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sur 245 notes
Dans mon cheminement de lectrice j'avais croisé un auteur, Göran Tunström, qui tentait d'écrire un Livre du Dehors dans Partir en hiver. Inde-Népal et, voilà qu'aujourd'hui je rencontre une auteure, Claudie Hunzinger, artiste plasticienne, qui essaie d'écrire, elle, un Livre de Plein air… Les grands cerfs. Deux démarches intellectuelles, deux concepts artistiques et poétiques pour capter au plus près la beauté du monde et les mystères de la vie.


Un genre de journal de bord auto-fictif relatant l'installation de la narratrice Pamina et de son compagnon Nils dans une ferme isolée, nichée dans une région forestière et montagnarde difficile d'accès. Un endroit idéal pour une retraite qui au fil du temps va se révéler être le lieu élu par les grands cerfs pour s'y reposer. Un lieu stratégique depuis longtemps repéré par un gars du coin, Léo, photographe animalier, qui amène peu à peu Pamina sur les traces des cervidés et la connaissance de leur royaume.
Les grands cerfs un récit qui privilégie après plusieurs saisons d'observation, d'affûts et de guets, la dernière année, façon journal de bord, placé sous le signe de Cernnunos, dieu Cerf des Gaulois, dont la ramure présageait une connexion cosmique.


Pourtant si j'ai apprécié la belle, poétique et séduisante écriture de Claudie Hunzinger, la magie n'a pas opéré. Je suis passée à côté de l'itinéraire ou démarche de l'auteure. La fascination, les obsessions de ces «transfuges», comme les nomme la narratrice pour définir son couple, ne m'ont pas transportée. Pamina et Nils m'ont fait davantage penser à des ermites modernes acceptant la précarité matérielle pour une éventuelle renaissance qu'a des écocitoyens.

Une expérience personnelle peut-être un peu trop nombriliste à mon goût et surtout, il m'a manqué dans ces lignes une forte dimension spirituelle (à moins que je n'ai su la débusquer) que j'avais trouvé dans L'Evangile de la nature de John Burroughs. Si chacun de nous porte en son coeur un oiseau, comme Pamina porte le pinson du nord dans le sien, au risque d'offenser Cernunnos, je préfère m'accrocher au plus petit des oiseaux, le colibri. Ceci étant, je me permets un petit aparté, l'approche de Claudie Hunzinger dans sa démarche artistique m'a amené à la comparer à celle d'une autre artiste plasticienne, Anne Steinlein, qui après de nombreux carnets de voyage témoignant de son immersion dans le monde propose aujourd'hui de magnifiques installations rendant hommage à la Nature et l'Univers à travers ses Gardiens de la Terre.

Mais aujourd'hui plus que hier, "Nous avons besoin, plus que jamais, de sources d'inspiration modèles de vie, de «changeurs de monde» qui nourrissent notre détermination à nous transformer nous-mêmes pour mieux transformer le monde" dixit Matthieu Ricard.

Aussi, Les grands cerfs reste une parenthèse dépaysante, un joli détour pour une escapade vivifiante au milieu des bois. Une fable écologique sur laquelle on peut réfléchir.

Pour les lecteurs qui souhaitent une immersion dans une nature sauvage, vierge, où l'homme a su trouver ses marques, je ne peux que leur conseiller de marcher sur les traces de John Haines en lisant Vingt-cinq ans de solitude: Mémoires du Grand Nord.

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Été 2019, le Monde titrait: "La sixième extinction de masse est en cours..."

Un rouge-gorge! "Il était là, si vif. Si menu. Il me regardait de son oeil timide et noir."
Et dans cette confusion d'ailes autour de la mangeoire, "le rouge pivoine d'un bouvreuil sur fond de neige... Les sittelles, cendrés et lavés surlignés d'un long trait noir... Et puis un pinson!"

Pamina se souvient de ce pinson du Nord, "une boule de plumes colorées", acheté à un type, sur les quais de l'Ile de la Cité. Et elle l'avait relâché, ici, dans la montagne. "Si ça se trouve, ce sont ses descendants !"

Pamina et Nils vivent dans les Vosges (comme l'auteure Claudie Hunzinger, nominée pour le prix du Roman d'écologie en 2020)

Dans le Grand Vallon, un renard. " Les yeux aigus, les oreilles rousses, l'effillement démesuré du museau noir, traversant toute la longueur du dos jusqu'au bout du toupet..."Et enfin "un grand cerf, un cerf cathédrale, un cerf de légende !"
Il bramait peu, restait dans sa sapinière infranchissable, si majestueux que les biches venaient à lui, tout naturellement sans qu'il ait à se battre."

