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Antoine de Baecque (Éditeur scientifique)
EAN : 9782228901147
110 pages
Payot et Rivages (04/10/2006)
2.79/5   38 notes
Résumé :

Publié en 1751, L'Art de péter est rapidement devenu un classique de la littérature comique et pseudo-médicale. Avec une précision fort peu convaincante pour la médecine, mais très amusante pour les esprits mal tournés, Hurtaut montre toute la diversité des pets - du « pet de demoiselle », sans odeur, à l'épais « pet de maçon » - leur histoire, leurs causes, leurs différents aspects en fonction du statut social de l'individu, et les moyens pour les « mod... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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À vos marques ! Pets ! Pétez !
Une note de tuba brève mais percutante, un vrombissement de moteur diesel ou un coup de mortier assassin avec gaz de combat, tout ce que vous voulez mais faut que ça crépite dans vos fonds de culotte... et advienne que pourra !

Je vous accorde que ce n'est peut-être pas l'essai le plus philosophique qu'il m'ait été donné de lire (quoique, la philo, c'est toujours un peu foireux quand on y songe vraiment) mais ça fait du bien, parfois, de ne pas trop se prendre au sérieux.

Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut aborde pourtant la question tout à fait sérieusement. La préface nous apprend qu'il s'agit vraisemblablement d'une manière de traduction, à tout le moins d'adaptation, d'un ouvrage similaire qui faisait grand bruit outre-Rhin à l'époque (ce qui se comprend au vu du sujet).

Et, contrairement à ce que l'on pourrait croire de nos jours, il n'y avait apparemment pas que le côté déconnade qui intéressait son auteur. Il souhaitait qu'on parle de lui dans les salons mondains, certes, sur un tour comique et décalé, mais qu'on parle de lui.

Paru en 1751, c'était l'âge d'or des salons mondains à la française où la répartie était reine et où Voltaire était roi. Et de ce point de vue, Hurtaut aura atteint son but puisqu'on se gaussera des gauloiseries qu'il y débite dans une langue riche et brodée de citations latines.

Ceci dit, peu importe en ce début de XXIe siècle les motivations d'un auteur à écrire au milieu du XVIIIe un tel livre. Il en reste un parfum plaisant (je me comprends), quelque chose qui n'est pas sans rappeler dans la glose le docteur Diafoirus de Molière ou les accents de Rabelais dans l'éloge de la flatulence.

On y lit, aussi, comme en filigrane, une légère mais subtile raillerie du comportement des personnes de qualité en société, qu'on jugerait un peu trop " coincées du cul ", pour reprendre une expression certes fort laide, mais très à propos ici.

En somme, comme vous vous en doutez, ça ne vole pas toujours très haut ces classifications des différents types de pets, ces explications physiologiques volontairement loufoques et autres considérations sur l'importance sociale ou médicale des flatulences diverses, mais c'est parfois drôle et ça se lit sans déplaisir (à petite dose).

C'est un ouvrage idéal pour les toilettes (je m'adresse évidemment aux personnes constipées, comme il est précisé dans le sous-titre, les autres n'ayant manifestement pas besoin d'un renforcement culturel dans ce domaine d'activité). Mais ce n'est bien évidemment qu'un très modeste avis, qui, une fois encore, ne vaut peut-être pas beaucoup plus qu'un pet de lapin, c'est-à-dire, pas grand-chose. Hormis cela, artichauts & flageolets forever !
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Une étude scientifique parle d'augmenter la distanciation sociale de 1 m à 2 mètres, à cause des "Pets"... Midi-Libre.fr le 07/10/20, Simon Mendez, chercheur au CNRS. C'est stu-pet-fiant!


Mais, "On peut péter avec règle et goût, comme je vous le ferai sentir dans cet ouvrage."
Cela dit, sans aucun fondement. Ça gaze? Lâchez vous discrètement...


Attention , car c'est un ouvrage doctement scientifique.
Comment mesurer le Pet?
"Si vous sentez de la puanteur, le nez dans l'anus, il faut le mesurer au poids".


"Mais, il est des vents... grondant au fond des intestins, ...qui sont comme les avants coureurs d'une tempête prochaine."


Il faut différencier les pets:
Le pet clair et délicat, "le pet de demoiselle", du pet de maçon, épais.
Il y a "le pet diphtongue plus terrible que le tonnerre...
Le pet foireux, avec vent taciturne et obscur."
Le pet simple, Priape les compare à des outres crevées."


J'ai retrouvé cet ouvrage de "Florent-Q, rue Pète-en-Gueule, au Soufflet 1751", dans un cabinet, au fond du jardin. Mais, autant en emporte le vent, (le Mistral ou l'Autun) je ne me répète pas, ni ne recommence pareille côlon-versation!


