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4,14

sur 2041 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le livre est composé de quatre parties racontées par quatre narrateurs différents tous agés de six ans : Sol, son père Randall, sa grand-mère et son arrière grand-mère maternelles. On remonte ainsi jusqu'en 1945.
Sol agit en petit dictateur mais doit quand même subir les obsessions de sa mère au niveau des dangers. Comme tous les petits enfants du livre, il se fait une représentation du monde à travers les conversations qu'il écoute. Il est fortement marqué par la guerre en Irak et notamment par les images qu'il voit sur Internet.
Les enfants narrateurs sont marqués par les barbaries de leur époque : ces "Lignes de faille" dont Nancy Huston a fait le titre de son livre.
Mon appréciation est modérée car je ne me suis pas reconnue dans les perceptions que j'ai pu avoir en tant qu'enfant ni dans celles des enfants que je connais , ni dans les stades de l'enfant que j'ai étudiés en faculté de pédagogie. Mais ne faut-il pas se laisser faire par la fiction d'un livre. Là est la question...
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Un roman intéressant, bien construit qui cependant ne m'aura pas apporté toute l'émotion que j'en attendais. le texte nous promène de la Californie contemporaine à un village d'Allemagne pendant la seconde guerre mondiale, de petits soucis à des tragédies. Un auteur honnête à découvrir.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Si l'on excepte un début malheureux faussement provocateur, il faut admettre que Lignes de faille présente plus de qualités que de défauts. La construction aurait pu être casse gueule mais le procédé est bien maitrisé et il y a un double plaisir de lecteur à voir sous un autre angle ce que l'on sait déjà comme à découvrir ce que l'on ignorait toujours. Difficile de ne pas aimer un roman où si un personnage vous agace à son entrée en scène, il ne peut que vous émouvoir dès lors qu'il s'agit de lire ses pensées...
(suite http://letagere.online.fr/bookreviews.php?id_livre=7)
Lien : http://letagere.online.fr/bo..
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Les lignes de faille, ce sont ces rebranchements, ces gouffres et ces fils à la patte qui réunissent quatre générations d'enfants uniques, tristes et silencieux, dont les parents se déchirent autour de démons pour lesquels ils n'ont pas de nom, et dont les familles en général portent en elles des secrets dont on leur a fait croire qu'ils devraient être tus à jamais. Les lignes de faille unissent tout autant qu'elles divisent les quatre personnages principaux de ce roman, Sol, jeune Californien âgé de six ans en 2004, Randall, son père, Sadie, sa grand-mère, et Erra, son arrière-grand-mère. Chacun a droit à sa partie dans le roman, à tour de rôle, dans un enchaînement qui peut paraître incongru mais qui a tout de naturel. Ce dévoilement des voix, qui s'opère donc selon un ordre anti-chronologique, permet en effet de remonter toujours plus loin dans le temps, toujours plus proche du traumatisme originel, dans une ascension fluide et émouvante qui permet au texte de gagner en émotion au fur et à mesure que l'on se voit confirmer ce que l'on ne pouvait que soupçonner à travers la narration biaisée de "l'enfant précédent".

C'est un point de vue particulier qu'a choisi l'auteur, celui d'enfants de six ans (Sol en 2004, Erra en 1944...), ce moment de l'existence où l'enfant exprime pour la première fois son ressenti, ses émotions, et où, sans doute, les premières blessures durables s'ancrent vraiment. Ce choix de perspective a un réel intérêt en ce qu'il permet de mêler les fantasmes, théories et incompréhensions des enfants à leur sensibilité exacerbée, et à une forme d'honnêteté totale et innocente. Son écueil, cela dit, est de paraître franchement irréaliste, voire un peu déconcertant, tant ces petits enfants articulent leur pensée avec une complexité qui ferait rougir plus d'un adulte. Bien entendu, ça reste un roman, il aurait sans doute été très pénible de devoir suivre le monologue intérieur réaliste d'un enfant de cet âge, et loin de moi l'envie d'affirmer que les enfants ne peuvent pas ressentir d'émotions complexes (alors là, au contraire), mais force est d'admettre que la voix même du texte en perd peut-être parfois un peu en spontanéité, tant ces enfants suranalysent la moindre interaction de leurs parents. C'est surtout vrai pour Sol et Erra, tandis que les deux narrateurs "du milieu" ont un point de vue sans doute plus équilibré. Dans les deux cas, ça peut se comprendre, Erra est la matriarche, la plus blessée, la plus importante, tandis que Sol se coltine de son côté toutes les casseroles des trois générations qui l'ont précédé.

Mais tout de même.
Sol est très, très bizarre.