La chasse était ouverte depuis le 1er août. Et Pamina apprend que des cerfs et une biche ont été... tirés.
Une biche !
Dans la forêt, un petit faon, un "Bambi" demande d'une voix apeurée : Maman?

On ne parle pas de bêtes tuées, mais tirées. On ne dit pas massacre mais... régulation!
"La dévastation de la Terre avait touchée la petite parenthèse où je vis. Ça s'est produit sous mes yeux". Interview de Claudie Hunzinger pour Littérature.green"
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Les Vosges et les cervidés, voici deux bonnes raisons de lire « les grands cerfs » qui offrent de magnifiques pages sur ces espèces menacées par les excès d'une époque qui ne respecte plus certains équilibres naturels.

Mais, cette oeuvre pourtant courte se noie vite, à mes yeux, dans des digressions aussi lassantes qu'inintéressantes où l'auteur ne nous épargne ni les sorties scolaires, ni ses affres vestimentaires et transforme la visite de Fabienne Jacob en babillage puéril.

Ce papillonnage explique peut être pourquoi Pamina est totalement passée à coté de Léo et n'a pas compris que la chasse et l'exploitation raisonnable du massif forestier contribuent à la préservation de la nature.

Se retirer du monde, conduit à se couper du réel, à se doter d'oeillères et gâche ce livre qui m'a finalement déçu par ses longueurs, ses excès doctrinaires et son style parfois bâclé.
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Tout comme l'auteur, la narratrice habite avec son conjoint une ancienne métairie perdue au fond du massif vosgien. Elle se remémore le temps où des voisins à la présence discrète évoluaient autour de la ferme. Elle s'était soudain prise de passion pour eux, avait appris à les observer longuement, aux côtés d'un villageois épris de photographie animalière. Il s'agissait d'une harde de biches et de cerfs qui, peu à peu, ont disparu, tirés par des chasseurs au rythme des quotas autorisés par l'ONF, sous couvert d'une régulation que ce livre envisage comme un massacre.


Le texte fait rêver : l'on se retrouve, frigorifié et trempé, caché sous des filets de camouflage, à guetter interminablement une fascinante vie sauvage, collectionnant des clichés photographiques pris avec un téléobjectif de la taille d'un bazooka, s'émerveillant qu'une telle présence à proximité directe d'habitations puisse demeurer si discrète. Autour de la ferme d'ailleurs, évoluent bien d'autres espèces que les cerfs, et le récit nous livre également de bien jolies pages sur la multitude de papillons et d'oiseaux observables à l'époque.


Malheureusement, selon l'auteur, ce rêve appartient désormais au passé, et les pages imprégnées de beauté sauvage sont teintées d'une amertume mêlée de colère, de devoir en faire le deuil en même temps que l'apologie, et d'y voir une illustration supplémentaire de la ruine écologique de notre planète. S'il est facile de partager cette rancoeur et ces regrets, l'on est en même temps amené à s'étonner, la croyance générale affirmant une tendance à la prolifération excessive des cervidés dans nos forêts, faute de prédateurs.


Mes recherches ne m'ont pas permis de me faire une idée entièrement claire sur la question : les rapports officiels sont rassurants, affirmant l'augmentation régulière des populations de cerfs en France depuis l'instauration de plans de chasse dans les années 1960. En même temps, des initiatives locales ne cessent de s'insurger contre les trop gros prélèvements qui viennent grever des effectifs, par endroits de plus en plus faibles…


Il est dommage que ce livre, par ailleurs bien écrit, n'étaye pas davantage ses affirmations, en enquêtant au-delà d'une perception toute personnelle que l'auteur pose en contradiction frontale de celle de son entourage. le texte est beau, ses émotions en ligne avec celles qui nous assaillent face au constat de l'état général de la planète, mais, pour le coup, l'auteur ne s'est-elle pas un peu emballée, sans vraiment prendre la peine de comprendre l'impact réel de la régulation et de la chasse, ni de répondre aux interrogations de ses lecteurs ?


