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sur 15734 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La première fois que j'ai lu " le meilleur des mondes " , juste après de l'effervescence médiatique de Amandine, premier bébé éprouvette français, mon étonnement avait été immense : comment était-il possible qu'en 1932, les concepts qu'évoquaient Aldous Huxley, seraient réalisés en 1980: les bébés éprouvettes, la télévision en continue, le téléphone automatique, l'aspirateur, l'hélicoptère, la publicité lancinante avec les slogans chocs, la libéralisation sexuelle, les vacances de masse, et donc cela allait de soi que le reste des concepts allaient se réaliser : le cinéma 3D, les soins palliatifs avec la télévision, la libéralisation du cannabis, les réserves avec des sociétés dites "primitives", les visites des enfants des écoles maternelles dans les maisons de retraites, une société qui est à l'écoute de notre bien être pour pouvoir vendre plus.. Aldous Huxley quel visionnaire ! Aldous Huxley a donné les lettres de noblesse à la science fiction. Pour moi « le meilleur des mondes » n'était déjà plus ni une utopie, ni dystopie, cela allait être la réalité...
Lors de cette nouvelle lecture, c'est l'humour du roman et les personnages m'ont plu.
Pour les concepts nouveaux, il y a eu un peu de recul depuis 1980 : la crise de l'énergie (due à Tchernobyl et Fukushima ), le SIDA, internet, et donc le meilleur des mondes ne devrait pas voir le jour :
Je me suis posé aussi la question : pourquoi de autant de références à Shakespeare : peut être Aldous Huxley a-t-il voulu tranquilliser ses lecteurs ? Les héros les moins endoctrinés, les plus libres ( Le Sauvage et le Fordisisme Administrateur Mustapha Meunier .. ) sont comme les lecteurs du roman : ils sont sensibles aux vers de Shakespeare, et donc les lecteurs du roman sont placés dans la caste supérieure , ce qui fait du bien à leur ego ; peut être plus certainement et simplement Aldous Huxley était un shakespearien convaincu et souhaitait montrer que les vers de Shakespeare étaient contemporains.
La lecture du « Meilleur des mondes » dans la confrontation des mondes et des personnalités, est aussi réjouissante et intéressante que la lecture d'un roman de David Lodge !
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Défi, réquisitoire, utopie, ce livre mondialement célèbre de la littérature d'anticipation, a fait d'Aldous Huxley l'un des témoins les plus lucides de notre temps.
Cet ouvrage a fait l'objet d'un essai écrit par Huxley lui même qui revient sur les grandes idées exposées dans son oeuvre "retour sur le meilleur des mondes". Dans la lignée des plus grands auteurs d'anticipation sociale et politique (Orwell, Wells, London...) Huxley nous offre un roman passionnant, qui laisse à réfléchir sur l'avenir de nos sociétés.
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Le meilleur des mondes...une antiphrase truffée d'ironie.
Imaginez un monde ou aucune des valeurs, des normes, des règles et tout ce qui est propre à l'humanité d'aujourd'hui a disparu.
Imaginez un monde où féconder n'existe plus et les mères ne sont plus , les enfants sont des ovules mît dans des éprouvettes qui naissent dans des laboratoires, que l'on classe ensuite par caste. Ces enfants décantés peuvent tout aussi bien être prédisposés a être des ouvriers que des scientifiques, mais dans le meilleur des mondes il n'y a pas d'importance, un gama, un alpha, ou un Epsilon...ils sont tous heureux.
Imaginez un monde où la vieillesse n'existe plus et de surplus le malheur non plus : dans le meilleur des mondes de Huxley un Soma existe. le Soma représente les drogues d'aujourd'hui auxquelles, on aura réussit demain, à ôter tous les effets secondaires et destructeurs.

Dans les mains d'un être humain civilisé non-psychopathe ce livre ne peut être que dérangeant et fascinant. Dérangeant parce qu'on a du mal a penser qu'un monde comme celui la puisse exister, pourtant est-il réellement impossible, qu'un jour, un monde comme celui ci existe ? Tout ce qu'à inventé l'auteur dans son monde n'est pas tiré par les cheveux, c'est juste révolutionnaire donc très plausible et c'est ce qui donne froid dans le dos surtout quand on sait qu'il l'a écrit en 1932 !
Fascinant par l'écriture qui nous donne envie de plonger dans cet horrible monde, trop curieux de découvrir ce que cette civilisation renferme, ce que vont devenir les personnages.

