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Critique de Alcapone


Cette édition propose deux romans de Huysmans : Marthe, publié pour la première fois en 1876 et Les Soeurs Vatard (1879). L'auteur, vivement critiqué par le public à la sortie de ces textes, déclare dans son avant-propos (Marthe) : "Je crois inutile de discuter maintenant sur le sujet qu'il m'a plu de traiter. Les clameurs indignées que les derniers idéalistes ont poussées dès l'apparition de Marthe et Les soeurs Vatard ne m'ont guère ému. Je fais ce que je vois, ce que je sens et ce que j'ai vécu, en l'écrivant du mieux que je puis, et voilà tout." p.26. Huysmans est clair : peu lui importe que ses récits dérangent. Son objectif est de révéler l'esthétique naturaliste développée par Emile Zola. Décrire dans ses plus infimes détails, la condition humaine des classes populaires dans ce qu'elle récèle de plus réaliste (y compris ses aspects les plus ignobles : pauvreté, maladie, alcoolisme, violence), contribue à une certaine prise de conscience nécessaire au changement. En effet, malgré leur misère et leur crasse, les classes populaires font partie intégrante de la société. S'y intéresser est indispensable pour comprendre la société dans son ensemble. Ainsi, basant son travail sur ses observations, Huysmans s'efforce de reproduire fidèlement une certaine réalité de la société (celles des ouvriers, des prostitutées et autres classes marginales de Paris) et il contribue ainsi à faire connaître le naturalisme. Marthe et Les soeurs Vatard, racontent les déboires de jeunes filles aux destins pathétiques...

Les parcours misérables de Marthe, Céline et Désirée Vatard semblent être monnaie courante dans ce Paris de fin de siècle (fin du XIXe). Exposées à la misère et à la pauvreté, ces jeunes filles, aimées, abusées ou attirées par des ivrognes ou des hommes infortunés, subissent la violence de leur condition sociale : finissant prostituée, dévergondée, alcoolique ou mal-aimée, elles affrontent mille souffrances pour des idéaux souvent vains... J'ai trouvé ces récits banals si ce n'était l'écriture de Huymans, qui par je ne sais quel tour de force, retient son lecteur. Les innombrables descriptions ne m'ont pas ennuyée : au contraire, je leur ai trouvé une authenticité qui m'a encouragée à poursuivre la lecture. Paradoxalement, les détails ignobles des conditions de vie des Parisiens pauvres de l'époque sont si bien décrits (souci scientifique et presque anatomique pourrait-on dire, du détail) qu'on ressort décontenancé de cette lecture. En fait, je ne sais pas vraiment si j'ai aimé ou non ces romans. Toujours est-il que l'écriture de Huysmans mérite le détour...
Lien : http://livresacentalheure-al..
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