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Critique de gouelan


Le meilleur des mondes ou, une illusion de bonheur pour des hommes et des femmes emprisonnés docilement dans leurs « flacons », de la conception jusqu'à la mort. La seule condition pour jouir de cette illusion, est de ne pas sortir du « flacon ».
Prédestinés à une vie de bonheur plat, fade, sans recherche, sans combat, flottant dans leur bulle de bonheur mensonger, formaté, insipide. Civilisés, parqués en castes comme des outils, dénués du sens de l'initiative, de l'imagination, de l'art et de la beauté. Pas le temps d'éprouver des sentiments, le soma est là pour assommer le moindre soupçon de solitude ou d'irritabilité. Le soma, cette drogue distribuée comme des bonbons, c'est la stabilité, l'ordre, la paix. L'hypnopédie, ces messages insensés répétés inlassablement, des vérités indiscutables, des codes de conduite irréfutables. Des cerveaux lavés, formatés, des hommes et des femmes infantilisés, robotisés. Il n'y a plus de « moi ».

À côté de cela, il y a la réserve d'indiens sauvages. Sales, mais non pollués. Intacts, beaux et complets. Ils sont violents, risibles, incompréhensibles aux yeux des civilisés, mais leur nature est humaine. Ils sont libres, d'une liberté qui leur est propre, dictée par leur sensibilité, leurs rêves.

Leur bonheur peut être grandiose car il demande des efforts, des privations, de la réflexion, de l'autonomie. S'il n'y a plus d'obstacles à franchir, le bonheur n'a plus lieu d'être. Il ne peut y avoir de jour que s'il y a la nuit.

Un roman fort qui parle du bonheur. D'un bonheur véritable, bonheur passion chez des sauvages qui sont restés des hommes, en opposition à un bonheur factice, de pacotille, écoeurant, dégoulinant.

Une utopie dérangeante qui dénonce une société cherchant à éliminer tous les obstacles pour accéder à satisfaire le moindre désir, plutôt au nom de la stabilité qu'au nom du bonheur. Aldous Huxley est un formidable visionnaire, car même si notre société n'est pas à ce point repoussante, elle est bien trop souvent manipulée par la consommation, l'achat d'un semblant de bonheur, les messages télévisés abrutissants, les codes vestimentaires. Heureusement il reste les livres, la beauté gratuite, la possibilité d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte. On n'est pas obligé d'entrer dans le moule.
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