Je suis contente d'avoir lu des bonnes critiques et de m'y être fiée, ainsi que d'avoir été conseillé, parce que j'ai tout simplement adoré ce livre.
Ce livre est pour moi un chef d'oeuvre qui remet en question le monde dans lequel nous vivons et celui dans lequel nous pourrions vivre un jour.
Le passage du long dialogue entre Mustapha Menier et le Sauvage est de loin mon préférée. Il renferme pleins de philosophie, pleins de questionnements sur les hommes, la connaissance, le bonheur, la vieillesse, l'amour, qui ne peuvent que frapper et faire réfléchir.
J'ai bien aimé le clin d'oeil fait a l'importance de la lecture qui trouvera toujours un moyen de perdurer quelque part, dans les mains d'une personne rendu différente par la lecture.
Certains passages comme celui la et la chute sont très puissant sans vouloir faire de jeux de mots : j'ai perdu pieds pendant les dernières lignes. La fin est comme le titre ; pleine d'ironie.
Cette lecture fut pour moi une grande découverte, il n'est d'ailleurs pas des livres que l'on n'oublient mais plutôt de ceux qui marquent et qui figurent dans la liste de préférée.
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Bioéthique et respect de la biodiversité... débats hautement contemporains : depuis Darwin, l'homme s'interroge sur les modes de sélection naturelle, en étudie les mécanismes, et tente de les reproduire artificiellement, avec les succès et déboires que l'on sait. Ces débats sont loin d'être clos, mais déjà en 1932, lorsqu'Aldous Huxley écrit le Meilleur des Mondes, l'eugénisme et le scientisme étaient envisagés comme source de progrès social, dans un contexte où les dérives nazies n'avaient pas encore discrédité ces thèses au point que sa pratique soit, de base, interdite dans notre code pénal et civil, mais où la pensée totalitaire était déjà montante.
De ce fait, la lecture de ce bon roman d'anticipation, de cette dystopie, m'a semblé passionnante, aussi bien pour les questions que pose Adlous Huxley, amenées avec finesse et intelligence, que pour le roman d'évasion, racontant dans un scénario rigoureux, classique, implacable, ce "monde meilleur" , à la fois si proche et si éloigné de nous, où les personnages se cognent aux vitres comme des mouches prises au piège inexorable d'un conditionnement social absolu et de la drogue parfaite, le soma.
Mystique adepte de Krishnamurti, penseur pacifiste, humaniste et satirique, Aldous Huxley nous offre là un grand classique du roman d'anticipation. Comme dans le Jeu des Perles de Verre, que j'ai récemment commenté,j 'ai eu plaisir à renouer avec la science-fiction de ma jeunesse par son aspect le plus noble , à mon goût : mêlant l'imaginaire au réel, la projection dans le futur -comme le roman exotique du XIXème ou le roman historique d'ailleurs-, est capable de nous ouvrir à une profonde réflexion sur le présent... tout en nous distrayant -et peut-être aussi grâce à cela- de nos habitudes.
Enfin, je conclurai, comme à mon habitude, en ne dévoilant quasi rien de l'histoire, mais en incitant le lecteur à persévérer : dans les 10-20 premières pages, j'ai eu la sensation désagréable de lire un (trop) classique du genre en science-fiction, ce qui est normal : depuis 1932, Barjavel, Bradbury, et bien d'autres, l'ont enrichi de leur plume. Mais très vite on se prend à l'écriture fluide et assez moderne -cinématographique- de Huxley, et surtout on se laisse volontiers porter par les dialogues presque apartés de ses personnages, qui donnent une grande profondeur de réflexion au roman. Au final, 5 étoiles !!
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Un texte qui est un classique ancré dans la mémoire des amateurs de lettres modernes et qui affiche déjà 40 ans finalement .
Il est le reflet d'une époque marquée par la gestion de menaces existentielles , récurrentes , globales et redondantes , telles que la guerre mondiale , les armes de destruction massive ( chimiques et nucléaires ) , le totalitarisme , la famine à des échelles continentales , la pollution , les citées grises et géantes qui servent à héberger en ville les populations qui s'urbanisent massivement ( donc du béton à perte de vue ) …
C'est un texte anglais , que personnellement , je trouve drôle . Avec un humour anglais pince sans rire … ainsi ces dates telles que :
«an 632 de notre Ford « par exemple …
Alpha , Beta , gamma , Delta , Epsilon ( les pas beaux ) , des castes construites et pensées pour des fonctions spécifiques et hiérarchisées , avec une réserve de sauvages et des ilots où l'on peut dysfonctionner librement , mais pas de goulags , dirais-je pour poser la tonalité de l'aspect répressif du texte .
Pas de reproduction naturelle ( Beurk ) , sexe en libre-service , chacun est libre de s'aider à s'occuper de ce point de vue . Sinon cet univers possède deux mamelles , un conditionnement psychosomatique et une drogue dont l'usage et l'efficacité reposent sur une généralisation massive , obligatoire et intégrale , ceci comme pour le traitement psychologique d'ailleurs …
Dans cet état mondial unifié , tout va bien , jusqu'au moment où des personnages déraillent , du fait d'une interaction entre leur psychè et leurs expériences personnelles qui les mènent à des formes de déviances plus ou moins édifiantes ( collision souvent amusantes avec des règles exigeantes . Amusantes plus pour le lecteur que pour nos chers amis de personnages ) . C'est un topos classique , au sens grec , des textes de SF dystopique .
La trame narrative est sympathique et le lecteur traine ses guêtres dans tous les recoins de cet univers assez collet monté finalement , sauf pour les sauvages qui eux sont , sauvages , sourire …
Les personnages sont archétypaux en général , mais pas tous . Ils ont donc une identité structurelle très en rapport avec les thèses du roman , mais ce n'est pas une donne systématique et tous ces personnages sont fonctionnels et ce roman fonctionne bien , donc il est loin de n'être qu'une leçon , qu'un réquisitoire ou une thèse , sous une forme romanesque à peine voilée .
Mon ressenti , c'est que ce texte vous fiche des états d'âme un peu sur le mode opératoire du cinéma de jacques Tati .
C'est un texte se SF authentique , avec le temps il se patine sans être vieillot néanmoins , le vocabulaire tient la route et je trouve que l'iconographie scientifique du texte et le côté incantatoire des politiques en vigueur dans l'état mondial , confère au roman ( assez bref d'ailleurs ) une patine qui est d'un drôle achevé , qui conforte aussi une sorte de douce-ironie structurelle , en alimentant une iconographie fantasque assez débridée , mais très contenue et très réservée aussi , donc très paradoxale et très « british « , sourires …
Le roman connait une fin dramatique pour certains personnages , d'une ironie cinglante ( à vous faire culpabiliser d'en rire , éventuellement si cela vous fait rire ) et pour certains personnages , la punition est quelquefois délicieuse … , à rien y comprendre et c'est normal , car c'est le meilleur des mondes finalement ( sourires ) …
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le récit commence par une visite du centre d'incubation avec le directeur et des étudiants.
On s'aperçoit vite que le directeur compte les années à partir de Ford du nom de l'industriel qui a créé les usines des automobiles fabriquées à la chaîne et qui rétribuait ses ouvriers suivant leur productivité.

