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EAN : 9782490040032
OniroProds (01/04/2018)
4.5/5   9 notes
Résumé :
Un jour de janvier, une tempête cataclysmique s’abat sur le monde. La lumière descendue du ciel ravage la Terre et lance un funeste compte à rebours, à la fin duquel il ne restera plus rien. Par chance, les marcheurs de rêves l’avaient prédit grâce à leur pouvoir si particulier, et la plupart d’entre eux ont pu se mettre à l’abri.

Comme eux, Lili survit à la catastrophe. Mais pour un temps seulement : son don ne lui obéit plus depuis longtemps. Démuni... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Récemment, j'avais pointé du doigt les défauts de la saga Town de la même autrice qui n'avait donc pas su me convaincre pleinement. Or, cette fois, j'ai adoré ma lecture, Onirophrénie rejoignant tout de go mes romans favoris de Rozenn Illiano.

Onirophrénie nous replonge dans l'Apocalypse, dans la peau de Lili, une marcheuse de rêves rencontrée dans d'autres nouvelles (dans 18.01.2016, « La Boîte noire »…). C'est l'histoire de son périple accompagné du jeune Fañch, leurs questionnements, leurs errances, leur amitié, leurs angoisses face à cette fin annoncée.

Ce roman évite tous les écueils de deux premiers tomes de Town, sachant qu'Onirophrénie et Tueurs d'anges se déroulent en parallèle. C'est-à-dire que, cette fois, j'ai ressenti les choses, j'ai vraiment été en empathie avec les personnages principaux. Je me suis attachée à Lili et à Fañch, j'ai été attendrie par leur duo, attristée au moment d'un choix douloureux. J'ai craint les mauvaises rencontres sur ces routes poussiéreuses et savouré avec eux les jours dans des havres de paix. Évidemment, la suite est connue pour qui a lu Town, mais cela ne nuit en rien à ce roman prenant.
Cependant, n'attendez pas un livre de post-apo mené tambour battant du début à la fin. Les anges ou les néphilistes (les fanatiques qui les soutiennent) ne seront donc pas présents à chaque détour de rue, loin de là : pour les retrouver, il faut plutôt se tourner vers Town. le rythme est parfois lent, l'intériorité et le cheminement des personnages sont au coeur du récit et les personnages souvent paumés face à ces cartes rebattues suite à la destruction de leur monde. Ce sont des personnages lambda (en dépit des pouvoirs de Lili), faillibles, qui se soutiennent l'un l'autre, et non des héros sans peurs ni doutes.

Et puis, il y a tout le reste. Les spécificités de l'histoire de Lili. Des éléments qui étaient tout à fait ma came, peut-être parce que des bribes m'ont touchée, m'ont parlé. Lili est une marcheuse de rêves puissante mais au pouvoir déglingué par des peines anciennes, des fêlures non réparées. D'où des rêves mutilés et douloureux. À l'heure où, peut-être, plus rien n'est grave, à l'heure où, peut-être, plus rien ne compte, son cheminement sera aussi bien géographique que psychologique et l'absence d'avenir va la pousser à regarder vers son passé.
Une amitié qui a mal tourné. La peur de retourner vers l'autre, l'angoisse du rejet. Ces gens que l'on aimait tant et qui, pourtant, se sont éloignés – dont nous nous sommes éloigné·es –, sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment.
Et du fait de l'Apocalypse à venir, des questionnements inévitables qui résonnent à merveille avec notre situation actuelle. Pourquoi, comment continuer, à quoi ça sert, notre petitesse et notre insignifiance face à des événements qui nous dépassent. Si ce n'est que notre fin ne viendra pas d'une puissance supérieure et d'êtres surnaturels…

Comme toujours avec Rozenn Illiano, Onirophrénie – quoique parfaitement indépendant – s'inscrit dans le Grand Projet et avoir pris le temps de lire Town avant reste une très bonne idée tant ces romans se complètent (au niveau de l'histoire, des personnages, etc.), s'éclairant ainsi mutuellement. Autant dire que, après ma lecture, je suis allée feuilleter Town pour relire certains passages avec de nouvelles informations. Il y a également des références au monde d'Atlacoaya, déjà évoqué dans des nouvelles (que je n'ai, pour ma part pas encore lues).
Et puis, il y a tous les clins d'oeil que l'on repère lorsque l'on suit l'autrice. Des présences familières, des lieux, des films…
Ainsi, tout se répond et s'entrecroise et, comme toujours, cette idée m'enchante.

