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EAN : 9782491507183
314 pages
Filatures (03/02/2023)
3.86/5   53 notes
Résumé :
Une petite ville de province, quatre lycéens, tous orphelins de mère, fondent une société secrète. Avec le Club des Mamans Mortes, ils vont grandir, découvrir l'amitié, l'amour, domestiquer leur mal-être. Pour diverses raisons, chacun va accepter de se prêter aux manipulations malsaines de l'une des leurs qui décide d'organiser et commettre un meurtre. Cela débute comme un jeu, mais petit à petit la mécanique de groupe est lancée et l'issue semble inéluctable...
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Le Club des Cinq, le clan des Sept, le Cercle des Poètes Disparus,…

Dans le style glauque, grunge, vulgaire et violent, il y a aussi le Club des Mamans Mortes.

Ce Club compte quatre membres : Courtney la Reine, Louison sa servante, Kodeveï son favori et Samir le valet. Quatre lycéens orphelins de mère, et plus ou moins à la dérive. Courtney leur fait prendre conscience de ce vide à l'âme, le « Hole » qui fait d'eux des êtres à part, différents du commun des mortels, ces « hamsters » qui tournent en rond dans leur petite vie stérile et inintéressante.

Les quatre se retrouvent dans une maison abandonnée. Au milieu des gravats ils boivent, se droguent, se gavent de vidéos pornographiques, chantent et dansent sur de la musique grunge, se jurent fidélité à la vie à la MORT. À l'affût de sensations toujours plus fortes, ils échafaudent un plan machiavélique qui les conduira jusque'à l'irréparable.

La narration à double temporalité (avant et après le drame) entretient le suspense en « tournant autour » de cet événement (son élaboration et ses conséquences), que l'on devine mais dont les détails ne sont dévoilés qu'à la fin du roman.

Dans ce « page-turner » dérangeant, Paul Hurlink présente de façon tapageuse la cohorte de fléaux auxquels sont exposés les « jeunes d'aujourd'hui » : accès à la pornographie, harcèlement sur les réseaux sociaux, désoeuvrement, drogue,…

Et au milieu de tout cela, l'emprise absolue qu'un individu peut asseoir sur d'autres, plus faibles, plus malléables, en quête de reconnaissance, de protection et d'amour. Soufflant alternativement le chaud et le froid, Courtney réussit à asservir Louison et les garçons, à les manipuler et les pousser à la transgression.

Pour ma part j'ai retrouvé dans cette lecture un peu de Malataverne (magnifique roman de Bernard Clavel), un peu d'Orange Mécanique (d'Anthony Burgess, porté à l'écran par Stanley Kubrick), un peu de Les coeurs autonomes (de David Foenkinos, basé sur la terrible affaire Florence Rey - Audry Maupin)

J'ai beaucoup aimé et vous recommande cette lecture… mais accrochez-vous, ça envoie du lourd !
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Louison est une ado effacée et complexée. Alors lorsque Courtney débarque dans sa classe, avec son style grunge et son caractère très affirmé, elle est de suite attirée par cette ado rebelle. D'autant qu'elle partage avec elle une blessure profonde: elles ont toutes deux perdu leur mère. Mais Courtney ne compte pas en rester là et attire deux garçons partageant le même « hole » (trou béant dans la poitrine dû au décès de leur mère). À eux quatre, ils vont former un club dérangé et dérangeant, sanglant et terrifiant: le Club des Mamans Mortes.
Pour tout dire ce roman très noir ne peut pas laisser indifférent. Soit on aime soit on n'aime pas. Je ne pense pas que la demie-mesure tiédasse soit possible.
Le sujet est fort et glauque à souhait, le style est grunge (mais ça c'est marqué en gros sur le bandeau, avec une citation d'Amélie N. en blanc sur fond rouge: on vous aura prévenu, ça va saigner) et souvent volontairement vulgaire puisque tout est provocation. L'arrière plan musical m'a aussi beaucoup plu, passant de Nirvana à Courtney Love, les Stones… que du bon!
La crise adolescente des quatre personnages (improbables mais complètement imaginables) est super bien traité et chacun d'entre eux est admirablement approfondi, franchement: si on peut dépasser le sujet dérangeant et la violence, alors ce roman est une pépite.
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Louison, 15 ans, vit avec son père, sa belle-mère et ses frères dans un pavillon de la ville tranquille de Carqueuf. Sa mère est décédée quand elle avait 8 ans. Introvertie, Louison s'ennuie.

