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Critique de joellesence


M. Jourdedieu est agrégé et prof à Paris. Tout pourrait aller plutôt bien, mais sa famille et lui tirent le diable par la queue et le couple qu'il forme (avec une épouse charmante qui est au foyer) a la plus grand mal à élever, donner l'exemple et nourrir les trois bouches adolescentes et contestatrices qui sont encore à la maison. J'ai reconnu mes 18-20 ans à travers ces jeunes de banlieue (Conflans, Herblay...) qui avaient mon âge dans les années 70 et leurs parents (un peu plus âgés que les miens et plus cultivés).Image tout de même sombre et tout cela se termine d'ailleurs mal.
Et on se pose la question : qu'est-ce qui a changé sous les ciels des lycées des années 90-2000 et ceux des années 70 ? Pas grand-chose au moment du roman de Roger Ikor qui raconte avec une certaine tristesse l'histoire d'un prof agrégé qui a fait la guerre avec ses enfants ronchons et contestataires (on voulait toujours faire "la révolution" à cette époque sans connaître les vrais ouvriers). Et puis cet enseignant de Lettres n'accepte pas par exemple le Nouveau Roman et n'aime pas Apollinaire -aimé par ses élèves, il est vrai différence avec notre époque !-. Les considérations sur la correction des copies ne sont pas très intéressantes à mes yeux, mais l'itinéraire de cet homme lourd, paumé, qui n'arrive pas à trouver de réception auprès d'une femme pourtant compréhensive et gentille, et ses disputes-discussions avec ses ados ronchons, m'ont tout de même émue. Il y a de belles descriptions de la banlieue autour de Nanterre. Roger Ikor parle peu de drogue et pourtant c'était de début de cette catastrophe tournante. ON peut vraiment regretter ces écrivains oubliés : Roger Ikor, Jean-louis Curtis, qui savaient si bien regarder, sentir leur époque ; pourquoi ne les lit-on plus ? Ils avaient un "regard" sur notre société en mouvement. La fin du livre est particulièrement touchante et Roger Ikor y a su décrire l'extrême détresse d'un jeune homme.
On se demande avec curiosité ce que dirait Ikor de nos jeunes des années 2010 ?!
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