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Maya, petite fille née beaucoup trop tôt (5 mois et demi, 720 grammes), commence sa vie enfermée dans une couveuse. Elle ne devra sa survie qu'à des tubes en plastique mais surtout grâce à l'amour insufflé par sa mère Lara.

Présentation de l'univers familiale, essentiellement féminin : Sofia, la grand-mère russe, traditionnelle et pianiste. Lara, la mère, pianiste également au conservatoire, donnant des cours particuliers. Maya, nouveau-née et peut-être future pianiste.

Pendant plusieurs mois, Lara passera ses jours et nuits, aux côtés de sa fille, sans pouvoir la toucher, la prendre dans ses bras, l'embrasser. Lorsque votre bébé se trouve séparé de tous liens avec vous dès sa naissance, lorsqu'une paroi vitrée le sépare de votre amour et de vos caresses, que faire ? Simplement attendre et espérer...Attendre et lui parler... Attendre et l'aimer encore plus fort... S'attacher à cet amour incertain, un amour sans nom ou presque... Avoir la patience de l'attendre... Je t'attends mon bébé, et je t'aime... Tu ne me vois sûrement pas mais je sais que tu m'entends et je te demande de te battre avec moi...Je ne peux pas encore te prendre dans les bras, te serrer bien fort, mais j'attendrai le temps qu'il faudra pour pouvoir le faire et prouver mon amour pour toi. Je suis là, à tes cotés, et je ne peux que te parler...

Et pendant ces longues journées d'attente, Lara ne va cesser de lui parler de sa passion, la musique classique, de lui raconter Bach, allant jusqu'à lui lire les partitions du compositeur. Touche noire, Touche blanche, Touche noire.

Prodige est un roman sur la maternité, la vie et la mort et l'Amour. le miracle de la vie et de la médecine actuelle, les tubes en plastiques et autres sondes aidant, l'amour peut grandir jusqu'à produire une enfant prodige, curieuse et passionnée par la musique classique, par le piano et par la vie tout simplement.

Prodige est aussi un roman sur la musique classique. La passion de cette musique est omniprésente tout au long de la vie des trois femmes de ce livre. En lisant ces quelques lignes sur la musique de Bach, je sentais l'émotion de ce compositeur, le jeu transmis par Maya, enfant virtuose. J'ignore tout de cette musique, tout du compositeur, mais par les mots et la perception de Nancy Huston, j'ai été touché et j'ai envie de découvrir cette fantaisie chromatique de Johann Sebastian Bach. Si cette musique bouleverse tant Nancy Huston et cette famille de virtuose, pourquoi ne serai-je pas sensible aussi à son charme. Je ne demande pas mieux de découvrir...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Une écriture surprenante, remplie de paroles pensées, avec une fraîcheur délicieuse, parfois naïve, une vraie"polyphonie" comme annoncée en sous-titre.
L'histoire: Celle d'une famille de femmes pianistes russes, et d'un mari, Robert, un scientifique, français dans l'âme, un peu largué et planté là au milieu de ses artistes: la grand-mère, ex pianiste, qui aura le chic de mourir en écoutant sa petite fille jouer, la mère, après deux fausses couches, secouée par une naissance prématurée d'une fille qui survit, et qui se révèlera enfant prodige du piano. Robert fuira finalement ce gynécée slave où tout tourne autour de la musique, du piano, excepté une parenthèse avec un garçon qui fera découvrir à Maya la fille prodige ses vers à soie et leurs paradoxes. La fin est très symbolique: Maya agira comme sa mère l'a fait pour elle à sa naissance.
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Belle lecture mais j'avoue être un peu passée à côté de l'histoire et des personnages. Au coeur du roman la symbiose entre Lara et de sa fille Maya, née prématurément mais aussi une déclaration d'amour à la musique et à la sensibilité des musiciens. le final m'a semblé un peu convenu et pas très original.
L'écriture de Nancy Huston est comme toujours remplie de finesse mais il m'a manqué "ce petit quelque chose"... suis restée à distance tout au long de ma lecture, comme "spectatrice" et c'est bien dommage.
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Livre fini il y a tout juste quelques jours, j'en profite donc pour faire ma critique tant que c'est encore frais!


Mon avis :

Nancy Huston m'avait déjà surprise avec le premier livre que j'avais lu d'elle, Instruments des Ténèbres. L'aspect glauque, obscure, presque sale, m'avait saisie et emportée. Ce qu'elle racontait était souvent dérangeant, mais profondément humain.
Si on retrouve toujours dans Prodige cette exploration du sentiment humain, la surprise n'est plus dans l'abjecte et le tabou, elle est ailleurs, dans le sublime, l'abandon, le sacrifice.


Ici, les femmes sont toujours au coeur de l'oeuvre.
Lara, la femme entre deux âges, pianiste passionnée mais sans doute pas assez habitée par la musique pour devenir une virtuose et ainsi réaliser le rêve de sa mère, Sofia, elle-même ancienne pianiste russe.
Ce duo se voit complété par l'arrivée de Maya, tour à tour luciole, libellule ou papillon. C'est l'enfant de Lara, une prématurée tellement fragile que sa survie reste incertaine. Dès lors, la maman va rester jour et nuit à l'hopital, pendant des mois, à côté de la couveuse, à parler à sa petite, à son trésor, à lui raconter la vie qu'elle aura, son talent, leur amour.

