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3,66

sur 588 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ex presque-champion de tennis, désormais coach dans un club fréquenté par la société genevoise la plus huppée, Aldo arrondit ses fins de mois en jouant les gigolos. Sa rencontre avec Svetlana, jeune financière aux dents de louve, est un coup de foudre amoureux, mais aussi la confluence de deux insatiables appétits de richesses qui va les conduire bien au-là de leurs prévisions…


L'histoire est efficace et musclée, le mécanisme implacable et la chute impitoyable. Mais, au-delà du suspense et de l'action qu'elle contient, c'est la construction de son épais contexte qui lui donne tout son relief : dans les années quatre-vingts, le capitalisme triomphe avec la chute du bloc soviétique, la finance internationale s'emballe pour le plus grand bénéfice des Golden Boys mais aussi des paradis fiscaux, le blanchiment d'argent prend des dimensions inédites… Décortiquée avec un cynisme d'un noir absolu, se dessine dans ces pages une société qui a troqué toutes ses valeurs contre l'unique obsession de l'argent, sacrifiant morale et sens commun dans la quête infinie d'un Graal qui la rend folle.


Le style narratif est original : n'hésitant pas à se mettre lui-même en scène, apostrophant ses personnages pour leur rappeler que le « grand architecte » de cette histoire, c'est lui, ou commentant leurs choix comme s'ils menaient l'intrigue à sa place, l'auteur scrute, souligne, critique, et enrichit sa narration d'une foule d'observations et de digressions qui finissent par conférer à ce thriller une dimension sociologique.


Impressionnée par l'habileté de ce roman qui prend le temps de nous convaincre de la noirceur de ce monde mais réussit encore à nous surprendre par l'absolu machiavélisme de sa chute, j'ai eu toutefois du mal, assez inexplicablement, à m'absorber dans sa lecture : peut-être trop touffue et déprimante pour mon état d'esprit du moment…

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La soustraction des possibles, ou comment deux « petits » vont essayer de tirer leur épingle du jeu dans l'effervescence financière des années 1990. Svetlana et Aldo n'ont en apparence pas grand chose en commun, à part peut-être leur propension à voir le sexe comme un moyen pour parvenir à leurs fins, mais le destin va les rattraper et les lier à jamais, dans toutes leurs magouilles et leurs rêves de grandeur. Autant vous le dire, ça c'est l'intrigue dans les grandes lignes, en fait, c'est beaucoup plus compliqué que ça – et je ne suis pas sûre d'avoir tout bien compris alors je ne vais pas essayer de vous raconter.

Joseph Incardona convoque dans ce roman fleuve toute une foule de personnages plus tordus les uns que les autres – mafieux, banquiers, héritiers, exécutants, anciens révolutionnaires, pions sur l'échiquier ou épouse manipulatrice, tous ont une seule chose en commun : leur amour de l'argent. A travers les stratégies élaborées qu'ils mettent en place pour gagner toujours plus, l'auteur nous amène finalement à réfléchir sur le capitalisme, ce système de plus en plus libéral où un actif totalement virtuel constitue le centre des préoccupations, et où tous les coups sont permis pour maximiser sa rentabilité – surtout dans les années 1990 où l'informatique commençait tout juste à percer et où aucune législation, ou presque, ne venait entraver la libre circulation des capitaux.

