AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330002473
431 pages
Actes Sud (01/02/2012)
3.58/5   13 notes
Résumé :
Mécanicien de son état, Patrick Oxtoby, jeune homme taciturne et solitaire, profite d’une douloureuse rupture amoureuse pour fuir enfin un étouffant environnement familial, sa précieuse boîte à outils sous le bras. Invité par un lointain cousin garagiste à venir le seconder dans une petite ville côtière d’Irlande, il a pris une chambre avec vue sur la mer dans une pension tenue par Bridget, une jeune veuve qui entretient, avec les deux autres hommes qu’elle loge, de... >Voir plus
Que lire après C'est ainsiVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après une rupture douloureuse, Patrick quitte sa famille, sa ville, son travail, pour ce qu'il espère être une nouvelle vie.

J'ai été bluffée par ce roman et j'ai aimé cette sensation. Maria Joan Hyland possède une grande maîtrise de l'ambivalence. le calme apparent de l'écriture contre le tumulte des évènements. Les pensées du narrateur face aux mots qui sortent de sa bouche.

Le glissement d'une existence en pilote automatique, des jours qui s'égrènent et qui semblent vains. le basculement décrit avec justesse. Ce moment où la vie ne sera plus la même, où la terreur prend le dessus et paradoxalement où le sens se révèle.

Difficile d'écrire sur ce roman sans en dire trop, à l'instar de la quatrième de couverture qui, une fois encore, le dévoile du début à la fin. Passé quasi inaperçu à sa sortie, C'est ainsi mérite votre attention.

Nous connaissons tous un Patrick. Un être mal dans sa vie, maladroit avec les autres, fragile, parfois défaillant, souvent proche du basculement. Les mots lui manque, la colère contenue sous-jacente, prête à déborder.

Une auteure à suivre de près.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
Commenter  J’apprécie          80
Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau… Les derniers vers de la célèbre chanson de Gavroche s'appliquent comme un gant au héros de ce roman poignant, qui nous conte la descente aux enfers d'un jeune mécanicien, avide d'amour et de reconnaissance mais incapable de se voir dans le regard des autres. Une écriture directe, efficace, que l'on pourrait croire sortie d'un Philippe Djian, qui pourtant permet de dessiner pas à pas la psychologie complexe d'un personnage solitaire qui cherche péniblement à s'extraire d'une adolescence mal construite. Patrick Ostoby va pourtant rencontrer au cours de ses pérégrinations des personnages auxquels il va s'attacher : Georgia, la serveuse du café, Bridget, sa logeuse, Welkin, avec qui la cohabitation va rapidement devenir pesante, jusqu'à tourner au drame. Et pourtant, d'échec en échec, jusqu'à l'incarcération pour un crime qu'il croit, contre toute évidence, ne pas avoir commis, Patrick va finir par devenir quelqu'un. Au fond du trou il va enfin comprendre la signification du mot solidarité. La fin reste ouverte, et c'est tant mieux. On lui souhaite, une fois la dernière page tournée, tout le bonheur qu'il a fini par mériter. Avec un talent d'écriture indéniable, et une profonde connaissance de la frontière si ténue entre le bien et le mal, M.J. Hyland nous emmène quelque part entre Freud et Conrad. Et un bravo pour la traduction…
Commenter  J’apprécie          10
La vie terrible de Patrick est décrite dans le moindre détail, par des phrases très courtes...et le lecteur devient comme l'objectif d'une caméra.

Peu à peu, le lecteur entre dans l'univers de Patrick, et avec lui, il se retrouve dans sa chambre, avec lui il s'assoie à la table, et il pénètre dans ses visions et ses turbulences du moment. Cette immixtion devient de plus en plus troublante, douloureuse. le lecteur se sent happé du fait de cette écriture saccadée, hâchée qui le précipite dans un destin qu'il pressent funeste.

Comment vivre sans reconnaissance, sans attention, sans contact physique, ...sans amour ?
Patrick comble ses manques par un amour inconsidéré de sa boîte à outils (qui lui permet d'être reconnu professionnellement comme un mécanicien Unique, exceptionnel), par l'alcool, par la recherche de contacts physiques mais combien de fois sentira t-il que les mains se dérobent.....
Commenter  J’apprécie          10
Comment une vie peut-elle subitement se déliter à partir d'un seul geste de violence incontrôlée? Un jeune homme quitte sa famille dont il se sent exclu pour refaire sa vie après une rupture avec sa copine qui l'a quitté (bien qu'il ne l'aimait pas tant que cela...). Il s'installe dans une autre ville où il a trouvé un nouvel emploi et loge dans une pension. Peu enclin à se lier d'amitié, bien décidé à trouver enfin l'amour, ce jeune homme quelque peu misanthrope ne peut se départir de ce sentiment d'exclusion qui l'obsède jusqu'au geste fatal qui le perdra. Inné ou acquis, d'où vient cette attitude qui rend certaines personnes affables alors que d'autres seront à tout jamais antipathiques voir transparents aux yeux de leurs semblables? Une tragédie digne de Sophocle où la lente descente spiralée d'un mésadapté chronique.
Commenter  J’apprécie          10
Dans ce résumé, vous n'avez que la première partie du roman. La seconde se déroulant en prison.

C'est un roman au style abrupte : beaucoup de "il dit" - "il dit" qui m'ont agacés dès le départ. Tout est très factuel, le narrateur alias le personnage principal, raconte ce qu'il se passe et comment il le ressent.

On sent un jeune homme perdu, replié sur lui-même et ayant du mal à communiquer. Ce qui le conduira à l'acte fatal non prémédité mais prouvant tout son désaroie.

Ce qui m'a étonné, c'est qu'il rencontre Gardam qui a tué sa femme et qui, lui aussi, a l'air complètement perdu.

