Ce polar urbain procédurier, roman d'enquête, m'a procuré un grand plaisir de lecture. Les personnages nombreux ont de l'épaisseur, et l'histoire est très prenante. L'originalité de ce roman est que l'on suit 2 enquêtes séparées (au départ au moins) pour le même crime. L'une par le policier Joe Faraday et son équipe, l'autre par un ancien policier, Paul Winter, ex flic infiltré, devenu homme de main d'un caïd. Ajouté à cela, l'histoire en filigrane de Joe, son fils sourd, photographe, sa compagne Gabrielle, française, qui travaille dans le social, du coup mouillée par cette affaire qui d'ailleurs, constitue une étude sociologique très intéressante. Bref, j'ai beaucoup aimé.
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" Nul besoin d'horribles tueurs psychopathes et de flots d'hémoglobine pour signer un très bon roman policier ", Philippe Blanchet, le Figaro Magazine.
Tout à fait vrai, mais constater à quel point une fête improvisée sur Facebook peut dégénérer car les amis des amis viennent aussi, donne tout aussi froid dans le dos.
Lecture plaisante, quoique un peu longue; intrigue bien enlevée; description intéressante de la ville de Portsmouth.
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L'histoire fournit une bonne accroche dès les premières pages. L'intrigue est efficace, l'écriture et sa lecture bien agréables. Les personnages si différents et pourtant si complémentaires, des enquêteurs parfois perdus dans leurs recherches et dépassés par les évènements. Un bon moment et une belle découverte d'un nouvel auteur de polars, à ajouter en liste de favoris.
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Il avait toujours été du genre culotté, un peu grande gueule, mais là, c’était quelque chose de très différent. À partir du moment où il a remporté ses premières grandes compétitions, il a vraiment eu de quoi se vanter, et vous savez quoi ? Il s’en foutait. Il laissait les coupes, les médailles et tous les articles dans les journaux du week-end parler d’eux-mêmes. C’était une forme d’arrogance, en réalité, mais ça avait l’air de convenir à la personne qu’il était désormais. C’est dingue. Parfois, je n’arrivais pas à croire que j’avais toujours le même enfant en face de moi.
La roue tournait et tournait : la drogue rapportait, il achetait des propriétés, la drogue lui rapportait encore, il achetait de plus belle, jusqu’à ce que son comptable devienne plus ambitieux et élabore un projet d’empire commercial tout à fait légal, comprenant non seulement des biens immobiliers, mais aussi diverses entreprises : cafés-bars, hôtels, parts dans une société de taxis, instituts de bronzage, bars à ongles, investissements à l’étranger, et, plus récemment, une agence de conseil en matière de sécurité qui proposait divers services.
Contrairement à ses compagnons, il avait évité de se salir les mains sur un chantier et préféré tenter sa chance en travaillant pour une agence immobilière. Sur ce marché florissant, il avait constaté que des types amassaient des fortunes en achetant de vieilles maisons mitoyennes pour trois fois rien et en les rénovant vite fait afin de les revendre. C’était de l’argent facile qui n’attendait que d’être ramassé et Bazza n’avait vu aucune raison de ne pas se servir.
Quand il bossait dans la police, il avait toujours eu conscience de ce que ses supérieurs nommaient « les troubles mineurs », mais une fois à son compte, il avait vite pigé combien la vie dans les quartiers défavorisés pouvait être pénible. C’était comme une rage de dents collective. On avait beau tout faire pour les ignorer et se faire poser une porte bien épaisse, les petits merdeux étaient toujours là, sous votre nez.
Tous les témoins ou suspects devraient avoir accès à un avocat. S’ils avaient seize ans ou moins, la présence d’un adulte chargé de leur expliquer la situation serait obligatoire. S’ils étaient étrangers, ce serait celle d’un interprète. Il faudrait aussi procéder sur eux à des prélèvements ADN, prendre leurs empreintes, les faire examiner par un médecin de la police.