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EAN : 9782367190037
224 pages
Tristram Editions (25/10/2012)
3.65/5   63 notes
Résumé :
La mode du marathon, prétexte à une nouvelle équipée délirante et sauvage de l’auteur de Las Vegas Parano. Hunter S. Thompson repart en vadrouille, pour couvrir avec son comparse Ralph Steadman le marathon d’Honolulu, à Hawaï. On est au début des années 1980. La majorité des rebelles des deux décennies précédentes se sont rangés et mis à la course à pied… Ce qui dégoûte profondément Hunter. Mais Honolulu, c’est aussi les expéditions du Capitaine Cook, la divinité Lo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dernier « réel » livre du plus génialement incompétent journaliste de l'histoire (hors compilations d'articles ou d'interviews), illustré à nouveau par son talentueux acolyte et souffre-douleur anglais Ralph Steadman, « The Curse of Lono » sort en 1983 alors que les meilleures années du Gonzo Journalism sont derrière eux…

(et si vous ne savez pas de quoi je parle, une mise à niveau est fortement conseillée, le plus simple étant le visionnage du film « Las Vegas Parano »)

Sa naissance fut terriblement chaotique, achevant malheureusement de démontrer les difficultés grandissantes de l'auteur à écrire quoi que ce soit de structuré…
L'histoire veut que son éditeur ait fini par en voler le manuscrit, constitué de fragments sur divers morceaux de papier, pour assembler ce qui deviendra un « presque-livre » très mal reçu par la critique, ré-édité seulement après le suicide de Thompson en 2005 dans une édition limitée signée par Steadman, faisant de cet objet, à défaut d'une oeuvre littéraire correctement torchée, une pièce de collectionneurs.

Les éditions Tristram, à qui l'on doit déjà certaines sorties récentes du Docteur Gonzo (chaque fois avec un graphisme de couverture plus que douteux… du genre : « Waaa ! on-est-défoncé-trop-cool-j'en-ai-jamais-pris ») vont nous la rendre disponible dans une version expurgée de ses illustrations, cette fois-ci avec une photo de couverture sachant rester sobre.

La tentation de cantonner ce livre aux sorties « réservées aux fans » ne doit pas faire oublier le bonheur de retrouver ces authentiques morceaux de bravoure, maintes fois imités sans jamais être égalés, fantôme vivant de la presse branchouille mondiale.

Certains passages ont failli me clouer définitivement au parquet, transformant en rires cinglés le peu de respiration qu'il me restait…
Merde, j'en pleure encore… que c'est bon !
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C'est avec un inédit de Hunter S. Thompson que l'on découvre la collection de poche des éditions Tristram. On peut sans doute faire bien pire en la matière, d'autant plus que Thompson est bien entouré pour débuter cette collection hétéroclite, avec Laurence Sterne (la moindre des choses pour des éditions appelées Tristram), Joyce Carol Oates, Mark Twain ou Lester Bangs.

Mais revenons à nos moutons et à ce texte inédit de Thompson racontant par le menu un séjour à Hawaï où il est parti couvrir le marathon d'Honolulu pour un magazine consacré au running. Comme de bien entendu avec Hunter S. Thompson, le sujet a tôt fait de dévier sous l'influence conjuguée des psychotropes, de l'alcool et de la folie mégalomaniaque de l'écrivain. du marathon d'Honolulu, on saura donc pour l'essentiel qu'il s'agit de gens qui courent et que Thompson s'est contenté de les regarder passer depuis le jardin d'une maison où il est allé voir un match de football américain, les insultant copieusement au passage. Et de se poser la question de ce qu'est devenu l'esprit de contestation des années 60 et 70 :

« Courir pour la vie… le sport, parce qu'il ne reste plus que ça. Ceux-là même qui brûlèrent leur ordre d'incorporation dans les années 60, et qui s'égarèrent dans les années 70, sont désormais à fond dans la course à pied. Quand la politique a échoué et que les relations interpersonnelles se sont avérées ingérables ; après que McGovern est tombé et que Nixon a explosé sous nos yeux… après que Ted Kennedy a chopé le syndrome Harold Stassen du type qui se présente à chaque coup et ne gagne jamais et que Jimmy Carter a déçu jusqu'au dernier de ses fidèles, et après que la nation s'est massivement ralliée à la sagesse atavique de Ronald Reagan.
Ma foi, nous voilà, après tout, dans les Années 80, et l'heure est enfin venue de savoir qui a des dents et qui n'en a pas. Ce qui peut éventuellement, mais ce n'est pas une certitude, expliquer l'étrange spectacle de deux générations de militants politiques se transformant finalement – vingt ans plus tard – en joggeurs.
Pourquoi cela ? »

Une question à laquelle, bien sûr, il ne répondra pas, obsédé qu'il est par une pêche au marlin compromise par une météo exécrable, par l'histoire de la mort du capitaine Cook, par la fabrication de bombes artisanales à partir de pétards chinois et, d'une façon générale, par l'absorption massive d'acides, de cocaïne, de bière et de gin.