Dans cette usine de bébés fabriqués à partir de manipulations d'embryons, cinq castes apparaissent parmi les enfants et futurs adultes.
Plus ils sont grands, plus ils sont puissants :
- Les "Alpha" : intellectuels dominants.
- Les "Beta": avec plus de liberté et d'individualité, des hauts techniciens, capables d'imagination et d'invention.
- Les "Gamma" stupides, cantonnés à un rôle de service.
- Les "Delta" très dociles.
- Les " Epsilon" employés à de basses tâches, plus petits, ne sachant pas lire.
Dans leurs jeunes années, les enfants sont conditionnés pour leur future tâche.
Pendant leur sommeil, ils reçoivent des leçons d'hypnopédie, des phrases récitées qui s'impriment dans leur cerveau.
En cour de récréation, ils reçoivent des décharges électriques devant les objets qu'ils aiment pour en être dégoûtés ensuite : des livres, des fleurs..
Certains individus sont multipliés à l'identique suivant le procédé Bokanovsky.
Tout doit être déshumanisé.
Ainsi, les jeunes femmes, lorsqu'elles se sentent mal reçoivent des produits succédanés de grossesse.
Lorsqu'ils se sentent nerveux, ils avalent des pilules "Soma", une sorte d'anti dépresseur ou de drogue suivant ce que l'on comprend.
Des personnages font vivre le roman comme Bernard Marx qui part au Nouveau Mexique dans une réserve de Sauvages avec Lénina Crown, une très belle jeune femme.
Celle-ci est parfaitement adaptée au système.
Ils sont tenus de vivre des aventures de quelques jours sans s'attacher à une personne.
Dans la réserve, ils y rencontrent John et Linda, sa mère.
Ils viennent de la Communauté mais faute de pouvoir la rapatrier en raison de ses blessures, un haut dirigeant l'avait abandonnée. Elle était enceinte et John est né et devenu un beau jeune homme.
L'identité de ce dirigeant fera scandale
John est ramené parmi les siens comme sujet d'étude mais il sera loin de se laisser faire. Il jouera plutôt le rôle de preneur de conscience. Sa mère est revenue avec lui mais le sort des personnes vieillissantes n'est pas enviable.
Les personnages ont tous un nom, un prénom ou les deux en rapport avec un personnage célèbre
Quoiqu'on fasse dans ce monde aseptisé, le côté humain est là. Il veille.
Aldous Huxley a écrit ce roman, succès mondial en très peu de temps en 1931 après la grande crise économique qui avait ruiné tant de monde.
Le récit avait été censuré dans plusieurs pays momentanément.
À sa sortie, il avait été qualifié d'utopie.
Une lecture d'un grand classique que j'ai découvert avec plaisir par solidarité avec ma petite-fille qui le lit au lycée.
Nous avons un exemplaire chacune.




