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Colère nucléaire tome 1 sur 3
EAN : 9782369740834
208 pages
Akata (10/11/2015)
2.98/5   20 notes
Résumé :


Satô, protagoniste de ce manga, assiste avec horreur à la catastrophe qui frappe le Nord-Est du Japon, le 11 mars 2011.

Il assiste avec encore plus d'effroi aux événements qui suivent : tandis que la plupart des Tokyoïtes semblent vouloir reprendre leur vie comme si de rien n'était, Satô, lui, est en colère !

En colère contre ce gouvernement et ses non-dits, en colère contre cette société qui ferme les yeux sur les con... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je dois bien avouer que j'en ai parfois un peu marre de toutes ces personnes qui sont systématiquement contre. En l'occurrence, notre héros est totalement contre le nucléaire d'où sa grande colère. J'ai eu l'impression de lire une BD qui utilise une catastrophe exceptionnelle pour faire un pamphlet en défaveur de cette énergie qui nous apporte également des bienfaits quand tout est sous contrôle. C'est assez orienté et plutôt simpliste.

On peut être également pour car le nucléaire permet de lutter contre le réchauffement climatique. Cela serait l'énergie la plus saine pour l'environnement car une centrale nucléaire n'émet ni dioxyde d'azote, ni dioxyde de soufre, ni particules fines ni poussières, qui contribuent à la pollution de l'environnement (air, eau et forêts). On peut être également pour car cela procure une indépendance énergétique au pays ce qui n'est pas rien face aux monarchies du Golfe à l'origine de la crise de 1973 quand ils ont coupé les vannes ou plus récemment à la Russie despotique de Poutine. On peut être pour car en l'état actuel, les énergies renouvelables ne permettent pas de remplacer l'énergie nucléaire et cela permet également d'économiser les autres ressources naturelles de la planète (gaz, charbon, pétrole) qui s'amenuisent. On peut être pour car cela crée des emplois ce qui est toujours un atout positif pour la société. On peut être pour car on sait gérer le nucléaire ou ses déchets avec un haut niveau scientifique sur notre territoire national. On peut également déplorer le risque nettement exagéré (d'après l'OMS, Tchernobyl n'a fait que quelques dizaines de morts avérés). Maintenant, je ne serai absolument pas contre une autre énergie de substitution comme les éoliennes ou le solaire. Cependant, il en faudrait partout et que cela soit assez rentable pour la population mondiale qui ne cesse de croître. Les choses sont loin d'être aussi simples et évidentes quand on voit les levées de bouclier contre l'installation d'une éolienne dans un champ.

Par contre, il est vrai que le lobby nucléaire a souvent entrainé les gens sur le terrain de la désinformation ou du mensonge par omission. Ce manga dénonce clairement la gestion de la crise de Fukushima où nous suivons un héros qui se pose beaucoup de questions plutôt pertinentes. Les conséquences d'une telle désinformation peuvent être graves pour les gens qui vivent à proximité des zones contaminées.

Pour autant, il faut être convaincu comme le héros que le seul objectif est la sortie coûte que coûte du nucléaire pour éviter une nouvelle catastrophe. Ou faut-il accepter de vivre avec le nucléaire ? Je dirai que c'est un peu la même chose avec les voitures qui font un million de morts par an dans le monde et là, on ne se pose pas réellement la question. Idem pour la cigarette. On peut également vivre en dehors des zones côtières tout en évitant la montagne qui présente également des dangers. Et puis, il faudrait éviter de vivre en Californie en raison de l'imminence du Big one. Bref, le risque zéro n'existe pas. C'est comme en matière de terrorisme.

Nous avons un manga avec un héros très grande gueule et plutôt vulgaire par rapport à des opinions contraires (il dit d'ailleurs merde à la France pour ses choix). D'ailleurs, ce manga porte très bien son titre car le héros est constamment en colère. Mon avis un peu plus tempéré est d'ailleurs également une forme de réponse franche et honnête. Pour le reste, je ne sanctionne pas les avis divergents bien au contraire. C'est important de pouvoir s'informer et d'avoir le maximum d'information sur des sujets aussi graves. Chaque point de vue mérite que l'on s'y attarde. Dans le même genre, j'ai avisé il y a très peu de temps la série « Au coeur de Fukushima » sur exactement le même sujet mais traité de manière assez austère. Là, nous avions un auteur beaucoup plus mesuré sur les responsabilités. En l'occurrence, l'auteur va plus loin sur un mode alarmiste sans doute pour faire évoluer les mentalités.

