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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" Elle savait maintenant que le mariage ne faisait pas l'amour. Ainsi mourut le premier rêve de Janie, ainsi devint- elle femme."
C'est l'histoire d'une descendante d'esclaves dans le Sud des Etats- Unis.
Le récit d'une femme libre paraissait en 1937. Née en Alabama ( 1891- 1960) l'auteur : Zora Neale Hurston fut une pionnière de la littérature afro - américaine , l'une des figures de proue du mouvement" Harlem Renaissance" , considérée par la grande Toni Morrison comme "l'un des plus grands écrivains de notre époque ."
Redécouverte par Alice Walker, Zadie Smith ou Maya Angelou, cet ouvrage reparait dans une toute nouvelle traduction française.
Au fil de ce récit , raconté par Janie dans un très long flash- back, se dessine le portrait d'une femme entiére animée par la force de son innocence .
Sa spécificité c'est d'être en "Back - English ", une sorte d'argot ou de patois , auquel le lecteur doit s'habituer .

La belle Junie , encore adolescente épouse Logan Kilicks , un homme plus âgé, qu'elle qui------ selon sa grand- mére saura lui assurer reconnaissance sociale et stabilité ---
Elle a élevé sa petite fìlle tout en travaillant comme gouvernante dans une famille de blancs en Floride...
Trés vite, Janie s'ennuie et son mari la trouve capricieuse ....
Elle se laisse charmer par " Un citadinisé, un homme d'élêgance ----- " Rien que la chemise et les tours - de - bras de soie suffisaient à éblouir le monde..."
Mais cet ambitieux devenu maire d'Eatonville , en Floride n'aura de cesse d'utiliser la beauté et l'intelligence de Janie.
Bîentôt , elle se sentira à l'étroit ....N'en disons pas plus....
C'est un roman féministe qui remet en question l'identité féminine noire. Il brosse le portrait d'une femme entière, forte, indépendante, désireuse de prendre la vie à bras le corps.

C'est une ode passionnée, impressionnante, à la réalisation de soi, à la liberté de choisir son destin , à un grand amour, surtout dans la derniére partie.

Une promesse d'égalité dans un élan d'amour et de fierté !
Je mets en garde les futurs lecteurs , il faut s'habituer ---ce n'est pas facile,----aux dialogues en argot , j'ai eu beaucoup de peine à entrer dans le roman ....



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Deux manières de réagir à la lecture de Mais leurs yeux dardaient sur Dieu, de Zora Neale Hurston, traduit par Sika Fakambi : la première serait la déception de ne pas avoir lu « l'immense chef d'oeuvre » annoncé en 4e de couverture ; la seconde de se dire que ce roman culte complète utilement les autres récentes lectures repérées chez Céline ou Nathalie pour recontextualiser par la littérature les débats en cours sur les questions raciales aux États-Unis et ailleurs. Et là le livre fait sens.

Écrit en 1937, ce livre dresse le portrait d'une femme noire fière et forte, élevée par sa grand-mère dans le culte de l'anti-résignation. Il faudra à Janie Mae Crawford passer par le joug d'un premier mariage arrangé, puis d'un deuxième décevant, pour retrouver la voie de cette éducation, s'enfuir et se promettre de ne jamais s'en tenir à la place de figurante réservée à la femme noire en Floride au début du siècle dernier.

Dans un patois reprenant le langage parlé qui surprend puis séduit, Zora Neale Hurston nous parle d'amour, de lutte, d'identité, de combats finalement menés plus durement contre les préjugés de son propre camp que contre les blancs eux-mêmes. C'est une histoire d'autonomie, une invitation à l'action et le témoignage féministe de batailles d'une époque dont certaines résonnent encore d'une détestable actualité aujourd'hui…
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Ce roman a été publié pour la première fois en 1937. La romancière Zora Neale Hurston, aux nombreux talents artistiques, a été remise à l'honneur par Alice Walker, auteur de la couleur pourpre.

Janie Craford, née d'un viol, a été élevée par sa grand-mère, celle-est née esclave, a connu l'abolition, a émigré en Floride tout en continuant à vivre au service de maîtres blancs.

Janie est belle, sans le savoir, elle possède une chevelure remarquable. Elle aspire au bonheur sans parvenir à l'exprimer clairement, depuis qu'elle a passé un après-midi de printemps sous un poirier en fleurs. C'est le sentiment de plénitude des fleurs et des abeilles chargées de pollen qu'elle appelle confusément de ses voeux. Mais son premier mariage, de raison, arrangé par sa grand-mère, ne comblera pas ses rêves.

