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Anne Plantagenet (Traducteur)
EAN : 9782221107812
624 pages
Robert Laffont (10/04/2008)
4.15/5   1054 notes
Résumé :
Barcelone, XIVe siècle. La cité catalane s'enorgueillit d'un nouveau fleuron gothique : Santa Maria del Mar, la cathédrale de la mer, qui s'élève, pierre à pierre, vers un ciel sans nuages.
Du haut de ses huit ans, le jeune Arnau Estanyol contemple le chantier. À l'image de ce chef-d'œuvre en devenir, l'ascension de ce fils de paysan exilé, parti de rien, sera fulgurante.
Devenu consul et proche du roi, humaniste et philanthrope, il n'oubliera jamais q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (151) Voir plus Ajouter une critique
4,15

sur 1054 notes
Un roman historique qui se déroule à Barcelone au XIVème siècle.

C'est l'histoire d'un homme qui vit à une époque aucun cadeau ne lui sera fait.

Les puissants ont le pouvoir et la main mise sur le peuple avec des lois canoniques d'une absurdité exemplaire. La servitude, la position des femmes dans ce monde, celle des esclaves , des notables, des juifs.. rien ne nous est épargné dans ce roman... qui nous montre en détail la vie à cette époque avec également l'inquisition et son pouvoir divin.

C'est également l'histoire d'un homme d'honneur qui a chaque page du roman nous ai rendu de plus en plus sympathique.

C'est un roman historique d'une grande clarté et également un incontournable du genre.
Merci Krout, sans toi, je serais très certainement passée à côté de ce merveilleux roman qui m'a fait voyager dans l'espace et dans le temps.
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Epoustouflant ! Si vous commencez la Cathédrale de la Mer, ne prévoyez rien d'important dans les jours qui suivent... Il y a fort à parier que vous ne pourrez pas lâcher ce roman avant la fin. Ce fut le cas pour moi et j'ai passé quelques jours intenses à Barcelone, au XIVe siècle.

À première vue, la Cathédrale de la Mer ressemble à une version catalane des Piliers de la terre. Comme dans la fresque de Ken Follett, on y suit la construction d'une cathédrale, Santa Maria del Mar, ainsi que les aventures tragiques de gens du peuple, le serf Bernat Estanyol et son fils Arnau, malmenés par une noblesse à la cruauté implacable. Citons Llhorrenç de Bellera qui utilise son droit féodal pour violer la jeune épouse de Bernat le jour de ses noces, ou Isabel et Grau Puig (oncle par alliance d'Arnau) qui exploitent Arnau et son père sous prétexte de les aider...

Mais bien vite, il se dégage de l'aventure créée par Ildefonso Falcones une identité et un charme propres, liés aux lieux et à la progression du récit. 
Barcelone, avec son port (en réalité une plage), ses "barrios" populaires, son quartier juif de Montjuïc et tous ses habitants.... constitue un personnage à part entière. À la suite d'Arnau et de son frère de misère, Joanet, j'ai vraiment eu l'impression de me promener dans cette ville, dont l'histoire (tirée de la crónica du roi Pierre IV) et la topographie sont extrêmement bien documentées par l'auteur.
Quant au récit, il est structuré de manière à montrer le maximum d'éléments sur cette époque, tout en entretenant l'intérêt croissant du lecteur. Les deux premières parties, "Serfs de la terre" et "Serfs de la noblesse" ont les attributs d'un roman picaresque - si ce n'est l'utilisation d'un narrateur omniscient. À partir des mésaventures de Bernat et d'Arnau, on découvre avec effroi l'arbitraire des mauvais usages en place dans les domaines seigneuriaux, ainsi que les conditions de vie particulièrement difficiles du petit peuple. Et avec Arnau, l'on s'attache à cette confrérie des "bastaixos", qui déchargent les bateaux et, sur leur temps libre, portent les pierres destinées à "leur" cathédrale.
Les deux dernières parties, "Serfs de la passion" et "Serfs du destin", s'animent d'un souffle épique. Tandis que Joan choisit l'habit religieux, Arnau se marie puis part à la guerre où son courage lui attire les honneurs. Là commence son ascension. Elle se poursuivra à la faveur de la rencontre d'un Juif sage et fortuné, qui le lancera dans le métier de cambiste, jusqu'à amasser une fortune considérable. Mais une telle réussite suscite bien des jalousies et des trahisons...

