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EAN : 9782070232963
328 pages
Gallimard (12/05/1969)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Fils de terriens, Gyula Illyés n'est pourtant pas né dans un village de Hongrie, mais dans une «puszta», un de ces grands domaines seigneuriaux qui aggloméraient autour du château des maisonnettes de torchis où vivaient très à l'étroit plusieurs familles. L'ouvrage d'Illyés prend figure d'une geste alliant le temps à l'espace, où toute une fraternité humaine fait face aux lourds maléfices de l'histoire, cependant que se poursuit le jeu des saisons dans des variantes... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"En revanche, ces aristocrates ne savaient même pas attacher un ruban de caleçon, ou enfiler une chaussette. Ils s'embrouillaient dans la plus simple opération, à la portée de n'importe quel Européen adulte : prendre les vêtements en bon ordre sur la chaise où on les avait déposés la veille. Un étranger avait agi à leur place depuis toujours, les reléguant ainsi au niveau mental d'un enfant en bas âge. Nettoyer une chaussure ? La faire briller ? Il est bien connu qu'au début du siècle le comte B. voulut faire admettre son valet au Conseil des ministres pour lui renouer son lacet. Finalement un de ses collègues l'avait tiré d'embarras. Se raser, ne fût-ce qu'avec un rasoir mécanique ? Se couper les ongles ? De la main droite ? La plupart ne savaient même pas se coiffer, ni se laver seuls. L'esprit pourrait s'attarder à se demander comment ils avaient appris à se torcher, opération qui exige sans nul doute un minimum de dextérité. Il n'y a qu'une chose qu'ils réussissaient magistralement : le nœud de cravate.
Que s'était-il produit quand il avait fallu qu'ils se tirent d'affaire tout seuls, eux qui prétendaient ne pouvoir manger, sans aide, leur œuf à la coque ? Un bon nombre d'entre eux mourraient d'emblée, dès les premières secousses de l'orage, déjà pendant la guerre. Si l'on feint assez longtemps de ne pas savoir faire telle chose, on en devient réellement incapable. Ces créatures, élevées dans les langes, même à l'âge de la moustache, auraient dû entreprendre une existence nouvelle. Ils ne le pouvaient pas.
Leur sort devenait celui du nourrisson abandonné sous une porte cochère. Seule la foule des passants auraient pu les sauver, si elle les avait compris, s'ils lui eussent inspiré de la compassion. Mais ils étaient isolés du peuple qui ignorait leur situation réelle. Une grande partie de ces nobles était morte dans un coin, la tête tournée vers le mur, sale et pouilleuse. Même s'il lui restait à peu près de quoi manger et de quoi se chauffer, elle périssait, par manque d'air et de contact humain."
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