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Citations sur Une société sans école (56)

Je me souviens encore d'un homme qui se plaignait parce que le crayon était trop léger, qu'il n'avait pas le poids de la pelle à laquelle il était habitué, d'un autre qui, se rendant aux champs avec ses compagnons, s'arrrêta et traça sur le sol, avec la pointe de sa houe, le mot "agua" qui était le sujet de leur converstion. Depuis 1962 mon ami Paulo Freire se retrouve sans cesse chassé, va d'un exil à un autre, parce qu'il refuse de travailler à partir des mots que des éducateurs orthodoxes ont préalablement définis comme les seuls valables. Il lui faut les mots "dangereux" que les participant entendent voir apparaître.
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L'Etat moderne a jugé de son devoir de renforcer l'autorité de ses éducateurs par ses brigades de lutte contre "l'école buissonnière" et en faisant du diplôme une nécessité. (...) Le démantèlement de l'institution scolaire passe par la promulgation de lois interdisant toute discrimination à l'entrée des centres d'études (...) Il faut protéger le citoyen contre l'impossibilité éventuelle de trouver du travail par suite du jugement de l'école à son égard et par là on pourrait le libéber de l'emprise psychologique de cette dernière
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C’est à un bien de consommation que nous donnons aujourd’hui le nom d’ « éducation » : c’est un produit dont la fabrication est assurée par une institution officielle appelée « école ». Par conséquent, nous voilà à même d’en mesurer la valeur par la durée et le coût du traitement appliqué à l’étudiant.
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Nous avons affaire à une sorte de directive secrète qui veut que les étudiants apprennent tout d’abord que l’éducation n’a de valeur qu’une fois acquise dans le sein de l’université par une méthode graduée de consommation, et on leur promet que le succès social dépendra de la quantité de savoir consommé. Ils sont convaincus qu’il vaut beaucoup mieux s’instruire à distance de ce qu’est le monde.
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Partout la nature devient nocive, la société inhumaine ; la vie privée est envahie et la vocation personnelle étouffée.
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Déscolariser, c’est donc aussi abolir l’obligation que l’on vous fait de participer à une « assemblée ». C’est, en même temps, reconnaître le droit de quiconque, indépendamment de l’âge ou du sexe, de tenir une réunion.
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Le chômage est le résultat de cette modernisation : c’est l’oisiveté d’un homme pour qui il n’y a rien à « fabriquer » et qui ne sait pas quoi « faire », c’est-à-dire comment « agir ». Le chômage est la triste oisiveté d’un homme qui, au contraire d’Aristote, croit que fabriquer des choses, ce qu’il appelle travailler, est conforme à la morale est que l’oisiveté, par conséquent, est mauvaise. Le chômage est l’expérience d’un homme qui s’est laissé convaincre par l’éthique protestante.
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Qu’il soit tantôt spectateur, tantôt travailleur, l’homme va à son lieu de travail ou de divertissement, où il succombe à la routine que d’autres ont préparée pour lui et à laquelle il doit s’adapter. Et ainsi sa vie est façonnée, son rôle social défini, dans un monde où tout est prévu, conçu à l’avance, que ce soit les produits, le désir d’en jouir, ou l’instruction nécessaire à leur emploi.
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Est « pauvre » celui qui ne parvient pas alors à satisfaire à certaines normes de la consommation obligatoire. Au Mexique, les déshérités sont ceux à qui il manque trois années de scolarité, à New York ceux à qui il en manque douze…
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Bien des étudiants, en particulier ceux issus de familles modestes, savent intuitivement ce que leur apporte l’institution scolaire. Elle leur enseigne à confondre les méthodes d’acquisition du savoir et la matière de l’enseignement et, une fois que la distinction s’efface, les voilà prêts à admettre la logique de l’école : plus longtemps ils resteront sous son emprise, meilleur sera le résultat, ou encore le « processus de l’escalade » conduit au succès ! C’est de cela que l’élève est « instruit » par les soins de l‘école.
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