Résultat de ce mix personnages-réflexion sous-jacente, nous obtenons un roman foutrement intelligent, rempli de références, d'explications, d'analyses sur une variété de sujets – jalousie, monde du travail, sexe, ambition, OGM, etc. le style d'écriture surprend, avec ce narrateur s'accordant de libres intrusions dans le récit pour faire de l'ironie (« Et une banque n'a rien de fasciste ni de totalitaire. N'est-ce pas?« ), se moquer ouvertement de ses personnages (« Et la dignité, Odile?« ) ou raconter des épisodes de sa propre vie (dont je n'ai jamais bien compris l'utilité dans le récit). Ça aurait donc pu être un roman passionnant, mais finalement, j'y ai trouvé des longueurs, des flous persistants (mais à quoi sert Christophe Noir dans le plan initial?) et des digressions perturbantes. Je relirais avec plaisir cet auteur – mais dans un format peut-être plus condensé.
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Ce qui m'a le plus dérangé dans ce livre est peut-être son intention première. Je n'ai pas compris pourquoi il avait été écrit. Plonger dans l'univers feutré de l'argent, des banques suisses, c'est plutôt sympa. On se paie à peu de prix le fantasme voyeur d'une existence dorée et immorale, on se délecte par les mots de champagne et de gibier tué par quelques happy few. Renouer avec les 80's, ses mocassins à glands, ses cabines téléphoniques et son libéralisme thatcherien, c'est moins dans mes goûts mais la lecture est un horizon d'evasion, fut-elle fiscale, alors pourquoi pas ? J'aime aussi, qui n'aime pas ?, les histoires d'amour. Et les romans policiers où on vole des trésors, où on se lance dans des courses poursuite effrénées.
Là, on a tout ça, je devrais être ravie. Et pourtant j'ai eu la désagréable impression d'être baladée. Que rien n'était pleinement assumé comme moteur essentiel de la narration. Ce n'est pas un thriller haletant. Ce n'est pas un roman psychologique sur le retour de flammes de quinquagénaires richissimes. Ce n'est pas un roman initiatique pour gigolo au lift impeccable. Ce n'est pas non plus une histoire d'ambition ou une histoire d'amour. Ni un roman de mafioso. Ou une mise en scène de quelque principe moral comme quoi l'argent ne fait pas le bonheur. Mais il y a tout ça. Et un narrateur qui se dit être l'auteur et nous balade à tous les sens du terme en surlignant sa présence et sa liberté totale à jouer du destin de ses personnages. Ces derniers sont alors réduits à n'être que des ressorts, forces actantielles bandées à bloc, boules de flipper dont les trajectoires infléchissent celles des autres et provoquent un joli chaos ausdi absurde qu'immoral. Mouais. Ceux qui ont aimé diront peut-être que c'est brillant, cynique et tragique. Moi j'ai trouvé ça confus, gratuit et assez prétentieux.
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Il m'a bien fallu 15 jours pour arriver au terme de cette lecture. Cela est peut-être dû au contexte actuel que nous traversons tous, mais cette lecture a été un véritable calvaire pour moi. Je vous explique pourquoi.
Je découvre pour la première fois l'univers extravagant et très atypique de Joseph Incardona. Une écriture assez fluide dans l'ensemble et de nombreux changements de points de vue qui sont structurés par le nombre incroyable de chapitres. Là où cela commence à me déranger c'est quand l'auteur introduit ses réflexions personnelles quant à l'évolution de son roman. Alors oui c'est extravagant, c'est atypique, c'est peut être grandiose, mais cela m'a donné l'impression de ne plus savoir où donner de la tête. Ces mini cassures changent le rythme et ne donnent pas à mon sens une dimension de l'intrigue perfectionnée. Si certains et certaines ont adoré, moi je suis passée complétement à côté.


Une ambiance à la Scorsese comme dans le Loup de Wall Street. Si il est claire que j'adore Leornado di Caprio dans son rôle ici j'ai beaucoup moins apprécié celui de l'apprenti riche. Ce prof de tennis, Aldo, qui veut à tout prix rentrer dans le monde des magouilles et Cie en charmant les dames de ces riches messieurs. Devenir le gigolo pour parvenir à ses fins et un peu surfait. Et comme tout le monde le sait l'univers de la finance se résume à celui qui pissera le plus loin pour mieux t'entuber et à celui ou celle qui aura le plus de conquêtes. Bref un monde d'apparence où la désolation se cache derrière les coups fourrés, les coupes de champagnes et les antidépresseurs.


Le thème de ce roman est intéressant mais ne m'a pas du tout convaincu, du tout, du tout ! J'ai eu du mal à percevoir où voulait en venir l'auteur. A mes yeux il dépeint uniquement ce monde inaccessible au commun des mortels. La pseudo scène coup de foudre et bonheur qui s'ensuit dans un romantisme dégoulinant de guimauve détonnent franchement dans ce milieu où les émotions ne doivent pas exister.


La grande majorité du roman ne sert qu'à dépeindre le contexte dans lequel tente d'évoluer nos apprentis héros qui ne rêvent que d'avoir les poches pleines. Peut-être que le bonheur ne se résume pas qu'à seulement ça et là où l'auteur veut amener notre réflexion.


Ni thriller, ni roman noir, ni romance LA SOUSTRACTION DES POSSIBLES est un grand flop pour moi. Joseph Incardona m'a plutôt effrayée avec ces longueurs interminables et cette manière de tourner en rond. Je n'ai pas du tout su trouver ce point d'attache qui me donne envie d'avancer dans une lecture. Une première expérience loin d'être enthousiaste et je ne pense même pas lire autre chose de cet auteur.


