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sur 450 notes
J'ai depuis longtemps des envies de découvertes de la littérature japonaise. J'ai découvert quelques auteurs classiques bien sûr, mais je me frotte aussi depuis quelques temps à des auteurs plus contemporains. Et avec son succès retentissant et récurrent, Takuji Ichikawa fait partie de ceux dont je voulais découvrir la plume.

Premier roman de l'auteur, Je reviendrai sous la pluie est le genre de récit semi-autobiographique qui m'attire, surtout avec un titre et une promesse pareille, car l'amoureuse du folklore japonais que je suis y a vu une de ces figures qu'on retrouve dans leurs récits fantastiques. C'est donc avec curiosité que je suis allée vers lui.

La plume est assez singulière avec sa narration à la première personne et sa manière d'interpeler le lecteur à l'aide de ces « tu » qui nous mettent à la place de la personne disparue qu'il recherche. Cela interpelle. Les phrases, tout comme les chapitres, sont également très courts. Des instantanés de vie, de brefs souvenirs, rapidement mis en lumière sous une plume où les mots semblent se bousculer pour vite sortir avant d'être oubliés. C'est tantôt plein d'émotion, tantôt un peu trop froid et factuel, mais surtout avec un phrasé et un rythmé qui m'ont interrogée et interpelée. Est-ce une volonté de l'auteur ? Un rappel aux chers haikus dont ils sont friands dans son pays ? Ou est-ce la traduction de Mathilde Bouhon ?

J'ai aimé suivre en tout cas le récit de cet homme, veuf, qui souffre encore de la perte de son femme et tente vaille que vaille d'élever son petit garçon, leur petit prince anglais, seul élément tangible qui semble lui rester au début. Les premières pages sont très émotionnelles en cela. Puis le récit bascule et l'auteur se met à se rappeler leur passé commun, leur rencontre, leur réparation, leurs retrouvailles, leur couple, l'arrivée de leur petit garçon. Pourquoi ? Parce qu'avec la pluie, le fantôme de sa femme est revenu vers lui.

C'est un récit qui se veut très sensible, très humain, avec cet homme qui tante vaille que vaille de faire son deuil. C'est également un récit qui flirte avec les frontières du réel grâce à cette présence dont on ne sait dire la tangibilité pour lui. Mais c'est elle qui le motive, par ses réminiscences, à ne pas oublier mais à avancer également et c'est touchant. Alors oui, c'est parfois un peu long, un peu redondant. J'aurais aimé une plume plus poétique et moins terre à terre pour évoquer ces souvenirs et cette transition, mais je me suis mise aussi à la place de cet homme qui n'en est pas à sa première perte et qui subit là, un peu, celle de trop.

L'auteur s'attarde énormément sur la relation passé de Takumi et sa femme. J'y ai retrouvé beaucoup d'éléments de la façon dont les auteurs japonais, notamment dans les mangas, écrivent et décrivent une relation de couples avec des passages obligés de ce quotidien qui nous semble si dépaysant à nous occidentaux. Ce n'est pas le même rythme, pas les mêmes lieux communs. Cependant cela a quelque chose d'universel et j'ai aimé retrouver cette ambiance que j'aimais déjà dans les mangas.

Je reviendrai sous la pluie fut donc une lecture émouvante où la plume avait parfois du mal à suivre, pour moi, les intention délicate et intime de l'auteur pour aider son personnage à faire son deuil. Cette plongée dans le quotidien d'un couple disparu fut douce et touchante, mais la plume un peu trop concise et froide pour moi. Ça a manqué de poésie derrière même si je sais que l'intention était ailleurs dans ce fantastique cherchant à aider un homme maladroit et endeuillé à reprendre pied et avancer. Je suis cependant très tentée d'en voir l'adaptation filmesque car elle semble apporter ce qu'il me manque d'après la bande-annonce. En revanche, on me dit qu'un manga existe : quelqu'un est-il tombé dessus ? Car je n'ai pas le souvenir de l'avoir vu passer en français…
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‘'Lorsque la saison des pluies sera de retour, je reviendrai sans faute voir comment vous vous débrouillez, tous les deux.''
Cette promesse faite au moment de sa mort, Mio l'a bel et bien tenue. Aux premières pluies, là voilà de retour auprès de Takumi et Yûji. Pendant un an, le veuf désemparé et le petit garçon orphelin de mère ont continué à vivre. Tout n'est pas parfait mais leur quotidien est fait d'amour, de partage, de petites habitudes. Mais quand Mio réapparaît, elle n'est pas exactement la même que celle qui les a quittés il y a un an de cela. Sa mémoire s'est effacée.
Alors, par petites touches, Takumi lui raconte l'histoire d'un lycéen un peu gauche, affublé de diverses maladies psychosomatiques, et de sa voisine de classe, une fille simple et tranquille. de leur premier rendez-vous à la naissance de leur petit garçon…