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A sa parution en 1932 , le roman d 'Aldous Huxley, "Le meilleur des mondes"a connu un grand succès mondial . C' était et reste un chef-d'ouvre de la science fiction . Son auteur a fait preuve d' un grand talent dans l' anticipation .
Plusieurs de ses prévisions ont été réalisées telles :les fusées, les avions, la téléphonie , les bébés éprouvettes, la libéralisation de la sexualité , la fécondation in vitro ou les bébés éprouvettes , ...A chaque minute qui passe , presque , une nouvelle réalisation voit le jour .
Tant qu' il s' agit d' une avancée technologique soit dans les communications , les machines , les transports , l' habitat , on peut dire que c'est bienvenue .Mais lorsqu' il s' agit des manipulations génétiques on doit se méfier et dire attention car on risque de connaître et de voir se réaliser l' histoire de "l' arroseur arrosé ". Il y a une limite à tout .
La lecture de ce roman donne beaucoup à réfléchir et elle est un peu perturbante .


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Ce livre est un de ceux qu'on connaît sans les avoir lus... Alors ça y est enfin, après avoir longtemps tourné autour, je l'ai lu! Et je dois avouer que ce ne fut pas facile. La première moitié est plutôt aride et je suppose que nombre de lecteurs (pauvres lycéens!!) n'ont pas dépassé cette moitié. Et puis on se prend au jeu et quand on arrive à la fin on ressent à la fois une grande satisfaction et un grand vide. Restera le temps de la réflexion qu'un tel livre ne peut pas ne pas ouvrir : réflexion sur la liberté, la civilisation, la culture, le bonheur, la servitude volontaire, etc. La principale force du Meilleur des mondes est d'ouvrir le champ de l'après-lecture. Et force est de constater que les livres qui ont un tel pouvoir ne sont pas si nombreux que ça...
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Écrit en 1932, ce livre ne vieilli pas ! Les enjeux qu'il dénonce reste, à mon humble avis, très actuels. C'est une relecture pour moi, parce que lu il y a près de 25 ans, j'avais envie de voir si j'y comprendrais autre chose. Bien sûr, j'y vois plus clair quant à la portion théorique d'incubation des clones, de ces hommes moulés sur un même frame ! Mais mon impression générale reste la même : c'est salement pas si loin de notre réalité. Un monde basé sur la performance, où tout est axé sur la consommation de produits choisis d'avance, où la liberté de penser est teintée par les idées reçues des médias, où tout est programmé, où rien, ou presque, n'est laissé au hasard. C'est un roman, qui tire sur l'essai, qui pousse à réfléchir, qui pousse à s'indigner, qui pousse à dénoncer, à faire des constats. A mettre dans toutes les mains….
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On dit souvent que la science-fiction est une vision de l'avenir et que parfois, voir souvent, les prédictions se réalisent. Une chose est sur, le monde que nous a dressé Aldous Huxley, ne me fait pas rêver.