Euh, l'étude scientifique parlait de la lettre "P", qui quand on l'utilise, propulse des gouttelettes à plus d'un mètre... Comme pétard, pétomane ou proout!(Pardon). Je me sens un peu péteux et con-stipé, après cette sortie...pétaradante.
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Voyons... L'art de péter n'est pas un titre bien sérieux. Mais ici, point de place à la grivoiserie et aux mots déplacés. Je suis un type toujours sérieux, trop sérieux, le genre à ne pas avoir de sourire sur la face. Alors ici, ce soir, il s'agit avant tout d'un Essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé. Je t'avais prévenu, je suis austère - pas comme Paul malheureusement -, et si tu penses t'amuser, pète d'abord un bon coup, ça fera sourire au moins ta voisine.

Il est honteux d'avoir honte de ta nature. Tu pètes, et alors ? Mais il est bon aussi de savoir faire la différence entre les pets, le pourquoi du bruit et le pourquoi de l'odeur, et quelques références historiques qu'il sera de bon aloi de ramener lors d'un diner au sein de la bonne société, ou avec le sacro-saint rôti familial du dimanche. Car d'après L Histoire, il n'est point de bon repas sans un pet gras.

Entre le pet de maçon et le pet féminin, la nature nous flatte d'une multitude d'intonation pour exprimer notre soi intérieur, de la discrétion à l'exubérance, chacun son caractère. le pet de province naturel, à ne pas confondre avec le parisien raffiné et coincé. le pet de pucelles, fort délicieux et recherché par la gente masculine enclin au plaisir sodomite. Des pets qui se déclinent également avec l'âge, le pet de demoiselles parfumé à la fleur d'orange, le pet de jeunes filles avec ce goût de revas-y, le pet de femmes mariées si apprécié des amants mais qui laisse indifférent les maris, le pet de bourgeoises, d'un bon fumet, le pet de paysannes aux odeurs de serpolet et de marjolaine, le pet de vieilles où il est déconseillé d'y mettre le nez... Et plein d'autres parce que le pet, après tout, n'est pas qu'une histoire de femmes, même si le pet féminin prend une part prépondérante dans cet essai.
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Si un scrupule vous retient de serrer ce livre en évidence dans votre bibliothèque de salon, une place de choix peut lui être dédiée dans une autre pièce intime de la maison. D'autant que sa lecture peut être fractionnée au fil des passages plus ou moins longs que la nature impose !
Restons l'esprit ouvert et que les grincheux passent leur chemin…

Le sous-titre met tout de suite au coeur du sujet : Essai théori-physique et méthodique à l'usage des personnes constipées, des personnes graves et austères, des dames mélancoliques et de tous ceux qui restent esclaves du préjugé.

Suis-je une dame mélancolique ?

En tous cas, je me suis souvent amusée à feuilleter cet essai humoristique édité en 1751, plus sérieusement documenté qu'on ne pense : explications, définitions, méthodes de l'art du pétomane, avec ou sans éclat, décortiquées avec sérieux.
Et de ne pas me lasser des différences essentielles entre les pets de pucelle, les pets de demoiselles, les pets de femmes mariées, les pets de bourgeoises, et les pets de vieilles, si désagréables !

