Roman passionnant et très agréable à lire.
Le narrateur est pressenti par un grand collectionneur en vue d'écrire un livre sur l'artiste chinois Liu Dan. Or Liu Dan, considéré comme l'un des plus grands peintres de pierres de tous les temps, est né à Nankin en 1953. Il quitta la Chine en 1981 pour Hawaï, puis New York où il participa à de nombreuses expositions. Il regagna la Chine en 2000.
Si les pierres sont le sujet principal de l'oeuvre de Liu Dan, comme celui de nombreux peintres depuis plusieurs siècles, il n'en a pas moins peint des paysages et de nombreuses aquarelles dont la plus célèbre est sans doute le Dictionnaire, réalisée sur papier en 1991. Non seulement un très grand peintre, Liu Dan est également, à sa manière, un grand musicien.
Bien qu'il s'agisse d'un roman dans lequel l'auteur nous entraîne à Paris, New York, Pékin, Shanghai, Rome ... tout ce qu'il raconte sur Liu Dan est authentique.
« C'est l'un des plus grands artistes contemporains. Dans deux siècles, quand on fera une anthologie de l'art chinois, Liu Dan figurera en bonne place, avec au moins une page pour représenter l'art chinois des XXe et XXIe siècles. »
J'ai adoré ce livre.
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Il a disposé au sol .... une grande peinture à l'encre, dont il fera don quelques mois plus tard au musée Guimet des Arts asiatiques. Cette oeuvre me fait comprendre, en quelques millièmes de fraction de secondes, que je suis en présence d'un maître, fou de liberté, à la hauteur de la grande tradition picturale chinoise, commencée il y a plus de trois millénaires sur les récipients en terre cuite de Banpo, premières manifestations naïves de ce qui deviendra, à force de maîtrise, de pratique, d'aventure, une des plus grandes peintures de l'histoire de l'humanité, aux côtés des maîtres de la Renaissance italienne et des aventuriers de l'art moderne, mais qui, pour des raisons historiques, s'est peu à peu écrasée devant l'"art contemporain".
"La peinture, en Chine, n'est pas faite pour être regardée ; elle est faite pour être lue. Les rouleaux horizontaux se déroulent à la manière d'un livre, la main droite enroulant à mesure que la main gauche déroule, et la peinture défile sous l'oeil, en rythme, comme le paysage derrière la fenêtre d'un train."
Nos vies sont ainsi comme des pierres, brisures d'un ensemble plus grand dont les fragments ne disent rien de l'immensité, que le passage du temps, des années, le choc des épreuves autant que la caresse du plaisir ont patiné, érodé et donné à ce qui n'était qu'un éclat la singularité de l'unique.
L'adage habituel de l'histoire de l'art chinois est : "Les bons peintres ne laissent pas de traces". Ce critère esthétique aux répercussions métaphysiques sans limites (....) vient de la calligraphie, dans l'exécution de laquelle la pointe du pinceau doit s'enfoncer avec netteté dans l'espace du papier.
Le chagrin a je ne sais quoi de ridicule, à la fin. Je déteste ces expressions toutes faites, comme être malheureux comme les pierres. Les pierres débordent de joie. Même le granit des cimetières et le calcaire des falaises qui s'effondrent ont quelque chose du bonheur, une truculence étrange.
À l'occasion du festival international 2019 du livre et du film "Étonnants Voyageurs" de Saint-Malo, rencontre avec Nicolas Idier et Makenzy Orcel autour de leur ouvrage "Une boîte de nuit à Calcutta" aux éditions Robert Laffont.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2322921/nicolas-idier-une-boite-de-nuit-a-calcutta
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