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Mi-Kyung Choi (Traducteur)Jean-Noël Juttet (Traducteur)
EAN : 9782757816844
320 pages
Points (14/01/2010)
3.91/5   22 notes
Résumé :

L’invité, c’est d’abord Ryo Yosop, un pasteur coréen exilé aux Etas-Unis, amené à passer quelques jours en Corée du Nord pour y retrouver des membres de sa famille. Mais l’invité, c’est aussi un fléau terrible, importé en Corée par l’Occident : aussi bien la variole… que les idéologies, porteuses de destruction et de mort.

Dans une forme littéraire audacieuse, inspirée d’un rite chaman destiné à consoler les âmes des défunts, Hwang Sok-y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un très bon roman dramatique coréen sur fond de guerre de Corée


Publié en 2001 en Corée du Sud, l'invité narre le retour de Yosop Ryu, pasteur émigré au États-Unis qui revient un demi-siècle après son départ vers les USA, en Corée du Nord via un voyage organisé. le roman alterne entre les chapitres contemporains, qui décrivent la redécouverte de son pays par le pasteur et les retrouvailles avec sa famille restée sur place, et ceux qui décrivent la jeunesse du personnage dans la Corée de 1950 où se déroule une guerre fratricide opposant (entre autres) les communistes et les conservateurs chrétiens de la péninsule. l'invité c'est donc le pasteur Ryu, mais c'est aussi ce mot qui, en Coréen, sert à désigner la variole et par métaphore le christianisme et le communisme, idées importées par bateaux de l'Occident et qui ravagèrent et décimèrent le pays de l'auteur.


Notre roman commence donc avec Yosop Ryu et son frère ainé Yohan Ryu lors d'une dernière conversation avant la mort naturelle du second. Si ce décès arrive au début du roman, il restera un personnage tout aussi important que son frère, puisqu'on retrouvera les scènes de son passé en tant que militant ardent des jeunesses chrétiennes en armes. On retrouvera dans ce roman, le pire de la guerre : les jeunes hommes fanatisés par leur cause, les massacres de civils coupables par contagion, la cruauté, la soif de revanche, la douleur et la haine qui muent tous ces acteurs dans une tragédie sans vainqueur. le roman comprend également quelques passages qui flirtent avec le fantastique ou l'onirique quand nous nous trouvons avec le pasteur Ryu qui tente de communiquer avec les morts.


Passées les 70 premières pages qui mettent un peu de temps à fixer les enjeux et le décor du roman, j'ai été totalement happé par ce livre qui s'est avéré très prenant. L'écriture est juste, certains passages très touchants, Hwang Sok-yong semble renvoyer dos à dos les deux camps, tous deux coupables d'atrocités et de massacres aveugles, et nous parle d'un long chemin ardu vers le pardon et la repentance, d'une réconciliation à la fois nécessaire et impossible. Il interroge également les sujets de la mémoire et des mythes nationaux fabriqués. Ces sujets ne sont pas entièrement spécifiques à la Corée et nous renvoient également à notre propre histoire nationale (l'occupation, l'épuration, le mythe de la France résistante). Un grand roman qui fait réfléchir et nous touche tout en parlant d'une guerre relativement peu abordée en Europe.