Des défauts ? J'avoue une pointe de déception face à une certaine situation qui se résout trop rapidement à mon goût. Les explications avancées dans le roman ne m'ont pas pleinement convaincue et les suites m'ont parues de bien faible conséquence. Sans être le coeur du récit, les anges et les humains terrifiants de l'Apocalypse sont tout de même présents dans le monde où évoluent Lili et Fañch et ils avaient un bon potentiel pour des instants d'angoisse pour les personnages, de suspense et de tension, en contrepoint à celles et ceux qui leur apportent un apaisement et des havres de paix. Disons les choses, j'aurais préféré que Lili ait un peu plus de mal à s'en dépatouiller, que l'obstacle soit un peu plus important, que l'équilibre adjuvants/opposants soit plus juste, bref, ne pas avoir tiqué sur un chouïa de facilité…

Malgré un passage un peu sous-développé à mon goût, Onirophrénie est un très bon roman, sensible et poétique, qui m'a embarquée de la première à la dernière page à travers cette France en miettes à l'image du coeur de son héroïne.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Ayant aimé les deux premiers tomes, je ne pouvais pas passer à côté de de spin off, qui permet d'en apprendre encore plus sur cet univers si atypique et palpitant. Je ressors totalement comblée de cette lecture et il me tarde de lire le grand final !​

Un jour de janvier, le pie est arrivé : une tempête cataclysmique s'abat sur le monde et un funeste compte à rebours commence. Heureusement, les marcheurs de rêves l'avaient prédit et ont pu se mettre à l'abri. Lili en fait partie, bien que son pouvoir lui fasse désormais défaut. Mais sur sa route, elle fera la rencontre de Fanch, un adolescent jeté à la rue à cause de son homosexualité. Ensemble, ils errent dans la rue, essayant l'un l'autre de se sauver.

Il est vrai que j'avais un peu moins réussi à entrer dans le tome 2 et que je craignais un peu ce spin off. Pour être honnête, dès les premières pages, j'ai retrouvé ce que j'avais adoré dans le premier opus. À partir de là, ma lecture s'est faite naturellement et j'ai même eu du mal à reposer mon livre quand il le fallait.

Lili est une jeune femme qui m'a particulièrement touchée et émue. J'ai adoré être auprès d'elle, qu'elle soit le personnage principal, qu'elle ait ces blessures, ces doutes, ces colères, ces incompréhensions. Ça la rendait d'autant plus réaliste et humaine à mes yeux. Son pouvoir lui fait défaut, ce qui la met parfois dans des situations compliquées. Néanmoins, sa force de caractère et sa motivation l'ont aidée à maintes reprises à reprendre confiance en elle, à la faire avancer jusqu'à son but premier.
Quant à Fanch, il lui apporte une aide et une présence bienvenues. Bien qu'elle soit assez solitaire et qu'elle ne perde pas de vue son objectif, ce garçon est aussi une venue bienvenue. Une personne sur qui elle peut compter, s'appuyer, se confier, se livrer. Et inversement. Leur lien s'étoffe de jour en jour et on sent, nous, lecteurs, à quel point cette amitié nouvelle est importante pour eux d'eux. Ils sont le pilier l'un de l'autre et c'est ce que j'ai trouvé de plus beau dans ce spin off.

Mais en dehors de ce lien très fort, l'intrigue nous tient particulièrement en haleine. L'idée de faire des chapitres très courts nous poussent à continuer d'explorer cet univers et instaure ainsi un sentiment d'addiction bienvenue et parfois un peu surprenante. Lili et Fanch vont croiser la route d'autres personnages, vont apprendre à se connaître eux-mêmes, découvrir une part d'eux qu'ils ne connaissaient pas forcément avant ce cataclysme. En dehors de cette histoire apocalyptique, c'est aussi une découverte de soi. Des questions existentielles sous fond de fin du monde.

