un soleil frais qui m'a fait penser aux joies lointaines de ma jeunesse
Dans "M le mari", la narratrice, à propos d'elle-même
Car aux yeux de cet homme , j'étais plus que parfaite. J'étais l'incarnation d'une divinité antique que le monde entier était sommé de révérer.
Dans "En couple avec moi-même", la narratrice, à propos d'elle-même :
Pour moi "je", c'est mon amour, ma déesse.
MI est cette partie de moi que j'ai transformée en un être à part sans que pour autant elle cesse d'être moi-même. Pour bâtir une créature aussi parfaite, il a fallu que je ramasse du fond de ma mémoire toutes les belles expériences que j'ai cumulées dans ma vie.
J'ai toujours dit que l'humanité était une espèce dégueulasse. Pour quelle raison serais-je différente de mes congénères ?
Et malgré ce dégoût que je ressentais, je savais aussi que j'allais finir par lui pardonner parce que, en temps normal, je me fous des autres. Je veux dire: qu'ils m'aiment ou qu'ils me haïssent m'indiffère. Ce qui compte pour moi, c'est d'écrire. Le reste n'est qu'une garniture ou un décor. Oui, j'étais sûre que j'allais lui pardonne
Et soudain j'ai eu envie de pleurer. Je pensais à mon mari. En dépit de tout ce qu'il m'avait fait, j'étais désespérée de l'avoir perdu. Les sentiments que nous cherchons à fuir sont ainsi: dès que nous faisons preuve de la moindre distraction, ils nous explosent à la figure.
... je savais que les desseins de ce dernier [le destin] n'étaient pas aussi faciles à contrôler que ceux des caniches. Qu'ils sont intraitables, dressés pour mordre et pour tuer quand on cherche à les tromper. Je savais que le destin protégeait ses desseins comme un doberman son maître.
Depuis que j'ai quitté l'appartement de Francesca je nourris l'armée des célibataires déprimés qui peuplent Paris. Non que les opportunités de vivre des histoires d'amour m'aient manqué. Je sais qu'il vaut mieux que je reste seule. On me dit qu'une bonne psychothérapie pourrait m'aider à redevenir "normale". Mais jamais je ne me prêterai à un tel exercice. Je sais d'avance que dans mon cas il serait inutile.L'expérience m'a appris que rien n'agace plus un homme qu'une femme qui écrit.
L’expérience m’a appris que rien n’agace plus un homme qu’une femme qui écrit.
Mais qui ignore que le désir de ne pas savoir nous rend parfois aussi amnésiques que les victimes de traumatismes de guerre ou de grands accidents ?
Je crois qu'on s'est mariés un 2 juillet. J'étais tout en noir et le costume du futur époux était trop large. J'avais l'allure d'une veuve et lui d'un singe déguisé en humain. "Mais il est où, l'heureux élu ?", nous demanda le maire qui avait pris le fiancé pour mon jeune frère ou pour mon secrétaire. Pour se rattraper, il a fait un discours si spirituel que tout le monde a éclaté de rire. Qu'avait-il dit au juste ? Impossible de m'en souvenir.