Il y a également des hommes, mais toujours à demi, comme éblouis par les femmes. Robert, le père, qui partira malgré son amour pour sa femme et sa fille, car au fond, il sait qu'il n'a pas sa place entre elles deux. Lucien, le nouveau voisin, et son neveu, Benjamin. Ils sont dans l'histoire et en dehors, comme si ce qui se jouait là leur était inaccessible.

Le sous-titre du roman, c'est "Polyphonie", et ce n'est pas un hasard.

Polyphonie des voix, car l'histoire nous est racontée par tous les personnages à la fois, les importants et les moins importants. On alterne les narrateurs dans de courts chapitres/paragraphes, chacun avec sa vision du monde, de la vie, et de ce qui se déroule, chacun sa manière de dire les choses et de les ressentir. On aborde ainsi dans des modes très différents les thèmes de la virtuosité, de la musique, du deuil, de l'amour, de la famille...

Polyphonie des voix, mais polyphonie des temps également. Car on a l'impression d'assister à deux présents simultanés. le présent blanc et aseptisé de la clinique, où une mère s'abandonne à une seule idée: être la raison de vivre de ces 720 grammes d'être humain. Et le présent de l'histoire qu'elle lui raconte, ou qui se déroule véritablement, on ne sait plus trop, ce présent où Maya n'est plus un prématuré mais une gamine d'une dizaine d'années, déjà si talentueuse et tellement à part, ailleurs, dans un monde où tout est musique...

Je pense que je n'ai pas réellement besoin de préciser mon point de vue, la manière dont je décris ce livre parle pour moi. J'ai aimé, c'est d'une beauté très juste, jamais clichée, jamais surexploitée. le style aux premières personnes est maîtrisé, changeant, léger. On s'attache à ces personnages si simples et si réels.

J'aurais aimé que la fin s'étale sur plus de pages, s'installe plus lentement. Elle vient d'un coup, sans que l'on ne parvienne trop à savoir ce que l'on en tire. Pourtant, il n'y a rien d'autre à ajouter, la boucle est bouclée. Mais je serais bien partie pour un autre tour...


Je le conseillerais à... : des gens qui aiment les narrations simples mais pas linéaires, la narration à la première personne, l'exploration des sentiments humains et de ses contradictions...

Je le déconseillerais à... : des gens qui cherchent de l'action, des rebondissements, c'est une histoire très banale finalement.
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"Prodige" de Nancy Huston :
Un Prodige. Une enfant Prodige, née prématurée, Maya (puis Moulipa), s'est accrochée à sa survie, grâce à sa mère Lara.
Chaque jour, Lara accompagnait sa fille dans son voyage en "couveuse", elle lui parlait, ô oui, elle lui parlait beaucoup... et l'initiait déjà à sa passion pour la musique et le piano.
Le lecteur déambule de personnage en personnage : de la mère Lara à sa fille Maya, du père Robert, effacé puis disparu de leur vie, à la grand-mère Sofia, aussi amoureuse des notes mélodieuses. Et puis, arrivent de nouveaux voisins, Benjamin et Lucien, qui vont se rapprocher d'elles : Lara se verra surprise et submergée par ses sentiments pour Lucien, "j'ai envie de vous embrasser" lui dira-t-elle spontanément. Quant à Maya, elle sera en admiration totale pour Benjamin et ses vers à soie.
Maya s'adonnera au piano avec une ferveur et un talent remarquables, corps et âme, à en faire pâlir mère et grand-mère. Et petit à petit, refera surface L'Echo des moments passés et paroles échangées à l'hôpital, par Lara à sa fille, au temps de la "couveuse".
Puis un beau jour, Lara quitte la maison pour acheter du pain, elle ne reviendra pas. Laissant sa fille seule livrée à elle-même. Jusqu'au jour où un appel téléphonique fait basculer l'histoire. Lara est alors retrouvée, anéantie, épuisée, déconnectée de la réalité. Elle est internée et Maya, à son tour, accompagne sa mère dans son voyage en chambre blanche, jusqu'à son réveil... Tout comme sa mère l'a fait, elle lui parle, la questionne.... jusqu'à la fin troublante qui surprend et fait perdre pied au lecteur.
Cette première lecture de Nancy Huston fait découvrir une bien "jolie" écriture, qui coule comme de source, et nous dessine comme au fusain, une histoire et des personnages poignants, attendrissants et prodigieux.

"Tu te mettras sous le piano, ce sera ta petite maison tout en bois, et tout autour de toi ça résonnera quand je joue.... un déluge, un ouragan de musique..."
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Lara, pianiste, met au monde sa fille Maya bien avant terme. L'enfant est une grande prématurée. Lara est présente chaque jour à ses côtés dans ce combat pour la vie. Lui parler mais surtout lui raconter, lui transmettre et lui insuffler la musique. Robert son mari s'éclipse devant cette relation. Les années ont passé, Maya est un enfant gaie, pétillante, une libellule qui joue de toute son âme du piano. Elles habitent avec Sofia, la mère de Lara, pianiste d'origine Russe.