Un jour, Courtney débarque au lycée. La nouvelle l'impressionne par son assurance et son look décalé. Louison découvre que la mère de Courtney est «morte» également. Contre toutes attentes, elles se rapprochent et développent une amitié aussi fusionnelle que toxique.

Courtney lui parle du «Hole», ce vide au creux du ventre que les orphelins de mère possèdent et qui les rend uniques, pas comme tous ces « hamsters » campés dans leur petite vie terne. Elle décide de monter le «Club des Mamans Mortes» avec deux autres lycéens, Samir et Kod. Louison se fait embarquer dans cette aventure et les quatre ado deviennent inséparables et se réunissent dans une maison abandonnée. L'effet de groupe et la toute-puissance de Courtney, la Reine, les poussent au pire.

Quelques années plus tard, Louison est sous contrôle judiciaire et doit échapper aux réseaux sociaux, au mouvement #majustice et surtout, à sa grande copine, Courtney...

Le portrait glauque d'une jeunesse cynique, violente, biberonnée au porno, à l'alcool et à la drogue. C'est un roman très dur, à la limite du supportable. Pour une fois, je suis d'accord avec Amélie Nothomb, c'est l'un des romans les plus «grunge» que j'ai lus.

Il n'y a pas tant de suspens, car dès les premières pages, on sait que le pire a eu lieu, mais Paul Hurlink arrive à nous plonger au coeur de la bande et nous fait vivre de l'intérieur l'horrible engrenage, égrenant les détails de cette mort annoncée avec intelligence. Il a su titiller mes bas instincts et ma part de voyeurisme ! 😏

Les personnages sont tous bien développés et les interactions et dialogues super réalistes. La bande-son fait partie intégrante de l'histoire. Nirvana, Courtney Love, Talking Heads à fond dans les oreilles !

Une réussite ! J'ai été bluffée. Un roman que j'aimerais voir adapté en série.

Attention, c'est choquant, on déteste ou on adore.
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Louison et Courtney sont deux lycéennes que tout oppose hormis le fait que leurs mères soient mortes quand elles étaient enfants, et si leur amitié semble à première vue improbable elle ne tardera pas à devenir quasi-fusionnelle. Sur un coup de tête, elles fondent le Club des mamans mortes et parviennent à embrigader deux autres garçons du lycée également orphelins de mère dans leur aventure.

Ces quatre ados qui sont tous socialement plus ou moins inadaptés se réunissent le week-end dans une maison abandonnée pour fuir une vie un peu ratée, le rejet des autres, une famille dysfonctionnelle ou tout simplement tromper l'ennui. Si la jeune Louison à tout juste quinze ans a plutôt le profil d'une suiveuse, l'intrépide Courtney elle mène le groupe avec le talent d'une sociopathe chevronnée.

Pris dans l'engrenage du pire, entre le besoin d'appartenir à un groupe, les petits larcins, les défis stupides, la drogue, le sexe et les paroles définitives dont les adolescents sont friands, ils commettront l'irréparable et finiront devant la justice. Mais les peines prononcées ne suffiront pas à enrayer la spirale infernale, et si Louison veut échapper à la vindicte populaire et aux justiciers amateurs qui la traquent sur les réseaux sociaux, elle va devoir faire profil bas et éviter à tout prix d'entrer en contact avec le Club des mamans mortes.

