AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gabrielle Peiffer (Traducteur)Emmanuel Levinas (Traducteur)
EAN : 9782711611331
256 pages
Vrin (03/05/2000)
4/5   29 notes
Résumé :
Les Méditations cartésiennes ont voulu être à la fois une introduction à la phénoménologie transcendantale et une synthèse des recherches de leur auteur. Elles ont pour origine des conférences faites en 1929, à Paris, puis à Strasbourg. Invité par la Société française de philosophie à présenter sa pensée, Husserl exposa l'état de la phénoménologie dans l'amphithéâtre Descartes de la Sorbonne. De retour en Allemagne, Husserl développa ce qu'il avait exposé à Paris pu... >Voir plus
Que lire après Méditations cartésiennesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Husserl reprend Descartes et scinde, comme lui, sa réflexion en "méditations" (cinq). Il s'agit toujours de déterminer les conditions de la fondations d'une philosophie ultime. Malheureusement, les chapitres, très peu intuitifs, portent assez mal leur titre de "méditations". Ils présentent en effet plutôt des explications étriquées et érudites qui feraient passer les "Ideen" pour un roman à suspens qu'ils n'offrent l'agrément envoûtant de méditations éthérées. Par ailleurs, en assimilant le cogito à une monade leibnizienne, Husserl s'est peut-être rapproché de Descartes, mais ne convainc pas dans le cadre d'une philosophie moderne.
Commenter  J’apprécie          70
Je viens de le relire. Il est rare qu'une pensée aussi complexe soit présentée d'une manière aussi limpide (du moins pour celui qui connait, au moins de loin, la phénoménologie ou la philosophie allemande). Husserl semblait considérer lui-même ce livre comme son meilleur essai. Ne le prenez pas comme un manifeste de la phénoménologie : si c'est "introduction" c'est surtout du fait d'une méthode néo-cartésienne de réduction phénoménologique (on se retrouve à un "point de départ" de toute "science universelle") et il s'agit d'un vrai essai - essai qui reprend certes les points fondamentaux de la pensée husserlienne dans son "tournant transcendantal" et qui permet une certaine entrée en matière dans le mouvement.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je voudrais, en terminant, et afin d'éviter les malentendus, indiquer que la phénoménologie, comme nous l'avons développée plus haut, n'élimine que la métaphysique naïve, opérant avec les absurdes choses en soi, mais qu'elle n'exclut pas la métaphysique en général. Elle ne fait pas violence aux motifs et aux problèmes qui animaient intérieurement la tradition ancienne. C'était sa méthode et sa position des problèmes qui étaient absurdes, non point ses problèmes et les motifs de leur position.

La phénoménologie ne dit pas qu'elle s'arrête devant « les dernières questions les plus hautes ». « L'être, premier en soi », qui sert de fondement à tout ce qu'il y a d'objectif dans le monde, c'est l'intersubjectivité transcendantale, la totalité des monades qui s'unissent dans des formes différentes de communauté et de communion. Mais, à l'intérieur de toute sphère monadique effective, et, à titre de possibilité idéale, à l'intérieur de la sphère monadique imaginable, réapparaissent tous les problèmes de la réalité contingente, de la mort, du destin, le problème de la possibilité d'une vie « authentiquement » humaine et ayant un « sens » dans l'acception la plus forte de ce terme et, parmi ces problèmes, ceux du « sens » de l'histoire et ainsi de suite, en remontant toujours plus haut.

Nous pouvons dire que ce sont là les problèmes éthiques et religieux, mais posés su un terrain où doit être posée toute question qui peut avoir un sens possible pour nous.

C'est ainsi que se se réalise l'idée d'une philosophie universelle tout autrement que ne se la représentaient Descartes et son temps, qui furent seduits par l'idée de la science moderne. Elle ne se réalise pas sous la forme d'un système universel de théorie déductive, comme si tout ce qui existe était englobé dans l'unité d'un calcul. Le sens essentiel et fondamental de la science s'est radicalement transformé. Nous avons devant nous un système de disciplines phénoménologiques, et dont la base fondamentale n'est pas l'axiome ego cogito, mais une pleine, entière et universelle prise de conscience de soi-même.

En d'autres termes, la voie qui mène à une connaissance des fondements derniers, au plus haut sens du terme, c'est-à-dire à une science philosophique, est la voie vers une prise de conscience universelle de soi-même, monadique d'abord et intermonadique ensuite. Nous pouvons dire également que la philosophie elle-même est un développement radical et universel des méditations cartésiennes, c'est-à-dire d'une connaissance universelle de soi-même, et embrasse toute science authentique, responsable d'elle-même.

L'oracle delphique γνῶθι σεαυτόν [connais-toi toi-même] a acquis un sens nouveau. La science positive est une science de l'être qui s'est perdue dans le monde. Il faut d'abord perdre le monde par l'ἐποχή [épochè], pour le retrouver ensuite dans une prise de conscience universelle de soi-même. Noli foras ire, dit saint Augustin, in te redi, in interiore homine habitat veritas [Ne vas pas au-dehors. Ne te disperse pas à l'extérieur. Rentre en toi-même. C'est en l'homme intérieur qu'habite la vérité]. (pp. 133-134)
Commenter  J’apprécie          50
Le mot intentionnalité ne signifie rien d’autre que cette particularité foncière et générale qu’à la conscience d’être conscience de quelque chose, de porter, en sa qualité de cogito, son cogitatum en elle-même.
Commenter  J’apprécie          110
L'immense production philosophique d'aujourd'hui, avec son mélange désordonné de grandes traditions, de recommencements et d'essais littéraires à la mode - visant non à l'effort, mais à l'"effet", - ne devrons-nous pas à notre tour les soumettre à un renversement cartésien et entreprendre de nouvelles "Meditationes de prima philosophia" ?
Commenter  J’apprécie          50
Du point de vue de l'unit scientifique, la philosophie occidentale est, depuis le milieu du siècle dernier, dans un état de décadence manifeste par rapport aux âges précédents. L'unité a disparu partout : dans la détermination du but autant que dans la position des problèmes et de la méthode.
Commenter  J’apprécie          20
La science positive est une science de l'être qui s'est perdue dans le monde. Il faut d'abord perdre le monde par l'épochè, pour le retrouver ensuite dans une prise de conscience universelle de soi-même.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Edmund Husserl (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edmund Husserl
Le 6 mars 2024, le philosophe et académicien Jean-Luc Marion était l'invité de la "Fabrique des idées", la série de masterclass que vous propose Philosophie magazine. Spécialiste de Husserl, le phénoménologue a tracé une petite généalogie de ce courant de pensée philosophique, n'hésitant pas à tacler Jean-Paul Sartre, qui n'est "pas un grand phénoménologue", selon lui.
Pour assister à toutes nos "Fabriques des idées" revoir ces masterclass librement, abonnez-vous à partir de 2€/mois, sans engagement
https://abo.philomag.com/loggia/site/philomag/abo-new/fr/abo/index.html
Dans la catégorie : PhénoménologieVoir plus
>Les divers systèmes philosophiques>Criticisme>Phénoménologie (25)
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (134) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}