Je ressors très mitigée de cette lecture, dubitative face au bref et subit engouement de la narratrice pour un sujet joliment et sincèrement abordé, mais insuffisamment argumenté : il ne suffit pas de s'emparer d'un thème à la mode et de surfer sur l'émotion du moment pour convaincre. Restent de bien jolies images et un questionnement légitime quant à la peau de chagrin qu'est devenu l'espace concédé par l'homme à la vie sauvage en général.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un grand bol d'air pur, de nature et d'espaces de liberté...J'ai fait la connaissance de cette auteure avec une autofiction, qui m'avait enthousiasmée, il y a quelques années. Je voulais nommer "La Survivance"... pour poursuivre avec autant de plaisir avec "La Langue des oiseaux"...Et voici le troisième écrit de cette écrivaine que je débute avec entrain !...

"Dans mon sac, il n'y avait pas seulement Lucrèce. Les albums du Père Castor aussi. Je les avais tous gardés et emportés là-haut. -Froux, le Lièvre, Panache, L'Ecureuil. Et il y avait Francis Ponge. Et c'était comme si j'avais pris avec moi beaucoup mieux que des jumelles, dont d'ailleurs je me suis longtemps passée, comme si j'avais pris avec moi de quoi scruter La nature des choses et la fabrique du pré. Ils faisaient la paire, Lucrèce et Ponge pour illuminer l'intérieur de notre maison pourrie d'humidité, une vraie caverne "(...)(p. 29)

Un roman, toujours plus autofiction que fiction pure, car Claudie Hunsinger y met beaucoup de sa propre vie, entre cette vie à l'écart dans la montagne , librement choisie il y plusieurs décennies, le goût de la nature et la passion de l'écriture. Dans ce texte, après les avoir ignorés, elle se met à s'intéresser aux cerfs qui vivent dans leur coin reculé... depuis toujours. Elle rencontre Léo, un jeune photographe, fasciné par ces animaux, qui il va lui apprendre à les comprendre... à savoir devenir invisible, à l'affût... dans l'attente et le silence... Une sorte de fable dans le réel... qui induit aussi moult réflexions, constats sur les questions de protection de notre planète, sur notre monde actuel, fort mal en point...

Un monde où les compromis s'accumulent...et où, en dépit de nos volontés , de nos convictions profondes, on se retrouve un jour ou l'autre les mains salies...ou par si nettes que l'on aimerait croire ! Un très beau texte où la nature est au premier plan, son souci qu'on la préserve... sans omettre les mots amoureux, admiratifs de la narratrice pour son mari,Nils, l'homme qu'elle aime, anticonformiste et complice de
toujours... !

"Alors, comment fait-on quand on veut écrire le roman du réel , aujourd'hui ? Quand on veut l'aborder frontalement ? Comment parler du monde et de ce que l'écrivain y a découvert et qui le ronge, puisque c'est le monde d'aujourd'hui qui le passionne, qu'il veut connaître et faire savoir ? Ce monde qu'on hallucine, les yeux grands ouverts.
Oui, comment fait-on ?
En passant outre.
Et en recomposant le réel pour qu'il ait la force de la fiction qu'il est. Même si la fiction reste indéchiffrable. Même si on n'a rien résolu. Même si quand on ouvre la main, on voit ses doigts touchés d'un sang qu'on n'arrive pas à essuyer en le frottant avec la manche de son pull. Même si on en éprouve un étrange effroi. "(p. 186)

J'aime très fort les textes de Claudie Hunzinger, remplis de poésie, d'amour pour Dame Nature, passionnée de belles choses, ainsi que de son travail d' ECRITURE... A tout cela, une admiration et une reconnaissance sans bornes pour le mari, compagnon "complémentaire" , complice toujours présent...et bienveillant !
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Colmar, en forêt.
Un peu d'agacement en début de lecture sur des expressions cavalières.
A-t-on vu équin avec des bois ? Une variante de style qui s'entrechoque entre poésie et politique.
Des pinsons du Nord, rose, orangé, mandarine, qui fondent du ciel azur et virevoltent de concert avec les flocons de neige par-delà les cimes, en quelque espace forestier d'Alsace. Quel ravissement ! Puis au milieu de cet enchantement des digressions. Je ne suis pas sûre que Cabu ne fût pas à même de nous portraiturer un grand cerf.
Et puis, Valden dans les bois ! Là, oui, pour l'homme ou la bête c'est l'Appel de la forêt. Mais porter des jugements sur les citadins quand on peut soi-même faire des aller-retours, c'est comme avoir les moyens de ne plus manger de viande et compenser par des produits à portée de sa bourse. Puis finalement, au trois-quarts du récit : des ramures directement poussées sur la tête de l'auteur comme un sacre, pour la force du caractère et le style emporté, méritant ; plongeant le lecteur museau face terre, fouillant les mousses humides pour goûter le vécu partagé. Puis subitement ça recommence, femen, LGBT… Et là, retour au point de départ. Je ne vois pas pourquoi une femme devrait systématiquement consentir à une résonnance de cet ordre. Tout humain normalement constitué à une âme libertaire et écolo à moins qu'il déteste la nature et les animaux. Il me semble que la liberté régresse bien injustement au titre de ces appartenances obligées qui séparent.
Tout cela est indigne du « Grand Cerf » même s'il subsiste par devers-moi, intact et beau.
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Ce roman, un hymne à la liberté et à la sauvagerie, enchantera les amoureux de la nature et contemplateurs de la vie sauvage.