Je considère que le risque que nous fait courir le nucléaire est bien proportionné par rapport aux bénéfices surtout si on compare avec d'autres industries comme le chimique ou les autres modes de production d'électricité (le barrage des Trois Gorges en Chine destiné à utiliser une énergie propre et renouvelable a nécessité le déplacement de plus d'un million de personnes afin de noyer la vallée). C'est dommage tout simplement que l'auteur ne s'est pas posé toutes ces questions qui aboutissent au constat que produire beaucoup d'énergie avec des combustibles classiques ou renouvelable présente plus d'inconvénients que le nucléaire civil. Après, c'est plutôt un choix idéologique du style à revenir sur notre mode de consommation capitaliste. Et ceci est un autre débat.

J'avoue à titre personnel avoir eu beaucoup de mal à publier cet avis par peur sans doute de perdre des amis Babélio ayant des positions radicalement différentes et je les respecte. C'est la lecture récente du « Monde sans fin » qui m'a convaincu car il faut aller au-delà des attertoiements idéologiques de principe en se posant toutes les bonnes questions. Bien entendu, la précaution absolue doit rester la règle de base. Si on pouvait s'en passer du nucléaire, on le ferait mais ce n'est actuellement pas possible à moins d'accepter de ne plus consommer.
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"Colère nucléaire" parle de l'après Fukushima. En effet, le 11 mars 2011, un séisme entraîne un tsunami dévastateur qui lui même met à jour les faiblesses sécuritaires du nucléaire. L'accident de la centrale de Fukushima a des répercussions aussi graves que celui de la centrale de Tchernobyl pour tout vous dire.

Pour Takashi Imashiro, l'après 11 mars 2011 est catastrophique. Il met toutes ses angoisses et ses colères dans ce premier volume et malheureusement ça n'apporte pas forcément grand chose au sujet.
Le personnage qui le représente tourne en boucle les mêmes idées, insultent constamment tous les acteurs décisionnaires - même si c'est parfois mérité -, et, finalement, n'apporte pas un discours éclairé, argumenté et constructif.

Le vrai point positif de ce volume c'est d'évoquer le sujet du TPP, accord de partenariat transpacifique, sorte de TAFTA proposé avec insistance par les États-Unis au Japon. Je n'en avais pas connaissance et les bases de ce traité sont plutôt bien expliqué.

C'est un premier volume qui aurait pu être intéressant mais qui ne l'est pas plus que ça. C'est surtout l'occasion pour l'auteur de se défouler de toutes les frustrations que peuvent engendrer un pays tourné vers l'économie sans prendre en compte le bien être des citoyens et de leur environnement.
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Je lis peu de titres sur les phénomènes de société en manga, encore moins sur ce qui a trait à la politique, l'économie ou la société actuelle, parce que je préfère généralement me tourner vers les journaux ou les essais pour ça, mais ici, j'ai eu l'impression d'avoir l'un d'eux avec des illustrations.

Takashi Imashiro est un mangaka qui a de la bouteille, il avait plutôt l'habitude des histoires comiques mais au lendemain de l'incident de Fukushima, il ne rigole plus. Dans ce titre au nom évocateur, il nous fait donc part de sa colère vis-à-vis des politiques et des médias de son pays et de l'occident, notamment des États-Unis, qui minimisent les dégâts et les conséquences.

Colère nucléaire n'est donc pas un manga ordinaire. Ne vous attendez pas à suivre un récit ici. Non, vous allez plutôt vous mettre dans les chaussures de Satô, sorte de double de l'auteur, qui se révolte contre ce Japon d'après Fukushima. de façon, assez abrupte nous allons suivre au fil des pages sa colère toujours plus grande contre l'ordre établi. Et tel un Japonais, nous allons nous aussi vivre ses jours après la catastrophe, lisant les journaux, écoutant les médias, discutant avec nos amis, nos proches en leur faisant part de notre inquiétude et de notre colère, jusqu'à essayer d'aller sur place avant de participer aux manifestations anti-nucléaire. C'est le parcours d'un militant en herbe, au final, que l'on suit.

Alors la narration est décousue, même si elle n'est pas désagréable à lui et que ça reste fluide. Les dessins sont ultra simples et tout sauf séduisant mais ils ne gênent pas à la lecture et j'ai connu bien pire ^^ C'est sûr que si on ouvre le livre sans le connaître, on risque de le refermer parce qu'il n'a rien d'original sur la forme, mais le fond est intéressant lui.

Colère nucléaire est un titre qui change des lectures mangas habituelles. Il montre les interrogations d'un Japonais sur son avenir et le nôtre également par ricochet, puisque de façon assez didactique l'auteur parvient à nous montrer que les sempiternelles inquiétudes du héros pourraient nous atteindre également, une catastrophe écologique ayant souvent des répercussions à plus grande échelle sur le long terme. Alors, c'est sûr que ce n'est pas un ouvrage qui divertit, mais c'est un ouvrage qui interpelle.

