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Citations sur L'arbre aux morts (28)

Je ne sais si c'est le somnifère, l'alcool ou l'épuisement généré par la lutte menée à la prison de Brody Royal, mais je tiens à peine debout pendant le temps du rituel des dents. Et quand j'atteins enfinle lit de la chambre d'ami, je ne suis même pas capable de soulever l'édredon. Je me contente de m'allonger à la plat ventre, mon esprit fluctuant entre le vide total et les images cauchemardesques de l'enfer enfumé du sous sol du royal.
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Ce soir, la mort et le temps m’ont montré leur véritable visage.

On passe notre vie à franchir laborieusement, aveuglément, les portes de l’abattoir entre le passé et le futur. Chaque seconde est annihilation : la mort de cet instant, la naissance de cet instant. Il n’existe pas d’instant suivant.

Il n’y a que maintenant.

Alors que la vitesse de l’existence paraît très impressionnante quand on la vit, nous nous engouffrons par cette porte comme du bétail qu’on conduit apeuré, obéissant, insensible.
Même quand nous dormons, maintenant devient ensuite aussi inexorablement qu’une rivière usant une pierre.
Les cellules brûlent de l’oxygène, réparent les protéines, meurent et se remplacent dans un enchaînement qui paraît sans fin : pourtant, depuis le ventre de la mère, ces horloges internes ralentissent jusqu’à l’ultime désordre.

Ce n’est qu’à l’ombre de la mort que nous sentons la véritable vitesse du temps – quand l’adrénaline explose dans notre système, l’éternité devient tangible et tout le reste se brouille, passe à l’arrière-plan. C’est alors, que paradoxalement, les secondes paraissent s’étirer, que l’expérience devient hyperréaliste et que la chair et l’esprit s’unissent dans la lutte afin de continuer de respirer, afin de rester conscient, attentif – flottant sur le courant précipité du temps.

Si nous survivons à la menace, notre épiphanie existentielle s’estompe rapidement, car il nous est impossible de la supporter longtemps. Pourtant quelque part en nous, il reste une ligne de séparation.
Avant et après…
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Un homme sage avait autrefois déclaré que tout territoire colonisé par les Français finissait par s'installer dans un état de lassitude et de corruption. En ce qui concernait la Louisiane, cet homme avait raison.
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Les récits de castration et de crucifixions firent remonter les horreurs du Congo belge et du Rwanda. Si désagréables que ces pensées pussent être, une partie pourrie de son esprit avait toujours été avide de jeter un coup d’œil dans l’abysse psychique s’ouvrant sous ces actes pervers.

(Actes noirs, p.271)
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Il y a des destinées bien pires que la mort. La plus banale est de survivre à la mort d'un être aimé.
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L'age n'a rien à voir là-dedans. Je connais des hommes de quatre-vingt ans encore obsédés par les humiliations de leur jeunesse. Ils ne sauraient pas reconnaître le pardon même s'ils marchaient dedans. Tu dois ouvrir ton coeur pour en laisser sortir la douleur.
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...le secret de tout bon romancier, c'est que ,, les mensonges,. qu'on raconte sont plus vrais que n'importe quelle histoire factuelle. ( p. 803)
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Et qu’est-ce que le caractère sinon la somme de nos gènes et des pressions des interactions humaines ? Nos parents sont la porte par laquelle nous pénétrons dans le monde. En s’unissant, ils fixent notre nature essentielle, mais c’est après que nous devenons conscients de nous-mêmes qu’ils commencent à tisser le récit qui donnera finalement forme aux personnes qu’ils envoient dans la société. Si nos parents nous mentent — pas seulement par omission, comme ils le font tous, mais par commission — alors comment pouvons-nous nous connaître ? (p. 516)
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Je n’arrive pas à lire son regard. Nous nous sommes caché tellement de choses au cours des derniers jours qu’il est difficile de savoir où nos versions pourraient diverger si on les compare.
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Le seul problème, c’était que l’ouragan Katrina lui avait montré combien sa vision avait été insignifiante. La ville ravagée découverte après le retrait des crues était un vide qui attirait les véritables prédateurs de l’Amérique du XXIe siècle — les promoteurs immobiliers et les banquiers. Des multimillionnaires comme Brody Royal attendaient depuis des décennies une catastrophe comme Katrina. Car la tempête et l’inondation avaient accompli ce qu’aucune activité humaine n’aurait pu : telle une purge biblique, elles avaient expulsé les Noirs pauvres de la ville. Royal et ses amis avaient l’intention d’empêcher le retour de ces Noirs. (p. 71)
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