Difficile de ne pas se prendre d'affection pour Arnau : son courage, son honnêteté, sa fidélité à ses idéaux en font le frère ou l'ami que l'on aimerait avoir. le destin des deux frères offre aussi une habile leçon de vie. Marqué par les injustices subies dans son enfance, Arnau emploiera son pouvoir et son argent pour aider les plus faibles et réformer les mauvais usages. Tandis que Joan, devenu inquisiteur, n'aura pas ce recul et se contentera de perpétuer l'arbitraire et l'infamie.

Et en toile de fond, l'on suit, étape par étape jusqu'à son inauguration en 1384, l'édification de la cathédrale Santa Maria del Mar, montrant qu'une vie humaine suffit à peine à voir l'achèvement d'un tel chef d'oeuvre. Les 800 petites pages de celui-ci paraissent bien légères à côté !
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Ce livre réunit tous les ingrédients qui font un best-seller. Et il fut effectivement un best-seller mondial ! Publié il y a une quinzaine d'années, La Cathédrale de la Mer est une longue fresque historique, romanesque et humaniste, dont l'action se situe en Catalogne, au Moyen-Age. Oeuvre d'Ildefonso Falcones, un avocat médiéviste barcelonais qui mit plusieurs années à l'écrire, le livre comporte sept à huit cents pages selon les éditions.

Ancré autour de la construction d'une cathédrale, le roman s'apparente plus aux Piliers de la Terre qu'à Notre-Dame de Paris. Mais à la différence de la cathédrale fictive de Ken Follett, la Cathédrale de la Mer existe réellement. Elle se dresse à Barcelone, dans le vieux quartier aujourd'hui branché de la Ribera. C'est un vaste édifice de conception gothique, mais d'aspect massif, sobre, sans ornementation flamboyante. Ainsi la voulait la population locale, qui avait activement contribué à sa construction, en la finançant et en y travaillant. Le roman évoque notamment le rôle clé de centaines de « bataixos » – on dirait aujourd'hui en français des débardeurs – qui, à dos d'homme, avaient apporté un à un sur le site les blocs de pierre extraits dans les carrières avoisinantes.

Alors qu'il avait fallu deux siècles pour construire Notre-Dame de Paris, une soixantaine d'années avaient suffi pour Santa-Maria del Mar. Le roman place ces soixante années sur l'échelle du temps d'un homme, né avec la pose de la première pierre, et dont la plénitude personnelle coïncidera avec la mise en place de la dernière clé de voute.

Cet homme se nomme Arnau Estanyol. Fils d'un serf, il est dès l'adolescence coopté dans la confrérie des « bataixos ». Un rude métier ! Ses qualités et les circonstances lui valent de gravir rapidement les échelons de la société catalane. Devenu un notable riche et puissant, estimé par ses pairs, adulé par le peuple, il n'oublie pas d'où il vient et se pose en défenseur des esclaves et des pauvres. Il est aussi l'ami fidèle des Juifs qui, confinés dans leur « barrio », financent le roi de Catalogne… sans jamais être à l'abri de représailles soudaines et brutales ; il suffira d'une épidémie de peste ou d'une période de famine pour alimenter des rumeurs de sorcellerie et réveiller les bas instincts du peuple, transformé en meute sanguinaire.

Arnau est l'archétype du héros de best-seller : beau, fort, courageux, intelligent, juste, honnête, bienveillant, humble … quoi d'autre, encore ?... J'aurais pu être agacé ! Mais non, je me suis attaché à son parcours, j'ai souffert des tourments et des humiliations qu'il n'a pas manqué de subir. Sa vie n'aura pas été un long fleuve tranquille. Dans la Catalogne médiévale, les seigneurs et les nobles bénéficient de privilèges hallucinants, révoltants, intimes, dont ils abusent sans vergogne dans leurs rapports avec les familles de leurs serfs. Mais il arrive qu'ils trouvent Arnau en travers de leur chemin ; ils lui en gardent alors une rancune et une haine tenaces. Notre héros devra faire face à de lâches machinations ourdies par ceux qui se sont sentis outragés. Il lui faudra aussi échapper aux griffes de l'implacable Inquisition et de ses affreux moines encapuchonnés dans leur robe noire.