Cela donne au final des pages génialement délirantes qui alternent avec d'autres beaucoup moins passionnantes, voire relativement plates et bien souvent répétitives. On y retrouve le Thompson de Las Vegas Parano dans toute sa splendeur, mais aussi, dans une certaine mesure, sur la voie d'une déchéance qui s'exprime à travers l'égocentrisme de plus en plus prégnant de l'auteur. En fin de compte, ce dont parle Thompson, c'est tout de même surtout de lui. Voilà donc un livre pour les curieux, pour les fans de Hunter Thompson, mais peut-être pas pour ceux qui veulent vraiment le découvrir. À ces derniers on conseillera plutôt la lecture de Hell's Angels ou de Las Vegas Parano.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Ou comment lire un récit qui ne parle quasiment pas de marathon, mais beaucoup des difficultés du journaliste qui n'a pas vraiment envie de faire un reportage, qui n'aime pas le sport (je le comprends), qui a quelques soucis avec les hôteliers et autres personnes croisées pendant son séjour. Un journaliste qui a usé et abusé de quelques psychotropes, pour ne pas dire de beaucoup de psychotropes, tandis que son ami Ralph Steadman était aussi victime d'un malencontreux accident de surf. Ce sont des choses qui arrivent quand on s'essaie au sport et que le seul que l'on ait pratiqué jusque là, c'est :
– regarder un match de football ;
– suivi une course automobile, toujours sous psychotropes ;
– couru pour échapper à des poursuivants divers et variés.
Oui, je sais, je ne suis pas très sympa avec le sus-dit comparse, mais Thompson ne s'embarrasse pas non plus de finesse, lui qui n'hésite pas entre plusieurs substances alcoolisées, il les testera toutes. le fond de ce reportage qui part dans tous les sens, c'est aussi ce constat sur les origines de l'engouement pour la course à pieds, et cela fait assez mal. Ou comment est-on passé du militantisme pur et dur des années 60, puis 70 à la course au jogging ?
Nous n'aurons pas la réponse à ce questionnement, peut-être est-ce avant tout à nous de la trouver, ou pas, à moins de nous inscrire nous aussi au prochain marathon. Et après cela, le reportage dégénère complètement, entre deux extraits du dernier voyage du capitaine Cook. le livre part dans à peu près tous les sens, sauf celui de la course, il parlera de pêche aussi, et de la masse d'ennui générés par les excès en tout genre de notre valeureux reporter. Je ne connais rien au journalisme gonzo, et ne cherche pas forcément à enrichir ma culture sur le sujet. Je pense cependant qu'il faudra un certain temps avant que je ne me replonge dans la lecture d'un des ouvrages d'Hunter S. Thompson.
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En 2012, les éditions Tristram ont eu la bonne idée de publier un récit de Hunter S. Thompson jamais sorti en français auparavant. le Marathon d'Honolulu, The Curse of Lono dans sa version originale, voit le fameux journaliste gonzo s'envoler pour Hawaï en 1980. Son but initial : couvrir ledit marathon en compagnie du dessinateur Ralph Steadman. Bien évidemment, l'événement n'occupe qu'une place tout à fait anecdotique du compte-rendu final. A la place, le lecteur a droit à quelque chose d'assez particulier.

Notons que Thompson s'attarde tout de même brièvement sur le marathon. Il en profite pour questionner le succès de ce sport et s'interroge sur les raisons qui peuvent ainsi pousser des milliers de personnes à courir sur des dizaines de kilomètres. Au passage, il maugrée sur le triste destin de ceux qui, autrefois, partageaient ses idéaux issus des sixties. Toutefois, le tout vire assez rapidement au bordel sans nom. Par ailleurs, son périple le met sur le chemin de personnages à peu près aussi rock'n'roll que lui.

Si l'article commandé par le magazine Running paraît bel et bien quelques mois après le marathon, il faut encore deux ans à Hunter S. Thompson et Ralph Steadman pour en faire un livre digne de ce nom. de plus en plus célèbre, Thompson n'est pourtant (?) pas au mieux de sa forme. C'est après bien des difficultés qu'il arrive finalement à donner de la cohérence au fatras de textes écrits pour le bouquin, notamment en utilisant un acolyte fictionnel pour les besoins de la narration. Cependant, à sa sortie, The Curse of Lono est assez mal reçu par la critique. Pour faire bref, Thompson est accusé de faire dans l'autoparodie et le résultat d'être incompréhensible.