« Janie avait seize ans. Un feuillage vernissé et des bourgeons tout près d'éclore et le désir de prendre à bras-le-corps la vie, mais la vie semblait se dérober. Où donc étaient-elles, ses abeilles chanteuses à elle ?… du haut des marches elle scruta le monde aussi loin qu'elle put, et puis elle descendit jusqu'à la barrière et s'y pencha pour contempler la route de droite et de gauche. Guettant, attendant, le souffle écourté par l'impatience. Attendant que le monde vienne à se faire. »

A la barrière, passe un homme séduisant et entreprenant, Joe Starks, avec qui Janie partira d'abord le coeur léger. L'homme a un ascendant puissant sur les autres, et il s'autoproclamera premier maire de la première ville exclusivement peuplée par des Noirs. Il est aussi très jaloux et cantonne Janie dans le rôle de vendeuse de son magasin, l'obligeant à cacher ses cheveux et surtout la rabaissant sans cesse, la coupant du contact amical avec d'autres habitants de la ville.

C'est Tea Cake, qui ne possède rien à part son courage et son intelligence, qui va faire connaître l'amour, le vrai, à Janie. Il l'aime pour elle-même, il ne lui impose rien mais prend vraiment soin d'elle, il lui rend l'estime d'elle-même, à travers une existence nomade, pleine d'humour et de fantaisie. C'est en participant à une campagne de cueillette des haricots dans les Everglades, au sud de la Floride, que Janie et Tea Cake affronteront un ouragan aux conséquences dramatiques.

« Ils se retournèrent. Virent des gens qui essayaient de courir dans les eaux rageuses et qui hurlaient en s'apercevant qu'ils n'y parvenaient pas. Une gigantesque barrière provenant du bâti de la digue et à laquelle les cabanons avaient été adossés se trouvait à déferler et crouler devant eux. Dix pieds plus haut et aussi loin que portait leur vue, le mur grommelant ouvrait la voie à ces flots formidables comme un concasseur e routes aux dimensions cosmiques. La bête monstruopulente avait quitté son lit. Un vent à deux cents miles de l'heure venait de lui rompre ses chaînes. Elle s'était emparée de ses propres digues et s'élançait droit jusqu'aux quartiers ; les déracinait comme de l'herbe puis s'en allait courser ses soi-disant conquérants, renversant les digues, renversant les maisons, renversant les gens dans les maisons et du même élan le reste de bois d'oeuvre. La mer foulait la terre d'un pas pesant. » (p. 256)

Dans ce roman à la fois lucide et poétique, Zora Neale Hurston raconte la transition de l'après esclavage, où les Noirs commencent à peine à prendre de l'autonomie et subissent évidemment la ségrégation. C'est aussi le roman de l'émancipation d'une femme : le roman débute par le retour de Janie des Everglades et elle a sacrément du courage, du culot pour assumer son destin et affronter le regard de ses voisins. le livre fait évidemment la part belle aux traditions des Noirs américains, les palabres, les danses, les chants, la langue aussi, à la fois créative et authentique (les dialogues sont écrits dans la langue qu'ils parlent vraiment, ça a été un peu pénible de l'y habituer pendant un bon quart du roman mais je ‘y suis heureusement habituée) le tout est vécu par des personnages savoureux, bien campés, un peu horripilants comme Joe Starkx ou attachants comme Janie et Tea Cake.

Un beau roman puissant.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Un magnifique personnage de femme que Janie, forte dans ses choix, déterminée à vivre avec un homme qu'elle aimera et qui prendra soin d'elle.

L'histoire se passe dans la première moitié du XXème dans le sud des Etats-Unis. Janie vit avec sa grand-mère, modeste femme qui n'a pour unique ambition pour sa petite fille qu'elle trouve rapidement un mari avant que la jeune fille ne succombe aux charmes du premier venu. Alors, tout en lui promettant qu'elle découvrira l'amour aussitôt mariée, elle arrange une union avec Logan, fermier plutôt aisé.