L'histoire de Pamina, la narratrice, qui vit dans le massif Vosgien en compagnie de Nils son mari, nous entraîne sur la trace des grands cerfs et de leurs hardes qui peuplent les futaies secrètes de ces forêts. C'est au contact de Leo, photographe animalier, qu'elle découvre sa passion pour ces animaux fabuleux. Elle va découvrir les nuits passées dans des affûts pour apercevoir l'un ou l'autre de ces grands cerfs jusqu'à l'oubli de soi devant tant de beauté, de majesté. Elle va épouser le parti de l'animal sauvage contre celui de l'ONF qui pense exploitation du bois et rendement ou encore celui des chasseurs chargés par l'ONF de tirer les bêtes qui saccagent les arbres. La course pour les trophées est aussi la quête des chasseurs et le ramassage des mues le passe-temps de beaucoup
Peu à peu, Pamina va constater le changement de comportement de Leo. Est-il toujours du côté des cerfs, lui qui les connait tous et leur donne des noms inspirés de la mythologie comme Apollon ou Paris ou des légendes celtiques comme Arador ou Merlin ? Ou bien sa complaisance envers les chasseurs cache-t-elle des aspirations moins nobles ? Pamina, elle, a choisi, elle se sent proche de ces animaux traqués, victime elle-même d'un monde en constante évolution où le vivant compte moins que le confort matériel. Retranchée dans sa ferme loin de l'agitation des villes, elle observe les oiseaux qu'elle nourrit et, dans son approche des grands cerfs, cherche une complicité avec l'animal.

On avance dans la narration par petits bonds, avec des détours où l'on rencontre l'écrivaine Fabienne Jacob, ou encore Petitdem la plasticienne, mais toujours on en revient à la quête quasi obsessionnelle de ces grands animaux, à leur observation minutieuse. On découvre aussi leurs moeurs durant le brame, on apprend le nom de leurs bois, andouillers, cors, on découvre la fonction du velours, cette peau qui vascularise les bois et dont le cerf se débarrasse en frayant contre le tronc des arbres. Ces termes techniques se rapportant à la zoologie s'intègrent bien à la tonalité du récit.
J'ai terminé cette lecture enivrée et curieuse de cette nature sauvage qui vit à nos portes et dont j'ignore presque tout.

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"Les grands cerfs", est un bien beau roman, porté par une très belle écriture ! C'est un véritable hommage à la beauté et à la noblesse de la nature, qui sonne comme une ode à la grandeur et à la liberté menacée. L'écriture de Claudie Hunzinger, est sensible et efficace ; et elle sait décrire toute la beauté des régions vosgiennes. On sent sa passion pour la nature, et en particulier les cerfs, ces beaux et nobles seigneurs de la forêt...
Le personnage principal est infiniment attachant, avec son amour des cervidés, qui m'a tout de suite ému, plu et séduit.
Le propos de Claudie Hunzinger, est aussi un propos très large, sur l'homme et le danger qu'il fait peser sur la biodiversité.
Un roman d'une grande beauté et d'une grande élégance, qui m'a davantage plu qu'"Eden", de Monica Sabolo, ou que, "La panthère des neiges", de Sylvain Tesson, qui sont simillaires, à bien des points de vue !... A ne pas manquer.
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Les hommes et les femmes passionnées ont parfois d'étranges passe-temps. Un de mes amis s'est passionné pour les zouaves pontificaux, étrange non ! Un autre pour les Morgans, ces voitures dont la carrosserie est en bois.
Ainsi les grands cerfs, peuplent les yeux de Claudie, et tous les animaux qui hébergent ses quartiers.