Et vous, l'avez-vous lu ? Avez-vous aimé ?
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Il semblerait que je sois passée à côté de ce livre qui se passe dans les années 80 (j'avais d'autres chats à fouetter à cette époque) le capitalisme règne, l'argent est roi. Chacun trompe sa chacune; Aldo, prof de tennis, est un gigolo (qui tombe amoureux d'une femme, mère d'une petite fille, bien plus accro au fric que lui. Avec son mec, elle monte un coup mais cela ne se passe pas comme prévu.
Surprise par la voix off de l'auteur.
A réécouter dans de meilleures conditions.
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Toi et moi, cher roman, nous sommes passés par des hauts et des bas...
Notre première nuit a été merveilleuse. J'ai dévoré une centaine de tes pages, envoûtée par la beauté de ce style qui me sautait aux yeux, prête à faire d'Aldo mon nouveau meilleur ami.
Et puis le lendemain matin, tu avais changé, tu avais de nouveaux personnages, qui m'intéressaient un peu moins, ce si beau style me paraissait parfois redondant, ton éclat de la nuit s'était un peu terni à la lumière du jour. Ta magie s'estompait.
Forte de notre première nuit, j'ai persisté malgré tes nouveaux sujets de discussion, l'ennui que tu me procurais.
Et puis, les incursions de ton narrateur, qui nous parle, qui parle à ses personnages, qui nous renseigne sur son livre, ont éveillé à nouveau mon intérêt.
Et le plaisir est revenu, je me suis plongée dans cette fin qui accélère, ce rythme trépidant.
Mais je crois qu'il faut se l'avouer, nous avons passé un bon moment mais tu n'es pas le livre de ma vie. Tes personnages ne m'ont pas assez touchée, j'ai survolé leurs aventures, indifférente à leurs destins.
On reste amis ?
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Voici un bien curieux objet que ce nouveau roman du suisse Joseph Incardona.

La Suisse précisément, c'est là que ça se passe.

Fin des années 80, les années pognon, celles, m'est avis, qu'ont bien fait basculer le monde dans un truc pas très net.

Quoi qu'il en soit : Genève fin des années 80, c'est le refuge des golden boys, les vieux machins en coupés Mercédès, chemises ouvertes et gourmettes en or.

Leurs femmes, choucroute Farrahfawcettée, alcoolisme mondain et solitude à hurler.

Au milieu de tout ce beau monde il y a Aldo Blanchi.

Aldo il est rien et moins que rien, avec son physique façon Agassi, il donne des cours de tennis à des rombières esseulées, mais comme il a de l'ambition Aldo, il fait aussi le gigolo, les portes ça s'ouvre pas tout seul.

Evidemment un jour la belle Odile (dont le mari est banquier) finit par tomber amoureuse du bel hidalgo (même s'il est italien) et, obsédée par l'idée de le perdre, lui propose, par l'entremise de son époux, un travail très rémunérateur pour qui n'est pas trop regardant côté code pénal…

Ajoutez à ça des mafieux corses, une femme fatale venue des pays froids, l'amour, la haine et du pognon, du pognon, du pognon… vous vous en doutez, ça va pas bien se terminer.

Alors que dire de tout ça ? Personnellement j'ai dévoré la première moitié du roman, et me suis lassée sur la seconde.

Mais pourquoi donc me dire-vous ? J'essaie d'expliquer :

Il y a une chose qui n'est absolument pas contestable c'est l'originalité formelle roman.

L'auteur déploie un style très particulier et très marqué, fait de ruptures.

Mais ce qui est surtout remarquable, c'est la construction de la narration. L'auteur se fait ainsi narrateur et commente l'histoire qu'il est en train de nous raconter.

On connait évidemment ce style de narration dans les récits non fictionnels, Jaenada ayant particulièrement dépoussiéré la chose récemment, mais moins dans un roman et donc une pure fiction.

Mon problème, c'est que passé la (plutôt bonne) surprise, je me suis lassée sur la longueur de ces interventions parfois un peu facilement moralisatrices (oh ouinouin l'argent c'est vilain) et dont j'ai eu l'impression qu'elles contraignaient un peu trop mon empathie dans la direction souhaitée par l'auteur.

Et j'aime assez peu qu'on me dise ce que je dois ressentir.

