Décidément, les éditions
Urban Comics n'ont pas fini de nous surprendre, et ils le doivent en partie à leur collection « Indies », des comics proposant des histoires complètement différentes des récits traditionnels de super-héros que l'on retrouvent habituellement dans ce genre de format. Après « Off Road », « Pax Romana » ou encore les trois excellents premiers tomes de « Saga » signés
Brian K. Vaughan, est ainsi parue cette année en France une toute nouvelle série intitulée « The sixth gun ». Direction cette fois l'Amérique du XIXe siècle, juste après la fin de la Guerre de sécession, où de vieux périls, supposément neutralisés, menacent de refaire surface. C'est dans ce contexte que le lecteur fait la connaissance de Drake Sinclair, un homme dangereux que l'on serait bien en peine de qualifier d'honnête ou d'affable, qui a, lui, bien compris que quelque chose de louche commençait à se tramer. Accompagné de son acolyte (un vétéran un peu bedonnant et beaucoup plus amène que son compère) et d'une jeune femme dépassée par les événements mais néanmoins pleine de ressources, notre héros va parcourir le Grand Ouest à la recherche d'un moyen d'éviter le retour d'une ancienne connaissance et des puissances néfastes qu'il menace de réveiller.
On découvre avec ce premier tome les six premiers chapitres du comic écrit par
Cullen Bunn qui nous propose là une histoire originale et bourrée d'idées prometteuses. le choix de l'Amérique d'après la Guerre de sécession en tant que cadre est à mon sens judicieux, l'époque et le décor se prêtant bien à une course poursuite dans des paysages dépouillés où la magie est loin d'avoir disparue et se manifeste aussi bien dans des objets que dans des forces de la natures. Difficile cela dit d'oublier que l'on a avant tout affaire ici à un tome d'introduction, la faute notamment au personnage principal auquel on a du mal à s'attacher et à la personnalité duquel l'auteur ne nous donne presque aucune indication. Les personnages secondaires paraissent toutefois plus aboutis car plus loquaces et expressifs, qu'il s'agisse des compagnons de voyage de notre héros ou des « méchants » de l'histoire, parfois un peu caricaturaux mais tout à fait convaincants dans le rôle qui leur a été attribué. Les graphismes réalisés par
Brian Hurtt sont pour leur part plutôt réussis, sans être pour autant renversants.
Avec « De mes doigts morts »,
Cullen Bunn et
Brian Hurtt nous offrent un premier tome prometteur prenant place à une époque et dans un contexte dépaysant et dans lequel on retrouve les principales caractéristiques des westerns classiques. Reste maintenant à voir si la suite (qui devrait également paraître cet été) saura se montrer à la hauteur...