​En résumé, voilà un spin off qui m'a complètement prise dans ses filets. Je n'ai pas su le lâcher avant d'avoir le fin mot de l'histoire. Lili et Fanch sont deux personnages qui m'ont beaucoup touchée à des points différents. L'histoire sous fond d'apocalypse est très prenante et on n'en sort pas forcément indemne. Et si un truc du genre nous arrivait vraiment, comment réagirions-nous ?
Lien : http://lire-une-passion.weeb..
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Je suis loin d'être à ma première lecture d'un roman de Rozenn Illiano. Et même si j'ai des préférences dans les tomes/cycles, je n'ai jamais été déçu. Et ce n'est pas avec ma lecture d'Onirophrénie que cela va commencer.
Se situant durant le cycle « TOWN », un de mes cycles chouchous pour plein de raisons (ambiance, personnages, découverte de l'Oeuvre, etc…), j'ai retrouvé et accueilli cette ambiance de fin du monde comme si je rentrais à la maison après un long périple.
Bon, une maison certes délabrée, envahie par la cendre et les débris des murs et du toit effondrés, mais MA maison tout de même !

J'approfondis enfin ici ma relation avec Lili et Fañch, personnages si souvent croisés et/ou évoqués durant mes autres lectures du Grand Projet. Et c'est avec un grand plaisir que je partage (enfin) avec eux ce voyage empli de doutes, d'errances, de mystères, de rêves, de tendresse, de drames, de stress et de desolation.
Et même si, comme à l'accoutumée, ce roman peut très bien se lire seul sans tout le contexte de la saga TOWN en mémoire, je pense qu'il est malgré tout, à mon humble avis, indispensable de connaître le reste du cycle pour pleinement comprendre et apprécier à sa juste valeur ce roman, qui risque de clairement vous laisser sur votre faim dans le cas contraire.

Pour finir, j'ai l'impression qu'à l'instar de Midnight City, c'est un de ces/ses romans qui laisse le plus transparaître l'autrice en tant que telle, à la fois dans et entre les lignes de ces 300 pages. Et avoir ce ressenti si particulier lors d'une lecture déjà fort agréable, c'est un peu « la cerise sur le gâteau », ou « le pompon sur la pomponette » comme on dit par chez moi.

La frontière entre Rozenn et Lili est-elle réellement si ténue, ou est-ce juste un sentiment né d'une oniromancie fugace mal interprétée à cause d'un pouvoir balbutiant que je développerais ? Qui sait…
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il arrive que faire le deuil des vivants, parfois, soit plus difficile que faire le deuil des morts. Parce qu’ils sont là, à portée, parce qu’ils peuvent encore écouter, parler comprendre, mais aussi rejeter et refuser le dialogue.
C’est pour cela que c’est si difficile. Parce que tant qu’on n’essaie pas, tant qu’on ne cherche pas à reprendre contact et à dire ce que l’on a sur le cœur, leur réponse reste en suspens. On ne sait pas s’ils nous rejetteront ou s’ils nous accepteront, et cet entre-deux aveuglant s’avère bien plus facile et confortable que l’éventualité d’un abandon.
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Comment peut-on réellement décider de ce que l’on fera demain alors que tout peut basculer ? Alors que le monde est promis au néant à date fixe, nous empêchant d’appréhender notre si court futur ? Pour nos esprits effrayés, l’avenir ressemble à une impasse, un piège. On fonce dedans sans discernement, sachant très bien vers quoi nous allons et sans pouvoir faire demi-tour. Chaque heure, chaque jour qui passe est une heure, un jour en moins. Une blessure. Chaque battement de cœur est là pour nous le rappeler. Porteur de sa propre mort, un battement enfui, envolé pour toujours, jamais remplacé.
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- C’est un éléphant ? demande Fañch.
Sa voix tremble un peu, d’émerveillement ou d’incrédulité. Il s’approche de la machine à grands pas puis s’arrête face à elle, stupéfait devant la beauté et la tristesse de ce spectacle.
Il avance sa main, touche le bois humide…
Une fée morte depuis trop longtemps. Un rêve éteint. Un vestige de ce que nous étions capables de créer de plus beau, un témoignage brisé par le ciel. L’éléphant tombé à terre, l’image terrible et magnifique de l’imaginaire, du merveilleux effacé.
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Nous ne sommes que des accidents qui ont grandi et qui se sont fabriqués une conscience, rien de plus. Mes mots et mes actes n’ont aucune importance, pas plus que ce que je suis. Le monde disparaîtra sans doute, balayé par les anges, et c’est tout. Un théâtre absurde et vain.
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