Les semaines passent, l'amour ne vient pas et Janie ne peut se résoudre à passer une vie aux champs, à partager la couche d'un homme qui, au fil du temps, oublie qu'elle est désirable. Alors, lorsque Jody passe sur la route et lui promet un avenir plus radieux, elle n'hésite pas et le suit. Jody est charismatique et ambitieux. La petite ville dans laquelle il s'installe devient rapidement un terrain de jeu pour lui, il se proclame maire, ouvre un commerce florissant et relègue Janie derrière le comptoir. Et voilà le couple qui prospère. Ce qui ne correspond pas complètement aux attentes de Janie : sa bourse est pleine, son coeur est sec…

Dans une langue riche qu'il faut apprivoiser, l'anglais afro-américain, qui donne une couleur originale au récit, l'auteur crée un personnage de femme inoubliable. Libre de toute entrave, guidée par la conviction que seul l'amour peut combler ses attentes, Janie affronte une société emplie de préjugés raciaux mais pas seulement : c'est également une société d'hommes qui essaie d'imposer la place qu'elle devrait y tenir.
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Ce roman m'a happée, bouleversée et pourtant, ce n'était pas gagné ! Sa particularité, qui lui a valu de nombreuses critiques à l'époque de sa sortie, tient dans l'utilisation de l'anglais vernaculaire noir américain dans tous les dialogues. Et autant vous dire que, lorsque vous n'y êtes pas habituée, il faut parfois s'accrocher car la syntaxe et le vocabulaire sont très différents de l'anglais “classique”. C'est d'ailleurs très imagé avec de nombreuses métaphores. Dans cette nouvelle traduction parue chez Zulma en 2018 [le livre date de 1937] Sika Fakambi s'est efforcée de rendre le mieux possible les particularités de cette langue vernaculaire en français et cela n'a pas dû être un exercice facile ! Il m'a donc fallu un certain temps d'adaptation pour entrer dans ce roman et apprécier ma lecture.
Ce qui m'a donné envie de m'accrocher [outre, l'avis enthousiaste de Zadie Smith sur la 4e de couv], c'est évidemment Janie. Elle commence son récit par la période où elle était enfant, vivant dans l'arrière cour de la famille de blancs qui employaient sa grand-mère. L'esclavage a été aboli depuis peu et la grand-mère de Janie veut offrir le meilleur à cette enfant qui n'a plus d'autres parents car elle sait qu'une autre vie est possible, plus heureuse que celle de ses ancêtres. C'est elle qui, sans le vouloir, plante “cette” petite graine dans l'esprit de Janie. La jeune fille rêve d'amour et de liberté mais elle va mettre toute une vie avant de les rencontrer. Cela lui prendra trois mariages et autant d'existences très différentes les unes des autres. Je ne veux pas trop vous dire et je trouve que le résumé du roman, sur l'objet-livre en dit déjà de trop.

Par ce roman, l'autrice nous propose des personnages qui s'affranchissent de ce que la communauté blanche peut bien penser d'eux et qui construisent une société totalement indépendante. Néanmoins, cela n'empêche pas toute une série d'oppressions d'avoir lieu : mépris de classe, misogynie et j'en passe. Même le racisme refait son apparition puisque visiblement, pour certain·es, il y aurait des noir·es meilleur·es que d'autres. A travers Janie et ses voisin·es, l'autrice nous propose tout un panel de personnages qui sortent des clichés habituels. Elle s'interroge aussi, longuement, sur le rôle des femmes dans la société et la manière dont il est possible de faire couple [dans des mariages hétérosexuels]. J'ai trouvé cela très novateur pour l'époque.

La nature joue également un rôle important dans ce roman puisqu'elle est souvent à l'origine des changements de cap de Janie. Il y est notamment question de travail agricole, et de tout ce que cela implique, mais aussi d'ouragans. On y voit tout ce qu'elle peut avoir de merveilleux mais aussi de dévastateur.

J'ai beaucoup aimé les thèmes abordés dans ce roman. J'ai vibré pour Janie dans les derniers chapitres et je ne regrette aucunement d'avoir persévéré quand je butais sur les premiers chapitres. C'est une lecture dense, qui demande une certaine attention et implication de la part de ses lecteurs et lectrices mais je vous la conseille vivement si vous aimez cette littérature américaine à l'ambiance un peu lourde, à la Toni Morrison ou à la Jesmyn Ward.
Lien : https://www.maghily.be/2021/..
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Quelle écriture et quelle histoire !