Quand l'amour transcende la mort…
Le temps d'une saison, comme une parenthèse enchantée pour retrouver la douceur du foyer, le bonheur d'être à nouveau une famille, la joie de pouvoir toucher, prendre dans ses bras, aimer, celle qui est partie.
Un récit qui flirte avec le fantastique mais qui semble tellement réel. Une belle histoire d'amour avec des personnages attachants, surtout Yûji, petit garçon si mûr, confronté au deuil et qui soutient un père dépassé par le quotidien mais qui fait de son mieux pour maintenir à flots sa famille amputée de son pilier.
C'est un roman fait de douceur, de tendresse où le deuil impossible de la femme et mère aimée est adouci par une dernière chance de la revoir, d'apprécier les moments partagés et de chérir son souvenir. C'est délicat, sentimental sans être larmoyant, et d'une simplicité qui frôle la banalité mais souffle l'idée que les moments les plus ordinaires peuvent aussi être les plus sublimes…
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C'est une belle histoire d'amour pur entre des êtres qui vivent tout à la fois dans la réalité et dans la fiction. Sentimentale sans jamais être triste, cette histoire est un savant équilibre entre la tendresse et la fantaisie dans laquelle, sans avoir l'air d'y toucher, le mystère et l'incertitude croissent inexorablement au fil des pages.
Un livre très japonais, plein de délicatesse et de douceur, parfois un peu mielleux mais qui ne manque pas d'humour.
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Le titre m'avait beaucoup plu aussi me suis-je laissée tenter par la lecture. « Je reviendrai avec la pluie » de Takuji Ichikawa est un roman sur le deuil d'un être cher, sur le quotidien que l'on doit vivre sans lui, sur la difficulté à vivre sans lui.

Takumi est un jeune veuf, un homme qui a toujours été timide, replié sur lui-même, qui a peur des transports en commun, des voitures, il n'a donc pas le permis, et qui se déplace à pied ou à vélo. Depuis qu'il est veuf, il doit se débrouiller seul avec son jeune fils, Yûji, et ce n'est guère facile car, avant Mio organisait tout, l'air de rien, pour que le quotidien de ses deux hommes soient sans heurt. Takumi tient bon car Mio lui a fait une promesse au moment de passer de l'autre côté, elle lui a promis de revenir avec la pluie pour voir comment il se débrouille. Alors, il ne craque pas malgré les lessives en retard, la cuisine sans dessus-dessous, les vêtements décorés par les traces des repas, les cheveux non coupés, les vêtements pas assortis. Il veut revoir Mio, son unique amour.

Yûji et Takumi se rendent en forêt, près d'une usine désaffectée, lieu habituel des promenades avec Mio. le petit garçon n'a pas perdu l'habitude de chercher des vis et boulons pour sa collection, il recherche l'objet rare avec persévérance. Il n'oublie pas de déposer une lettre, chaque dimanche, dans la vieille boîte aux lettres, pour sa mère qui vit dans un pays appelé, par Takumi, Archivie où les disparus vivent tant qu'on se souvient d'eux. On ne sait pas s'il se rend compte que sa mère est morte, il est distrait, il dit souvent « Vraiment ? » ou encore « Hmmm ».

Au début de la saison des pluies, Mio revient, ils la rencontrent près de l'ancienne usine. Tout naturellement, ils reprennent leur vie d'avant. Cependant, ils sont prudents car pour les voisins et proches, Mio n'est plus de ce monde. Seul, le vieil homme, surnommé Le Professeur, qui promène son chien muet dans le parc sait que Mio est de retour et n'en est pas étonné, comme si Mio, qui discutait très souvent avec lui, le lui avait confié avant son départ.