Il faut dire que le fil conducteur du livre est plutôt ténu, malgré la faible épaisseur de ce dernier. Cela dit, nous parlons de Hunter S. Thompson : bien sûr que son sujet principal est lui-même et non pas un quelconque marathon dont on se fiche bien, et que le résultat est inévitablement chaotique. Il n'empêche, les derniers chapitres sont assez ardus à suivre. En plus du récit plutôt habituel de ses aventures hallucinées (sur terre ou en mer, défiant les éléments), le livre est longuement consacré à la culture hawaïenne, à ses traditions et à ses légendes (d'où l'omniprésence de Lono, figure mythologique locale). Il est d'ailleurs entrecoupé de nombreux extraits d'ouvrages consacrés au sujet, en plus de lettres écrites par Thompson et de retranscriptions brutes de conversations.

Le Marathon d'Honolulu, qui porte en définitive assez mal son nom français (« La Malédiction de Lono » aurait sûrement mieux convenu), est un bouquin dans lequel il est finalement beaucoup question de stupéfiants, de pèche au marlin et de mythologie hawaïenne. Même si ce n'est probablement pas ce qu'il a écrit de plus fort, c'est très amusant à lire, quoique je sois loin de pouvoir prétendre avoir lu toute sa bibliographie. J'ai d'ailleurs une bonne idée pour l'année qui commence : y remédier.
Lien : http://nonivuniconnu.be/?p=2..
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Je n'ai pas la sensibilité pour apprécier “le journalisme Gonzo”.
Et au-delà même du style d'écriture, j'ai trouvé l'histoire tout à fait ennuyante. Son récit de voyage n'est pas intéressant, il n'a aucune profondeur intellectuelle. Il est bêtement ponctué d'anecdotes du Capitaine Cook découvrant les îles Sandwich.

En ouvrant un livre de Thompson, je m'attendais à goûter à une sorte de saveur vintage, avec un parfum de beat-generation. Et à la place, je trouve un roman grossier et superficiel.
L'histoire se résume ainsi : c'est un vacancier défoncé qui raconte, confusément, ses déboires avec le personnel hôtelier et la police de l'île.

Cependant, comme je sais que Thompson est tout de même un auteur réputé, je ferais l'effort de lire un autre livre de lui avant de me faire un jugement définitif. Car “le marathon d'Honolulu” m'a assez déçu.


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critiques presse (2)
Marianne_
20 décembre 2023
Le dernier chef-d'œuvre d'un génie au bout du rouleau.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Bibliobs
03 décembre 2012
C’est en quelque sorte une suite à «Las Vegas Parano». [...] Thompson, sorte de mélange d'Iggy Pop et de Philippe Muray, est en colère contre ces «couillons» qui sont pris de diarrhée avant le départ et qui font la queue en se tortillant devant une rangée de W-C chimiques.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
J'observai ses yeux un moment, puis secouai la tête et retournai à la cabine me chercher une bière. Le capitaine Steve n'avait encore jamais pris de mescaline, et je vis que le truc lui montait à la tête. Il était évident, à voir la confusion de son regard, qu'il n'avait aucun souvenir d'avoir embarqué notre dernier flacon de stimulant en allant dans la flotte, dans la poche de son futal, quand il était descendu avec les bouteilles de plongée arrimer la ligne de mouillage à un gros rocher, au fond de l'eau, à une trentaine de mètres de profondeur. Je lui avais pris la bouteille quand il était remonté, et j'avais bu à peu près la moitié de l'amère mixture salée en une seule gorgée. Ackerman, ayant vite compris la nature de la tragédie, avait bu tout le reste.
Nous n'avions pas le choix. Inutile d'essayer de conserver la cocaïne à partir du moment où vous l'avez mélangée avec de l'eau salée. Le capitaine Steve n'avait pas eu sa part - ce qui était normal, songeai-je, et certainement tout aussi bien. N'importe quel taré qui plonge au fond du Pacifique avec deux grammes de cocaïne dans sa poche est capable de n'importe quoi; et là, sous l'emprise des substances psychédéliques, il perdait les pédales.
Sale affaire, me dis-je. Il est temps de planquer les couteaux.
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Pourquoi avoir parcouru une telle distance jusqu'à ce qu'on appelait jadis "les îles sandwich" et s'être fadé le spectacle débile de huit mille riches qui se torturent dans les rues d'Honolulu et appelent ça du sport ?
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Ces nazis du corps se sont entraînés toute l'année pour l'effort suprême dans ce super bowl des marathons.
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Videos de Hunter S. Thompson (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hunter S. Thompson
À l'occasion de l'annonce du Grand prix de littérature américaine et des élections de mi-mandat aux Etats-Unis, le Book Club s'intéresse aux livres qui nous aident à comprendre l'Amérique d'aujourd'hui. Pour en parler, nous recevons Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel et créateur du Grand prix de littérature américaine ainsi que Nicolas Richard, auteur et traducteur. Il a notamment traduit Hunter S. Thompson, Thomas Pynchon, Woody Allen, James Crumley, Stephen Dixon ou encore Quentin Tarantino.
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