Dans ce genre de roman, les personnages sont généralement brossés de façon manichéenne. Face à Arnau, les méchants ; à ses côtés, les bons. Une exception toutefois avec Joanet, un être tourmenté, déchiré entre une affection fraternelle pour Arnau et une rigidité qui le conduira à une intolérance inquisitrice. Et l'amour, alors ? Les femmes séduisantes ne manquent pas, mais le sujet restera longtemps compliqué pour le bel Arnau, trop respectueux des coutumes restrictives du temps. Des coutumes dont les effets pervers font des victimes parmi les femmes du peuple, qui ne peuvent pas toujours échapper au viol, puis à la prostitution.

Peu sympathique, cette Europe médiévale, morcelée en petites monarchies régionales qui se combattent, puis s'allient du jour au lendemain pour guerroyer contre une autre. Lois, monnaies et pratiques commerciales diffèrent d'un royaume à l'autre, parfois d'une seigneurie à l'autre. Elles se télescopent de surcroît avec les exigences de l'Eglise catholique, où le Pape et les Grands Inquisiteurs ont eux-mêmes des conflits d'intérêt. Tout cela dans un enchevêtrement peu clair de trahisons et d'arrangements financiers entre souverains, institutions, corporations professionnelles et communautés. On a beau dire, notre Europe d'aujourd'hui parait paradisiaque à côté.

Quelques longueurs dans ce roman bien documenté, écrit d'une plume efficace sans ambition de style, qui se lit agréablement. L'auteur a habilement orchestré des péripéties variées dans le souci de captiver le lecteur. Un peu artificiel, diront certains. Du moment que cela fonctionne, qui s'en plaindra ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Il est des lieux qui nous charment et où une partie de notre coeur demeure captif. Barcelone est de ceux-là et c'est un plaisir de s'y retrouver dans « La cathédrale de la mer »

Barcelone, c'est l'Espagne, ou plutôt la Catalogne… Barcelone, c'est la mer et presque la montagne, c'est la ville Olympique moderne et c'est la promenade sur la Rambla et dans le barri Gòtic. C'est aussi l'architecture de Gaudi, mais plusieurs siècles avant ce bâtisseur qui a imaginé la célèbre Sagrada familià, on a construit une autre cathédrale grâce aux dons des fidèles. (En passant, la Sagrada familià, encore en construction après plus de cent ans, c'est vraiment quelque chose d'impensable pour un Nord-Américain!)

La Cadetral del Mar est donc un pivot autour duquel tournera l'histoire de la ville au 14e siècle, avec des personnages au destin tragique comme la pauvre Francesca victime du droit de cuissage du seigneur, mais aussi des personnalités fortes et résilientes, de fiers Catalans qui vont aimer, survivre et prospérer malgré les dangers de la peste, de l'Inquisition et de la guerre.

Une grande fresque bien documentée et bien écrite, qui ravira les amateurs de sagas médiévales et les amoureux de Barcelone.
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La cathédrale de la mer est un roman historique qui se déroule au XIVe siècle à Barcelone.
Aranu Estanyol est le fils d'un paysan serf qui a fui sa ferme, poursuivi par la tyrannie d'un seigneur.

En ce temps-là, les paysans esclaves des nobles étaient soumis aux coutumes connues sous le nom de mauvais usages, permettant aux seigneurs d'hériter en partie ou en totalité d'une partie des biens de leurs vassaux, mais aussi le droit de jouir d'une mariée lors de sa nuit de noces, et de bien d'autres encore, faisant ployer les paysans sous le travail, la pauvreté, la soumission totale.

La vie à Barcelone est prospère pour les riches commerçants, les nobles et le clergé jouissant de tous les droits. Ils s'entendent à merveille pour manipuler les petites gens. Ils sont des marionnettes entre leurs mains, soumis à leurs esprits cupides et vils.

L'inquisition fait des ravages. Ceux qui tombent entre ses mains n'ont aucun moyen de se défendre. Les procès contre les hérétiques sont impitoyables.
Les juifs sont haïs et accusés à tort de profanation d'hostie ou de sacrifices d'enfants chrétiens.

La position des femmes est peu enviable à cette époque. Séquestrées, battues, violées, mariées de force, rien ne leur est épargné.

Arnau Estanyol va peu à peu quitter sa vie misérable et acquérir de la richesse et du pouvoir qui lui permettront de lutter contre toutes ces injustices. Mais cette ascension sera entravée par cette noblesse qui n'est pas prête à abandonner ses privilèges et ne reconnaîtra jamais en Arnau, ce paysan serf et fugitif, leur égal. Il soulèvera les foules, réveillera la colère qui sommeille dans le coeur de ses ventres affamés. Il leur donnera la soif de la liberté.