Pendant six semaines Mio et Takumi, dit Tak-Kun, se redécouvrent, parce que Mio, à Archivie a perdu une partie de ses souvenirs. Tous les trois se réapprennent, Mio et Takumi se relatent, la nuit, leurs souvenirs d'enfance et d'adolescence, comment ils se sont plu sans se le dire, combien leur attirance a mis du temps à s'avouer, comment ils se sont aimés avec amour et tendresse infinie. Ils retombent amoureux l'un de l'autre.

Mio apprend à son fils et son mari à tenir une maison, à cuisiner sainement, à harmoniser les couleurs des vêtements, à ranger, à faire le ménage, à se nettoyer les oreilles régulièrement, à réaliser les petits riens du quotidien afin de pouvoir partir, définitivement, l'esprit tranquille.

Il y a des moments poétiques, des moments de grande émotion et une pointe de fantastique avec le retour du fantôme de Mio. Cependant, j'ai trouvé que l'auteur forçait le trait lorsqu'il fait dire à Mio que Tak-Kun ou Yûji « Tu es une personne merveilleuse », « Aies confiance en toi », « Tu vas à fond », ces petites phrases telle une antienne mille fois entendue, ternissent l'histoire avec leur côté développement personnel. Pourtant, ce qui m'avait agacée chez Marc Levy, dans les deux seuls romans que j'ai lus, ne m'a pas fait hurler ici. Sans doute parce que je sais qu'au Japon, la bienveillance envers les enfants est sacrée, que les adultes font tout pour que les petits grandissent dans la confiance, dans la sécurité et avec tous les encouragements du monde lorsqu'ils réalisent des progrès vers l'autonomie. L'auteur parvient à éviter les écueils de la mièvrerie, même si le franchissement de la ligne est proche, et du ridicule. A petits pas japonais, l'équilibre est rétabli avec grâce. L'auteur a pris un risque, c'est évident, avec son roman d'amour qui aurait peu être aussi pénible qu'un Harlequin. C'est, au final, ce qui fait tout son charme : la guimauve est, certes, présente mais elle ne dégouline pas du tout. Tout est en délicatesse et suavité.

« Je reviendrai avec la pluie » de Takuji Ichikawa est un roman d'une immense sensibilté, imprégné de poésie et de tendresse, doté des personnages attachants.

Roman traduit du japonais par Mathilde Tamae-Bouhon
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Ce récit à la première personne de Takuji Ichikawa nous présente une magnifique histoire d'amour.
Ce texte très intimiste (nous partageons l'intimité du quotidien d'une famille endeuillée) est empli de douceur, de tendresse et de poésie.
Takumi, le narrateur, nous confie au fil du récit, ses espoirs, ses joies, ses peines, ses craintes, ses tourments les plus secrets, les plus personnels avec beaucoup de justesse et de pudeur.
L'auteur nous propose aussi à travers le portrait des différents personnages une ode aux plaisirs simples, aux petits bonheur, à toutes ces "petites choses" qui font la vie, qui peuplent notre quotidien, qui nous rendent heureux.
Les personnages sont très attachants et suivre l'évolution de leur quotidien a été très intéressant.
Une lecture qui se savoure.
Un texte magnifique.
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Roman poétique et sensible, qui narre une belle histoire d'amour (l'amour romantique, mais également familial) et de séparation. le suspense est bien alimenté, avec un twist surprenant à la fin. Style d'écriture en courtes phrases, facile à lire. Très emouvant dans l'ensemble.
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L'amour peut-il être éternel ? C'est ce dont est persuadé Takumi, homme maladroit et angoissé, qui doit élever seul son fils de six ans, Yûji, depuis la mort de sa femme, Mio. Une année est passée et, comme elle le lui avait promis, Mio réapparaît miraculeusement au premier jour de la saison des pluies. Mais celle-ci a tout oublié (le sa vie avec son mari. Durant six semaines, comme suspendues dans le temps, Takumi va donc l'aider à démêler les fils de leur amour et, doucement, laisser naître une nouvelle histoire.

J'ai fini JE REVIENDRAI AVEC LA PLUIE de Takuji Ichikawa et comme je le pensais, cette histoire bien que dramatique n'en reste pas moins magnifique.
La plume de l'auteur, parfois maladroite, nous pousse à croire que cette histoire, écrite comme un roman autobiographique, s'inspirerait de sa propre vie.
Le mystère de ce miracle reste entier jusqu'à la fin et bien qu'ayant lu pas mal d'histoires de ce genre, je ne m'attendais pas du tout à ce plot twist.
Le deuil semble omniprésent mais ce qui ressort le plus de ces lignes, c'est l'amour qui existe entre ces trois personnages.
Une véritable ode à la vie dépeinte toute en subtilité par la prose parfois sensible, parfois crue de Takumi, ce grand enfant angoissé de la vie qui se retrouve du jour au lendemain responsable d'un petit garçon qui, pour fuir la tristesse de cette perte inconsolable de sa mère, continue de lui écrire des lettres et de les laisser quelque part dans la forêt, où il pense que sa mère vient les récupérer.