P.S. : Lisez les bonus au début et à la fin du tome qui complètent très bien les questions du nucléaire, de l'écologie et de la mondialisation abordées ici.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Extrait :
Chronique sur le premier tome de cette série qui sort un peu de l'ordinaire. En effet, avec Colère Nucléaire, il ne faut pas s'attendre à une intrigue, ce manga étant plus proche du témoignage (et ras de bol), que d'un récit. Les événements s'enchaînent sans grande évolution pour le moment, les événements de Fukushima sont évidemment au coeur de l'ouvrage, mais pas seulement, la politique et la géopolitique aussi, tout comme l'environnement.

Les premières pages commencent avec un récapitulatif des événements majeurs de cette période depuis l'accident nucléaire de Fukushima. A la suite d'un séisme d'une puissance inouïe se déclenche un tsunami tout aussi impressionnant qui fera de gros dégâts matériels et humains. La centrale de Fukushima fait partie des gros dégâts matérielle, et le 11 mars 2011 est donc lancée une première annonce d'évacuation pour les zones proches de 3 km de la centrale, mais très vite la situation dégénère… le gouvernement et les soutiens sur place sont totalement dépassés, mais pour éviter une peur générale, le gouvernement va mentir (comme toujours la manipulation d'opinion prime).

C'est dans ce contexte assez chaotique que Takashi Imashiro décide d'ouvrir sa bouche, au travers d'un manga. Son personnage principal est assez caricaturé, son visage étant réalisé pour former à la négation (un peu comme le personnage de Là-haut). La peur commence vite à se mélanger à la colère et l'incompréhension, comment peut-on encore vouloir du nucléaire dans le pays du séisme ? de nouvelles énergies font leur apparition et pourrait très bien remplacer le nucléaire, bien trop dangereux sur leur territoire. Comme il l'indique si bien, ce n'est pas un enjeu national, mais mondial ! Les effets radioactifs de l'accident ne sont pas limités au Japon. La vision présenté dans ce titre, me rappelle celle que j'ai fasse à notre propre gouvernement et ses décisions illogiques, on ne vit plus que pour l'argent et nous ne sommes plus que des chiffres à manipuler.

[...]
Lien : https://sunread26.wordpress...
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Colère nucléaire est peut-être le plus austère documentaire que j'ai lu depuis l'ouverture de cette rubrique. le format est à la limite de la BD puisqu'il consiste en des réflexions permanentes, personnelles du personnage sur ses craintes et colères suite au changement majeur engendré par la catastrophe dans la société et les mentalités japonaises. Et c'est cela le premier élément passionnant de la série, qui nous fait découvrir ce peuple unique au monde de par son histoire (le féodalisme forcené auquel a succédé la fermeture totale au monde extérieur du shogunat Tokugawa), structuré psychologiquement autour de l'obéissance au chef et de la droiture qui découvre les mensonges d'Etat et l'alignement des décisions des gouvernements sur les attendus économiques et diplomatiques des Etats-Unis. Ce que nous présente le personnage est un Japon sous protectorat américain, dirigé par une caste politique corrompue qui ne se préoccupe pas de sa population. C'est orienté, sans doute simpliste, mais très proche des thèses d'Occupy Wall Street et de tous les mouvements contestataires occidentaux. le traitement biaisé (et peu concerné) de nos médias de l'évènement et la profonde méconnaissance que nous avons de l'actualité et des évolutions de la société japonaise marquent un contraste profond avec l'immersion psycho-politique dans les pensées d'un japonais moyen (sans doute « de gauche » mais tout de même très représentatif de ses compatriotes).[...]

Lire la suite sur le blog:
Lien : https://etagereimaginaire.wo..
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critiques presse (2)
BDZoom
08 février 2016
Akata nous prouve encore une fois que le manga peut amener une réflexion saine sur notre monde.
Lire la critique sur le site : BDZoom
BoDoi
21 décembre 2015
Ni aguicheur, ni facile d’accès et brut comme une éruption de réflexions spontanées, ce manga-documentaire constitue pourtant un témoignage aussi fort qu’absorbant.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Toute inquiétude de la population est balayée d'un revers de la main et qualifiée de "rumeur néfaste". La société japonaise a changé après cette catastrophe, mais pas la classe politique nationale qui conserve ses méthodes autoritaires pour imposer ses solutions : décider, annoncer, défendre. Dans un tel contexte, la défiance de la population envers les autorités s'est aggravée et les manifestations d'opposition se multiplient. Pourtant, les défis qui restent à relever sont nombreux et complexes. La classe politique doit encore apprendre à prendre en compte l'avis et les initiatives des citoyens pour trouver des solutions acceptables par tous.

[p15]
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Mon cœur ne peut plus être en paix.
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