Sol est un narrateur si étrange, si parcouru d'obsessions malsaines et autres compulsions morbides qu'une rupture se crée immédiatement entre lui et le lecteur, créant une gêne dont je conçois tout à fait qu'elle soit volontaire, mais qui m'a, pour ma part en tout cas, néanmoins tenue à l'écart des personnages pour tout le reste de ma lecture, quand bien même les personnages "suivants" étaient bien plus touchants, compréhensibles et innocents que Sol. Je comprends aussi tout à fait, au vu de la façon dont l'intrigue se déroule, l'intérêt d'avoir fait de Sol un petit garçon aussi travaillé, si ce n'est aussi abîmé, par le poids des enfances successives de ses (grands-)parents, mais le fait d'avoir été confrontée à lui, à ses pulsions de mort, de violence et à ses désirs sexuels moribonds a créé en moi une forme d'hermétisme à tout ce qui a pu m'être raconté par la suite. J'ai bien entendu été intéressée, mieux que ça, entraînée par le récit, mais sans réelle surprise (ce qui n'est cela dit sans doute pas l'enjeu) ni réelle découverte au niveau de la façon dont l'autrice traite ses thématiques. Deuil, transmission, traumatisme, hérédité, mémoire, autant de sujets absolument captivants et orchestrés avec talent par Nancy Huston, mais dont j'ai trouvé qu'ils restaient malgré tout abordés avec une certaine linéarité, sans chair, sans accidents, sans détails, sans émotion réelle et palpable. C'est très, très analytique, et d'autant plus regrettable (à mon sens) qu'avec des enfants pour narrateurs, on aurait vraiment pu rééquilibrer le récit, le rendre moins solennel, et quelque part plus spontané. On a parfois l'impression de lire une forme d'essai, en quelque sorte, là où j'aurais aimé trouver comme des journaux intimes, des herbiers, des collections d'impressions (et de questions insolubles).

Il s'agit donc là d'une lecture riche malgré tout, bien entendu, mais dont je devine déjà que je ne garderai pas un souvenir impérissable, si ce n'est certaines images particulièrement dérangeantes, singulières ou problématiques auxquelles Huston a su donner un pouvoir symbolique très marquant (je pense notamment au grain de beauté). A voir donc : roman important, c'est indéniable ; bouleversant, je n'en suis pas certaine.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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Roman de Nancy Huston. Lettre H de mon Challenge ABC critiques Babelio. Lecture commune avec Anne et Anne.

Sol, 2004, Californie. Randall, 1982, New York et Haïfa. Sadie, 1962, Toronto. Kristina, 1944 et 1945, Allemagne. Ces quatre personnages ont six ans et sont les échelons d'un chemin à rebours du temps. Kristina est la mère de Sadie, elle-même mère de Randallqui est le père de Sol. du haut de leur enfance, ils racontent leur vie et leurs rapports avec leurs parents et grands-parents. Cette famille se construit autour de silences, de secrets percés à jour et de douleurs qui s'héritent. Ces enfants ont des images puissantes de leur personne. Si Sol se voit lumineux et intouchable, Sadiese sent cernée par l'Ennemi et contrainte à la perfection et à la flagellation pour connaître le bonheur. D'une génération à l'autre, un grain de beauté, qui se niche un peu partout, atteste de la véracité du lien qui unit les quatre personnages. Chaque enfant connaît sa guerre, intimement ou pas : Irak, Liban, Allemagne sont les théâtres des terreurs et rêves enfantins.

Une fracture béante inaugure la lignée. Kristina, ou quel que soit son prénom, vient de nulle part. Les parents qu'on lui connaît ne sont pas les siens. Si Kristina a décidé de se libérer de ce manque, Sadie s'acharne à creuser la faille plus profond. Ce qu'elle met au jour est un des épisodes les plus méconnus de la seconde guerre mondiale, un épisode à ajouter à l'horreur qui déborde déjà. Kristina est une enfant volée en Ukraine: la perfection de ses traits, conformes au type aryen, faisait d'elle une candidate idéale pour repeupler l'Allemagne nazie décimée. Kristina a sublimé la douleur en devenant une chanteuse mondialement reconnue. Sadie expie le passé en étudiant et enseignant avec acharnement la question du Mal. Randall choisit de se battre en retrait et participe à l'effort de guerre américain en créant un nouveau soldat parfait. Sol, en bout de ligne, a tous les choix. Mais chez lui, la marque de famille est dangereuse : inscrite sur son visage, elle témoigne d'une douleur et d'un secret qu'il n'est plus possible de taire.

Je suis partagée à la fin de cette lecture. La construction du récit est intelligente et ménage les révélations. Chaque enfant tire sur le fil de la vérité et dévide un peu plus la bobine. Les épisodes s'achèvent toujours sur une découverte dont on pressent qu'elle est majeure. Mais au bord de la faille, la vérité se dérobe et il faut repartir à la rencontre d'un nouvel enfant. le récit est mené successivement par chaque personnage : entre famille et terreur, ils se construisent un monde régi par des rites et des croyances censés conjurer le mauvais sort. Quand le cérémonial échoue, c'est la vie qui bascule et la parole passe à la génération précédente.