Sur la quatrième de couverture, il est indiqué : « Un conte polyphonique poignant qui explore les frontières entre rêve et folie, amour et douleur, art et réalité » et je suis totalement d'accord. Ils sont plusieurs à prendre la parole bien sûr Lara et Sofia les deux femmes de la maison puis Maya. Mais aussi Robert, l'époux qui sent impuissant devant la relation fusionnelle de sa femme et de sa fille. Une relation qui prend naissance alors que Maya est en couveuse. Lara lui parle mais surtout lui communique la musique pour qu'elle vive. Lara donne des cours de piano. C'est sa mère Sofia qui le lui a enseigné. Pas en s'amusant mais avec exigence. Sofia, la grand-mère Russe, est une perfectionniste. Même si Lara est douée, elle n'est pas un prodige. Or, Maya en est une. Sous ses doigts, la musique nait et vit. Plus Maya grandit, s'épanouit et joue comme une virtuose et plus Lara sombre, s'enferme dans un autre monde. La fin est inattendue. Triste, belle et inversant les rôles. Tout au long du livre, la musique est présente. Douce ou vive mais toujours passionnelle comme la relation entre Maya et Lara.
Une lecture magnifique qui m'a remplie d'émotions !
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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De Nancy Huston je n'avais lu jusqu'ici que "lignes de faille", roman pour lequel j'avais eu un gros coup de coeur l'an passé. J'attendais donc beaucoup de cette deuxième lecture. Je n'ai pas été déçue, même si les deux romans ne sont pas comparables.



L'histoire :

Prodige est un conte polyphonique qui se situe aux frontières du rêve et de la réalité. La voix principale est celle de Lara, pianiste, qui met au monde prématurément une petite fille qu'elle appelle Maya.

La petite est très fragile et ses jours sont en danger. Lara ne sait que faire pour attirer sa fille vers la vie. Elle trouve l'idée de lui parler sans discontinuer de la vie future qu'elle imagine pour elle. Une vie de petite pianiste surdouée…

Mon avis :

J'ai beaucoup aimé l'alternance de différentes voix pour raconter la relation fusionnelle entre Maya et sa maman. On finit par confondre le rêve et la réalité. C'est très troublant.

C'est une histoire qui illustre la complexité de l'amour maternel. C'est aussi un roman sur la transmission d'un don de génération en génération. Dans cette histoire, la transmission apporte du bonheur mais aussi de la douleur et de la frustration.

La musique est la deuxième passion de Nancy Huston. J'ai lu quelque part qu'elle s'octroie une heure de musique, chaque matin, avant de se mettre à l'écriture. Elle joue du piano, du clavecin et de la flûte. Comme la petite Maya, sa mère était musicienne, mais Nancy a fait le choix de la littérature, se sentant plus douée pour cette discipline que pour la musique.

En tant que lectrice je suis ravie qu'elle ait fait ce choix !

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Un beau conte polyphonique…
Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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C'est un court roman en polyphonie c'est à dire à plusieurs voix, chacun des personnages raconte l'histoire selon la manière qu'il la voit. Après Ligne de Faille (surtout pour le passage avec Sadie quand elle joue du piano) j'ai eu envie de relire ce livre Prodige, une histoire de trois générations, la grand-mère Sofia d'origine Russe, la mère Lara, sa fille de dix ans Maya.
La petite fille naît prématurément à 24 semaines et elle est un prodige au piano. Trois vies, trois personnalités, trois destins.
Maya enfant prodige dès la naissance. Lara sa mère a tout fait pour que sa fille soit un enfant doué. Lara reporte sur cette enfant miracle ce qu'elle aurait voulu être elle-même.
Lara, pianiste, est mariée avec Robert un scientifique. Mais, ils ont divorcé Robert a eut beaucoup de mal à trouvé sa place au sein de cette famille de femmes.
Un livre musical, livre construit comme une partition de musique, il se lit comme une composition à plusieurs voix.Tension entre Lara et Sofia, mère et fille, séduction entre Lara et Julien, complicité entre Sofia et Maya entre la grand-mère et la petite fille.
La fin de ce livre est extrêmement dur et bouleversante, on est sous le choc. Nancy Huston avec une grande maîtrise, elle a construit un livre fort, original, sur la relation mère/fille, c'est remarquable. Un livre que j'ai beaucoup aimé, qui m'a fait vivre plein d'émotions: tendresse, perplexité, rire, incompréhension face à la mère de Maya.
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Très agréable à lire, comme tous les romans de Nancy Huston, très bien écrit, très bien construit. le sous-titre est "Polyphonie" car en fait, tous les personnages prennent la parole sous la forme de monologues et donnent ainsi chacun leur vision de la réalité. Roman sur la musique et la filiation.
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Dans la veine de "La Virevolte", un autre roman percutant de Nancy Huston qui raconte trois femmes, la grand-mère, la mère et la fille. Une magistrale leçon de musique faite littérature.
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