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Critique de Merik


Merik
06 février 2020
Dans le milieu affairiste suisse des banquiers ou des Golden Boys à la fin des eighties, les sentiments n'ont pas souvent lieu. Tout au plus quelques attirances irrésistibles, mais surtout des arrangements alambiqués avec les corps, les consciences, la sincérité et les convenances.
Aldo est professeur de tennis d'une quinqua vénale, s'il n'a pas lu Madame Bovary il connaît d'instinct les pouvoirs de son corps de sportif sur la frustration d'une vie bourgeoise éteinte auprès d'un industriel engraissé, qui ambitionne surtout de matelasser un siècle ou deux de fortune supplémentaire. Voitures de luxe, club de golf, jacuzzi, cognac et cigares, soirées mondaines et hypocrisie généralisée, seul Aldo et ses origines prolétaires pourrait être choqué. Ça serait sans compter sur son envie d'accéder à l'étage supposé supérieur, qui lui a soufflé la solution gigolo pour l'acculturation. Recommandé, il se retrouve intermédiaire dans le réseau fiduciaire du blanchiment helvète. Mais il n'est pas seul dans l'histoire Aldo, on s'en doute. Il y a aussi Svetlana. Son double ? Enfin de l'amour dans cette mélasse de cupidité financière, comme le préambule l'annonçait librement.
Une liberté de ton dont l'auteur ne se prive pas au long de son roman noir, très noir, au phrasé âpre, au déroulé cynique, sec et haletant, à la vision sans concession envers l'espèce homo financius. Un auteur capable ainsi de divulguer son sentiment sur ses personnages, celle-là je l'aime bien tiens, capable aussi d'une pause pédagogique pour le lecteur, quand l'échafaudage financier se complexifie. Pour une bien belle réussite finale.
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