Mais je n'ai pas été convaincue par le langage des personnages. Ils ont tous six ans et, aussi doués soient-ils, il est invraisemblable qu'ils s'expriment ainsi. Ces personnages d'enfants ne sont pas crédibles. C'est dommage, car le sujet est intéressant et bien traité. Il ne tombe pas dans le macabre et ne dénonce pas vainement les méfaits de l'Allemagne nazie. Nancy Huston expose une situation et ses conséquences trois générations plus tard. Il aurait fallu adapter le langage aux personnages ou les penser plus âgés. L'émotion peine à sourdre des pages. Les révélations sont terribles et bouleversantes. le regard innocent de l'enfant qui ne sait pas qu'il a ouvert une porte avait toutes les chances d'accroître l'émotion, mais pour moi, rien n'y a fait, les formes d'expression des personnages ont endigué le sentiment.
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e roman se découpe en quatre parties. Dans chacune le protagoniste est un enfant de six-sept ans. On commence avec Sol aux Etats Unis. Il est en avance sur son âge et regarde Internet en cachette, notamment des horreurs. Il a des pensées perverses et obscènes. de plus il se prend pour Dieu et se croit tout puissant. Seconde partie son père au même âge. Il est entouré d'un père dramaturge raté et de Sadie sa mère, qui cherche la vérité sur sa propre mère "Erra". Cela les conduira un an en Israël. Là Randall, le père de Sol sera amené à rencontrer un petite palestinienne qui avec qui il sympathise. Jusqu'à ce qu'à ce qu'elle découvre qu'il est juif alors qu'on vient de massacrer une partie de sa famille. Troisième partie Sadie, élevée chez ses grands-parents au Canada. Sa mère Erra ou Krystina l'a eu très tôt. C'est une chanteuse un peu bohème. La vie de sadie est triste, jusqu'à ce jour où sa mère la reprend pour s'installer à New York. Quatrième partie Erra en Allemagne pendant le grande guerre. Sa soeur Greta lui fait un jour comprendre qu'elle a été adoptée. Leur frère part à la guerre et se fait tuer. Arrive Johann de quelques années plus vieux qu'Erra. Il raconte à Erra qu'il a été volé à sa famille en Pologne. Erra lui apprend qu'elle a été adopté. Johann projette leur fuite pour rentrer chez eux, en Pologne. Mais Erra est-elle vraiment polonaise ?

Très bon roman rebutant au début avec le personnage de Sol. Il faut persister. Sol aurait fait un bon petit soldat aryen peut être. Quelle ironie quand on pense que les descendants d'Erra pensent qu'ils sont juifs ! le destin se joue de ses Héros.
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l'histoire de quatre génération d'une famille juive allemande émigrée aux Etats Unis est racontée par la bouche et la sensibilité des enfants.

Le début du livre est assez dure, et même un peu macablre. Mais plus on avance dans le livre, plus on le trouve intéressant. Et en plus, il est super bien écrit.
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L'histoire d'une famille à travers quatre générations. A chaque génération, l'auteur nous présente un membre de la famille à l'âge de 6 ans : Sol en 2004, son père, Randall en 1982, Sadie, la grand-mère en 1962 et l'arrière grand-mère en 1944-1945, artiste chanteuse, enfant ukrainienne, enlevée à sa famille et élevée par une famille allemande nazie pendant sa jeune enfance puis confiée à une famille canadienne.
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Quatre enfants prennent tour à tour la parole sous la plume de l'auteur.
Sol, petit américain, qui tyrannise ses parents car il se pense très intelligent.
Son père, Randall, alors qu'il est tiraillé entre ses parents alors que sa mère vient de s'installer en Israël.
Sa grand-mère, Sadie et sa difficulté de vivre avec des grands-parents alors que sa mère est fantastique et célèbre.
Son arrière-grand-mère, Kristina alors qu'elle vivait en Allemagne en 1945 au moment de la défaite.
Le thème du traumatisme inter-générationel est à l'image de ses poupées russes qui s'emboitent les unes dans les autres. Chaque parcours éclaire le présent des enfants à venir.
Seul le personnage de Sol ne m'a pas ému mais tous les autres laissent une empreinte à la lecture de leur récit.
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J'avais déjà lu L'empreinte de l'ange de Nancy Huston et j'avais beaucoup aimé. Dans Lignes de faille, J'ai retrouvé le même style Limpide et vivant et aussi un contexte historique servant de toile de fond. La comparaison s'arrête là puisque ici la construction du roman se divise en quatre parties qui correspondent chacun à une époque différente. Superbe idée qui donne tout son cachet à cette fresque familiale et historique s'étalant de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à nos jours. Quatre portraits d'enfants avec chacun une personnalité très marquée. Une façon astucieuse et intéressante de découvrir quelques secrets enfouis qui auront une influence plus ou moins forte sur chacun des personnages. On commence par Sol l'enfant roi qui croit que le monde gravite autour de sa petite personne et on continue avec le jeune Randall et sa mère trop exigeante. Jusque-là c'est bien mais il nous manque encore la clé qui nous fera entrer de pleins pieds au coeur de l'histoire. On comprend mieux en découvrant ensuite le destin de la jeune Sadie et surtout celui de Kristina. À partir de là, l'ensemble prend une autre dimension et l'on a envie de relire le début avec ces nouveaux éléments en tête. C'en est presque dommage de ne pas avoir eu plus tôt toutes les informations en main mais c'est aussi ce qui fait tout l'attrait du récit. Une belle histoire racontée de manière originale et un très bon roman.
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