Ce manhwa est magique. J'ai immédiatement eu le coup de coeur dès les premières pages pour cette oeuvre atypique très imprégnée du style singulier de la bande dessinée coréenne. L'histoire nous plonge dans le quotidien d'une jeune lycéenne dont on sait très peu de chose. Cette dernière vit seule avec sa soeur dans un minuscule appartement, sa vie elle l'a partage entre l'envie d'obtenir les meilleures notes pour s'assurer un bon avenir tout en étant confronté à une dure réalité de la société : rien n'est gratuit, tout se paye, et le manque d'argent vous prive de tout bonheur.
Un père absent qui les laisse avec des dettes, et une mère dont on ne sait rien hormis une correspondance sous forme de lettre imaginaire qu'elle entretient avec elle. L'auteur utilise ce moyen pour nous faire partager les pensées de l'héroïne qui essaye tant bien que mal de sauver les apparences sans vraiment arriver à convaincre ses camarades.
C'est à ce moment là qu'elle fait la connaissance d'un magicien qui demande à toutes les personnes qu'il rencontre si elles croient en la magie. Il deviendra vite l'obsession de ses pensées, celui qui arrivera peut être à faire disparaitre, au sens propre du terme, tous ses problèmes.
Ce que j'ai aimé par dessus tout c'est la sobriété du dessin. Les dialogues sont peu nombreux et font place à l'émotion en laissant au lecteur le soin de faire son propre avis. Je pense qu'à ce niveau, beaucoup d'auteurs de manhwas ringardisent ce que l'on peut trouver dans la BD nippone de nos jours. Quel dommage qu'il faille les lire en anglais car ils ont toujours du mal à percer nos frontières. Annarasumanara est très suggestif, avec une dimension captivante, autant dire que j'ai très hâte de lire la suite et je suis content d'avoir trouvé cette perle.
L'aspect psychédélique rappelle beaucoup les films de
Stanley Kubrick en ce qui me concerne, on est plongé dans un brouillard dont on ne peut encore discerner la fin.