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les aventures et mésaventures d'un régicide et de son bourreau; histoire narrée par un collectionneur quelque peu sardonique qui revient sur les faits de mise à mort après être passé à la question de Damiens, le régicide et de Charles-Henri Sanson son exécuteur très malhabile ( doit s'y reprendre à plusieurs fois et dont il en fera des cauchemars )et malchanceux (car doit remplacer le bourreau officiel) ; avec la populace en fond de tableau qui pour les uns adhèrent aux pratiques tandis que les autres voudraient un traitement plus humain dont entre autre un certain Guillotin.
humour noir garanti, âmes sensibles s'abstenir.
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Ce petit traité d'humanisme à la française nous montre les bienfaits de la société parisienne du XVIII ème siècle. Depuis Ravaillac en 1610, jamais individu n'avait osé attenter à la personne sacrée du Roi. En 1757, alors que Louis XV sort du Château, un homme se précipite et lui porte un coup au flanc. Il s'appelle Robert-François Damiens. Il va subir les conséquences de cette tentative de régicide car Louis XV s'en tirera avec quelques égratignures.

On ne saura rien sur les motivations de cet homme ce qui aurait mérité un développement. Non, on va plutôt vivre une lente agonie liée à son supplice sur la place publique. Il sera écartelé et brûlé car il s'est rendu coupable du crime suprême : celui de lèse-majesté. La journée sera rude. Une foule immense assiste à ce spectacle, les balcons des maisons de la place de Grève sont loués jusqu'à 100 livres. Alors que des femmes du grand monde croient se faire bien voir du roi en trouvant plaisant le spectacle, la foule gronde car les exécuteurs, horrifiés, n'ont réussi leur oeuvre qu'au bout de soixante reprises !

Cela nous montre également les méthodes de l'ancien régime. Celles du nouveau régime ne seront guère meilleures...
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« Hautes oeuvres » est le récit (et véridique !) du calvaire subi par Robert-François Damiens, accusé de tentative de meurtre sur Louis XV et torturé devant des milliers de parisiens sur la place de Grève.

En 1757, le régicide était considéré comme le crime suprême (le crime de lèse-majesté). Pour Damiens, cet attentat raté à l'arme blanche (le roi n'eut qu'une simple éraflure) se solda par la plus impitoyable des condamnations : main brûlée ; bras, cuisses et poitrine découpés à la tenaille ; huile bouillante ; pois et plomb fondu versé sur les plaies avant un démembrement à l'aide de chevaux et, cerise sur le gâteau, le bûcher. le tout devant un public nombreux, fasciné ou horrifié par le spectacle.

C'est le bourreau, Charles-Henri Sanson, qui revient par le menu sur l'interminable supplice du condamné. Exécuteur des hautes oeuvres maladroit et inexpérimenté, il a dû faire face à de nombreux soucis « techniques », finissant cette éprouvante journée sous les quolibets de la foule. Hureau n'épargne au lecteur aucun détail et certains passages sont peu ragoutants, mais au-delà de l'atrocité, il rend bien compte de l'atmosphère particulière de l'époque, du sentiment de révolte et d'injustice grondant dans les rangs du peuple au libertinage d'une noblesse décadente.

Le récit, très documenté, s'avère passionnant et montre à quel point le siècle des lumières aura, malgré sa volonté affichée de modernité, gardé des pratiques relevant de la barbarie et de l'obscurantisme le plus abominables. Pas pour rien d'ailleurs que l'album a pour sous-titre plein d'ironie, « Petit traité d'humanisme à la française ». Autre ironie, et non des moindres, le même Charles-Henri Sanson deviendra quelques années plus tard le véritable régicide officiel, celui-là même qui guillotinera Louis XVI et Marie-Antoinette. Édifiant je vous dis !



Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Petit traité d'humanisme à la française. Voilà un sous-titre qui ne manque pas d'ironie ! Mais au-delà du délicieux cynisme engendré par l'acception usuelle de l'humanisme et sa résonance philanthropique, c'est plus dans sa conception philosophique qu'il faudra rechercher la véritable dimension de l'album. Ici, c'est l'être humain, avec ses ambiguïtés intemporelles, qui est au coeur de tous les questionnements.

