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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après les débauches parisiennes et l'apaisement au sein de la Trappe, Durtal a suivi son ami, l'abbé Grévesin à Chartres. Il espère pouvoir poursuivre sereinement la rédaction de ses biographies de saints. Mais le doute le tourmente. Il cherche l'apaisement dans la grande cathédrale. « Et au-dessus de la ville, indifférente, la cathédrale seule veillait, demandait grâce, pour l'indésir de souffrances, pour l'inertie de la foi que révélaient maintenant ses fils, en tendant au ciel ses deux tours ainsi que deux bras, simulant avec la forme de ses clochers les deux mains jointes, les dix doigts appliqués, debout, les uns contre les autres, en ce geste que les imagiers d'antan donnèrent aux saints et aux guerriers morts, sculptés sur des tombeaux. » (p. 24) Durtal s'abîme dans la prière et déchiffre ses chapiteaux et toutes ses dentelles de pierre pour y lire l'histoire biblique. Et surtout, il découvre la puissance du culte marial. « Elle ne s'exhibe qu'aux pauvres et aux humbles. Elle s'adresse surtout aux simples qui continuent, en quelque sorte, le métier primitif, la fonction biblique des patriarches. » (p. 14) Progressant lentement et douloureusement sur le chemin de la foi, Durtal doute d'être plus heureux qu'avant sa conversion. Il est tourmenté par son orgueil qui interfère dans ses prières et sa volonté d'humilité. Fasciné par la foi solide de Mme Bavoil, la bonne de son ami Grévesin, il cherche en lui des ressources pour converser plus intimement avec Dieu. La solution serait-elle de se retirer au monde et d'entrer au couvent ? Mais comment vaincre la terreur de la claustration et du renoncement ? « le cloître ! Ce qu'il fallait longuement réfléchir avant de se résoudre à s'y écrouer ! Et le pour et le contre se pourchassaient, à tour de rôle, en lui. » (p. 229)

Joris-Karl Huysmans ne parle jamais de religion sans parler d'art. Dans son oeuvre, l'une ne va pas sans l'autre et chacune justifie l'existence et la gloire de l'autre. Ainsi, les déambulations fiévreuses de Durtal donnent lieu à de puissances évocations où éclate le talent descriptif de l'auteur. L'architecture est décodée du point de vue mathématique, artistique et spirituel. Au gré d'un catalogue comparatif d'autres édifices religieux, Huysmans célèbre la majesté de la cathédrale de Chartres. Vient ensuite l'exaltation de la peinture religieuse et l'explication minutieuse de la symbolique des couleurs et des visages. Dans le roman de Durtal, avec Là-bas et En route, il y a de quoi contenter les amateurs d'art et les âmes spirituelles. Les réflexions sur la foi, la prière et la façon d'être à Dieu naissent toujours d'une observation à la fois sensuelle et mystique des productions artistiques humaines.

Au détour d'un paragraphe, Joris-Karl Huysmans donne un nouveau coup de griffe à Émile Zola, comme s'il n'en finissait pas de brûler ses idoles de jeunesse. Il évoque aussi Sainte Lydwine de Schiedam dont il fera le sujet d'une hagiographie brillante et exaltante. Et toujours cette langue riche, puissance, complexe et inspirée. Lire un texte de Huysmans, c'est un exercice exigeant, mais tellement satisfaisant : à mesure que se déploient les longues phrases, on se rapproche un peu du sublime. Artistique ou religieux, c'est tout comme !
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Durtal, jeune critique d'art parisien, souhaitant rester à proximité de son confesseur, l'abbé Gévresin, s'installe à Chartres. Il est alors ébloui par la cathédrale Notre-Dame dédiée, donc, à la Vierge Marie. Il va ainsi tenter d'en comprendre la symbolique, aidé par un prêtre érudit joliment nommé l'abbé Plomb.
Huysmans a construit une oeuvre bien étrange où l'intrigue se résume à l'indécision de Durtal quant à son entrée dans l'ordre des bénédictins de l'abbaye de Solesmes. Elle lui sert de prétexte à l'élaboration d'un projet plus ambitieux: comprendre les enjeux de la symbolique chrétienne du Moyen Âge pour retrouver la majesté perdue de l'Eglise catholique.
Ce faux roman séduit par sa liberté de ton. Cela vaudra à son auteur, paradoxalement, les foudres d'ecclésiastiques bornés. On ne pouvait pourtant pas lui reprocher de tout faire pour convertir de nouvelles âmes quand les rangs des églises avaient plutôt tendance à se vider chaque dimanche.
La truculente poétique de la Cathédrale s'apprécie au delà de toute considération métaphysique. Il y a des passages extraordinaires décrivant les visions de Durtal qu'un athée convaincu peut apprécier sans complexe.
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Huysmans est un auteur classique un peu oublie et c'est bien dommage.Sa plongee dans le monde des moines avec cette histoire relatant la construction d'une cathédrale vaut le detour.Pas de longueurs inutiles,un style classique et des personnages attachants, bref un livre reussi.
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Pas nécessairement mon Huysmans préféré, il est néanmoins très intéressant pour les questions de mystique, et celles relatives, comme le titre l'indique aux cathédrales de France, qui sont presque toutes mentionnées et comparées dans cet ouvrage. A titre d'exemple, la cathédrale de Bourges est pourvue d'un très bel Enfer et l'une des cathédrales de Poitiers est toute peinte à l'intérieur.
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