Ce roman est le portrait de deux hommes qui ont commis un meurtre mais qui seraient bien incapable de plaider coupable car ils ne comprennent ni n'expliquent leur geste.

Une plongée dans l'âme humaine, à l'image de "Crime et châtiment" sans le côté romancé et torturé de l'âme russe.

Au fond, l'auteure montre que l'on a tous besoin d'amour, désespérément.

Malgré mon bémol de départ, cela reste un roman intéressant.

L'image que je retiendrai (attention, spoiler) :

L'image final de Patrick et Gardam enlacés et trouvant enfin la paix.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (1)
Liberation
02 juillet 2012
De la première à la dernière ligne, l’écriture de M. J. Hyland fait tenir ensemble la tension psychologique, le point de vue de Patrick et celui des autres sur lui, ou en tout cas ce qu’il en comprend, de façon magistrale.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je regarde son grand corps endormi sur le dos et j'écoute le gargouillis humide dans sa gorge grasse. Son bras droit pend par-dessus le bord du matelas et ses doigts touchent presque le goulot de la bouteille de whisky vide.
Je suis tout à côté de son lit.
Ian ? Réveille-toi. C'est Patrick.
Il ne bouge pas. Il est plongé dans un épais sommeil d'ivrogne et il continue de ronfler.
Ian ? C'est Patrick. Réveille-toi.
Il dort du paisible sommeil qu'il ne mérite pas.

Je retourne dans ma chambre et m'assieds sur mon lit mais voilà, j'ai une mauvaise soif, la soif brûlante et desséchée d'une fièvre. Je vais au lavabo et je bois deux verres d'eau puis je m'agenouille près de la caisse à outils vide et je la remplis. Quand tout a retrouvé sa place, tout sauf le marteau à panne ronde, je prends la clé à molette et je vais dans sa chambre.

Debout à coté de son lit, j'attends.
Je ne sais pas pourquoi j'attends.
Je le prends par l'épaule et je le secoue.
Il grogne, se tourne sur le côté, semble sur le point de se réveiller. Je recule, fais un pas vers le milieu de la pièce. Mais il ne bouge plus et sa lourde respiration continue à lui tirer la morve du nez.
Je m'avance, je lève la clé dans ma main droite et je l'abats. Une seule fois, un bon coup, assuré, sur sa tempe, pas lourd, et la clé rebondit.
Je recule et je fais passer la clé de ma main droite dans ma main gauche, j'éprouve le poids du manche, le change à nouveau de main, le bouge encore.
Son corps tremble, ses jambes donnent des coups de pieds, d'abord la droite puis la gauche, puis les deux jambes en même temps, comme s'il se débattait pour se dégager du poids des couvertures. Ses yeux sont ouverts, écarquillés, mais il n'y a aucun signe de douleur. Deux convulsions rapides, puis plus rien.
Il ne ronfle plus.

Je retourne dans ma chambre, je mets la clé dans le lavabo et je ferme la fenêtre pour ne pas être réveillé par le bruit de la rue.
Je dors.

Je me réveille le cou et la poitrine couverts de sueur, je me tourne sur le côté, regarde vers la fenêtre. La nuit laissera bientôt place au matin et il y a déjà un ciel bleu sombre.
Les canalisations gémissent dans la rue, je parie que Welkin a laissé ses robinets ouverts.
Et puis je me souviens.
Je me lève, je m'habille et je vais à côté.
Je frappe à la porte, doucement, plusieurs fois, et comme il ne répond pas, j'entre, je vais jusqu'à son lit.
Ses yeux sont ouverts et il y a une odeur de merde dans la pièce et quelque chose a changé. Ils ne bouge pas mais il y a autre chose, quelque chose qui le fait paraître petit dans le lit.
Je mets mon doigt sous son nez. Il n'y a pas de respiration. Je colle mon oreille contre sa bouche ouverte. Pas de respiration et pas de bruit. Je recule. Je continue à reculer jusqu'au deuxième lit puis je m'assieds.
Je ne suis sûr de rien, de rien du tout. Je me lève, je vais jusqu'à lui, je vérifie à nouveau sa respiration, recule, m'assieds, me relève.
Je sors et je reste sur le palier. Ma peau est devenue froide.
Je veux plus de lumière, je veux que le jour se dépêche.
Commenter  J’apprécie          10
Elle a dit qu'elle me plaquait parce que je ne savais pas exprimer mes émotions. Pour tout dire, je n'en avais pas tant que ça, des émotions. Pour moi, c'était très simple. J'étais amoureux d'elle et j'aimais notre vie, on riait beaucoup et c'était si bon d'être au lit avec elle et qu'elle me touche. J'aimais ce que nous avions.
Commenter  J’apprécie          10
Une horrible douleur lancinante me bat dans le crâne et j'ai la tête qui tourne et la nausée, un peu comme quand on a le vertige. On a beau n'avoir jamais songé à sauter, lorsque le sol se met à monter vers vous en tourbillonnant, l'impulsion maladive de sauter vous prend.
Commenter  J’apprécie          10
J'ai tellement mal au coeur d'avoir mal au coeur et je suis tellement fatigué d'être fatigué. Je n'ai même pas d'énergie pour le désespoir. Il ne reste rien.
Commenter  J’apprécie          20
Il continue de me dévisager. Il a le blanc des yeux jaune avec des traînées rouges, comme des oeufs avec du sang.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : criminelVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (27) Voir plus



Quiz Voir plus

IMBATTABLE

Quel est la couleur du T - shirt d'IMBATTABLE ?

bleu - orange
jaune - blanc - noir
noir - rouge

12 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Imbattable, tome 1 : Justice et légumes frais de Pascal JousselinCréer un quiz sur ce livre

{* *}