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EAN : 9782752602589
343 pages
L'Aube (04/05/2006)
4.38/5   8 notes
Résumé :
L'autobiographie de Zora Neale Hurston, née en 1901 à Eatonville (Floride), la première ville - et la seule au monde - intégralement fondée par et pour les Noirs, en 1866.

"L'autobiographie optimiste de Zora Neale Hurston, qui a été la première anthropologue noire aux Etats-Unis." (Libération).

" Son nom est peu connu en France, mais l'influence de Zora Neale Hurston sur la littérature américaine a été considérable. Toni Morrison, prix... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
DES PAS DANS LA POUSSIERE est le titre du récit autobiographique de Zora Neale Hurston écrit dans en 1942 par cette Afro-Américaine qui s'avère être la première femme Noire à avoir été diplômée en Anthropologie.
Il débute au début du XXème siècle, dans une petite ville de Floride qui présente la particularité d'être composée uniquement de Noirs aussi bien en terme d'habitants que de représentants des différents pouvoirs (Mairie – Police - …..).

Contre toute attente dans cette partie du Sud, Blancs et Noirs vivent en excellents termes dans les écrits de Zora Neale et la couleur de sa peau ne lui posera – à priori – jamais de problèmes et ne lui causera pas de torts. Elle est sudiste jusqu'au bout des ongles.

Dès l'enfance elle pose sur le monde qui l'entoure un regard observateur. Elle fait preuve d'une vive intelligence et de beaucoup d'humour bien qu'il frise régulièrement l'insolence. Elle se mêle aux adultes, écoute toutes les conversations, s'en imprègne. Elle utilisera tous ces souvenirs et en fera des matériaux, lorsqu' adulte, elle sillonnera-voyagera notamment pour Franz Boas, son professeur (Il est considéré comme étant le père fondateur de l'anthropologie américaine : né en Allemagne en 1859, décédé en 1942, selon la légende dans les bras de Lévi-Strauss lors d'un dîner à New-York, il avait émigré aux États-Unis à la fin des années 1880, où il était devenu le directeur de la section d'anthropologie du musée d'Histoire naturelle de New York puis professeur à l'université Columbia – Source France Culture).

Dans le livre de Zora Neale, nul conflit sanglant entre Blancs et Noirs mais une farouche détermination à défendre le Sud qui l'a vu naître.
En revanche, elle porte un regard honnête sur la société noire qui l'entoure notamment sur les rapports entre hommes et femmes et en fera son cheval de bataille. Elle utilisera sa perspicacité en écrivant de nombreux ouvrages qui n'ont pas été traduits en français.

Amoureuse des cultures, elle s'impliquera dans plusieurs domaines artistiques Afro-Américains principalement et intègrera le mouvement Harlem Renaissance des années 1930.

J'ai apprécié le fait qu'elle énonce clairement qu'elle était américaine, que la couleur de sa peau n'avait jamais été un problème ou un poids pour elle. De fait, ce qui transparait à travers ses textes n'est ni culpabilisant, ni accablant, mais n'entrave en rien la réflexion quant à la place des individus dans la société, quelque soit la couleur de leur peau. C'est un regard humain, très féminin et également un regard de sudiste, ce qui signifie certains codes surannés. En même temps, elle fait preuve d'une grande finesse d'analyse et d'une immense perspicacité.

Une grande Dame, un peu mystérieuse, à qui Alice Walker, l'auteure de l'inoubliable « Couleur Pourpre » a rendu un vibrant hommage, expliquant qu'elle avait marché sur ses traces. C'est tout à fait vrai. Zora Neale Hurston a utilisé ses propres couleurs pour peindre la société Noire dans l'Amérique ségrégationniste et a créé des oeuvres magnifiques.

Une auteure engagée que j'ai découverte en lisant un autre homme engagé, j'ai nommé Howard Zinn.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La lumière se fit dans mon esprit lorsque je compris que rien ne m’obligeait à considérer un groupe racial comme un tout. Dieu a fabriqué les canards un à la fois, voilà comment il fallait voir les choses. J’appris qu’on ne juge pas les gens à leur couleur. Et les clichés raciaux perdirent toute signification. Je commençai à me moquer de tous ceux, noirs ou blancs, qui se croyaient bénis d’appartenir à leur race. Ce n’était plus une malédiction d’être noir, ou un atout d’être blanc. Je ne vis plus de raison de me faire pardonner mon aspect physique en affirmant que j’avais du sang indien. D’ailleurs, je me vante aujourd’hui d’être la seule Noire des États-Unis dont le grand-père maternel n’était pas un chef indien !
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Néanmoins, chaque fois qu’il y avait des enfants, je m’en faisais des amis. Ce n’était pas à dessein. Je me retrouvais soudain en train de les divertir...L’une de mes maîtresses apprécia ce talent, pourtant. Elle avait deux petites filles, de sept et cinq ans. Elle m’engagea comme femme de chambre. Pendant deux ou trois jours, tout alla bien. La Présidente de la Cuisine était une vieille Noire obèse qui avait été la nourrice du maître de maison et faisait, comme on dit, partie des meubles. Personne n’a plus de pouvoir que ces meubles de famille dans les vieilles dynasties sudistes. Peu importe qui vous engage, le meuble peut vous chasser. Il rôde dans la maison en donnant des ordres à tout le monde, à commencer par le patron. Il ne faut surtout pas se mettre Cynthia, Rhoda ou Beckey à dos. Si on n’arrive pas à s’entendre avec la présidente, impossible de garder sa place.
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Je me fis une amie inattendue. Une femme pauvre et blanche. Elle avait des enfants de mon âge. Son mari était électricien. Elle me témoigna de l’intérêt et commença à me planter des idées dans la tête.
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J’avais donc pressenti très tôt que la race noire ne formait pas un groupe uni par l’amour céleste. Il y avait des tensions et des torsions, à l’intérieur comme à l’extérieur. Être noir ne suffisait pas. Il fallait plus qu’une identité de couleur pour que l’amour vous submerge. C’est ainsi que je commençai à trouver la paix.
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La pauvreté exhale des relents de mort. Rêves anéantis se détachant du cœur comme feuilles à la saison sèche pour pourrir à vos pieds ; aspirations trop longtemps étouffées dans l’air fétide des grottes. L’âme respire une atmosphère blafarde. On peut être un vaisseau négrier en godasses.
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Videos de Zora Neale Hurston (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zora Neale Hurston
Ruby Dee reads from "Their Eyes Were Watching God" by Zora Neale Hurston.
After 75 years, Zora Neale Hurston's novel, "Their Eyes Were Watching God," still resonates in the hearts and minds of contemporary audiences, but it had particular significance for black women writers and artists who were working at the time of its rediscovery. The Greene Space convened three luminaries who are all intimately connected to the novel -- Alice Walker, Sonia Sanchez and Ruby Dee -- to share their stories and describe how they saw Janie and Zora's horizons on their own journeys. Zora Neale Hurston's niece Lucy Anne Hurston, author of Speak, So You Can Speak Again: The Life of Zora Neale Hurston, served as the evening's moderator.
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