Il travaillera aux côtés des humbles bastaixos, transportant de lourdes pierres pour l'édification de la cathédrale Santa Maria. La Vierge Marie est pour lui l'image de sa mère, il y puisera sa force. Elle le guidera tout au long de sa vie.

Amour, amitié, désespoir, trahisons, complots, vengeances, tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman une lecture captivante nous transportant au temps de Pierre IV, dans une Barcelone qui se soulève à l'appel à « l'host » et au cri de « Via fora ».


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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
Après un mois d'angoisse, la peste arriva à Barcelone.
La première victime fut un calfat qui travaillait aux arsenaux. Les médecins qui se rendirent auprès de lui purent seulement constater ce qu'ils savaient par les livres et les traités.
- Ils ont la taille de petites mandarines, fit observer l'un en montrant les gros bubons que l'homme avait dans le cou.
- Noirs, durs et chauds, ajouta un autre après les avoir touchés.
- Serviettes d'eau froide pour la fièvre.
- Nous devrions le saigner pour faire disparaître les hémorragies autour des bubons.
- Il faut inciser les bubons, conseilla un troisième.
Les autres médecins regardèrent celui qui venait de parler.
- Les livres disent qu'ils ne s'incisent pas.
- Après tout, ce n'est qu'un calfat. Vérifions ses aisselles et l'aine.
Là aussi, de gros bubons noirs, durs et chauds, avaient surgi. Dans des hurlements de douleur, le malade fut saigné et le peu de vie qui lui restait s'échappa des incisions que les médecins avaient pratiquées sur son corps.
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La ville s'étendait à leurs pieds.
- Regarde, Arnau, dit Bernat à son petit qui dormait paisiblement contre sa poitrine. Barcelone. Ici, nous serons livres.
Depuis leur fuite, Bernat n'avait cessé de penser à la capitale catalane, espérance de tous les serfs. Quand ils étaient obligés de travailler les terres du seigneur, de réparer les remparts du château ou d'accomplir n'importe quelle tâche pour Llhorenç de Bellera, les paysans ne parlaient que de cela, en prenant garde de ne pas être entendus par l'alguazil ou les soldats. Mais leurs conciliabules n'éveillaient chez Bernat qu'une simple curiosité. Il était heureux sur ses terres et n'aurait jamais abandonné son père. Et comme il n'aurait pas pu fuir avec lui... Cependant, depuis qu'il avait tout perdu, les paroles qu'il avait souvent écoutées distraitement lui étaient revenues puissamment en mémoire quand, la nuit, à l'intérieur de la grotte des Estanyol, il regardait son fils dormir.
« Si on réussit à vivre à Barcelone un an et un jour sans être arrêté, se souvenait-il d'avoir entendu une fois, on acquiert un certificat de résidence et on obtient la liberté. » Tous les serfs avaient gardé le silence. Certains avaient les yeux fermés et les lèvres pincées, ou bien hochaient la tête, d'autres encore souriaient en regardant le ciel.
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Au moment où personne ne semblait lui prêter attention, Bernat leva les yeux vers le ciel bleu limpide. Le soleil ténu de la fin septembre caressait le visage de ses invités. Il avait consacré tant d'heures et d'efforts à préparer la fête que seul un temps inclément aurait pu la gâcher. Bernat sourit au ciel d'automne. Son sourire s'accentua quand, baissant le regard, il vit l'allégresse qui régnait sur l'esplanade pavée devant la porte de la basse-cour, au rez-de-chaussée de la ferme.
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Arnau se souvenait des harangues de Santa Maria del Mar : « La Catalogne a besoin de vous ! Le roi Pierre a besoin de vous ! Partez à la guerre ! » Il n’y avait eu que des massacres, des échauffourées où les seuls perdants avaient été les petites gens, les soldats loyaux…et les enfants, qui souffriraient de la faim l’hiver suivant par manque de grain. Quelle guerre ? Celle qu’avaient livrée évêques et cardinaux, entremetteurs de rois rusés ? Le prêtre poursuivait son homélie, amis Arnau ne l’écoutait toujours pas. Pourquoi avait-il dû tuer ?
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- Où allez-vous père ? cria-t-il alors qu'il l'avait déjà perdu de vue.
- Chercher la liberté, répondit une femme qui observait la foule s'élancer à l'assaut des rues de la ville.
- nous sommes déjà libres osa, affirmer Arnau
- Il n'y a pas de liberté quand on a faim, mon garçon.
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