J'ai été fasciné par ma lecture, mais d'une fascination proche de la crainte voir de la peur, tant le monde imaginé m'a fait froid dans le dos. Ce roman est, je dirais un mélange de SF et d'anticipation basé sur un postulat dystopique.


Car en effet, le meilleur des mondes débute après « la guerre de 9 ans » dont on a aucune information à proprement dite, juste une énonciation qui fait de cette date l'élément déclencheur de ce que les dirigeants vont faire du monde. Afin de régler les problèmes inhérents à toute civilisation depuis la nuit des temps, à savoir le mécontentement des citoyens, les guerres, les maladies, la politique et surtout les religions ; les dirigeants vont décider de formater la population.


Sous couvert de vouloir rendre tout le monde heureux, pour que chacun trouve son utilité dans le fonctionnement du monde et que chaque action extérieure au travail est un intérêt pour l'économie. Les dirigeants vont assigner à chacun un rôle, un statut social.


Tout cela débute en laboratoire dans une éprouvette, ou chaque ovule va être optimisé selon la méthode Bokanovsky qui vise à multiplier les embryons jusqu'à des nombres fous allant jusqu'à plus de 70 personnes se ressemblant trait pour trait., des clones. Chaque lot d'embryons recevra un traitement médicamenteux ou chimique, pour les parfaire ou volontairement les affaiblir afin que chacun rentre dans un groupe de qualité classé d'Alpha à Epsilon. Ça fait froid dans le dos…

Une fois tous ces foetus arrivés à maturité jusqu'à l'âge de 17 ans, ils se verront bourrer le crâne à coup d'hypnopédie, l'assimilation d'informations par le sommeil. (Un procédé discuté et étudié à l'époque du roman, qui n'aura par la suite, avec des études approfondies, pas fait ses preuves)


Toutes ces fabrications d'humains sont magnifiquement détaillées et beaucoup plus complexes que mes quelques lignes et tout ceci parait tellement crédibles que c'est que ça en devient flippant. le conditionnement intellectuel est effarant, tout dans le but que chacun soit heureux de sa situation et n'envie celle des autres tout en étant persuadé que chacun est à sa place.

Et afin de contrôler le peuple jusqu'en dans les détails, les religions sont abolies pour en asseoir une seule, le Fordisme … C'est génial ce culte à Henry Ford, c'est un peu un pied de nez aux religions en reprenant les codes du fanatisme et du culte aveugle.


Le roman m'a absorbé du début à la fin, parce que hormis cette introduction dans ce monde, à mes yeux horribles, il y a des déviants en quelque sorte. Des personnes, d'une quantité infime qui ont conservés, à leur insu par défaillance dans leur conditionnement, la capacité à « ressentir » la réalité de leurs conditions et du monde dans lequel ils vivent.

Car ce qu'il faut savoir également, c'est que dans le cas où un humain viendrait à rencontrer un mal-être ou une phase moins bonne que les autres, il y à une drogue d'état distribué à tous pour contrecarrer les coups de mou ; le soma.


Mais toute trace d'humanité n'est pas détruite, il reste des réserves d'humains, des vrai avec des sentiments et des pensées non conditionnées depuis le flacon de la naissance. Et c'est là que les choses deviennent passionnantes. Je vous laisserais vous en délecter. Tout particulièrement l'échange verbal entre l'alpha plus et administrateur Mustapha Menier avec John un humain « à l'ancienne ».

J'ai trouvé leur échange magnifique ! Monsieur Huxley est à un niveau exceptionnel, réussir à habiter par sa plume deux personnages aux idéaux complètement opposés et à rendre leur propos tout à fait questionnant pour le lecteur ; comme si nous étions invités à choisir un côté. J'ai trouvé ces dialogues poignants teintés, pas qu'un peu, de philosophie ; mais de la bonne philosophie celle d'une réalité tangible, le monde dans lequel nous vivons.


Je suis particulièrement élogieux sur ce roman, parce que je ne m'attendais pas à livre qui me questionne autant, qui me saisissent autant de cette peur que je ne pouvais réfréner en lisant ce meilleur des mondes. Car par certains points, le conditionnement humain a déjà commencé et ceux qui ne partagent pas la bien-pensance sont pointés du doigt et misent à la marge.


Le tout est étayé de références à Shakespeare qui sert de terreau aux réflexions et à la philosophie du livre, j'ai trouvé vraiment très à propos et vraiment bien dosé !
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