Derrière le déguisement d'un témoignage historique, l'album de Simon Hureau nous dévoile les dessous affriolants d'une chronique sociale drolatique et amère. Autour du supplice de Damiens, il déploie les trajectoires de multiples personnages à travers une chorale de points de vue subjectifs ou de tableaux plus prosaïques. Dans une atmosphère festive, quand la majorité se délecte de ce « spectacle populaire », les paillards, inspirés, s'abandonnent à la débauche, quelques opportunistes profitent de la distraction générale pour commettre d'ignobles larcins, et d'autres philosophes débattent de la qualité du divertissement ou épiloguent sur les droits fondamentaux de l'Homme. Un striptease (au propre comme au figuré) baroque, de la bourgeoisie jusqu'au bas peuple, l'exhibition de moeurs comme autant de majestueux doigts d'honneur à la moralité.

La violence et la cruauté sont bien là. Tant dans les scènes très explicites que dans les sous-entendus intellectuels. Mais le ton se veut léger et décalé. Une narration enlevée, très spirituelle, qui comblera autant les extrémistes de la véracité historique que les adeptes de fraîcheur, et un graphisme enjoué aux courbes subtiles et élégantes sont les diversions qui repoussent allégrement notre seuil de tolérance à l'horreur. Et si cela fait du bien aux yeux, ça picote aussi la conscience...

... et c'est vachement bien !
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Nous sommes en 1757 à Paris.

Charles-Henri Sanson est un piètre exécuteur des hautes oeuvres de Paris. Il faut dire qu'initialement, ce n'était pas lui qui devait s'occuper de cette tâche mais le bourreau officiel, ayant une monstrueuse gueule de bois, il s'est fait porter pâle. Sanson le remplace donc au pied levé et va officier sur la personne de Damiens jugé pour sa tentative de régicide sur le Roi Louis XV.

Cette exécution en place publique est décidément soumise à bien des impondérables et le bourreau en sera profondément marqué.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Les BD de Simon Hureau («Le Massacre», «Crève Saucisse») se démarquent de la pléthore d'albums publiés grâce à leurs thèmes originaux et un style de dessin peu commun (proche cependant du style de Plantu, en moins mollasson) ; une «différence» qui n'est pas forcément gage de succès commercial, à l'ère du marketing et de la culture de masse.

La Boîte à Bulles vient de rééditer «Hautes Oeuvres», dont le scénario se déploie de façon presque circulaire autour de l'exécution du célèbre François-Robert Damiens (1715-1757), auteur d'une tentative de régicide contre la personne de Louis XV.

La BD de S. Hureau souligne la dimension de spectacle dionysiaque des exécutions en place publique, dont la violence érotique magnétisait le public autant que n'importe quel carnaval ou défilé militaire. «Hautes Oeuvres» vaut pour ce rappel de la bestialité sociale, que les idéologies totalitaires du XIXe siècle se sont efforcé d'occulter derrière leurs utopies progressistes; l'idéologie libérale, notamment, en propageant l'idée de «liberté sexuelle» de la manière la plus sournoise; ou le nazisme à travers la théorie de l'amélioration biologique de la race humaine. Ce type de rappel est préférable aux cris d'orfraie hypocrites consécutifs à la violence conjugale de tel chanteur populaire, ou aux débordements libidineux de tel politicien ambitieux.

Du moins dans la littérature du marquis de Sade, évoqué dans cette BD, l'apologie du viol et de la torture est-elle franche, et non larvée et insidieuse comme dans certains types de divertissements modernes, ou comme la violence des riches dominants (de nature érotique également). On pense également à Nietzsche, dont l'incitation réactionnaire à un retour à la domination des faibles par les forts a le mérite d'être posée clairement, permettant à celui qui n'adhère à ce régime de castes de s'y opposer plus facilement qu'à une violence bourgeoise plus souterraine. (...)

(Critique complète dans le webzine Zébra)
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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A partir d'un fait historique, voici un édifiant réquisitoire contre la peine de mort et l'imbécillité humaine. Présentée par Limul Goma, le collectionneur cynique, voici l'histoire véridique d'un bourreau malchanceux qui va connaître un véritable calvaire lors d'une exécution sous les yeux avides, horrifiés, excités ou apeurés, c'est selon, d'un public aussi nombreux que disparate, Avec un humour subtil et juste, et dans un style graphique très soigné et semi-réaliste, Simon Hureau, que nous avions déjà beaucoup apprécié ici sur le Musée Insolite, réalise un excellent petit album ! http://bobd.over-blog.com/
Lien : http://bobd.over-blog.com/
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