Voilà donc un bon roman que j'ai beaucoup aimé et que je recommande donc à ceux qui souhaitent mieux connaitre cet auteur. Pour ceux qui seraient intéressés par ces sujets, sachez également, que l'auteur a publié Monsieur Han qui est moins exigeant, plus court (une centaine de pages contre environ trois cents pour celui-ci) mais tout aussi qualitatif et peut représenter une bonne porte d'entrée pour découvrir Hwang Sok-yong.
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J'émerge de cette lecture...C'est un roman, un peu autobiographique, une fresque historique, des compte rendus politiques, sa construction est une absence totale de construction, roman déstructuré... j'émerge, difficilement, avec une sorte de mal de tête.
Du coup par où commencer dans ce bazar déconstruit qu'est ce livre ?
L'histoire de Yosop ? pasteur qui retourne en Corée du Nord quarante ans après l'avoir quittée ? comme le racontent les résumés sur les jacquettes du bouquin ? bof.
Yosop et ses fantômes, mais alors, ce roman n'est pas réaliste.
Et ses longues pages sur l'histoire abominable des Corées divisées, accablées par les occupants japonais, américains, et autres. Et ces pages qui nous racontent ces paysans coréens pouvant récupérer de la terre, puis dénoncés comme sales capitalistes, pendus, ou flambés, comme de sales propriétaires... on ne sait pas, on ne sait plus, propagande, réalité historique, Hwang je crois ne sait pas lui-même. Il narre dans ce roman toutes les versions d'une histoire vécue, puis, réinventée.
l'invité c'est la maladie, au départ, c'était la variole. Mais, interprétation de ma part, je me suis demandée au fur et à mesure de ma lecture, si l'invité, la variole, ce n'était pas aussi le communisme, mais aussi le capitalisme libéral, puis tout simplement l'idéologie qui prend les hommes et ne les rend jamais sains ni saufs.
Je me suis dit que Hwang ne faisait pas que rappeler à notre mémoire cette histoire atroce, abominable, de son pays. Même si, c'est important pour lui. Je me dis, qu'il a une conscience au delà de sa conscience coréenne, forte. Je me dis qu'il nous lance des alertes. Que faisons-nous de notre mémoire ? Que faisons-nous de nos idéologies ? Sont-elles là pour pousser notre réflexion ou sont-elles là, comme en Corée, pour nous diviser et nous détruire ? Est-ce que les idéologies et on inclut les religions, apportent de la construction, un enrichissement, une meilleure compréhension ?
l'invité, c'est donc la maladie, la variole, à l'époque pour Hwang. l'invité qui ne l'a pas été. Celui qui s'est imposé. le relou, le parasite, le microbe.
La lecture de ce "roman" est lourde, pénible, par ses histoires et son absence de structure, elle dérange, j'aurais aimé m'attacher aux personnages, mais à part Yosop, aucun (communistes ou anti communistes, ils ont tous commis des crimes abominables. Voilà, aucun, aucun être humain ne sort de là avec une minuscule parcelle de lumière. Aucun.
Si un lecteur veut découvrir cet auteur, ne surtout pas lire ce roman-là ; allez plutôt vers le Vieux Jardin.
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Récit oscillant entre onirisme et Histoire ( d'ailleurs peu connue de la guerre de Coree). Un peu complexe mais intéressant et plutôt bien écrit.
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Roman sur la Corée, ou plutôt sur les deux Corées, L'invité de Sok-Yong Hwang est un appel à la réconciliation, ou du moins à un rapprochement encore plus important de ce peuple fractionné en deux territoires. L'auteur Sud-coréen qui a effectué un séjour en Corée du Nord et a de fait été emprisonné en Corée du Sud nous livre, ici, un récit qui nous fait revisiter la guerre et la partition du pays à travers les souvenirs et les fantômes des morts.

La quête du pasteur new-yorkais d'origine nord-coréenne est captivante, mais on est parfois un peu perdu entre passé et présent, entre les vivants et les morts, et entre la réalité et le mystique. On est plongé dans la culture coréenne et le récit possède clairement un intérêt historique. L'auteur montre ainsi l'influence des puissances étrangères sur ce territoire, la volonté de l'Occident de le dominer quitte à le ravager.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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Livre dur et complexe à lire. Il nous fait découvrir la séparation de la Corée, la fuite, le remord et les atrocités d'hier et d'aujourd'hui. Je ne connaissais rien à la Corée cela m'a permis de découvrir ce pays avec des yeux venant de l'intérieur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
De votre côté, vous avez beaucoup hésité en vous demandant s'il fallait accepter l'idée d'un gouvernement sous tutelle étrangère. Nous, comme on avait suivi des cours, on savait ce qu'il fallait en penser. Etats-Unis ou Union Soviétique, tout ça, c'étaient des longs nez. Ils plaidaient pour la démilitarisation provisoire et se disaient favorables à l'indépendance du pays. Mais on savait très bien qu'ils n'avaient qu'une envie, avaler la totalité de la péninsule ; ni l'un ni l'autre ne voulait se contenter de la moitié.
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Pendant notre stage à Pyongyang, on nous a parlé de l'histoire du parti bolchévique, des écrits de Lénine. Mais c'était aller un peu vite pour des gens qui savaient tout juste déchiffrer les lettres de l'alphabet. Tout ce qu'on faisait des livres, nous, c'était d'arracher des pages pour rouler une cigarette ou pour se torcher le cul. Ils nous ont expliqué comment le Japon nous a soumis et exploités, et que, c'était à cause des riches propriétaires et des collaborateurs qu'on était si misérables. Ils nous ont expliqué tout ça avec des mots faciles, comme quand on raconte des histoires aux enfants.
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La vie ne valait plus rien à nos yeux. Il suffisait qu'on soit un peu agacé, un peu énervé, on lançait un juron et puis on tuait.
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