C'est un roman surprenant que ce thriller, qui imagine dans un chassé-croisé narratif assez palpitant la vie de ces ados avant et après un drame, pris au piège d'une amitié toxique qui offre autant de protection qu'elle ne pousse à la transgression. C'est sans filtre et franchement cru, mais j'ai adoré ce roman aux allures d'Orange mécanique.

📖 le Club des mamans mortes de Paul Hurlink paraîtra le 3 février 2023 aux éditions Alibi. 315 pages, 22€.

🔗 Service de presse de la librairie.
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Un thriller immersif sur les pires dérives de nos adolescents, qui laisse des traces dans le coeur du lecteur. A ne pas manquer.

Dès le départ, on sait que quelque chose de terrifiant est arrivé. Louison, notre narratrice, doit pointer chaque semaine au commissariat de sa ville. Elle fuit quelque chose, quelqu'un, après « avoir balancé les autres ». Une certaine Courtney est en prison pour cinq ans, elle a tout pris sur elle, elle paye pour les autres. Que de mystères, ma curiosité est titillée, j'ai hâte d'en savoir plus.

La construction navigue entre le passé et le présent. La majorité des chapitres se déroulent dans le passé, et il faut bien ça pour expliquer au lecteur le déroulé des évènements.

Louison est en seconde, à Carqueuf, et c'est là que tout à commencé. Elle se lie d'amitié avec Courtney, arrivée dans sa classe en cours d'année. Elles se découvrent vite un point commun : elles sont toutes les deux orphelines de mère. La mère de Louison est morte d'un cancer, celle de Courtney s'est suicidée. Elles vont fonder un club, « le club des mamans mortes » et, en piratant le listing des élèves du lycée, elles vont « recruter » Samir et Kodeveï, orphelins de mère aux aussi. Ils se réuniront au Van, une vieille maison abandonnée, les chansons de Kurt Coben en toile de fond. D'ailleurs j'ai écouté systématiquement les titres proposés, histoire d'être totalement immergée dans l'ambiance, et franchement, je vous conseille de faire la même chose.

Jusque là, rien d'affolant. Sauf que dans le présent, le mystère s'épaissit. L'auteur ne nous donne que des miettes. Que s'est-il donc passé ? Pourquoi Courtney est-elle en prison ? Pourquoi Louison a peur ? Et où sont les garçons ? Les questions affluent, et les réponses sont maigres. Tout cela m'a poussée à enchaîner les chapitres, malgré le rythme plutôt lent. On n'est pas dans un page turner, mais pourtant, j'ai réagis pareil !

L'auteur tisse sa toile, avec une plume nette, précise, détaillée. Et le lecteur suit, il observe, témoin silencieux, cinquième membre de ce club.

Le présent permet de plonger dans la tête de Louison, découvrir les ravages causés par la perte de sa mère, trop jeune. On a tous besoin d'une maman pour se construire. Pourtant, sa belle-mère a bien fait le job, mais ce n'est pas pareil. Un père totalement dépassé et angoissé, le noyau familial est loin d'être serein et confortable pour grandir au mieux. Louison est discrète, effacée, c'est une jeune fille qui passe totalement inaperçue, facilement manipulable.

« Elle nous a dit qu'il y avait plein de choses qu'elle n'aurait pas le temps de nous apprendre, mais il y en avait une qu'elle voulait absolument nous transmettre : Aimer, c'est devenir complet. »

Pour Courtney, les conséquences du décès de sa mère sont toutes autres : la jeune fille s'est entourée d'une carapace, elle se sert de tout son petit monde, sans sentiments, sans regrets.

« Depuis déjà des semaines, elle se sentait petite joueuse d'avoir juste une mère morte du cancer. Elle avait presque honte de se plaindre face à ce que se coltinait Courtney : une mère qui l'abandonne en se suicidant en plein période des fêtes, un père qui pensait qu'à niquer plutôt que d'être un vrai père. »

La lecture s'avère dérangeante, nos quatre compères découvrent le porno hard, l'alcool, la drogue, le harcèlement scolaire. C'est cru, sans filtres. Provoquant. Au fur et à mesure que l'on avance dans le livre, le malaise grandit. Et même si on s'attend au pire, on ne peut pas s'imaginer de la tournure des évènements. Comment peuvent-il en arriver là ?

