arrêté, on pourrait penser que tout est terminé... Étrange alors que la moitié du livre n'est pas encore lue.
Comme par hasard, le jeune homme arrêté clame son innocence mais refuse de dire où il se trouvait au moment du meurtre. Une femme serait-elle cachée là-dessous ? Il voudrait que sa fiancée ne l'apprenne pas ? Protecteur ? Ou bête, très bête !
Là, c'est son avocat qui va jouer au Perry Mason et enquêter avec la ténacité d'un bouledogue ne voulant pas lâcher son os. Aidé dans son enquête par un autre détective, Kilsip. le procès aura lieu et je ne donnerai pas le résultat de la délibération des jurés.
L'avocat Calton et le détective Kilsip... Un sacré duo ! Des milieux huppés aux bas-fonds sordides de Melbourne, plongeant dans la misère ou en côtoyant les bourgeois riches, ce sont eux qui vont réussir à remonter le fil de la soirée et à résoudre le mystère de la mort dans le Hansom Cab.
Scotchée durant le roman, m'étant attachée à certains personnages, j'étais sûre d'avoir trouvé le coupable, mais peste soit de l'auteur, il m'a bien eu et je me suis retrouvée à la fin, la bouche ouverte, devant le nom du coupable.
En effet, le dénouement est d'une immoralité crasse.
L'ancêtre du roman policier s'est révélé une bonne lecture, une sorte de roman noir avant l'heure, mais je lui préférerai toujours Sherlock Holmes (ok, je ne suis pas impartiale !).
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