La bienséance est sauve, avec un chapitre concernant les moyens de dissimuler un pet, en faveur de ceux qui tiennent au préjugé...
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Ce petit ouvrage n'est pas destiné qu'aux pétomanes, il est aussi pour
vous qui avez toujours voulu tout savoir sur les ventosités en tout genre sans jamais oser le demander. Ce traité vous initiera à l'art délicat du pet car " il est honteux que, depuis le temps que vous pétez, ne sachiez pas encore comment vous le faites et comment vous devez le faire. "
Ecrit pour faire rire dans les salons littéraires, Hurtaut y aborde le classement des pets selon des critères fantaisistes, raconte quelques anecdotes un peu scatologiques et termine sur une analyse de l'utilité socio-politique du pet.
J'aurai aimé m'amuser à lire cette petite curiosité mais ça ne fut pas le cas. J'ai été rebutée par le style désuet de l'écriture datant du XVIIIe siècle. SI j'ai parfois souri, je n'ai jamais été pétée de rire.
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critiques presse (1)
Telerama
02 novembre 2011
L'ouvrage se décline ainsi : définitions, classements, hiérarchies, anecdotes et regard sociopolitique sur l'utilité du pet à faire progresser la civilisation. Pour tout savoir sur les vents du corps.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Définition du pet en général : Le pet, que les Grecs nomment πσρδη´, les Latins, crepitus, l'ancien Saxon, purten ou furten, le haut Allemand, Fartzen, et l'Anglais, fart, est un composé de vents qui sortent tantôt avec bruit, et tantôt sourdement et sans en faire.
Il y a néanmoins des auteurs assez bornés et même assez téméraires pour soutenir avec absurdité, arrogance et opiniâtreté, malgré Calepino et tous les autres dictionnaires faits ou à faire, que le mot pet, proprement pris, c'est-à-dire dans son sens naturel, ne doit s'entendre que de celui qu'on lâche avec bruit ; et ils se fondent sur ce vers d'Horace qui ne suffit point pour donner l'idée complète du pet.
Nam disposa sonat quantum Vesica pepedi. (Sat. 8)
(" J'ai pété avec autant de tintamarre qu'en pourrait faire une vessie bien soufflée. ")
Mais qui ne sent pas qu'Horace, dans ce vers, a pris le mot pedere, péter, dans un sens générique ? Et qu'était-il besoin, pour faire entendre que le mot pedere signifie un son clair, qu'il se restreignît à expliquer l'espèce de pet qui éclate en sortant ? Saint-Évremond, cet agréable philosophe, avait une idée du pet bien différente de celle qu'en a prise le vulgaire : selon lui, c'était un soupir ; et il disait un jour à sa maîtresse devant laquelle il avait fait un pet :
" Mon cœur, outré de déplaisirs,
Était si gros de ses soupirs,
Voyant votre humeur si farouche,
Que l'un d'eux se voyant réduit
À n'oser sortir par la bouche,
Sortit par un autre conduit. "
Le pet est donc, en général, un vent renfermé dans le bas ventre, causé, comme les médecins le prétendent, par le débordement d'une pituite attiédie, qu'une chaleur faible a atténuée et détachée sans la dissoudre ; ou produite, selon les paysans et le vulgaire, par l'usage de quelques ingrédients venteux ou d'aliments de même nature. On peut encore le définir comme un air comprimé, qui, cherchant à s'échapper, parcourt les parties internes du corps, et sort enfin avec précipitation quand il trouve une issue que la bienséance empêche de nommer.
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Si le pet diphtongue est plus terrible que le tonnerre et s'il est constant que la foudre qui le suit a écrasé une infinité de personnes, a rendu sourds les uns et hébété les autres, il est donc hors de doute qu'un pet diphtongue, s'il ne foudroie pas, est capable non seulement de causer tous les accidents du tonnerre, mais encore de tuer sur le champ les gens faibles, d'un génie pusillanime et susceptibles de préjugés. Nous portons ce jugement en raison des ingrédients dont il est formé, et de l'extrême compression de l'air, qui, devenu libre, ébranle tellement en sortant les colonnes de l'air extérieur, qu'il peut détruire, déchirer et arracher en un clin d'œil les fibres les plus délicates du cerveau, donner suite à un mouvement de rotation rapide à la tête, la faire tourner sur les épaules comme une girouette, briser à la septième vertèbre l'étui de la moelle allongée et par cette destruction, donner la mort.

Des divisions du pet.
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C'est bien mal connaître le pet que de le croire si criminel et coupable de tant de grossièretés. Le vrai pet, ou pet clair, n'a point d'odeur, ou du moins si peu, qu'elle n'a pas assez de force pour traverser l'espace qui se trouve entre son embouchure et le nez des assistants. Le mot latin "crepitus", qui exprime le pet, ne signifie qu'un bruit sans odeur, mais on le confond ordinairement avec deux autres ventosités malfaisantes, dont l'une attriste l'odorat et se nomme vulgairement vesse, ou, si l'on veut, pet muet, ou "pet féminin", et l'autre qui présente le plus hideux spectacle, que l'on nomme pet épais, ou "pet de maçon". Voilà le faux principe sur lequel se fondent les ennemis du pet ; mais il est aisé de les confondre, en leur montrant que le vrai pet est réellement distingué des deux monstres dont on vient de donner une notion générale.
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Une assemblée brillante, depuis deux heures garde un silence plus morne que celui qui règne à la Grande-Chartreuse ; les uns se taisent par cérémonie, les autres par timidité, d'autres enfin par ignorance : l'on est prêt de se séparer sans avoir prononcé un mot. Un pet se fait entendre au travers d'un panier furieux ; aussitôt un murmure sourd prélude à une longue dissertation, que la critique dirige et que la plaisanterie assaisonne. C'est donc à ce pet que la société est redevable de la rupture d'un silence burlesque, et de la matière d'une conversation enjouée : le pet est donc également utile à la société en général.

Avantages des pets pour la société.
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PETS DE PAYSANNES : Pour répondre à certains mauvais plaisants qui ont perdu de réputation les pets de paysannes, on écrit des environs d'Orléans qu'ils sont très beaux et très bien faits. Quoique accommodés à la villageoise, qu'ils sont encore de fort bon goût, et l'on assure les voyageurs que c'est un véritable morceau pour eux et qu'ils pourront les avaler en toute sûreté comme des gobets à la courte queue. Les bergères de la vallée de Tempé, en Thessalie, nous donnent avis que leurs pets ont le véritable fumet du pet, c'est-à-dire qu'ils sentent le sauvageon, parce qu'ils sont produits dans un terrain où il ne croît que des aromates, comme le serpolet et la marjolaine, et qu'elles entendent qu'on distingue leurs pets de ceux des autres bergères qui prennent naissance dans un terroir inculte. La marque distinctive qu'elles enseignent pour les reconnaître et n'y être pas trompés, c'est de faire ce que l'on fait aux lapins pour être sûrs qu'ils sont de garenne, flairer au moule.

Quelques pets plaisants.
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