Paul détaille les sujets graves auxquels des adolescents peuvent être confrontés au lycée : Louison est victime de harcèlement scolaire, devenir l'amie de Courtney, qui a un caractère fort, va lui permettre de se sentir un peu plus respectée par elle-même et de se trouver une place dans le microcosme adolescent. de devenir importante. Nos quatre personnages, livrés à eux-même, avec internet comme formidable ouverture sur le monde, vont découvrir des vidéos porno, le sexe hard, sans percuter que toute cette violence n'est pas la normalité. Et forcément, ils vont déraper. Pas de mère pour définir un cadre. Dans ce roman, Paul fait le choix de montrer le rôle éducatif de la mère, et la passivité du père. Heureusement que l'on est dans une fiction, le trait est grossi, nos jours, les mentalités ont évoluées et les pères s'investissent dans l'éducation de leurs enfants.

Il y a deux fins dans ce roman : la première étant celle de l'accomplissement du « rêve » des membres du club. Ignoble et impensable. Et la seconde, lorsque les quatre payent l'addition. Pour certains, la note sera plus salée. Et pour d'autre, elle sera la coupure entre la manipulation et la prise de décision. Je ne vais pas vous en dire plus, mais j'ai aimé cette fin par rapport au personnage qui y est confronté.

« le club des mamans mortes » est classé dans la catégories des thrillers, mais il est bien plus que cela : il est un état des lieux de notre société, de nos adolescents, de la dérive dans laquelle ils peuvent facilement tomber. Exacerbé certes, mais tout de même…Et cela sonne comme un avertissement. Quand on est parent, comme moi, on ne peut s'empêcher de frémir.

« le club des mamans mortes » est un roman que je vous conseille, si vous êtes avides de sensations fortes ! A découvrir absolument.

« J'ai mis des années avant de mettre un mot sur ce vide en mois. Et pendant longtemps, j'ai cru être la seule à vivre avec ça…jusqu'à ce que je rencontre Louison. »

Je remercie les Éditions Alibi pour cette lecture.

#Leclubdesmamansmortes #PaulHurlink #Alibi
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quand Louison vit la nouvelle, deux fils se touchèrent là-haut. Pour l’adolescente de 15 ans, la vision de cette fille représentait un
véritable saut conceptuel, une chute du troisième étage. Elle avait
jusque-là une certaine idée des cases dans lesquelles entrent habituellement les lycéennes : une pour les pétasses qui se la ouej, les autres pour les sportives, les nature, les bourges, les complexées (c’est là qu’elle croupissait pour sa part). Mais d’un coup, il fallait inventer une nouvelle manière de répertorier, entamer un tome 2 qui, en cet instant, ne comportait qu’une seule page, et qui ne pouvait trouver place dans aucun des chapitres et sous-chapitres du volume précédent. Et sur cette page, en dessous d’un nom latin à rallonge, le papillon était dessiné avec des petites flèches pour indiquer les éléments significatifs du spécimen : robe liberty, col Claudine, anorak de ski sans manches, chaussettes montantes blanches, sac de toile kaki US Army.
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Depuis déjà des semaines, elle se sentait petite joueuse d’avoir juste une mère morte du cancer. Elle avait presque honte de se plaindre face à ce que se coltinait Courtney : une mère qui l’abandonne en se suicidant en plein période des fêtes, un père qui pensait qu’à niquer plutôt que d’être un vrai père.
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Elle nous a dit qu’il y avait plein de choses qu’elle n’aurait pas le temps de nous apprendre, mais il y en avait une qu’elle voulait absolument nous transmettre : Aimer, c’est devenir complet.
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J’ai mis des années avant de mettre un mot sur ce vide en mois. Et pendant longtemps, j’ai cru être la seule à vivre avec ça…jusqu’à ce que je rencontre Louison.
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