L'écriture, très certainement excellemment servie par la traduction de Sika Fakambi, est à la fois très littéraire et poétique quand l'histoire est racontée, et tout à fait déformée, simple, presqu'argotique dans les dialogues. La langue utilisée par les personnages rappelle le français qu'on peut entendre aux Antilles et au Québec, c'est une langue drôle, savoureuse, très étonnante : " le jour où tu vas mettre ta main dans la mienne, plus jamais je vais laisser le soleil descendre sur nous en célibataires. Moi chuis un homme avec des principes. Toi t'as jamais connu c'est quoi être traitée comme une dame et moi je veux être celui-là qui va te montrer. Appelle-moi Jody comme tu fais des fois." (p55)

L'histoire est celle de Janie, une jeune femme noire du Sud des Etats-Unis dans les années trente ; elle raconte à son amie Pheoby, une fois revenue dans son village d'origine d'Eatonville en Floride, ses trois existences différentes à travers ses trois mariages.
Sa grand-mère qui l'a élevée et qui avait connu l'esclavage, voulait que Janie trouve sécurité et richesse dans son mariage et quand elle s'aperçut que sa petite fille s'ouvrait à la vie - il y a de très belles pages sur "l'éclosion" de Janie - elle la marie très vite à un homme qui a du bien...
Ainsi commence l'existence de cette femme remarquable, qui va chercher à la fois à connaître des sentiments vrais, à s'émanciper, à établir sa propre identité ; dans le tumulte de sa vie, elle poursuivra la recherche d'un bonheur profond et honnête, et de sa liberté.

Elle est belle, courageuse, intelligente, féministe et elle aime la vie cette Janie ; c'est une jeune héroïne noire, dans une société d'après l'esclavage qui se cherche un avenir.

Quasiment inconnu en France, ce récit puissant, immense aux États-Unis, est à lire, à découvrir, à apprécier !

Premières phrases : "Les navires au lointain transportent à leur bord tous les désirs d'un homme. Certains reviennent avec la marée. D'autres voguent à jamais sur l'horizon, sans jamais s'éloigner du regard, sans jamais toucher terre jusqu'à ce que le Guetteur détourne les yeux de résignation, ses rêves raillés mortifiés par le Temps. Telle est la vie des hommes."
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Un récit très touchant. L'auteure offre une perspective très moderne de la féminité. le personnage principal Janie est une femme noire-américaine indépendante qui cherche à échapper à sa condition. Elle doit faire face au regard de sa communauté, elle-même minée par l'oisiveté et l'absence d'opportunités, comme embourbée dans les marais des Everglades en Floride, sorte de métaphore pour évoquer l'incapacité à se défaire des inégalités de l'ère Jim Crow.
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Le début est un peu surprenant puisqu'il faut s'adapter à l'écriture qui retranscrit les paroles des héros dans leur dialecte. C'est surprenant, et peut-être un peu rebutant, mais je m'y suis fait. En quelques pages, j'ai pris le plis et j'ai suivi Janie et ses maris  sans problème, grand bravo au traducteur ! Outre ce fait, plutôt d'un point de vue pratique, Janie est attachante, l'écriture permet de magnifier sa personnalité et ses sentiments.
Ce roman met en perspective la vie aux U.S.A. au début du 20ème siècle, le racisme tant des blancs que des noirs, de la précarité et de la condition des femmes dans tous ces préjugés raciaux et sociaux. Tout cela est écrit avec un style très particulier. C'est savoureux, drôle, romantique et  caustique, tout à la fois.
Lien : http://cath-jenta3.hautetfor..
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Il faut s'habituer au langage. Les trois premiers chapitres passés, on s'habitue au rythme des dialogues. Ceux et celles qui peuvent lire le roman en version originale y trouveront du plaisir.
Il faut continuer car c'est un beau roman. le personnage de Janie est un personnage de femme solide, fière qui assume ses choix car ce sont ceux de sa liberté.
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Janie, élevée par sa grand-mère née esclave, fait partie des premières générations de noirs libres aux Etats-Unis. Pas simple dans ces conditions de trouver sa place, et encore moins quand on est, comme Janie, femme et farouchement avide de vivre selon ses propres choix. Il lui faudra, pour y parvenir, trois mariages, et braver l'opinion publique. Ce très beau roman, considéré comme un chef d'oeuvre par d'aucuns, est une ode à la liberté. L'écriture très poétique est parfois rendue difficile à comprendre car elle transcrit le langage oral des noirs américains de l'époque. Cela oblige à une lecture lente qui permet de savourer toute la beauté de ce texte, rendu par une traduction de grande qualité.
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