« Perdu dans ma rêverie, j'accordais temps, espace et mots à nos alter ego. Ce temps que je leur offrais, ce n'était, en d'autres termes, que le temps que j'avais perdu »
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Takumi, surnommé Tak-kun, est un homme à la santé fragile, en proie à de nombreuses phobies. Il tente d'élever du mieux qu'il peut son fils Yuji, âgé de six ans, dont la mère, Mio, est morte voici quelque temps.
Et voici que, au début de la saison des pluie, comme elle l'avait annoncée avant sa mort, Mio réapparaît. Elle ne peut toutefois demeurer près des siens que six semaines. le temps nécéssaire pour insuffler de la force à son mari défaillant ; le temps indispensable pour retrouver son fils, l'étonnant Yuji ; le temps aussi d'apprendre et de ressentir l'histoire de l'amour qui a lié Takumi et Mio depuis leurs années de lycée. Avant que ne s'achève la saison des pluies.
Ce roman a eu un immense succès, pourtant on y cherchera en vain une écriture virtuose. Les répétitions y abondent, ainsi que quelques longueurs, le vocabulaire n'a rien de très élaboré et on peut, à l'occasion, se perdre dans les dialogues, dont certain manquent franchement d'intérêt.

Et pourtant, il y a de la poésie dans ce livre. Un indéfinissable charme, une romance délicate teintée de mystère. On peut se reconnaitre parfois dans le maladroit Takumi, s'interroger sur la mystérieuse Mio, s'attendrir sur Yuji et oublier le caractère irréel de l'histoire.
C'est un roman délicat à la trame bien construite, qui sait emporter son lecteur dans un monde onirique et pourtant si peu différent du notre. Une incitation à profiter des belles heures de nos vies.

Je n'aurais qu'un seul vrai regret, c'est que nous soyons (très) loin de la virtuosité d'écriture des maitres de la littérature japonaise, mais cela aurait sans doute mis, à notre époque, trop de distance entre le livre et le lecteur.
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Takumi est un homme maladroit et angoissé. Veuf depuis une année, il élève seul Yûji son fils de six ans. Avant de mourir, Mio lui avait promis de revenir à la saison des pluies. Elle réapparaît en effet mais atteinte d'une amnésie qui ne lui laisse aucun souvenir de sa vie. Pendant ces quelques semaines, ils vont se re-découvrir et remonter le temps pour dérouler les fils de leur histoire.

C'est toujours un plaisir de retrouver une plume japonaise. Ce roman ne déroge pas à la règle, dès les premières pages j'ai retrouvé la douceur et la poésie de  l'écriture que j'affectionne tant. Mais ici, j'ai parfois eu du mal avec le style du roman un peu trop décousu et les dialogues trop simples qui m'ont lassée à la longue. Ça n'en reste pas moins une belle histoire sur l'amour, la famille et le deuil. J'ai été touchée par ce père de famille qui élève son fils du mieux qu'il peut depuis la mort de sa femme. Pourtant, rien n'est simple il est souvent victime de crise d'angoisse le tétanisant complètement. le retour du fantôme de sa femme, de ce cet endroit qu'il nomme Archivie, va le rassurer dans son nouveau rôle de père. Si elle a complètement tout oublié, elle reprend peu à peu sa place au fil des pages, Takumi prennant le temps de lui raconter leur histoire de leur première rencontre à leur premier baiser. C'est émouvant de les voir recréer leur complicité et retomber amoureux l'un de l'autre. Une lecture en demi-teinte pour moi donc plus sur la forme que sur le fond...
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Je n'ai personnellement pas du tout apprécié ce livre. le personnage principal, père d'un petit garçon dont il s'occupe seul depuis le décès de son épouse un an auparavant, est complètement dépassé, au point d'en être irritant. Pas de spoiler, mais je déteste ce genre de personnes, et il dessert totalement le récit. Récit qui part un peu en cacahouète à la fin d'ailleurs...
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