Sur le fond, en outre, l'histoire est certes divertissante... après j'ai déjà regardé Dallas toute ma jeunesse, et y'a rien de nouveau sous le soleil genevois : l'argent appelle l'argent et les petits poissons se font toujours bouffer par les gros.

C'est donc un objet littéraire, et à ce titre il mérite largement d'être lu, mon désintérêt devant être pris pour ce qu'il est: personnel et tout relatif.
Lien : https://chatpitres.blogspot...
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Ma deuxième lecture dans la cadre du prix du roman Cezam 2021. Lecture dans laquelle je me suis plongé avec plaisir, découvrant les protagonistes et ce milieu des grosses fortunes Suisse et de la banque. Mais j'avoue avoir eu du mal à finir ces 387 pages bien denses. La faute peut-être à cette manière qui revient trop souvent de décrire les situations par un enchaînement de mots (d'un autre côté c'est ce qu'on appelle le style, celui-ci est souvent télégraphique). Peut-être aussi beaucoup de digression sur des sujets qui ont un lien trop lointain avec le coeur de l'histoire. L'auteur veut nous replacer le présent dans un contexte historique, c'est tout à son honneur, mais cela m'a souvent déconnecté de l'histoire.
J'ai eu aussi la curiosité parfois d'aller vérifier sur Internet et j'ai constaté que l'auteur avait un peu adapté à ses besoins la réalité. Cela m'a un peu dérangé. D'ailleurs il dit page 338 : « A propos de l'écriture, Norman Mailer donnait ce conseil aux jeunes auteurs : écrivez selon votre inspiration, vérifiez vos sources après coup. La plupart du temps vous aurez mis dans le mille sans avoir empiété sur votre élan créatif ». Je trouve le conseil avisé, néanmoins il faut quand même s'assurer que ce qui est écrit n'est pas déformé par rapport à la réalité, ce que Joseph Incardona n'a peut-être pas toujours fait.
Il y a aussi quelques propos peu flatteurs sur les pays autres que la Suisse qui m'ont paru un peu "faciles" et "clichés" (quoi que la Suisse en prend aussi parfois un peu pour son grade). Je ne pense pas qu'il soit si simple de juger d'une société et chacune a ses bons côtés et ses mauvais côtés.
En résumé, je n'ai pas été emballé par ce roman mais je suis impressionné par le travail fourni par l'auteur et je respecte cette oeuvre
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Je cumule les lectures suisses ; après le 39 rue de Berne de Max Lobe, j'ai entamé le bien plus sulfureux la soustraction des possibles, qui met en scène le gratin genevois des années 80.

Je me suis passionnée pour les quelques arrêts sur image sur la Suisse, les mécanismes financiers, les multinationales, les banques, les mafias ou encore sur l'évasion fiscale...tant de longs paragraphes qui semblent être des articles de journaux au ton mordant, chiffres à l'appui, et qui entretiennent une sorte d'excitation du lecteur. J'ai cependant trouvé les personnages haïssables, et n'ai éprouvé que peu d'empathie pour eux, à part peut-être la marraine corse et la pauvre Svetlana...

Ce détachement vis à vis des protagonistes et la très perturbante violence inouïe de ce thriller en trois actes ont finalement plombé ma lecture ; l'auteur semble même prendre un plaisir macabre à humilier les femmes :


Bilan : cette lecture m'a profondément gênée, et m'a laissé un goût amer à sa fin...Applaudissements cependant pour les "encarts documentaires" de l'auteur, et pour l'once de poésie ramusienne qui court au fil des pages.
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Je partage certaines critiques inscrites sur le bandeau du livre; il y a effectivement des phrases qui cinglent, brûlent et glacent. Je ne suis pas certain que ce livre soit prodigieux, addictif et inoubliable (l'Express) mais l'histoire dans le monde de la finance Suisse est plutôt bien menée même si la fin me semble un peu précipitée - en quelques pages, l'histoire se précipite vers un final sanglant et assez peu plausible (mais bon). On y découvre des personnes sans scrupule, avides de ce qu'elles n'ont pas même si certaines ont déjà beaucoup. Il, elles brassent l'argent sale venu de toute part. Aldo, le prof de tennis veut sa place au soleil et profite de certaines de ces élèves riches et en manque d'amour ou d'attention. Quelques scènes de sexe un peu chaudes voir violentes. Mais rien de bien original ni de très machiavélique (Les inrockuptibles) dans ce livre que je ne rangerai sans doute pas dans un coffre comme un objet précieux.

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