Un essai particulièrement intéressant et enrichissant sur l'art, la société d'aujourd'hui ou encore la psychanalyse. Personnellement, je trouve qu'il complète très bien le programme de terminale de la spécialité HLP avec son thème de la recherche de soi et donc parfait pour approfondir le cours.
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Puisant aussi bien dans l'histoire des arts, de la littérature et de la philosophie que dans ses vastes connaissances de la psychiatrie et des neurosciences, Siri Hustvedt nous force à revoir nos schémas de pensée et nos a priori.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Dans Une femme regarde les hommes regarder les femmes, l’écrivaine américaine considère la façon dont de grands peintres du XXe siècle ont représenté les femmes. Le constat est cruel.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Et ce ne sont pas forcément des hommes. Ce sont parfois aussi des femmes, aveugles à elles-mêmes, pétries de haine de soi. Tous sont empêtrés dans leurs habitudes perceptives séculières, dans des attentes qui en sont venues à diriger leurs esprits. Et ces habitudes sont pires encore à subir pour la femme jeune, laquelle est toujours conçue comme un objet de désir sexuel, car le corps jeune, désirable et fertile ne peut être vraiment sérieux, ne peut être le véhicule du grand art. Le corps du jeune homme, en revanche, le corps de Jackson Pollock, est taillé pour la grandeur. Un héros de l’art.
Ce que je vois, c’est la personne imaginaire de la toile. Je n’ai pas disparu de moi-même. J’ai conscience de mes sentiments – respect, irritation, affliction, admiration – mais pour le moment la personne peinte accapare ma perception. Elle est “de moi” quand je la regarde, et, plus tard, elle est “de moi” quand je me la remémore. Dans le souvenir, elle n’est peut-être pas exactement telle qu’elle est quand je me trouve immédiatement face au tableau – c’est plutôt une version d’elle que je porte en moi. À travers ma perception, j’établis une relation avec cette femme imaginaire, La Femme qui pleure de Picasso, la Columbine masquée de Beckmann, le monstre dégingandé de De Kooning, Woman II. Une œuvre d’art demeure sans vie s’il n’y a personne pour la contempler, la lire, l’écouter. Quelque chose se produit entre moi et elle, cette “chose” qui porte en elle l’acte délibéré d’autrui, sa subjectivité, et en présence de laquelle je peux ressentir de la douleur, de l’humour, du désir sexuel, de l’inconfort. Voilà pourquoi je ne traite pas les œuvres d’art comme je traiterais une chaise – mais je ne les traite pas non plus comme des personnes réelles.
Une œuvre d’art n’a pas de sexe.
Le sexe de l’artiste ne détermine pas le genre d’une œuvre, qui peut être l’un ou l’autre, ou différentes versions de ces derniers.
Qui sont les femmes inventées par ces artistes ? Comment les perçois-je ?
Mon approche de ces trois toiles n’est pas exclusivement visuelle, ni même purement sensorielle. L’émotion fait toujours partie de la perception, elle ne s’en distingue pas.
Bourgeois excellait dans l’art de produire des énoncés à la fois lapidaires et énigmatiques. Elle tisse elle-même la trame de son propre mythe fondateur, le grand roman familial, la trahison vécue dans son enfance, un conte qui dissimule autant qu’il révèle. Mais les mots “communication avec autrui” inscrivent tout son travail sous le signe du dialogue : elle témoigne de ce que, en réalité, l’art est toujours fait pour l’autre, un autre imaginaire, certes, mais un autre quand même. L’art est une adresse, c’est une tentative pour être vu, compris et reconnu par autrui. Et cela implique une forme de transfert.
De nos jours, la valeur de l’œuvre d’un plasticien n’a rien à voir avec le coût des matériaux utilisés, et le prix n’est nullement le reflet du temps passé au travail par l’artiste – peu importe qu’il y ait consacré une année entière ou qu'il l’ait produite en un tournemain. Jeff Koons fait fabriquer toutes ses œuvres par des tiers, qu’il paie à coup sûr généreusement pour leur expertise. Acheter une œuvre d’art, ce n’est pas comme acheter une voiture ou un sac à main, même si ces marchandises peuvent s’acquérir à des prix démesurés.
Je pense que l'art prend vie dans le monde de l'interstice, qu'il s'adosse aux rythmes et à la musique de nos premiers mois, tout comme je crois en une forme de transfert qui fait jaillir la vie intérieure au-dehors, sur la page, partant de moi vers un imaginaire autre. Mon histoire raconte des vérités émotionnelles, et non littérales.
Près de 15 000 amoureux du livre se sont retrouvés au Salon Fnac Livres qui s'est tenu en plein c?ur du Marais, pendant 3 jours, à la rencontre de plus d'une centaine d'auteurs incontournables de la rentrée littéraire, des grandes figures de la bande dessinée, de la littérature jeunesse, du cinéma... Guillaume Musso, Josiane Balasko, Fabrice Luchini, Siri Hustvedt, Jonathan Coe, Céline Alvarez, Juanjo Guarnido et bien d'autres... sans oublier Bérengère Cournut, lauréate du Prix du Roman Fnac pour son roman de pierre et d'os, paru aux éditions le Tripode.
« La France est certainement l'un des pays où la passion des lecteurs est la plus intense ». C'est par ces mots que Bret Easton Ellis, invité d'honneur du Salon Fnac Livres, a inauguré cette 4e édition.
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