À l'affût dans une cabane aménagée, ou à observer les oiseaux comme les Pinsons du Nord, elle décide d'écrire ce qu'elle voit et ce qu'elle découvre d'incroyable malgré son âge. Partir sur les chemins à la rencontre de Jack London, ou se laisser guider par son humeur, va devenir une véritable passion, de celles qui ne s'épuisent jamais, comme la traque des grands cerfs, qui connaît plusieurs saisons et de multiples facettes.


Claudie Hunzinger en se retirant dans les alpes, avec son mari Pils aux Hautes-Huttes, vont bientôt être porteur du virus des cervidés ou grands cerfs, qualifiés parfois de grands bois.

"À l'étage des forêts, l'air avait retrouvé son goût, poivré, quand soudain, dans mes phares, un tonnerre de beauté a traversé le chemin d'un bond, pattes rassemblées, tête et cou rejetés en arrière, ramure touchant le dos, proue du poitrail fendant la nuit, écrit-elle page 11."

Passé le choc de la découverte de ces animaux incroyablement ramifiés et branchés, Claudie, est alors prête à écouter son mentor Léo, qui lui a donné un surnom Pamica. Léo avec enthousiasme et patience lui fera découvrir l'étendue des signes de présence et des habitudes de ces animaux farouches et fiers.


Claudie était sûre que c'était Wow, l'un des cervidés les plus intelligents, les plus habiles à se dissimuler, ou à sentir la présence des hommes.
Claudie découvre qu'il y a deux façons de s'y prendre pour approcher ces grands cerfs soit à l'approche soi à l'affût.
"A l'approche on se glisse dans les forêts, on avance, on dérange, on surprend, on fait fuir. A l'affût on attend."


Découvrir toutes les habitudes du clan, à propos desquelles son ami Léo a pu entrevoir la personnalité de ces redoutables combattants, est devenu une inépuisable addiction pour Claudie. Léo attribut des noms aux grands cerfs pour enrichir leur personnalité, comme Geronimo, Apollon, Prador, Merlin.

Le moyen le plus sûr pour distinguer chaque animal, c'est la ramure. Tenir dans ses mains un bois d'Apollon est un événement émouvant et rare. Celui-ci un bois simple et puissant, très ouvert c'est un 14-cors. Cette passion est une passion dévorante, qui instaure un dialogue, comme si l'animal lui aussi apprenait à vous connaître,


Comment concilier alors les objectifs de l'ONF, Office national des forêts qui impose, oriente, le nombre d'animaux a tuer chaque année, cerfs, biches, chevreuils, pour consolider une gestion rentable de la forêt.
Comment répondre à de telles injonctions, avoue Léo.


Cette symbiose avec la nature, dans cette montagne oubliée, s'exprime dans la vie de Léo et de Pamica, de façon très poétique ponctuée par la rencontre de multiples espèces sauvages.

Claudie vibre aux majestueuses allures des princes des forêts, elle devient plus tragique quand la survie des hôtes de ces bois, est menacée par L ONF, et ses adjudicataires les chasseurs.
Les prendre sous sa protection, et se battre au côté de Léo, se cacher, traquer comprendre devient comme une forme ultime d'hommage à la nature.
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Excellent moment passé avec Claudie Hunzinger, un de plus, dans ses forêts alsaciennes. Cette auteure me donnerait presque envie de tout plaquer pour aller vivre en forêt, moi la fille des plaines et des montagnes, qui se nourrit d'horizons lointains.

Claudie et les grands cerfs … Quel magnifique animal, fascinant et mythique .. Il est d'ailleurs présent dans toutes les mythologies du monde (j'exagère peut-être, disons qu'il est présent dans beaucoup de civilisations), probablement à cause du renouveau annuel des cors, ou de la forme de ceux-ci, qui semble faire le lien entre la terre et le cosmos, ou encore peut-être à cause des sons graves et envoutants de leur brame (qui personnellement me rappellent le chant du violoncelle), qui ont le chic de me remuer les entrailles.

L'auteure partage avec nous les heures séances d'affût, dans la brume automnale, et sa joie intacte d'enfant de trouver une ramure abandonnée. Elle réussit à écrire un récit, mêlé de suspens (avec même une intrigue) et d'opinions (bien tranchées, les opinions d'ailleurs). Bref le bouquin idéal pour s'informer, se distraire et surtout réfléchir sur le monde en devenir…

Puissions-nous faire en sorte que ce monde enchanteur et merveilleux continue longtemps encore après nous car je crois cette témoin privilégiée qui nous dit « On constate que le monde se passe de nous. Et même davantage : il va mieux sans nous. »
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