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Critique de latina


latina
13 décembre 2014
Tact, tendresse, humour, dérision : voilà Siri Hustvedt dans « Un été sans les hommes ». C'est peu dire que j'ai adoré !

La narratrice nous raconte quelques petites semaines passées en célibataire...Son mari lui a demandé en effet une pause, ce qu'elle-même a transformé en la Pause, incarnée en la personne d'une jeune et jolie collègue de laboratoire où l'époux grisonnant travaille. Cette pause a bien mal commencé, puisqu'elle s'est retrouvée illico en hôpital psychiatrique, à ramasser ses « tessons de cerveau ». Et quand ceux-ci ont été rassemblés, elle est allée les recoller convenablement dans une petite maison, louée près de l'endroit où vit sa mère en compagnie d'autres amies très âgées. Pour occuper son esprit malmené, elle guide aussi quelques très jeunes adolescentes dans son atelier d'écriture (notre narratrice est poète). Et elle est très attentive à la jeune voisine flanquée d'une petite fille et d'un nourrisson mais malheureusement aussi d'un mari colérique.

La voilà lancée dans un été exclusivement féminin, de l'âge tendre à l'âge sage, en passant par l'âge accaparé. Et cette narration la – et nous – transbahute d'une femme à l'autre, d'une pensée à un coup d'émotion, d'un apprentissage subtil à une découverte étonnante.
En passant, Mia notre narratrice égratigne son mari, adore sa fille, fait un détour par sa propre enfance, se jette dans les bras de sa soeur, pouponne, tend une épaule rassurante à sa voisine d'un été, accède au secret d'une vieille dame un peu iconoclaste, aime sa mère, sauve une jeune fille du désespoir, et se hisse au plus haut d'elle-même, c'est-à-dire au plus profond de son coeur. Tout cela en nous interpellant, nous lecteurs, et en s'excusant de ses détours qui pourtant mènent à l'amour de la vie et à l'extraordinaire capacité qu'ont les femmes – quel que soit leur âge - de faire face.

Hymne à la féminité, ode à la vie, à l'acceptation de ses émotions, rires et larmes... Voilà à quoi peut nous mener un été sans les hommes !
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